Lois concernant la lecture de la Méguilla Torat Hamoadim – Pourim Chapitre V
Lois lecture Méguilla
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L’étude de ce chapitre est consacré à l’élévation de l’âme de ‘Hanna Bat Rivka (Laure-Anna Teboul)
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Obligation de la lecture de la Méguilla, et moment où on peut lire la Méguilla (Lois lecture Méguilla)
1) [2-ה-א] C’est une Mitsva instituée par les prophètes (Divré Qabbala) de lire la Méguilla [le livre d’Esther] à Pourim. Chacun a l’obligation de lire la Méguilla le soir de Pourim et de la relire le jour de Pourim.
La lecture de la Méguilla le soir de Pourim doit avoir lieu la nuit et son moment adéquat est toute la nuit c’est à dire depuis la sortie des étoiles jusqu’au lever du jour (le lever du jour est 72 minutes en heures proportionnelles avant le lever du soleil). Si possible il est bien de lire la Méguilla le soir de Pourim après la sortie des étoiles selon l’opinion de Rabbénou Tam (qui est 72 minutes en heures proportionnelles après le coucher du soleil).
La lecture de la Méguilla le jour de Pourim peut avoir lieu pendant toute la journée depuis le lever du soleil jusqu’à la fin de la journée (coucher du soleil) et, a posteriori, si quelqu’un a lu la Méguilla avant le Nets (le lever du soleil) et après le lever du jour [Aloth Hasha’har], cette personne sera quitte de son obligation. De même, quelqu’un qui est dans un cas de force majeure et ne peut pas lire la Méguilla après le lever du soleil aura le droit de lire la Méguilla avant le lever du soleil mais forcément après le lever du jour, et ce même a priori.
2) [2-ה-ב] Si quelqu’un n’a pas lu la Méguilla le jour de Pourim de toute la journée, et s’en rend compte après le coucher du soleil, pendant la période intermédiaire (Ben Hashémashoth, c’est la période entre le coucher du soleil et la sortie des étoiles, cette période durant 13 minutes et demie en heures proportionnelles en tout cas en Terre d’Israël) alors il lira la Méguilla sans bénédictions. S’il s’en rend compte un peu avant le coucher du soleil dans des circonstances où il lui est évident qu’il pourra terminer la lecture avant la sortie des étoiles (dans les 13 minutes et demie après le coucher du soleil), alors il pourra la lire même avec bénédictions.
Même si ce cas se produit un jour de Pourim qui tombe vendredi veille de Shabbath, et que cette personne a déjà pris sur elle le Shabbath (de ne plus faire de travaux interdits Shabbath), il lira la Méguilla tant qu’il est dans des circonstances permettant de la terminer avant la sortie des étoiles.
3) [2-ה-ג] Dans des circonstances dans lesquelles il est impossible de lire la Méguilla à la synagogue le soir de Pourim, comme par exemple en temps de guerre, où dans un endroit où il est dangereux de sortir dans la rue la nuit, il est permis de lire la Méguilla la veille de Pourim après le pélagh Hamin’ha et avec bénédictions. Il est préférable d’agir ainsi plutôt que chacun lise la Méguilla seul chez soi après la sortie des étoiles.
4) [2-ה-ד] Une personne qui n’a pas pu lire la Méguilla le soir du 14 Adar (à l’entrée de Pourim) pour une raison de force majeure ou tout autre raison ne pourra pas compenser le jour de Pourim (pendant la journée) la lecture de la Méguilla du soir en lisant la Méguilla deux fois, car il n’y a pas de compensation pour la lecture de la Méguilla du soir (qui n’a pas été faite) ; il devra lire la Méguilla, le jour de Pourim uniquement une seule fois.
5) [2-ה-ה] Celui qui sort en chemin (en voyage) avant Pourim et sait qu’il ne lui sera pas possible de lire la Méguilla le 14 Adar (ou bien le 15 Adar pour les habitants de villes entourées de murailles à l’époque de Yéhoshoua Bin Noun), a le droit d’anticiper la lecture de la Méguilla le 13 Adar, ou le 12 Adar ou le 11 Adar, et la lira sans faire les bénédictions (et a priori il faut s’efforcer de lire la Méguilla uniquement en présence de 10 personnes).
Même si cette personne sort en chemin avant le 11 Adar, et qu’elle sait qu’elle ne pourra pas lire la Méguilla entre le 11 Adar et le 15 Adar, elle aura le droit, a postériori, d’anticiper et de lire la Méguilla depuis le début du mois de Adar, elle la lira sans bénédictions. S’il s’avère qu’elle dispose d’une Méguilla Cashère le 14 Adar, elle recommencera la lecture de la Méguilla en son temps.
Qui est tenu de la lecture de la Méguilla ?
6) [2-ה-ו] Tout le monde est tenu de la lecture de la Méguilla [d’écouter la lecture], homme femmes et personnes converties ; on éduque les enfants à écouter la lecture de la Méguilla. Les dames qui ne peuvent pas aller à la synagogue écouter la lecture de la Méguilla faite par un officiant sont tenues d’écouter la lecture de la Méguilla faite par un homme compétent dans la lecture de la Méguilla.
Complément Hazon Ovadia (les 3 prochains alinéas ensuite nous reprenons dans Torat Hamoadim)
[1 – page 50 §ב] Tous sont tenus de lire la Méguilla, hommes femmes et convertis. En conséquence, les femmes qui ne peuvent pas aller à la synagogue pour écouter la lecture de la Méguilla ou bien qui ne peuvent pas bien écouter la lecture de la Méguilla faite par le lecteur [« l’officiant »], du fait du bruit qu’il y a à la synagogue au moment où on « frappe Haman », doivent écouter la lecture de la Méguilla faite par un homme connaissant bien la lecture. Les Sages ont enseigné dans ce sens : « les femmes sont tenues par la lecture de la Méguilla car elles ont aussi fait partie du miracle ». Rabbi Yéhoshoua Ben Lévy rassemblait tous les gens de sa maison et lisait la Méguilla devant eux. Rabbi Yona avait l’intention [de rendre quitte] les femmes de sa maison, car tous étaient dans le doute [de survie], et tous sont tenus d’écouter la lecture. Même si un homme est déjà quitte par la lecture faite à la synagogue, il recommencera et lira chez lui pour rendre quitte les femmes de leur obligation. Les femmes n’ont pas l’obligation de venir à la synagogue pour la lecture en présence d’un grand nombre.
[1 – page 51 §ב] Celui qui lit la Méguilla à la maison pour rendre quitte des femmes devra faire les bénédictions sur la lecture de la Méguilla, de la même manière que les hommes font la bénédiction à la synagogue. Telle est l’habitude standard dans la ville sainte de Jérusalem qu’elle soit reconstruite ; et tel doit être l’usage en tout endroit.
[1 – page 52 §ב] On éduque les enfants à écouter la lecture de la Méguilla (voir plus loin §7).
7) [2-ה-ז] Celui qui lit la Méguilla comme celui qui écoute la lecture sont quittes de leur obligation, car nous avons un principe « celui qui écoute est comme [a le même statut que] celui qui dit ». L’officiant qui lit la Méguilla à la Synagogue doit penser à rendre quitte les membres de l’assemblée (les présents) de leur obligation [il doit penser : « je lis pour rendre quitte les personnes qui écoutent (dont moi même) »]. Il est bon qu’il sensibilise l’assemblée à ce que chacun pense à se rendre quitte de son obligation [d’écouter la Méguilla].
Il faut écouter la Méguilla lue par quelqu’un qui a l’obligation de faire la lecture de la Méguilla, car toute personne qui n’a pas l’obligation de faire une Mitsva ne peut pas rendre quitte les autres de leur obligation. En conséquence si la personne qui lit est « folle/simple d’esprit » ou un enfant (qui n’est pas encore Bar Mitsva) alors la personne qui écoute n’est pas quitte de son obligation.
Même une personne qui est sourde mais qui parle ne peut pas rendre quitte les autres de leur obligation, puisque lui même n’a pas la possibilité d’entendre la lecture de la Méguilla il n’est pas considéré vraiment comme quelqu’un qui a l’obligation de la lecture de (d’écouter) la Méguilla. Malgré tout, s’il n’y a personne d’autre pour lire la Méguilla, hormis quelqu’un qui est sourd, il est préférable qu’ils écoutent la lecture faite par cette personne plutôt qu’ils annulent complètement la Mitsva ; cependant ils ne feront pas les bénédictions pour une telle lecture.
Quoi qu’il en soit, cette personne sourde mais qui parle doit lire (pour) elle-même la Méguilla (sans bénédiction) afin de se rendre quitte elle-même de son obligation, car elle faisait partie du miracle.
Ce qui a été dit précédemment est valable pour un sourd qui n’entend pas du tout, par contre si quelqu’un est dur d’oreille et peut entendre si on crie vers lui, alors cette personne a le droit de rendre quitte les autres de leur obligation.
Celui qui entend grâce à un appareil auditif, si son niveau d’audition est très faible à tel point que sans appareil auditif il n’entend rien, alors son statut est le même que celui de la personne qui parle mais n’entend pas qui a été envisagé plus haut. S’il peut entendre sans appareil auditif, mais qu’il peut mieux entendre avec l’appareil auditif (plus distinctement, plus facilement), alors il aura le droit de lire et de rendre quitte les autres de leur obligation même a priori. Lorsqu’il entend la lecture faite par quelqu’un d’autre, il lui faut s’asseoir à côté de la personne qui lit de telle sorte que même sans appareil auditif il puisse entendre la lecture de la Méguilla.
8) [2-ה-ח] Bien qu’un enfant mineur (garçon de moins de treize ans) ne puisse rendre quitte un adulte de son obligation de la lecture de la Méguilla, malgré tout s’il n’y a personne sur place qui sache lire la Méguilla excepté cet enfant mineur, celui-ci lira la Méguilla, et ceux qui écoutent répèteront après lui mot à mot en lisant dans une Méguilla Cashère, et ils seront ainsi quittes de leur obligation.
Dans un cas de force majeure, lorsqu’il n’est pas possible de procéder ainsi, et qu’il n’y a personne pour lire la Méguilla excepté un enfant mineur, et si cet enfant ne lit pas la Méguilla ils annuleront complètement la Mitsva de la lecture de la Méguilla, ce mineur qui a atteint l’âge de l’éducation aux Mitsvoth (6 / 7 ans) aura le droit de rendre quitte des adultes de leur obligation.
9) [2-ה-ט] Certains pensent que même si les femmes sont tenues d’écouter la lecture de la Méguilla, malgré tout elles ne peuvent pas rendre quitte un homme de leur obligation (si une femme lit) et tel est l’usage des communautés Ashkénazes.
D’autres ne sont pas d’accord et considèrent que les femmes rendent quitte les hommes de leur obligation. Bien que ceci soit l’avis essentiel pour la Halakha selon le Minhagh des communautés Séfarades, il est bon malgré tout de prendre en considération l’opinion des décisionnaires plus stricts selon lesquels une femme ne rend pas quitte un homme de son obligation, si ce n’est en cas de force majeure (il n’y a pas d’homme sachant lire convenablement la Méguilla et il y a une femme qui sait bien la lire).
Certains sont encore plus sévères et pensent qu’une femme ne peut pas lire pour elle-même, mais qu’elle devra entendre la lecture faite par un homme et la Halakha n’est pas selon cet avis.
Complément Hazon Ovadia [1 – pages 57-58 §ד] Certains décisionnaires pensent que bien que les femmes sont tenues par la lecture de la Méguilla [d’écouter la lecture], elles ne rendent pas quitte les hommes de leur obligation. D’autres décisionnaires contestent cet avis et disent que les femmes peuvent rendre quitte les hommes de leur obligation. Bien que le dernier avis soit l’avis principal, il est bon de « craindre » (prendre en considération) le premier avis sauf dans un cas de force majeure.
Complément Hazon Ovadia page 60 bas de page (ודע) : Sache que dans un petit village dans lequel il n’y a aucun homme qui sache lire la Méguilla comme la Halakha l’exige, et qui s’y trouve une femme qui sait lire la Méguilla, il est sûr qu’elle peut lire la Méguilla avec les Taamim (cantillation), et il n’y a pas lieu de craindre en cela.
10) [2-ה-י] C’est une bonne habitude d’amener les enfants, garçons et filles, à la synagogue pour écouter la lecture de la Méguilla et les éduquer (ainsi) aux Mitsvoth. Ceci ne concerne que les enfants qui ont atteint l’âge d’éducation (six / sept ans). Par contre les enfants qui n’ont pas atteint l’âge d’éducation et dont tout l’objectif, en venant à la synagogue, est de frapper (faire du bruit) en entendant le nom de « Aman » et qui embrouillent ceux qui écoutent la Méguilla avec leur potin, il ne faut pas les amener à la synagogue.Il est bel et bien d’empêcher les enfants de faire du bruit avec des objets (crécelles, trompettes …) au moment où on dit le nom de « Aman » car cela provoque que les personnes qui ont l’obligation d’écouter la Méguilla ne pourront pas l’écouter conformément à la Halakha.
Complément Hazon Ovadia [1 – page 61 partiel] Il ne faut pas amener les enfants qui ne sont pas en âge d’éducation à la synagogue, car ils ne font qu’embrouiller ceux qui écoutent et qui ont l’obligation d’écouter la Méguilla. En conséquence, chaque membre dirigeant d’une synagogue, qui sont les gardiens de la sainteté doivent se tenir sur leur garde pour surveiller avec un œil aguerri afin que les enfants n’organisent pas de la pagaille avec des crécelles ou avec des pétards qui font du bruit et empêche la bonne organisation dans la synagogue qui est « un petit temple », et entraînent d’empêcher la bonne lecture de la Méguilla conforme à la Halakha par les personnes qui ont l’obligation d’écouter sa lecture.
11) [2-ה-יא] Une personne aveugle est tenue d’écouter la lecture de la Méguilla. De même pour un muet qui entend mais ne parle pas qui est tenu d’écouter la lecture de la Méguilla. Cependant ces personnes aveugle ou muette ne devront pas faire les bénédictions sur la Méguilla et de même si quelqu’un leur lit et est déjà quitte de son obligation, cette personne ne devra pas faire les bénédictions.
Une personne convertie est tenue de lire la Méguilla et pourra rendre quitte les autres de leur obligation. Lorsqu’elle fera la bénédiction « Shéâssa Nissim », elle pourra dire « Shéâssa Nissim Laavoténou » « qui a fait des miracles pour nos pères » לאבותינו נסים שעשה, car comme elle s’est convertie, elle fait partie des enfants et des disciples de Avraham Avinou, et tous les miracles qui ont été faits en faveur d’Israël, c’est comme si ils avaient été faits en sa faveur. Malgré tout, si elle souhaite changer le texte (de la bénédiction) et dire « qui a fait des miracles pour Israël », elle en aura le droit.
12) [2-ה-יב] Une personne en deuil, même si elle se trouve dans les sept premiers jours de deuil, est tenue d’écouter la lecture de la Méguilla (et en ce qui concerne le fait de savoir si elle peut aller à la synagogue écouter la lecture de la Méguilla, et si elle est astreinte aux autres Mitsvoth de Pourim, voir plus loin au Chapitre VIII §7-8).Certains disent que cette personne en deuil de devra pas lire la Méguilla à la synagogue et rendre quitte la communauté de son obligation, et même si cette personne endeuillée est après les sept premiers jours de deuil, tant qu’elle est dans l’année qui suit le décès d’un père ou d’une mère ou dans les 30 jours qui suivent le décès d’un autre proche (frère, sœur, fils, fille, époux/épouse) elle ne devra pas lire la Méguilla à la synagogue car la bénédiction « Shéhé’héyanou » doit être dite avec joie et l’endeuillé n’a pas le droit d’être joyeux. Cependant, en ce qui concerne la Halakha [la loi tranchée] il y a lieu d’être souple, et une personne endeuillée, même pendant les sept premiers jours de deuil, a le droit de lire la Méguilla en public et de dire même la bénédiction « Shéhé’héyanou ».Même pour les avis plus sévères, si cette personne en deuil est l’officiant habituel de la synagogue, et qu’il n’y a personne d’autre aussi compétent que lui pour lire la Méguilla, il pourra lire la Méguilla en public avec toutes les bénédictions. D’après tous les avis, lorsque la personne endeuillée lit la Méguilla chez elle pour rendre quitte les personnes de sa maison de leur obligation, elle pourra dire toutes les bénédictions, y compris la bénédiction « Shéhé’héyanou ».La loi concernant le Onène (une personne qui vient de perdre un proche qui n’est pas encore enterré) sera vue plus loin au chapitre VIII §9.
Bénédictions sur la lecture de la Méguilla
13) [2-ה-יג] Celui qui lit la Méguilla le soir doit faire, avant la lecture, trois bénédictions :
« Sur la lecture de la Méguilla » על מקרא מגילהl ;
« qui a fait des miracles pour nos pères » לאבותינו נסים שעשה ;
« Shéhé’héyanou» שֵהֵחְיָנוּ [qui nous a fait vivre].En ce qui concerne la lecture du jour, les Séfaradim refont les deux premières bénédictions et les Ashkénazim refont les trois bénédictions y compris Shéhé’héyanou.
Il est bon, lorsqu’on dit la bénédiction Shéhé’héyanou lors de la lecture de la Méguilla, de penser à se rendre quitte, par cette bénédiction, de toutes les Mitsvoth de Pourim : envoi de mets, dons aux pauvres, festin de Pourim (cependant, si on n’a pas fait la bénédiction Shéhé’héyanou lors de la lecture de la Méguilla, ou bien si on n’a pas pensé à rendre quitte ces autres Mitsvoth de la bénédiction Shéhé’héyanou, il ne faudra pas [re]faire Shéhé’héyanou lorsqu’on accomplit ces autres Mitsvoth.
Complément Hazon Ovadia : [1 page 65] Même celui qui a fait toutes les bénédictions et a lu la Méguilla à la synagogue, peut refaire toutes les bénédictions, y compris Shéhé’héyanou, afin de rendre quitte les femmes lorsqu’il est chez lui [Nota Bene : ou ailleurs].
14) [2-ה-יד] Après la lecture de la Méguilla, on enroule le parchemin et on fait la bénédiction qui suit la lecture « Hael Harav èth Rivénou ».
Le texte adéquat de cette bénédiction est :
בָּרוּךְ אַתָּה ה״, אֱלֹקֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם, הַקל הָרָב אֶת־רִיבֵנוּ, וְהַדָּן אֶת־דִּינֵנוּ, וְהַנּוֹקֵם אֶת־נִקְמָתֵנוּ, וְהַמְשַׁלֵּם גְּמּוּל לְכָל־אוֹיְבֵי נַפְשֵׁנוּ, וְהַנִּפְרָע לָנוּ מִצָּרֵֽינוּ. בָּרוּךְ אַתָּה ה״, הַנִּפְרָע לְעַמּוֹ יִשְׂרָאֵל מִכּל־צָרֵיהֶם הָאֵל הַמּוֹשִׁיעַ:
En disant הַקל au début de la bénédiction, par contre à la fin de la bénédiction on dit, הַנִּפְרָע לְעַמּוֹ יִשְׂרָאֵל et non הַנִּפְרָע לְעַמּוֹ יִשְׂרָאֵל הַקל.
Cette bénédiction qui suit la lecture de la Méguilla ne peut se faire que s’il y a dix personnes, car comme cette bénédiction n’est qu’un Minhagh (une habitude et pas un décret Rabbinique), elle n’a été instituée qu’en présence d’une assemblée. Si quelqu’un fait cette bénédiction alors qu’il y a moins de dix personnes, il rentre de lui-même dans une crainte de dire une bénédiction dite en vain (Bérakha Lévatala) et on ne répond pas Amen après cette bénédiction. Quoi qu’il en soit, si quelqu’un lit pour des femmes et qu’il y a dix femmes présentes, comme il y a diffusion/propagation du miracle alors le lecteur pourra faire la bénédiction qui suit la lecture (N.B. on peut toujours faire les bénédictions avant, s’il y a ne serait-ce qu’une personne à acquitter).
Complément Hazon Ovadia (lois lecture Méguilla) [1-page 88 §טו] Après la lecture de la Méguilla, on enroule le parchemin et on fait la dernière bénédiction
בָּרוּךְ אַתָּה ה״, אֱלֹקֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם, הַקל הָרָב אֶת־רִיבֵנוּ, וְהַדָּן אֶת־דִּינֵנוּ, וְהַנּוֹקֵם אֶת־נִקְמָתֵנוּ, וְהַמְשַׁלֵּם גְּמּוּל לְכָל־אוֹיְבֵי נַפְשֵׁנוּ, וְהַנִּפְרָע לָנוּ מִצָּרֵֽינוּ. בָּרוּךְ אַתָּה ה״, הַנִּפְרָע לְעַמּוֹ יִשְׂרָאֵל מִכּל־צָרֵיהֶם הָאֵל הַמּוֹשִׁיעַ:
Si quelqu’un n’a pas fait les bénédictions ni avant la lecture ni après, cela ne l’empêche pas d’être quitte de son obligation car les bénédictions n’empêchent pas d’être quitte.
Celui qui lit la Méguilla seul ou qui la relit pour rendre quitte des femmes de leur obligation, bien qu’il fasse toutes les bénédictions dites avant la lecture, malgré tout il ne fera pas la bénédiction dite à l’issue de la lecture, car la dernière bénédiction n’est « qu’une habitude » (un Minhagh) et elle n’a été instaurée que lorsqu’il y a une assemblée (plus de 10 personnes) et telle est la coutume de Jérusalem, que la ville soit reconstruite, et tel doit être l’usage en tout endroit. Celui qui dit la dernière bénédiction alors qu’il n’y a pas dix personnes se met de lui-même dans une situation où il y a un doute de faire une bénédiction en vain, et on ne répond pas Amen après sa bénédiction. Malgré tout, s’il y a dix femmes qui écoutent la lecture de la Méguilla afin de se rendre quitte, le lecteur pourra faire la bénédiction à l’issue de la lecture car de toute façon il y a propagation du miracle. Il est possible que même les enfants (garçons ou filles) qui sont en âge d’éducation puissent s’associer au décompte des dix, qui permettent de propager le miracle, nécessaires pour faire la bénédiction dite à l’issue de la lecture de la Méguilla.
15) [2-ה-טו] Celui qui lit la Méguilla chez lui afin de rendre quitte les personnes de la maison de leur obligation, fera toutes les bénédictions dites avant de lire la Méguilla. Certaines personnes de rite Ashkénaze ont l’habitude que les femmes fassent, avant de lire la Méguilla, la bénédiction « Lishmowa’ Méguilla » ou bien « Lishmowa’ Miqra Méguilla » au lieu de « Al Miqra Méguilla ». Cependant, le Minhagh de toutes les communautés Séfarades est qu’également pour la lecture de la Méguilla faite pour les femmes on dise la bénédiction « Al Miqra Méguilla » ; et telle est également l’habitude de bon nombre de communautés Ashkénazes.
Celui qui lit la Méguilla a le droit de dire lui-même toutes les bénédictions bien qu’il soit déjà quitte de son obligation de lire la Méguilla à la Synagogue, et même si les femmes savent dire par elles-mêmes toutes les bénédictions, il aura le droit de dire les bénédictions pour elles ; elles écouteront et répondront Amen, et seront quittes de leur obligation des bénédictions selon le principe « celui qui écoute est considéré comme s’il avait lui-même dit ».
Ce qui vient d’être énoncé est vrai en ce qui concerne les bénédictions dites avant la lecture, par contre en ce qui concerne les bénédictions dites après la lecture, d’après ce qui a été vu dans l’alinéa précédent, c’est à dire que nous n’avons le droit de faire les bénédictions dites après la lecture qu’en présence de dix personnes, celui qui lit la Méguilla pour les personnes de sa maison n’aura pas le droit de faire la bénédiction dite après la lecture. Malgré tout, s’il y a dix femmes présentes qui écoutent la Méguilla pour être quittes de leur obligation, il est permis de faire la bénédiction après la lecture, comme nous l’avons vu à l’alinéa précédent.
16) [2-ה-טז] S’ils n’ont pas dit toutes les bénédictions dites avant la lecture de la Méguilla, ou s’ils n’ont pas dit l’une d’entre elles, s’ils s’en rendent compte au milieu de la lecture de la Méguilla, ils s’interrompront, feront les bénédictions qu’ils n’ont pas dites, et poursuivront la lecture de la Méguilla. Même s’ils s’en rendent compte avant d’avoir lu le dernier chapitre, ou avant d’avoir lu le dernier verset, ils s’interrompront, feront la bénédiction et poursuivront la lecture.
Par contre, s’ils s’en rendent compte après avoir terminé la lecture de la Méguilla, ils ne reprendront pas les bénédictions omises. Il ne faudra pas recommencer la lecture de la Méguilla, car l’absence des bénédictions n’empêche pas d’avoir accompli une Mitsva, et ils ont déjà été quittes de leur obligation en lisant sans bénédiction, mais ils diront uniquement les bénédictions dites après, s’il y a dix personnes présentes.
S’ils ont terminé la lecture de la Méguilla le soir, et se rendent compte qu’ils n’ont pas dit la bénédiction de Shéhé’héyanou ils diront la bénédiction de Shéhé’héyanou lorsqu’ils feront la lecture de la Méguilla le jour [le lendemain matin]. Dans tous les cas, s’ils n’ont pas dit la bénédiction de Shéhé’héyanou au moment de la lecture de la Méguilla, ils ne feront plus la bénédiction par la suite [à l’issue de la lecture] car certains disent que cette bénédiction n’a été instituée que pour la lecture de la Méguilla et pas pour le jour de Pourim en soi.
17) [2-ה-יז] Certains ont l’habitude que toute l’assemblée se lève au moment où l’officiant dit les bénédictions sur la lecture de la Méguilla, et ensuite s’assoient et lisent la Méguilla. Certains ont l’habitude que toute l’assemblée soit assise même lorsque l’officiant dit les bénédictions, et en tout lieu on fera selon son usage. Ceux qui ont l’habitude de se lever lorsque l’officiant dit les bénédictions, devront agir de la même manière lorsque quelqu’un dit les bénédictions avant la lecture de la Méguilla faite pour des femmes.
18) [2-ה-יח] Celui qui a en mains une Méguilla Cashère, et souhaite faire les bénédictions sur la lecture de la Méguilla par lui même en même temps que l’officiant, et lire la Méguilla à voix basse en même temps que l’officiant, aura le droit d’agir ainsi, et il n’y a pas lieu de craindre en agissant ainsi, de faire une bénédiction en vain ; il devra veiller à entendre sa propre lecture lorsqu’il lira la Méguilla par lui même.
Cependant il est préférable que l’officiant fasse la bénédiction, et toute l’assemblée l’écoute et réponde Amen, et à plus forte raison si quelqu’un ne dispose pas d’une Méguilla Cashère, et souhaite faire par lui-même les bénédictions puis écouter la lecture de la Méguilla faite par l’officiant, de ne pas procéder ainsi mais d’écouter également les bénédictions dites par l’officiant.
Ceux qui écoutent les bénédictions sur la Méguilla faites par l’officiant, et pensent à se rendre quitte de leur obligation, devront veiller à ne pas dire « Baroukh Hou Ouvaroukh Shémo » car il y a une crainte que ce soit considéré comme une interruption ; ils ne répondront que « Amen ».
Lecture de la Méguilla en propageant le miracle
19) [2-ה-יט] Le mieux pour faire la Mitsva de la lecture de la Méguilla est d’être en grand nombre (une assemblée importante), et en conséquence on arrête d’étudier la Torah pour écouter la lecture de la Méguilla. Même s’il y a de nombreuses personnes qui étudient dans la maison d’études et y étudient avec assiduité, ils devront s’interrompre dans leur étude pour aller à la synagogue écouter la lecture de la Méguilla en présence d’un grand nombre, afin de faire la diffusion/propagation du miracle.
A l’époque du Temple de Jérusalem, lorsque les Cohanim faisaient le Service, les Lévyim (Lévites) sur leurs estrades et les Israélites dans leur députation, ils arrêtaient le service Divin au Temple à Pourim, le temps d’aller écouter la lecture de la Méguilla en présence d’un grand nombre afin de pouvoir diffuser le miracle.
Malgré tout, s’il y a beaucoup de bruit à la synagogue de telle sorte qu’il est difficile d’écouter la lecture de la Méguilla comme il convient, ils pourront lire séparément, mais ils veilleront de lire en présence d’au moins dix hommes.
20) [2-ה-כ] Il faut s’efforcer de trouver un lieu où il y a au moins dix hommes, afin de pouvoir lire la Méguilla en assemblée. Si on ne trouve pas dix personnes, comme par exemple si en ce lieu il n’y a pas dix hommes, ou bien si la communauté a déjà lu la Méguilla, et il a eu un cas de force majeure et on n’a pas pu lire avec eux, et maintenant on ne trouve pas un Minyan qui n’a pas encore entendu la lecture de la Méguilla, on aura le droit de lire en solitaire et on fera toutes les bénédictions avant la lecture de la Méguilla même a priori.
Par contre, les bénédictions faites après la lecture ne peuvent être dites que s’il y a dix personnes, comme nous l’avons vu plus haut (§14)
Entendre la lecture de la Méguilla via des appareils électriques
21) [2-ה-כא] Celui qui écoute la Méguilla lue avec un microphone, ou au téléphone ou bien à la radio en direct, n’est pas quitte de son obligation car ce n’est pas considéré comme étant réellement la voix d’un être humain (naturelle) mais une autre voix qui n’existe que par l’intermédiaire de de l’électricité (c’est à dire que l’oreille n’entend pas des ondes qui ont été créées par la voix de celui qui a parlé dans ces appareils, car les ondes se propagent par l’intermédiaire du courant électrique et se transforment).
Par contre on peut répondre Amen si on entend une bénédiction sur la lecture de la Méguilla via un micro, au téléphone ou à la radio en direct.
Malgré tout, on est quitte de la lecture de la Méguilla lue avec un microphone, si on est assis à côté de celui qui lit la Méguilla, à un endroit où on aurait pu entendre la voix de celui qui lit même sans microphone.
Manger et étudier la Torah avant la lecture de la Méguilla
22) [2-ה-כב] Il est interdit de manger avant la lecture de la Méguilla, depuis une demi-heure avant que n’arrive le moment à partir duquel nous pouvons lire la Méguilla, et cet interdit est valable que ce soit pour la lecture du soir ou bien celle du matin. Les femmes également n’ont pas le droit de manger avant la lecture de la Méguilla. Il est de même interdit de dormir même un peu avant la lecture de la Méguilla.
Malgré tout, cet interdit de manger avant la lecture de la Méguilla n’est vrai que lorsqu’on mange plus qu’un Kabeitsa de pain (56 grammes) ou plus qu’un Kabeitsa de gâteaux, par contre jusqu’à un Kabeitsa inclus, c’est permis.
En ce qui concerne les autres aliments comme des fruits ou des légumes, de la viande ou du poisson, et tout autre plat qui n’est pas constitué des cinq céréales, il est permis d’en consommer avant la lecture de la Méguilla, et même dans une quantité supérieure à Kabeitsa. De même, il est permis de boire du thé ou du café ou toute autre boisson légère avant la lecture de la Méguilla. Il est bo, par mesure de piété, de ne rien gouter du tout avant la lecture de la Méguilla.
Il est permis de débuter une étude de la Torah avant que n’arrive le moment à partir duquel nous pouvons lire la Méguilla, et même dans la demi-heure qui précède ce moment. Par contre, dès qu’arrive le moment de la lecture de la Méguilla, il faut immédiatement aller à la Synagogue pour la lire avec diffusion du miracle ; on ne s’adonnera à aucune autre occupation tant qu’on n’aura pas lu la Méguilla.
Déroulement de la lecture de la Méguilla
23) [2-ה-כג] On peut lire la Méguilla debout ou assis. Malgré tout, l’officiant qui lit la Méguilla à la synagogue, doit a priori se lever au moment de la lecture de la Méguilla du fait du respect dû au public (en ce qui concerne les bénédictions et savoir s’il faut se lever lorsqu’on les écoute voir plus haut au §17).
Certains ont l’habitude de positionner deux hommes debout à côté de l’officiant un à sa droite et un à sa gauche au moment des bénédictions et de la lecture de la Méguilla.
Complément ‘Hazon Ovadia (lois lecture Méguilla) [1 – page 68] Certains ont l’habitude que toute l’assemblée présente à la synagogue se lève lors des bénédictions de la Méguilla et ensuite s’asseyent et lisent la Méguilla. Certains ont l’habitude que l’assemblée soit assise que ce soit au moment de la lecture de la Méguilla ou au moment des bénédictions. Chacun fera selon l’habitude de l’endroit. Ceux qui ont l’habitude d’être debout lors des bénédictions, il sera bon qu’ils lèvent également lorsqu’ils lisent pour les femmes. L’officiant devra lire la Méguilla debout du fait du respect dû à l’assemblée.
Celui qui lit dans une Méguilla Cashère en même temps que l’officiant pourra faire les bénédictions pour lui-même à voix basse en même temps que l’officiant. Malgré tout, il est préférable d’écouter les bénédictions faites par l’officiant qui pense à rendre quitte de leur obligation ceux qui l’écoutent, car la gloire du Roi est en présence d’un grand nombre.
Il est bon que deux hommes se tiennent debout à côté de l’officiant un à sa droite et un à sa gauche au moment des bénédictions et de la lecture de la Méguilla.
L’officiant attirera l’attention du public afin que chacun pense à se rendre quitte de la lecture de la Méguilla [par sa lecture] et lui-même pensera à les rendre quitte de leur obligation, car les Mitsvoth nécessitent l’intention de se rendre quitte.
24) [2-ה-כד] Celui qui lit la Méguilla n’a pas besoin de dérouler la Méguilla entièrement comme on le ferait pour une lettre, mais il aura le droit de dire les bénédictions et de commencer de lire la Méguilla lorsqu’elle est encore roulée comme un Séfer Torah. Pendant la lecture de la Méguilla, lorsqu’il termine chaque « page », il n’enroulera pas la Méguilla du côté qui a déjà été lu comme on le fait avec un Séfer Torah, mais il la laissera « ouverte » (sans la replier) jusqu’à ce qu’il termine la lecture et que le parchemin soit alors complètement ouvert (complètement dépliée) devant lui comme le serait une lettre.
Les Ashkénazim ont l’habitude de déplier dès le départ toute la Méguilla avant la lecture. Malgré tout, même dans le Minhagh des Séfaradim il est bon que l’officiant, et lui seul, déroule toute la Méguilla comme une lettre, avant la lecture, et ensuite dise les bénédictions et lise la Méguilla.
25) [2-ה-כה] Il est bon d’être strict et de se laver les mains avant la lecture de la Méguilla, car certains disent qu’il est interdit de tenir le parchemin de la Méguilla avec les mains sans utiliser de « châle », comme on doit le faire pour un Séfer Torah, et lorsqu’on se lave les mains avant de toucher le parchemin, il y a alors lieu de permettre [de tenir le parchemin directement avec les mains].
Complément Hazon Ovadia (lois lecture Méguilla) [1- pages 76-77 §י] Certains décisionnaires disent que de la même manière qu’il est interdit de tenir [le parchemin] un Séfer Torah sans utiliser de « châle » (sans avoir les mains couvertes), il est interdit de tenir une Méguilla [le parchemin] sans utiliser de « châle » (sans avoir les mais couvertes). Il est bon d’être strict et de se laver les mains avant de tenir une Méguilla, car il y a un raisonnement permettant d’être souple dans ce cas-là et il est possible d’associer ce raisonnement au cas de la Méguilla [et en conséquence de permettre].Si quelqu’un avait la Méguilla en main et la fait tomber par terre, il n’est pas nécessaire de jeûner de ce fait, par contre il compensera le jeûne en donnant à la Tsédaka.
26) [2-ה-כו] Il faudra être très méticuleux lorsqu’on lit la Méguilla, afin que celui qui lit et celui qui écoute ne manquent pas ne serait-ce qu’un seul mot, car certains disent que s’il manque ne serait-ce qu’un seul mot on n’est pas quitte de notre obligation. En conséquence, celui qui lit devra veiller à très bien prononcer chaque mot à voix haute afin que l’assemblée puisse entendre et se rendre quitte de son obligation.Dans un endroit où les enfants font du potin lorsqu’on évoque le nom de Aman, l’officiant doit veiller à attendre que le bruit soit fini, et relire les mots qu’il a lu au moment où il y avait du potin, afin de rendre quitte celui qui n’aurait pas entendu ces mots comme il faut.
27) [2-ה-כז] Il est bon que chacun prenne une Méguilla Cashère, afin que s’il n’entend pas un mot dit par l’officiant, il puisse le dire en lisant dans la Méguilla (et si l’officiant, entretemps, poursuit sa lecture, il poursuivra la lecture avec la Méguilla qu’il tient jusqu’à ce qu’il rattrape l’officiant).
Si quelqu’un tient une Méguilla qui n’est pas Cashère, comme une Méguilla imprimée, ou bien qui n’a pas été écrite sur un parchemin ou pas écrite avec de l’encre, bien qu’il n’ai pas le droit de lire la Méguilla en solo en même temps que l’officiant, mais doit entendre la lecture faite par l’officiant, malgré tout s’il n’a pas entendu un ou plusieurs mots (de l’officiant) il lira ces mots avec la Méguilla qu’il a en mains et lorsqu’il aura rattrapé l’officiant, il s’arrêtera et écoutera la suite de la lecture faite par l’officiant.
De même si quelqu’un est arrivé en retard à la synagogue, et n’a pas entendu un verset ou quelques versets du début de la Méguilla ou s’il n’a pas entendu quelques versets de la fin de la Méguilla, ou au milieu, il lira ces versets dans la Méguilla qui n’est pas Cashère, et lorsqu’il aura rattrapé l’officiant il s’interrompra et écoutera la suite de la lecture faite par l’officiant.
28) [2-ה-כח] Nous ne sommes pas pointilleux sur les erreurs de lecture de la Méguilla qui ne modifient pas le sens du texte, comme par exemple si on lit « Yéhoudiym » au lieu de « Yéhoudim » (ce qui ne change pas le sens) ou inversement, et on est quitte, car il s’agit d’un même sujet. Par contre, lorsqu’il s’agit d’erreurs qui changent la signification, nous ne sommes pas quittes, comme par exemple si on a lu « Yashav » au lieu de « Yoshev » ou « Nafal » au lieu de « Nofel », nous ne sommes pas quittes, et il faut recommencer et reprendre à l’endroit de l’erreur et poursuivre à partir de là, dans l’ordre, jusqu’à la fin de la Méguilla.
Complément Hazon Ovadia [1-page 80] Une personne de rite Séfarade qui écoute la lecture de la Méguilla lue par une personne de rite Ashkénaze qui prononce avec la prononciation Ashkénaze est quitte de son obligation et de même réciproquement.
29) [2-ה-כט] A priori, il faut lire la Méguilla en utilisant les Taâmim (signes de cantillation). S’il n’y a personne qui sache lire avec les Taâmim, on lira la Méguilla, en faisant les bénédictions, sans les Taâmim.
30) [2-ה-ל] Il faut faire attention, lorsque quelqu’un lit la Méguilla par lui même pour se rendre quitte, à ce qu’il entende sa propre lecture, car selon l’avis de nombre de décisionnaires, celui qui lit la Méguilla sans entendre ce qu’il dit, n’est pas quitte de son obligation. A posteriori, si quelqu’un a lu la Méguilla sans l’entendre, il lui faudra recommencer la lecture de la Méguilla, mais sans faire les bénédictions, ni avant la lecture, ni après.
31) [2-ה-לא] Celui qui lit la Méguilla par cœur, n’est pas quitte de son obligation. A priori, il faut que la Méguilla soit écrite complètement devant lui (sur le parchemin). A postériori, si le scribe a omis d’écrire « quelques » mots, y compris jusqu’à la moitié de la Méguilla, et le lecteur a dit ces mots/versets par cœur, il est quitte de son obligation.
Si le scribe a omis d’écrire le premier verset, ou bien le dernier verset de la Méguilla, ou s’il a omis un thème complet au milieu de la Méguilla, on n’est pas quitte de la lecture faite dans une telle Méguilla.
32) [2-ה-לב] Celui qui lit la Méguilla à l’envers, n’est pas quitte de son obligation. En conséquence, si quelqu’un a sauté un verset, et s’en rend compte après avoir lu quelques versets, et il revient en arrière dans le texte pour lire le verset qu’il a sauté, et poursuit à partir de l’endroit où il s’est interrompu, il n’est pas quitte, car il a lu ce verset « à l’envers » (dans le désordre) ; il faudra revenir au verset qu’il a sauté, et poursuivre à partir de ce verset dans l’ordre normal [donc en relisant une partie].
De même, si quelqu’un est entré à la synagogue et a entendu l’officiant lire au milieu de la Méguilla, il ne pourra pas se dire « je vais écouter la seconde moitié » et ensuite j’écouterai la première moitié, car il écouterait alors dans le désordre ; il lui faudra lire la Méguilla du début à la fin dans l’ordre.
33) [2-ה-לג] Celui qui lit la Méguilla « par intermittence » c’est à dire qu’il lit un peu, s’interrompt, s’arrête un peu, puis reprend la lecture et la poursuit ; même s’il s’arrête plusieurs heures, est quitte de son obligation. Même s’il s’interrompt dans la lecture des « dix enfants d’Aman » (il dit quelques noms, s’arrête, reprend), il est quitte de son obligation. Il devra reprendre à l’endroit où il s’est interrompu.
Même s’il a parlé au milieu de la lecture de la Méguilla, il est quitte de son obligation.
A priori, il ne faut pas s’interrompre au milieu de la lecture de la Méguilla plus que le temps d’une respiration.
Si quelqu’un qui écoute la lecture de la Méguilla faite par un officiant s’est interrompu pour parler au milieu de la lecture, et entretemps l’officiant a poursuivi sa lecture, cette personne ne sera pas quitte et devra reprendre et lire depuis l’endroit où il s’est interrompu pour parler, jusqu’à ce qu’il rattrape la lecture faite par l’officiant.
Il est permis, par la loi « pure » de s’interrompre après la lecture de la Méguilla, avant de commencer à dire les bénédictions dites à l’issue de la lecture. Malgré tout, il est bien d’être strict en ce cas, et ne pas s’interrompre même après avoir fini la lecture de la Méguilla et jusqu’à la fin des bénédictions dites à l’issue de lecture.
34) [2-ה-לד] Celui qui lit la Méguilla et a entendu le Qaddish ou bien la Quéddousha au milieu de la lecture, devra s’interrompre et répondre, selon la même loi que celui qui écoute le Qaddish ou la Quéddousha au milieu de la lecture du Shéma’ et de ses bénédictions.Celui qui entend une bénédiction dite par un prochain au milieu de la lecture de la Méguilla, devra s’interrompre et répondre Amen, comme le ferait quelqu’un qui entendrait une bénédiction dite par un tiers au milieu des Péssouqé Dézimra [la partie de la prière du matin entre Baroukh Shéamar et Yshtaba’h] (et même si la loi concernant celui qui se trouve au milieu de la lecture de la Méguilla est la même que celui qui se trouve au milieu de la lecture du Shéma’ et de ses bénédictions, et que lorsqu’on se trouve dans la lecture du Shéma’ ou de ses bénédictions il est interdit de répondre Amen à une bénédiction, malgré tout, dans ce cas, il faut rendre équivalent le cas de celui qui se trouve au milieu de la lecture de la Méguilla à celui qui se trouve au milieu des Péssouqé Dézimra, pour lequel il est permis de répondre Amen).Tout ceci concerne celui qui lisait la Méguilla lui-même, cependant celui qui écoute la lecture faite par un tiers, ne s’interrompra pas pour répondre au Qaddish ou à la Quéddousha ou répondre au Amen à une bénédiction, car entretemps le lecteur poursuivra la lecture de la Méguilla, et il pourrait perdre un certain nombre de mots. Et nous avons un grand principe entre nos mains, celui qui est occupé à réaliser une Mitsva (écouter la lecture de la Méguilla) est exempté de la Mitsva (d’une autre Mitsva).
Complément Hazon Ovadia (Lois lecture Méguilla) [1-pages 82-83] Celui qui lit la Méguilla ne s’interrompra pas au milieu de la lecture ; cependant au milieu d’un chapitre il donnera le bonjour [anticipé] dans un cas de crainte [crainte d’un puissant] et répondra au bonjour à quelqu’un à qui on doit le respect. Entre deux chapitres il donnera le bonjour [anticipé] à quelqu’un à qui on doit le respect et répondra au bonjour à tout homme, de la même manière [selon les mêmes lois] que l’on répond lorsqu’on se trouve dans la lecture du Shéma’ ou de ses bénédictions, comme cela est tranché dans le Shoul’han Aroukh (Ch. 66 §1). S’il entend le Qaddish ou la Quéddousha il s’interrompra et répondra Amen même au milieu d’un verset. Il apparaît que même pour répondre Amen à une bénédiction il lui faudra répondre comme il le ferait au milieu des Péssouqé Dézimra.
Cependant, s ‘il n’a pas en mains une Méguilla Cashère et qu’il a entendu le Qaddish ou la Quéddousha au moment de la lecture de la Méguilla faite par l’officiant, il ne faudra pas qu’il s’interrompe pour répondre afin de ne pas perdre la Mitsva de la lecture de la Méguilla de ce fait.
Celui qui lit la Méguilla et on lui fait savoir que la lune brille, et qu’il craint que s’il attend de faire la bénédiction sur la lune jusqu’après la lecture, la lune soit couverte par les nuages, s’interrompra de lire la Méguilla, fera la bénédiction sur la lune, et ensuite poursuivra la lecture de la Méguilla à partir de l’endroit où il s’est interrompu. Il ne s’interrompra que pour faire la bénédiction elle-même.
35) [2-ה-לה] Celui qui commencé à somnoler au milieu de la lecture de la Méguilla, s’il lisait la Méguilla par lui-même, il poursuivra sa lecture et sera quitte de son obligation. Par contre s’il écoutait la lecture faite par une autre personne et a somnolé au cours de la lecture, du fait qu’il n’a pas entendu toute la Méguilla, il n’est pas quitte de son obligation, et devra recommencer à partir de l’endroit où il a commencé à somnoler.
36) [2-ה-לו] Nous avons l’habitude que toute l’assemblée dise quatre versets de délivrance ensemble et à voix haute, qui sont :
- (Ch. 2 v. 5) אִישׁ יְהוּדִי, הָיָה בְּשׁוּשַׁן הַבִּירָה;
- (Ch 8 v. 15) וּמָרְדֳּכַי יָצָא מִלִּפְנֵי הַמֶּלֶךְ,
- (Ch 8 v. 16) לַיְּהוּדִים, הָיְתָה אוֹרָה וְשִׂמְחָה, וְשָׂשֹׂן, וִיקָר
- (Ch 10 v. 3) כִּי מָרְדֳּכַי הַיְּהוּדִי, מִשְׁנֶה לַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ, וְגָדוֹל לַיְּהוּדִים,
L’habitude de Jérusalem est de dire également à voix haute le verset (ch. 6 v 1) :
- בַּלַּיְלָה הַהוּא, נָדְדָה שְׁנַת הַמֶּלֶךְ;
Chacun de ces versets devra être relu par l’officiant dans la Méguilla, après que l’assemblée ait terminé leur lecture à voix haute.
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37) [2-ה-לז] Il faut dire le nom des dix enfants d’Aman d’un seul souffle, afin de faire savoir qu’ils ont tous été tués et pendus ensemble. Nous avons l’habitude de dire d’un seul souffle à partir des mots « חמש מאות איש » (cinq cents hommes) jusqu’à « עשרת » (les dix [enfants de Aman]), car chacun des dix enfants d’Aman était un des chefs de cinquante qui dirigeaient ces cinq cents hommes.A priori il faut veiller lorsqu’on lit rapidement les noms des enfants de Aman, de bien regarder dans la Méguilla et de lire tous les mots dans la Méguilla (c’est à dire même les mots ואת qui sont à gauche, et les noms des dix enfants d’Aman qui sont à droite [sous entendu sans lire par cœur]; a postériori si le lecteur a lu quelques mots en dehors de la Méguilla (par cœur) on est quitte de notre obligation.S’il a lu le nom des dix enfants d’Aman mais sans les lire d’un seul souffle, cela n’empêche pas d’être quitte et on est quitte de notre obligation. Même si on s’est interrompu le temps de terminer toute la Méguilla au milieu des noms des enfants de Aman, cela n’empêche pas d’être quitte et on est quitte de notre obligation.
Complément Hazon Ovadia [1-page 87] Même si celui qui lit la Méguilla s’est interrompu et a attendu le temps nécessaire pour finir la lecture, que ce soit dans le passage sur la pendaison des dix fils de Aman que ce soit dans un autre passage, il reprendra là où il s’est interrompu.A priori il est bon de veiller lorsqu’on nomme les dix fils de Aman de lire le mot « Véeth » dit pour chaque fils directement dans la Méguilla comme il se doit [et non par cœur]
38)[2-ה-לח] Certains ont l’habitude de reprendre au Chapitre VIII verset 11 le mot להרוג et la seconde fois disent ולהרוג car il existe des versions différentes du texte à ce propos. De même, ils ont l’habitude de reprendre au Chapitre IX verset 2 le mot בפניהם et de dire la seconde fois לפניהם car il existe des versions différentes du texte à ce propos.
39) [2-ה-לט] Après avoir terminé la lecture de la Méguilla, on ne fera pas la bénédiction dite à l’issue de la lecture tant qu’on n’aura pas roulé complètement la Méguilla, car c’est un « déshonneur » pour la Méguilla de rester ouverte sans aucune nécessité. Il ne faut pas rouler la Méguilla au moment où on fait la bénédiction dite à l’issue de la lecture.
40) [2-ה-מ] Après la bénédiction dite à l’issue de la lecture de la Méguilla, nous avons l’habitude de dire « Arour Aman » « Maudit soit Aman » « Baroukh Mordékhay » « Béni soit Mordékhay » « Aroura Zéresh » « Maudite soit Zéresh » « Béroukha Esther » « Bénie soit Esther » « Arourim Kol Haréshaim Sonéé Hashem » « Maudits soient tous les mécréants qui haïssent Hashem » « Béroukhim Kol Hatsaddiquim Hamaaminim Bashem, Végham Harbouna Zakhour Létov » « Bénis soient les justes qui ont foi en Hashem, et qu’également Harbouna soit un bon souvenir ».
Certains ont l’habitude de répéter ce texte trois fois.
41) [2-ה-מא] Celui qui n’a pas en mains une Méguilla Cashère, et qui se trouve dans un endroit où il lui est impossible de trouver une Méguilla Cashère ou impossible d’écouter la lecture faite par un tiers (dans une Méguilla Cashère), dira le Hallel complet sans bénédiction, car certains décisionnaires disent que la lecture de la Méguilla est faite en lieu et place de la récitation du Hallel (comme on le voit dans le Talmoud Méguilla 14a), et lorsque quelqu’un n’a pas de Méguilla, il est obligé de lire le Hallel complètement.
Malgré tout, comme certains ne sont pas d’accord, il ne fera pas la bénédiction sur le Hallel ni avant, ni après.
S’il a en mains une Méguilla qui n’est pas Cashère, il lira la Méguilla sans bénédiction le soir de Pourim et le jour de Pourim.
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Compléments issus du livre Hazon Ovadia
42) [1-Page 95 §יז] Il est interdit de manger avant la lecture de la Méguilla, que ce soit pour la lecture faite le soir ou bien celle faite le jour. En conséquence, les femmes veilleront à ne rien manger avant que leur mari ne revienne de la synagogue et ne leur lise la Méguilla pour les rendre quitte de leur obligationMalgré tout il est permis de manger des fruits avant la lecture de la Méguilla, et de même il est permis de manger moins d’un Kabeitsa de pain ou de gâteaux , ou de boire du thé ou du café. Celui qui est plus strict et ne goûte rien, qu’il reçoive la bénédictionCelui qui est en jeûne et pour qui il est difficile de poursuivre le jeûne le soir du 14 Adar jusqu’après la lecture de la Méguilla, dans les villes qui n’étaient pas entourées de murailles à l’époque de Yéhoshoua Bin Noun, consommera moins que Kabeitsa de pain ou de gâteaux ou des fruits même plus que Kabeitsa [avant la lecture de la Méguilla]. S’il demande à quelqu’un de lui rappeler qu’il faut faire la lecture de la Méguilla en public, il aura alors le droit de manger.
43) [1-Page 95 §יח] Celui qui n’a pas de Méguilla Cashère à sa disposition et se trouve dans un bateau ou dans le désert, ne pourra pas faire la bénédiction Shéhé’héyanou pendant Pourim sur le repas [le festin] de Pourim, car les Sages n’ont instauré cette bénédiction que sur la lecture de la Méguilla.
44) [1-Page 96 §יט] Certains décisionnaires disent que celui qui n’a pas de Méguilla Cashère à sa disposition et se trouve dans un bateau ou dans le désert dira le Hallel avec bénédictions, car la lecture de la Méguilla est en lieu et place du Hallel, et que lorsqu’il n’a pas de Méguilla il lui reste l’obligation de dire le Hallel complet. Certains décisionnaires ne sont pas d’accord. Nous avons un grand principe « en cas de doute sur une bénédiction, on s’abstient de la dire » ; En conséquence, il dira le Hallel complet sans bénédiction.Malgré tout, s’il dispose d’une Méguilla qui n’est pas Cashère, il la lira malgré tout, sans bénédiction, la nuit et le jour.
Vous pouvez retrouver des centaines de cours audio de Rav David Yossef sur le site TORAH1
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Ce chapitre Lois concernant la lecture de la Méguilla Torat Hamoadim – Pourim Chapitre V a été Mis en ligne le 1er mars 2015 – Mis à jour le 9 mars 2020
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