Demander la pluie dans la Amida (4)
Shoul’han Aroukh chapitre 117 – Shiouré Harashal (4)
18 Novembre 2013 / 14 Kislev 5774
10 Décembre 2014 / 18 Kislev 5775
Sujet : demander la rosée et la pluie dans la Amida.
Shiouré Harashal Tome 1, Parashath Béréshith (4)
בשם השם נעשה ונצליח
Nous poursuivons l’étude du chapitre 117 du Shoul’han Aroukh qui traite de « demander la rosée et la pluie dans la Amida » . Nous continuons le cours donné par MARAN Hagaone, Rabbénou Ovadia Yossef Zekher Tsaddiq Véqqadosh Livrakha. Il s’agit de la quatrième publication.
En ce qui concerne la Halakha pour les personnes habitant en dehors d’Israël, qui commencent à demander la pluie 60 jours après la Téqoufah, il y a une divergence d’opinion entre les décisionnaires à savoir si ils commencent à demander la pluie dès le soir (du jour qui sera le 60ème après la Téqoufah même si les 60 jours entiers à partir de l’heure de la Téqoufah ne sont pas encore arrivés) ou bien si ils doivent attendre le moment précis des 60 jours à partir de la Téqoufah pour commencer à demander la pluie.
La Téqoufah de Tishri a lieu parfois la nuit, parfois le matin, parfois l’après-midi etc. En fait le laps de temps entre deux Téqoufoth est de 91 jours et 6 heures (car une année est constituée de 365 jours et lorsqu’on la divise en quatre cela fait 91 jours et 6 heures ; en conséquence le laps de temps entre deux Téqoufoth est de 91 jours et 6 heures).
Le RAAVIA pense qu’on doit compter les soixante jours en partant du moment de la Téqoufah et c’est seulement après l’heure précise de la Téqoufah qu’il faut demander la pluie, par exemple si la Téqoufah est l’après-midi il faut attendre l’après-midi (les décisionnaires médiévaux avaient plusieurs versions dans le Talmoud Jérusalémite ce qui a entraîné des divergences d’opinions basées sur les différences de texte). Par contre d’après le ROSH [Rabbénou Asher] on ne va pas d’après l’heure de la Téqoufah mais on commence dès la nuit (du jour où aura lieu la Téqoufah) comme toute chose où nous débutons dès la veille au soir. La halakha est comme le Rosh (voir Shoul’han Âroukh chapitre 117).
En conséquence, quelqu’un qui habite en dehors d’Israël et qui s’est trompé et a dit Barékhénou – ברכנו [et donc n’a pas demandé la pluie] le soir du soixantième jour après la Téqoufah (comme par exemple s’il n’était pas à la synagogue) et si on décompte 60 jours à partir du moment précis de la Téqoufah il s’avère qu’il a fait son erreur avant ce moment précis, on peut s’appuyer sur l’avis du RAAVIA et donc il ne recommencera pas [c’est-à-dire ne recommencera pas la prière s’il a omis de demander la pluie] ; tel est l’avis du Péri ’Hadash [Ribbi Hizqiyahou De Silva]. Ceci est vrai pour quelqu’un qui habite en dehors d’Israël mais pas pour quelqu’un qui habite en Israël puisque le moment pour demander la pluie est défini par une date (le 7 Heshwan) qui commence la veille au soir comme usuellement ; donc si quelqu’un qui habite en Israël s’est trompé le soir du 7 Heshwan (à l’entrée de cette journée), il devra recommencer la Âmida.
L’auteur des Responsa « Zéra’ Emeth » s’oppose au Péri Hadash et pense que même pour quelqu’un qui réside en dehors d’Israël et qui aurait dit Barékhénou (donc sans demander la pluie) le soir du soixantième jour après la Téqoufah, devra recommencer la Âmida même si le moment précis de la Téqoufah n’est pas arrivé.
Il explique son opinion ainsi : nous avons dans ce cas un « safeq séféqa » c’est à dire un « double doute ». Nombreux sont ceux qui pensent que les habitants hors d’Israël ne doivent pas attendre 60 jours après la Téqoufah (mais utiliser la même date qu’en Israël) et que l’exception donnée dans le Talmoud (Taânith 10) concerne la Babylonie qui était marécageuse et ne manquait pas d’eau. Par contre nombre d’endroits ont besoin d’eau comme Damas, Jerba …. Et même si on dit qu’il faut attendre 60 jours après la Téqoufah [on utilise le second doute], peut être que la Halakha est comme le Rosh et il faut commencer à demander la pluie à partir du soir. En conséquence, le Zéra’ Emeth pense que si quelqu’un a omis de demander la pluie le soir du 60ième jour après la Téqoufah, il devra recommencer la Âmida même si le moment précis de la Téqoufah n’est pas arrivé.
Cependant, même s’il y a ce « double-doute », nous avons toujours la possibilité de faire une bénédiction en vain et donc cette personne qui s’est trompée ne recommencera pas comme l’avis du Péri Hadash. Telle est l’opinion de nombres de décisionnaires Ashkénazes.
En conséquence, si quelqu’un s’est trompé et a dit Barékhénou (donc sans demander la pluie) le soir du soixantième jour après la Téqoufah, avant que le moment précis de la Téqoufah ne soit arrivé, il ne recommencera pas la Âmida ; s’il s’est trompé après le moment précis de la Téqoufah, il devra recommencer la Âmida.