Qu’est ce que Hanoukka ? Torat Hamoadim Chapitre 1
Qu’est ce que Hanoukka
Retrouvez la Table des matières de ce livre
L’étude de ce chapitre est consacré à l’élévation de l’âme de ‘Hanna Bat Rivka (Laure-Anna Teboul)
1) [2–א-א] Lors de la période du second Beth Hamikdach (le second temple de Jérusalem) il y eut une période de domination des juifs par les grecs. Les dominants grecs ont édicté des décrets contre les juifs afin de les empêcher de pratiquer et d’appliquer leurs lois. Ils interdirent l’étude de la Torah afin de leur faire oublier les Mitsvot de celle-ci et d’annuler ainsi l’accomplissement des commandements Mitsvot-מצוות. Ils pénétrèrent dans le Beth Hamikdach et le souillèrent de toutes sortes d’idolâtries et d’abominations, ce qui fit souffrir Israël
Ce fut une période de souffrance intense pour le peuple d’Israël jusqu’à ce que Hachem les prit en pitié, les sauve de leurs griffes et que les Asmonéens חשמונים, grands prêtres (Cohanim Guédolim) prennent le dessus, vainquent les grecs et sauvent Israël de cette domination. Ils nommèrent alors un roi parmi les Cohanim (prêtres).
Lorsque les ‘Hachmonaïm gagnèrent la guerre contre les grecs, ils pénétrèrent dans le Beth Hammiqdach (pour le restaurer) ; ils voulurent rallumer la Ménorah (candélabre) du Beth Hammiqdach. Ils ne trouvèrent qu’une fiole d’huile d’olive pure. Cette fiole ne contenait que la quantité d’huile suffisant à l’allumage de la Ménorah pendant un jour (et pas plus). Il y eut alors un miracle (ness נס) puisque la lumière a tenu huit jours, ce qui permit d’avoir le temps de presser des olives et de fabriquer de l’huile pure
Ce jour où ils trouvèrent cette fiole était le 25 (en hébreu כה) du mois de Kislew. En conséquence, les ‘Hakhamim de cette génération ont institué de commémorer ces huit jours à partir du 25 Kislev en tant que jours de louanges (où on récite le Hallel = louange) et de joie pendant lesquels on allume des lumières chaque soir (pendant huit jours) afin de publier (et diffuser) le miracle. Ces huit jours se nomment ‘Hanoukka חנוכה [ce qui peut se comprendre inauguration le כה, le 25].
2) Evènements ayant conduit à ‘Hanoukka (tiré intégralement de [3])
La royauté Grecque domina le pays d’Israël, à l’époque d’Alexandre le Grand, roi de Grèce qui conquit de nombreux pays, dont la Perse qui dominait alors la terre d’Israël. Alexandre le grand ne fit aucun mal aux juifs et eut en estime les sages d’Israël.
A la mort d’Alexandre le Grand, ses généraux se partagèrent son empire. Après les combats, la terre d’Israël tomba sous la domination des Ptoléméens rois d’Egypte. Ensuite, les Séleucides avec à leur tête Antiochus III roi de Syrie occupèrent la terre sainte. Après le court règne de Séleucos, fils d’Antiochus III, c’est le frère de ce dernier qui prit le pouvoir sous le nom d’Antiochus IV nommé Epiphane.
Cet Antiochus se considérait comme le représentant de la culture grecque et se fixa comme objectif de la répandre dans tout son royaume. De nombreux juifs subirent l’influence de la civilisation grecque, contribuant à sa diffusion et furent appelés « hellénisants », avec à leur tête deux hellénisants notoires Jason et Ménélas qui collaborèrent avec Antiochus et usurpèrent la prêtrise après en voir évincé le grand prêtre (Cohen Gadol) Yo’hanan.
A cette époque, des hommes de mauvaise réputation sortirent du sein d’Israël et incitèrent leurs frères à contracter une alliance avec les peuples voisins en alléguant que leur rupture avec ceux-ci ne leur avaient causé que des problèmes. La chose trouva un écho favorable aux yeux du peuple qui envoya des messagers au roi qui leur enjoint de suivre des coutumes non juives.
Les juifs construisirent une maison de jeux à Jérusalem, ne circoncirent plus leurs garçons, abandonnant l’alliance sacrée pour adhérer à des lois étrangères et faire du mal aux yeux de Hashem.
Antiochus monta avec ses troupes contre Jérusalem. Il pénétra insolemment dans le Temple et en confisqua tous les trésors et objets sacrés, causant un grand deuil dans tous les foyers d’Israël. Les juifs tentèrent de se révolter contre lui. Des milliers de juifs furent tués, beaucoup furent vendus comme esclaves. Antiochus créa des centres grecs dans la ville sainte, prenant de cruelles mesures à l’encontre de la religion juive, interdisant l’étude de la Torah et la pratique des commandements (Mitsvot) en particulier la circoncision, le respect du Shabbath et la sanctification du nouveau mois: l’autel divin fut profané par l’érection de statues et d’autels dédiés aux divinités grecques, l’offrande de porcs, vouant ainsi le Temple aux « dieux » grecs.
Ils déchirèrent les rouleaux de la Torah en lambeaux et les livrèrent au feu, passant au fil de l’épée tous ceux qui étaient trouvés en possession d’un rouleau de la Torah ou qui étaient restés fidèles à la parole divine, ceci sur ordre du roi.
Les femmes qui faisaient circoncire leurs enfants étaient mises à mort, les nourrissons pendus et les circonciseurs passés au fil de l’épée. Beaucoup d’enfants d’Israël restèrent fidèles à la loi divine, préférant la mort à la souillure de leur âme et la profanation de l’alliance divine, allant jusqu’au sacrifice suprême.
C’est à cette époque que se situe l’histoire de ‘Hannah et de ses 7 fils qui préférèrent mourir pour le Qiddoush Hachem (sanctification du nom divin) en se laissant tour à tour exécuter par Antochius sous les yeux de leur mère qui les encouragea à souffrir le martyr plutôt que d’abjurer la foi de leurs pères et de renoncer à la Torah.
Jusqu’au sursaut du grand prêtre (Cohen Gadol) Mattatihou (Mattathias) qui, avec ses 5 fils, déclara la guerre aux grecs et aux hellénisants (-167 de l’ère vulgaire) persécuteurs de la foi d’Israël, à partir de la montagne de Modiîne. Ceux qui craignaient Hachem et étaient animés du désir de venger l’honneur du D-ieu d’Israël entamèrent une guerre longue et dure, vainquirent les grecs et leurs partisans, rétablirent la foi d’Israël, en donnant un sérieux coup à la civilisation grecque, pour la gloire d’Israël.
La dynastie Asmonéenne
Simon le Juste (הצדיק שמעון), un des derniers membres de la grande assemblée, avait trois fils : Chimi, ‘Honyo et Yo’hanan. Le plus jeune des fils, le Cohen Gadol Yo’hanan fut élevé par le Tana Antogone, habitant de So’ho.
Le fils de Yo’hanan fut Mattathias l’Asmonéen. Mattathias eut 5 fils : Chim’on, Yo’hanan, Yéhouda, Yonathan et El’azar.
Mattathias et ses 5 fils furent également appelés les Maccabées car leur étendard portait les lettres מ־כ־ב־י initiales des mots ״ מִי-כָמכָה בָּאֵלִם י
« Qui est comme toi parmi les puissants, Eternel ? » (Exode 15-11).
Ils levèrent l’étendard de la révolte contre les grecs et contre le règne d’Antiochus, 212 ans après la construction du second Temple en l’an 3621 de la création du monde ( -140). Le grand prêtre (Cohen Gadol) Yo’hanan avait également une fille Judith, grâce à qui eut lieu un grand miracle.
Pendant l’encerclement de Jérusalem par l’armée syrienne, Judith s’infiltra dans leur camp. Pendant une grande réception que le général Holopherne organisa pour fêter sa prochaine victoire sur les Juifs, Judith enivra celui-ci de vin et de produits lactés.
Holopherne fut bientôt ivre et ensommeillé. Après avoir demandé à parler seul au général elle le conduisit vers sa tente. Peu après il dormait profondément.
Elle profita de son sommeil, lui coupa la tête qu’elle emporta à Jérusalem pour l’exposer aux portes de la ville provoquant ainsi la fuite de l’armée syrienne privée de son général.
Etre attentif (זהיר) pour l’allumage des lumières
3) [2-א-ב] Il faut être très attentif (faire attention) à la Mitsva d’allumage des lumières de ‘Hanoukka, car cette miçwah est très précieuse afin de publier et répandre le miracle, en adressant des remerciements à Hachem. Les sages ont dit (dans la Guémara de Shabbath page 23 folio b) que celui qui accomplit cette Mitsva comme elle est édictée par la halakha (loi juive) mérite des enfants talmidé ‘hakhamim (érudits en Torah) comme il est écrit (Michlé chapitre 6 verset 23) « Le Ner (la lampe) est la Mitsva, et la Torah est la lumière ».
[Nota ב en bas de page ; extraits] Rachi explique ce verset ainsi : C’est par le Ner Mitsva (la lumière que l’on a l’obligation d’allumer pour Shabbath et pour Hanoukka) que vient la lumière de la Torah.
Le Meïri ajoute qu’il s’agit ici d’accomplir la Mitsva de Ner avec beaucoup de soin, et beaucoup d’affection.
Conséquence du miracle de ‘Hanoukka sur nous même.[1]
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF זצ״ל ajoute que lorsqu’on se penche sur le Miracle de ‘Hanoukka, nous constatons que toute la Torah Chébéâl Pé (la « Torah Orale » c’est-à-dire la Mishna, le Talmoud …), que nous avons le mérite d’étudier à notre époque, nous le devons au Miracle de ‘Hanoukka.
En effet, tous les enseignements contenus dans la Michna et le Talmoud, sont l’œuvre des Tanaïm (les Sages de l’époque de la Mishna) qui ont vécu à partir de la génération de Hillel l’Ancien. C’est grâce à l’analyse et l’approfondissement de leurs enseignements que la Halakha fut fixée plus tard par les décisionnaires (Possékim). Or, nous savons qu’Hillel l’Ancien a vécu 100 ans avant la destruction du 2ème Beth Hammiqdach, et le Miracle de Hanoukka s’est produit 206 ans avant la destruction du 2ème Beth Hammiqdach.
Imaginons ce qui serait advenu de la Torah si le Miracle de Hanoukka n’avait pas eu lieu !! Le peuple d’Israël aurait été privé de tout ce qui représente l’essentiel de la connaissance de la Torah et la mise en pratique du judaïsme : LA HALAKHAH. Le Miracle de ‘Hanoukka a sauvé l’existence de la Torah !!
« KI NER Mitsva Vétorah Or »« Le Ner de la Mitsva (de Hanoukka) a sauvé la lumière de la Torah (orale) » !!
4) Obligation du nécessiteux pour Hanoukka
[2-א-ג] Même un nécessiteux qui tire sa subsistance de la Tsédaka (« aumône ») doit demander la charité ou « mettre en gage » voire vendre ses vêtements afin d’acquérir de l’huile pour pouvoir allumer au moins une lumière chaque soir de ‘Hanoukka. De même, il doit trouver n’importe quel type de travail afin de pouvoir acquérir de l’huile pour allumer au moins une lumière chaque nuit.
En conséquence, les responsables communautaires en charge des caisses de Tsédaka doivent veiller à ce que chaque indigent ait de l’huile pour allumer les lumières, et au moins de quoi allumer une lumière chaque soir (ce qui est le principal, le עיקר de cette Mitsva ; c’est à dire que l’obligation minimale est une lumière par soir le reste étant de l’embellissement de la Mitsva מצוה הידור).
Nombre de lumières à allumer
Combien de lumières faut-il allumer ?
5) [2-א-ד] Strictement parlant (la loi stricte), il suffit d’allumer une seule lumière chaque soir (en addition on allume une lumière appelée Shamash afin de ne pas tirer profit des lumières de ‘Hanoukka) dans chaque foyer quel que soit le nombre d’habitants dans le foyer (c’est à dire que l’obligation minimale est d’allumer une lumière par soir et par foyer). Cependant l’habitude prise dans tout le peuple juif est est d’embellir la Mitsva et de rajouter une lumière chaque soir, c’est à dire :
- Une lumière le premier soir
- Deux lumières le second soir
- Trois le troisième
- ….
- Huit le huitième
L’habitude des juifs Sépharades et orientaux, qui ont pris sur eux de suivre les enseignements de Rabbi Yossef Qaro auteur du Shoul’han Aroukh (מרן) est qu’une personne et une seulement allume par foyer et rende quitte de la miçwah les autres membres du foyer, qu’ils soient nombreux ou peu nombreux.
L’habitude des Ashkenazim (juifs occidentaux) est que chaque habitant de la maison allume les lumières de ‘Hanoukka de manière indépendante[2] (voir compléments en fin de chapitre).
Peut-on compenser l’allumage ?
6) [2- א-ה] Celui qui a eu un empêchement (force majeure) et n’a pu allumer un des soirs n’a aucune possibilité de compensation ; le lendemain, il n’aura pas la possibilité d’ajouter de lumière en compensation du soir raté. Il devra allumer comme toute autre personne le nombre de lumière correspondant au soir considéré ) [nous reverrons en détail ces lois au chapitre 2].
Précisions concernant une personne aux faibles revenus
7) [2- א-ו] Celui qui n’aurait les moyens que pour allumer une lumière et pas plus (un indigent), c’est à dire une lumière qui dure au moins une demi-heure comme on le verra ultérieurement, allumera cette lumière le premier soir. Il ne partagera pas, pensant bien faire, cette huile en huit parts, puisque alors il ne serait quitte aucun soir.
De plus, dans cette dernière hypothèse, il rentrerait dans un problème de problème de craindre d’avoir prononcé une bénédiction en vain (לבטלה ברכה).
8) [2- א-ז] Celui qui aurait les moyens pour allumer seulement huit lumières pour l’ensemble des huit jours de Hanoukka (et pas plus), allumera une seule lumière par soir puisque c’est la Mitsva stricto-sensu (le minimum requis). Il n’allumera pas deux lumières le second soir et trois le troisième soir, car il est préférable qu’il accomplisse l’essentiel de la Mitsva qui est d’allumer une lumière chaque soir plutôt que d’accomplir l’embellissement de la Mitsva une partie des nuits (sinon il perdrait alors l’allumage d’au moins un soir).
9) [2- א-ח] Celui qui aurait les moyens d’allumer neuf lumières pour toute la fête (pour l’ensemble des jours), allumera une lumière le premier soir, deux lumières le second et ensuite une lumière par soir (il n’allumera pas le troisième soir trois lumières puisqu’alors il perdrait l’allumage d’un soir). S’il dispose de dix lumières, il allumera également deux lumières le second soir, et allumera une lumière les soirs suivants. Il n’allumera pas le troisième soir deux lumières car comme la Mitsva de ce soir est d’allumer trois lumières, s’il en allumait deux il amoindrirait le nombre nécessaire pour cette nuit et il n’y aurait plus d’embellissement de la Mitsva ; par contre s’il allume une lumière ce n’est pas considéré comme amoindrir du fait que le principal dans l’allumage des lumières de Hanoukka est d’allumer une lumière par nuit et en vérité il a bien accompli l’essentiel de la Mitsva mais n’a pas accompli l’embellissement de la Mitsva. Il en est de même dans tout cas équivalent, s’il a le quatrième soir trois lumières ou bien s’il a le cinquième soir quatre lumières il n’allumera qu’une lumière comme le requiert l’essentiel de la Mitsva.
10) [2- א-ט] Celui qui, le huitième soir, n’a pas suffisamment d’huile pour allumer huit lumières mais en a plus que pour allumer une seule lumière répartira alors son huile de la manière suivante :
- La première lumière devra avoir suffisamment d’huile pour tenir une demi-heure, ce qui est la miçwah stricto-sensu (le minimum requis);
- Le reste de l’huile sera réparti entre les sept autres lumières.
Il n’y a pas lieu de craindre d’avoir mis moins d’huile que la quantité requise, car du fait qu’il a mis la quantité requise dans la première lumière qui est l’essentiel pour l’accomplissement de la Mitsva, il n’y a aucun problème à mettre moins que la quantité requise dans les lumières qui sont pour l’embellissement de la Mitsva, dans le cas où il ne dispose pas de suffisamment d’huile.
11) [2- א-י] Celui qui, le second soir, a fait la bénédiction et a allumé une seule lumière (au lieu de deux) car il n’avait pas suffisamment d’huile ou car il avait commis une erreur et s’est ensuite rendu compte de son erreur. Par la suite, s’il a pu trouver de l’huile, ou bien s’il s’est souvenu qu’il faut allumer deux lumières, il lui faudra allumer la lumière supplémentaire sans bénédiction. De même pour tout cas similaire (Allumage de deux lumières le troisième soir par exemple). Tout ceci à condition que la (ou les) lumière allumée initialement soit encore allumée. Par contre, si la (ou les) première lumière s’est éteinte il faudra (s’il n’est pas nécessiteux) ré-allumer, sans bénédiction, le nombre approprié de lumières (et pas allumer le complément ce qui ne présenterait alors aucune reconnaissance pour un passant du jour où nous sommes).
12) [2-א-יא] Supposons que quelqu’un ait suffisamment d’huile pour les huit jours de ‘Hanoukka, en allumant chaque soir le nombre de lumières approprié (et pas plus) mais, par contre, son « ami / prochain» n’aurait pas du tout de quoi allumer les lumières de ‘Hanoukka. Il faudra alors donner à son ami/prochain de quoi allumer les lumières même si de ce fait il n’allumera qu’une lumière par soir (ce qui est la miçwah stricto sensu, le minimum requis) et pas les lumières d’embellissement.
Il est en effet préférable que son prochain allume ce qui lui est obligatoire plutôt que d’allumer pour soi-même les lumières d’embellissement de la Mitsva. Tout ceci n’est valable que si son prochain ne fait pas partie des habitants de la maison et n’est pas lié à la maison. Si par contre le « prochain » fait partie du foyer et souhaite allumer par lui même (dans le Minhagh Ashkénaze où chacun allume pour lui même comme vu plus haut mais cette habitude n’est qu’un embellissement) il n’est pas nécessaire de donner à son prochain d’huile car il n’est pas nécessaire d’annuler ses propres lumières d’embellissement pour que son prochain fasse son propre embellissement (allumer par lui même ce qui n’est pas nécessaire dans ce cas).
13) [2- א-יב] Celui qui n’a pas les moyens d’acheter à la fois de l’huile pour les lumières de ‘Hanoukka et pour les lumières de Shabbath doit acquérir celles de Shabbath. Cependant, de nos jours où nous avons de la lumière électrique dans les appartements, on se rendra quitte des lumières de Shabbath par la lumière électrique, et on fera la bénédiction des lumières de Shabbath sur la lumière électrique. L’huile sera alors utilisée pour les lumières de ‘Hanoukka puisqu’on ne peut se rendre quitte de l’allumage des lumières de ‘Hanoukka sur l’électricité.
Si quelqu’un a seulement de quoi acheter deux lumières il en utilisera une pour Shabbath et une pour ‘Hanoukka puisque stricto-sensu (dans le din strict) et dans les deux cas une seule lumière suffit.
Si quelqu’un a seulement de quoi acheter soit une lumière soit du vin pour Qiddoush, il achètera l’huile pour ‘Hanoukka et fera Qiddoush sur le pain (les ‘Halloth).
De même si quelqu’un a seulement de quoi acheter soit une lumière soit du vin pour la Havdalah, il devra acheter l’huile pour ‘Hanoukka et se rendra quitte de Havdalah dans la prière du soir avec « Atta ‘Honantanou ».
14) Nous avons la coutume d’allumer les bougies à la Synagogue entre Min’ha et Ârvith. Certains ont la coutume de les allumer après la ‘Amida, après le Qaddish Titquabal. Nous donnons l’honneur de l’allumage au Shamash de la Synagogue. Nous faisons cet allumage à la synagogue car certaines personnes n’ont pas la possibilité d’allumer chez elles et également en mémoire de la Menora dans le Beth Hammiqdach. De plus, nous faisons ceci pour inclure toute la nation dans la Mitsva et de publier le miracle de ‘Hanoukka.
Nous allumons entre Min’ha et Ârvith car à l’époque du Beth Hammiqdach, ils allumaient la Menora après le Quorban Tamid (sacrifice perpétuel) du soir, et la Téfilla de Min’ha est un parallèle à ce sacrifice (nous allumons donc approximativement au même moment). Nous donnons cette Mitsva au Shamash pour lui donner la récompense/l’honneur en contrepartie de tout ce qu’il accomplit pour le Quahal (la communauté). Aussi l’acronyme du mot Shamash est il « Shamash Madliq Shémona » (le Shamash allume huit (jours)).[3]
15) Nous avons la coutume de placer la ‘Hanoukkiah (à la synagogue) sur le mur Est à côté du Hékhal (arche) et nous l’orientons entre le Nord et l’Est. Ceci pour se rappeler de la Menora qui était placée dans la partie Est du Beth Hammiqdach, à 2.5 Amoth [coudées] du mur – comme il est expliqué dans la Guémara Yoma 33 « et selon le maître qui dit qu’elle était placée entre les murs Nord et Est ».[4]
Compléments issus du livre ‘Hazon Ôvadia – ‘Hanoukka – Qu’est ce que ‘Hanoukka
16) [1-page כ] Si quelqu’un a un doute s’il a allumé les lumières de Hanoukka ou non, il apparaît que comme la Mitsva d’allumer les lumières de Hanoukka n’est que d’ordre rabbinique, comme l’a écrit le Rambam, alors lorsqu’on a un doute sur une Mitsva d’ordre Rabbinique, on va vers la permission (c’est à dire qu’on n’a pas besoin d’allumer).
17) [1-page כא] Il apparaît que si le maître de maison a allumé la lumière de hanoukka qui est obligatoire (l’obligation minimum étant une par soir) il lui est permis de donner à allumer les lumières d’embellissements à un de ses enfants qui a atteint l’âge d’éducation (7 ans environ). Il pourra donner à allumer la lumière du « Shamash » même à un enfant qui n’a pas atteint l’âge d’éducation.
18) [1-page כא §ב] La Mitsva d’allumer les lumières de Hanoukka est une Mitsva extrêmement chérie car il y a la diffusion du miracle, et même un nécessiteux en Israël qui n’a pas de quoi se nourrir si ce n’est grâce à la çéddaqah, devra vendre ses vêtements ou les mettre en gage afin de se procurer de l’huile ou des bougies afin de pouvoir allumer une lumière de Hanoukka chaque nuit. De même il a le devoir de louer ses services comme ouvrier dans ce but. En conséquence les administrateurs de synagogue doivent veiller sur les nécessiteux, et leur donner de l’huile afin d’allumer les lumières de hanoukka. Par contre il n’est pas nécessaire de leur donner plus que de quoi allumer une lumière par soir.
19) [1-page כט §ה] Celui qui ne dispose le second soir de Hanoukka que de quoi allumer la lumière obligatoire et la lumière d’embellissement [ce qui est l’obligation du soir] et pas plus, et qui craint de ne pas disposer le lendemain de quoi allumer la lumière de Hanoukka (la lumière obligatoire), il sera préférable de n’allumer qu’une lumière, qui est celle nécessaire de par la loi, et de laisser l’huile restant pour le lendemain [Hayé Adam principe 154 §25, Iquaré Hadath Ch. 35 §6].Celui qui n’a pas beaucoup d’huile le huitième soir, pas suffisamment pour allumer les huit lumières mettra dans la huitième lumière la quantité nécessaire à brûler pendant une demi-heure ce qui est l’obligation pour l’allumage et partagera le reste pour les autres lumières. Il ne partagera pas l’huile équitablement pour les huit lumières car alors il ne serait pas du tout quitte de son obligation, et il ne pourrait également pas faire la bénédiction sur l’allumage des lumières de Hanoukka, puisque ne serait-ce qu’une seule des lumières n’a pas la quantité suffisante demandée par la loi [Maghen Avraham et Eliah Rabba au début du chapitre 671].
20) [1-page כט § ו] Celui qui s’est trompé et a allumé le premier soir deux lumières ou qui a allumé le second soir trois lumières est quitte de son obligation. Il n’aura pas besoin de recommencer et d’allumer ce qui est nécessaire à ce soir-là.
*
[1] Repris du site www.halakhayomit.co.il
[2] Contrairement à ce que pensent certains, il ne s’agit pas de «simple coutume » dans lesquelles chacun a le loisir de faire son marché ; la détermination codifiée précisément de la halakha s’est faite au cours du temps. Les Séfaradim suivent מרן R. Yossef Qaro (et ne peuvent se soustraire sauf exception à ses avis ; l’exception principale étant sur une codification reconnue et répandue dans une certaine contrée antérieurement à la diffusion du Shoul’han Âroukh). De même les Ashkénazim suivent, מורם , R. Moshé Isserles auteur d’ajouts sur le Shoul’han Âroukh..
[3] D’après darkeabotenou au nom de Nétivot haMa’arav – de Ribbi Eliyahou Bitton – Minhagué ‘Hanoukka. Voir également Ch. 7.
[4] Ibidem
Vous pouvez retrouver des centaines de cours audio de Rav David Yossef sur le site TORAH1
*
*
Cet article vous à plu ? Notre site vous apporte les connaissances qui vous sont utiles ? Peut être souhaiteriez vous contribuer un peu à la vie de notre site. Quelques euros pour le Jardin de la Torah, nous serons partenaires dans le Zikouy Harabim (faire bénéficier un grand nombre de la lumière de la Torah)
Merci d’avance !!
Mis en ligne le 2 novembre 2014 – Mis à jour le 1er décembre 2019 puis le 22 Novembre 2020
2 Comments
Pingback: Lois de Hanouka - Torath Hamoadim - Table des matières
Pingback: VIII L’allumage le vendredi « soir » et le samedi soir - Torath Hamoadim