Le monde entier repose sur le Tsadik et sa Torah – Paracha Béchala’h

Le monde entier repose sur le Tsadik et sa Torah – Paracha Béchala’h. Réouven Carceles

Le monde entier repose sur le Tsadik
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PERLE SUR LA PARACHA Béchala’h

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Ces divré Torah sur Paracha Vaéra sont dédiés Léilouy Nichmat Hanna bat Rivka

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Le monde entier repose sur le Tsadik et sa Torah

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Dans la Paracha de la semaine la Torah nous dit : « Moché prit les ossements de Yossef avec lui, car Yossef avait fait jurer les Bné Israel en disant : « Se souvenir, D. se souviendra de vous, vous ferez monter mes ossements d’ici avec vous » » (Chemot 13,19).

Il est intéressant de remarquer que dès le début de la Paracha, la Torah nous révèle que Moché a emporté avec lui les ossements de Yossef. D’ailleurs Hazal dans le Midrash (Tan’houma) ont interprété sur le verset Tehilim : « la mer a vu et s’est enfuie ». Qu’a-t-elle vu ? Elle a vu le cercueil de Yossef, comme il est écrit : « Il s’enfuit, il sortit au-dehors ». Le Keli Yakar nous explique que Yossef, qui se préservait des unions interdites, méritait de sauver Israël du courant des eaux de la mer. C’est ce qui est dit : « la mer vit, elle s’enfuit », elle vit la fuite de Yossef devant la femme de son maître. C’est donc par le cercueil de Yossef, que furent sauvés tous ceux qui le portaient, ainsi que tout Israël qui marchait en suivant son cercueil, alors que les Egyptiens, qui eux, baignaient dans l’immoralité, furent noyés. Mais comment est-ce possible ? D’où vient cette force qui a permis à la mer de se fendre devant les Bné Israël ? Nous connaissons la grandeur de Yossef hatsadik, mais nous devons comprendre la profondeur de son épreuve ?

Le Midrash Raba raconte que Moché Rabbénou s’est beaucoup fatigué dans la recherche des ossements de Yossef pendant trois jours et trois nuits. Il s’était fatigué jusqu’à ce qu’il rencontre Sera’h la fille d’Acher. Celle-ci lui dit qu’elle pouvait lui indiquer l’endroit du tombeau, en lui racontant qu’au moment où Yossef fut embaumé par Pharaon, ce dernier demanda qu’il soit mis au fond du fleuve afin qu’il apporte la bénédiction.  Les Sages nous disent à ce sujet : « l’homme au cœur sage prendra les Mitsvot ». Ce verset désigne Moché, car il s’agit du moment où tout le peuple juif s’occupait d’accumuler le butin, l’or et tout l’argent qui se trouvait en Egypte selon l’ordre donné par Hachem. Le Midrach révèle que Moché Rabbénou n’a pas accompli cette Mitsva. En effet Le Rabbi de Sokhatchov explique que la sagesse de Moché, était de préférer accomplir une Mitsva d’un niveau beaucoup plus élevé, étant donné qu’elle était dépourvue de bénéfice personnel. Il s’adressa donc à Yossef en lui disant que Hachem s’était rappelé du Klal Israël comme lui-même l’avait annoncé et que c’était le moment de sortir d’Egypte et d’entrer en terre d’Israël, qu’il devait enfin utiliser ses mérites pour élever son tombeau et sortir du fleuve. Un miracle se produit et le lourd tombeau de Yossef remonta.  

La Guemara dans Haguiga (12b) enseigne au nom des Sages que le monde tient sur un seul pilier : « Le Tsadik ». Le Tsadik est le pilier du monde. Qui est appelé Tsadik ? Celui qui, à l’instar de Yossef fait attention à sa Brit Mila (l’alliance, la pureté des mœurs). Au passage, Rachi dans Sota nous révèle que pour les femmes, l’équivalent parfait de cette midda (qualité) de Yossef est une parfaite Tsnioute (pudeur et discrétion vestimentaire et comportementale).

Au sujet de la Brit Mila, la Guemara dans Nedarim nous enseigne : « si ce n’était cette alliance avec Hachem, jour et nuit, le ciel et la terre ne se maintiendraient pas ». Cela signifie que le maintien du ciel et de la terre dépendent de la Brit Mila et en particulier des juifs Tsadikim qui protègent cette pudeur à l’instar de Yossef. Nous sommes en ce moment dans une période de Chovavim, le Arizal nous explique que c’est justement le moment le plus propice pour la réparation des fautes dans ce domaine (des mœurs). Ainsi, Il faut savoir que cette qualité de savoir protéger la Brit Mila a l’instar de Yossef s’appelle middat ha Yessod (la qualité du fondement). Ce qui fait allusion au maintien du monde. Dans le Choulh’an Aroukh (even haezer chap. 23) il est rapporté que n’importe quelle faute dans le domaine de la Brit Mila est plus grave que toutes les fautes de la Torah, car elle touche à des secrets très profonds liés au maintien du monde et des âmes. Nos Sages nous disent que cette midda de Yessod (fondement) est là pour faire le lien entre la matière et le spirituel, c’est-à-dire entre la terre et le ciel. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, la Brit Mila est l’endroit le plus matériel soumis au Yetser Hara, que nous trouvons dans l’homme. Elle se trouve au centre du corps humain, en référence au centre du monde. Mais pourquoi le Maître du Monde a-t-il positionné l’alliance précisément à cet endroit ? Alors qu’il aurait pu le faire à n’importe quel autre endroit ? Ceci pour nous montrer que c’est par là que nous pouvons atteindre les plus hauts niveaux de sainteté, et a contrario que nous pouvons atteindre le pire. D’ailleurs chez le Tsadik, sa Tsniout et sa piété lui permettent de s’attacher à la spiritualité même dans un domaine si matériel. Nos Sages nous disent qu’Hachem a créé les hommes à partir de quatre éléments : la terre, l’eau, le feu et l’air. L’eau représente les Taavot (les désirs) notamment dans le domaine de la débauche. Nous pouvons peut-être comprendre maintenant ce que nous avons dit plus haut, que le monde entier repose sur le Tsadik, et donc que les lois du monde se plient devant la présence des ossements de Yossef. La mer, donc l’eau, incarne chez l’homme les Taavot. Devant la femme de son maître, face à l’épreuve, Yossef a su rompre et casser ces désirs, et a donc mérité, mesure pour mesure, que la mer s’ouvre devant lui. La même force qu’il a utilisée pour résister à l’épreuve, a fendu les eaux, par un puissant vent d’orient, au point que Rachi nous dit au nom du Mekhilta par un vent d’est qui fendit toutes les eaux de l’univers, Il nous faut comprendre cet enseignement.

A ce titre Le Rav Chakh a posé la question : d’où Yossef a-t-il trouvé les forces pour surmonter ses épreuves ? C’est une question fondamentale pour chacun d’entre nous !

La Guemara dans Yoma nous dit que Yossef n’a pas cessé d’étudier la Torah pendant la période où il se trouvait en Egypte. La Torah est liée à cette midda de Yessod dans la mesure où la Torah fait aussi le lien entre la spiritualité et la matière, elle nous trace le bon chemin et nous donne le comportement à adopter dans chaque situation matérielle selon la volonté d’Hachem. Moché a donc eu la sagesse de choisir la Mitsva de s’occuper du Tsadik, qui a dépassé les désirs de ce monde à tel point que la mer s’est ouverte. C’est donc par le mérite de la Torah de Yossef et de la sagesse de Moché que la mer s’est ouverte.

Chabbat Shalom

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Fin de l’article « Le monde entier repose sur le Tsadik et sa Torah »

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