Parachat Réé et étincelles de lumières – Itsik Elbaz
Parachat Réé
Leilouy nichmat Méir Barou’h Morde’hai Ben Miryam
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ראה אנכי נותן לפניכם היום (דברים יא’, כו’)
Vois ! Je donne devant vous en ce jour (Deutéronome 11 ; 26)
La Paracha de la semaine (Réé) relate les épisodes précédant l’entrée des Enfants d’Israël en Terre Promise. Mais avant de prendre possession de cette Terre, ils se doivent de passer devant les monts Garizim et Hébal afin d’écouter les bénédictions qui jailliront en abondance sur les Enfants d’Israël s’ils marchent dans les voies de Ses Mitsvot, ainsi que les malédictions pour ceux qui pourraient les enfreindre. L’on relève cependant dans ce passage deux fautes grammaticales, qui posent les questions suivantes : (1) Pourquoi la paracha s’adresse au singulier Vois ! pour ensuite proclamer au pluriel devant vous ? (2) Le verset suivant, concernant la bénédiction, stipule « Et la bénédiction, que vous entendrez mes Mitsvot », pourquoi la Torah n’a pas utilisé la conjonction de subordination SI (comme c’est le cas pour les malédictions au verset 28) ? Aussi, pourquoi parle-t-on d’entendre les Mitsvot ?
Nos sages, de mémoire bénie, enseignent à ce propos que l’individu simple a le pouvoir de faire pencher la balance, car l’action d’une personne isolée peut parfois avoir des répercussions sur un peuple ou une époque. Maïmonide explique cela de la manière suivante : « Un homme doit se considérer comme un individu neutre (autant de fautes que de bonnes actions), s’il se repentit d’une seule faute, il fait pencher la balance en faveur de ses mérites » (Yad Ha’Hazaka, Lois du repentir, 3 ; 4). Ainsi en est-il pour nous ; le monde est neutre, et la plus simple des Mitsvot que l’individu accomplit lui fait passer du côté des mérites, à lui et au monde entier (car le monde est resté neutre et qu’il a augmenté la part de mérite dans le monde) ! L’on parle à tout un chacun ici pour faire comprendre que toute personne, même simple et isolée, et peu importe sa proximité envers H.achem a le pouvoir de faire pencher la balance !
Or Ha’Haïm cite Maïmonide (ibid 5 ; 2) : Tout un chacun a le potentiel d’être un Moché Rabbeinou, seulement les gens ont tendance à se décourager du travail à accomplir sur soi et dans les Mitsvot, et ont du mal à s’imaginer devenir une entité spirituelle du monde juif ! La Torah nous met donc en garde, car chacun peut atteindre la dimension spirituelle de Moché qui était unique !
Si l’on reprend le précédent raisonnement, et que l’on ajoute le fait que l’on est jugé sur un ensemble, il est alors aisé de voir que le monde penche en fonction du mérite et que nous sommes tous méritants ! C’est ainsi que l’on peut comprendre les paroles du Prophète Isaïe (60 ; 21) « Et ton peuple n’est composé que de Justes. » Ainsi la bénédiction requiert un mot tel que אשר Quand vous l’entendrez car il s’agit d’un forme de certitude que l’on entende et applique les Mitsvot. Mais le cas contraire des malédictions pose le conditionnel אם Si vous n’entendez car ce cas n’est qu’une supposition.
Il est de nombreux usages de verbes rapportant aux sens humains (vois, entends …) dans ce passage. Le Or Ha’Haïm explique que l’animal ne sert H.achem qu’à travers l’aspect matériel des choses, l’ange, seulement par l’aspect spirituel. L’homme parvient à utiliser le mélange parfait du matériel et du spirituel afin de pouvoir accomplir la volonté de H.achem par la meilleure des manières.
Le frère du Noam Elimélé’h, Rabbi Zouccha, avait l’habitude de dire : « Lorsque j’arriverais devant le Rois des Rois, on me demandera des comptes. On ne me dira pas pourquoi je n’ai pas été Moché Rabbeinou ou Rabbi Chim’on Bar Yo’hai. Mais on me demandera pourquoi je n’ai pas été Rabbi Zouccha, qui a accompli ceci et cela au cours de sa vie. On me dira pourquoi je n’ai pas été l’entité que l’on m’avait pressenti ? »
Il faut comprendre que chaque personne, à son degré, a le pouvoir d’agir au niveau micro pour changer la donne au niveau macro. Chaque geste compte !
תפילה מעומק הלב
ברכות דף י: « ויסב חזקיהו פניו אל הקיר ויתפלל אל ה’, מאי קיר אמר רבי שמעון בן לקיש מקירות לבו, שנאמר מעי מעי אוחילה קירות לבי ».
Une prière « du fond du cœur »
Le Prophète Yechayaou vient d’annoncer au Roi Hizkiyaou que sa fin a été décrétée. Il tourne alors son visage vers le mur et se met à prier et à invoquer la Miséricorde Divine. Rabbi Chim’on ben Lakish s’étonne, pourquoi se tourne-t-il vers le mur ? Il répond dans ces termes : « il s’agit des murs et des parois de son cœur. Il pria du plus profond de son cœur, du fond de ses entrailles, comme il est écrit : « מעי מעי אוחילה קירות לבי » ! Et H.achem accepta sa prière. (Par le Rav Yossi Guigui)
Etincelles de Lumière
Importance d’avoir confiance en H.achem
Au sujet du passage parlant des anges venus se réfugier chez Loth pour échapper aux gens de Sodome et Gomorrhe, le ‘Hafets ‘Haïm expliquait qu’il fallait apprendre de là l’importance de la confiance que l’on doit porter envers H.achem. Car même Loth, qui était loin d’être connu pour sa bonté, fit en sorte de tout mettre en œuvre pour protéger les gens qui sont venus chez lui et qui lui ont fait confiance pour les abriter dans sa demeure. A plus forte raison, il est en pour H.achem qui assurera notre protection, dans la mesure où nous plaçons notre confiance en lui.
L’on apprend aussi de ce passage que Loth était prêt à risquer et à donner sa vie afin de protéger ses invités, et l’on voit que les anges ne l’ont pas réprimandé pour cela. Le ‘Hafets ‘Haïm explique qu’à partir du moment où un individu vient nous demander de l’aide, il est de notre devoir de tout faire pour le protéger, comme on peut le voir dans le traité Sota (8b) ; « De la même manière qu’on se comporte envers autrui, ainsi on se comporte avec nous. Quiconque a pitié des créatures, le Ciel aura pitié de lui. »
Ainsi, conclut le Rav, si je fais mon possible pour aider celui qui, en difficulté, est venu à l’ombre de mon toit (Génèse 19 ; 8), alors H.achem répondra à ma prière et viendra à mon secours pour dépêcher ma délivrance. Lorsque quelqu’un vient nous demander de l’aide, il nous est interdit de refuser, mais, au contraire, il faut faire le maximum pour l’aider.
La pureté de la Torah
Le Rav Méïr Sim’ha de Dvinsk raconta une histoire au sujet du ‘Hafets ‘Haïm. Un jour, le Tsar de Russie décida d’obliger les maisons d’études à introduire des matières profanes dans les écoles religieuses. Les sommités des Rabbanim du pays se rassemblèrent alors à St. Petersbourg afin de décider et de trouver une solution pour enlever le mauvais décret.
Le Rav Méïr Sim’ha fut alors surpris de constater que le ‘Hafets ‘Haïm était présent, alors que celui-ci n’avait pas été convié (il est alors méconnu à cette époque). Il s’enquit des raisons de sa venue. Ce à quoi le ‘Hafets ‘Haïm répondit que sa sœur devait être opérée prochainement et qu’il voulait se trouver à ses côtés. Le Rav demanda alors de quoi souffrait et quel chirurgien l’opèrerait ?
Le ‘Hafets ‘Haïm dit : « Je ne parle pas de ma vraie sœur, mais de la Torah, comme il est écrit (Proverbes 7 ; 4) Dis à la sagesse, tu es ma sœur. J’ai appris que l’on souhaitait opérer la Torah, je me suis donc inquiété, et je me suis donc rendu ici pour savoir ce qu’on allait lui faire.
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