XXIII Motsi-Matsa -Lois concernant la consommation de Matsa le soir de Pessa’h (14§)
1) [2–כג-א] C’est un commandement positif de la Torah de manger un Kazayth de Matsa le soir de Pessa’h, comme il est écrit (Exode ch12, v18) :
בְּאַרְבָּעָה עָשָׂר יוֹם לַחֹדֶשׁ, בָּעֶרֶב, תֹּאכְלוּ, מַצֹּת:
le quatorzième jour du mois, au soir, vous mangerez des azymes,
comme les Mitsvoth nécessitent l’intention de les faire [je dois faire intentionnellement à titre de Mitsva] il faut donc penser à se rendre quitte d’accomplir la Mitsva de la Torah de manger de la Matsa avant d’en consommer.
Malgré tout, si quelqu’un a mangé de la Matsa sans penser explicitement accomplir la Mitsva, il est malgré tout quitte de la Mitsva.
Certains ont l’habitude, par piété, de dire avant de manger la Matsa le « Léshem Yi’houd » (voir plus haut sur quelle sorte de Matsa on est quitte de la Mitsva de manger de la Matsa le soir de Pessa’h).
2) [2–כג-ב] Les femmes sont tenues d’accomplir la Mitsva de manger de la Matsa le soir de Pessa’h. C’est une Mitsva d’éduquer les jeunes enfants, qui comprennent le récit de la sortie d’Egypte, dans la Mitsva de consommer de la Matsa le soir de Pessa’h.
3) [2–כג-ג] On prend les Matsoth qui ont été posées, c’est à dire les deux Matsoth entières avec le bout de Matsa qui est entre les deux autres et on fait la bénédiction « Hammotsi ».
On dépose la troisième Matsa (qui est pour les besoins de « le’hem mishné » c’est à dire l’obligation qu’on a Shabbath et fêtes de prendre deux pains ) et lorsqu’on a en main uniquement la Matsa du haut avec le morceau de Matsa on fait la bénédiction « âl akhilath Matsah » et on coupe la Matsa du haut qui est entière et de la Matsa du milieu un Kazayth de chaque et on les trempe dans le sel (mais pas dans le ‘Harosseth, les Ashkénazim ont l’habitude de ne même pas tremper dans le sel) et on mange les deux morceaux en étant accoudé.
Si quelqu’un ne peut manger les deux Matsoth en même temps il faut consommer d’abord un Kazayth de la Matsa entière qui est en haut puis consommer un Kazayth de la Matsa coupée.
Lorsqu’on donne de la Matsa à toutes les personnes attablées, on prendra également parmi les Matsoth qui sont à table (le paquet) et on n’est pas obligé de prendre uniquement de celles qui étaient dans le plateau (qui ne peuvent suffire à tous) en particulier s’il y a beaucoup de monde à table et qu’il est impossible de faire autrement.
4) [2–כג-ד] En ce qui concerne la quantité « Kazayth », il a une discussion entre les décisionnaires pour savoir si c’est « le tiers d’un œuf » (soit 19.2 grammes) ou la moitié d’un œuf (soit 28.8 grammes).
Il y a lieu d’être exigeant et de consommer l’équivalent de la moitié d’un œuf. Généralement une Matsa d’usine qu’on trouve de nos jours pèse 30 grammes, c’est à dire un Kazayth.
Une personne qui ne peut manger 2 Kazayth, comme une personne âgée ou malade, mangera au minimum un Kazayth (28.8 grammes) de la Matsa entière ou bien du morceau de Matsa.
5) [2–כג-ה] En cas de force majeure, comme par exemple un malade retenu au lit et qui ne peut même pas manger un Kazayth, on mangera au minimum l’équivalent d’un tiers de Kabétsa soit 19.2 grammes.
Il fera avant de manger la bénédiction « Hamotsi Lé’hem Min Haarets » mais ne fera pas « Âl Akhilath Matsa » tant qu’il ne consomme pas 29 grammes [N.B. dans le temps imparti].
De même, quelqu’un qui ne dispose que de moins d’un Kazayth de Matsa, fera la bénédiction « Hammotsi » et mangera la Matsa mais ne fera pas la bénédiction « Âl Akhilath Matsa » ; de même, on ne fait pas les actions de grâce après le repas tant qu’on n’a pas mangé [au moins] 28.8 grammes de Matsa.
Celui qui sait que la consommation de Matsa va lui provoquer une maladie « intérieure » ou sera alité (malade) à cause de cette consommation est complètement quitte de la Mitsva de consommation de Matsa et à plus forte raison s’il risque de se mettre en danger il sera complètement quitte de son obligation de manger de la Matsa. Même s’il veut être plus sévère avec lui-même, il n’en aura pas le droit, comme il est écrit
וְנִשְׁמַרְתֶּם מְאֹד, לְנַפְשֹׁתֵיכֶם:
Prenez donc bien garde à vous-mêmes!
6) [2–כג-ו] Celui qui ne peut consommer que 2 Kazayth en tout pour la soirée, agira de la manière suivante :
Il prendra un Kazayth au début après avoir fait les deux bénédictions « Hammotsi » et « Âl Akhilath Matsa » et prendra en plus du Kazayth un petit morceau (même tout petit) ;
Il prendra ensuite un (tout) petit morceau pour Korekh (le sandwich de Matsa et de Maror) ;
Il prendra ensuite un Kazayth de Matsa pour l’Afikomen.
7) [2–כג-ז] On a le droit de manger le Kazayth de Matsa peu à peu mais à condition de ne pas prendre plus de « Akhilath Péras » pour le manger entièrement, c’est à dire qu’il faut le consommer en moins de sept minutes et demi. Il est cependant bien d’être plus sévère et de consommer la Matsa, qui est une Mitsva de la Torah, en moins de quatre minutes.
8) [2–כג-ח] On doit bien mâcher la Matsa et seulement ensuite l’avaler ; a postériori si on a avalé la Matsa sans la mâcher on est quitte de notre obligation.
Par contre, si quelqu’un mange la Matsa mais pas comme on la mange normalement, par exemple si elle était tellement chaude que sa gorge se brule ou bien si on l’a mélangée avec des choses amères et on l’a « mangée » (on n’appelle pas cette action « manger » car « manger » exprime un profit) on n’est pas quitte de notre obligation et il faut recommencer et reprendre un Kazayth (normalement)
S’accouder pendant la consommation de Matsa
9) [2–כג-ט] Si on ne s’est pas accoudé lorsqu’on mange la Matsa il faut remanger en étant accoudé du côté gauche ; cependant on ne fera pas à nouveau la bénédiction même si on a parlé entretemps.
Une femme qui a mangé la Matsa sans s’accouder est quitte de la Mitsva et n’a pas besoin de remanger de la Matsa en étant accoudée.
10) [2–כג-י] Il est interdit de consommer un autre aliment en même temps que la Matsa afin que cette consommation de Matsa ne devienne pas une consommation « facultative » et vienne annuler la Mitsva [je consomme pour manger et non pour la Mitsva].
En conséquence il est interdit d’étaler du fromage sur la Matsa ou toute autre pâte ; malgré tout si quelqu’un trempe la Matsa dans du vinaigre (vinaigrette) ou dans de la sauce et ensuite consomme la Matsa, il est quitte de son obligation.
Une personne âgée ou malade ou quelqu’un qui a mal au dents et ne peut pas consommer de la Matsa toute seule a le droit, même a priori, d’émietter la Matsa en petits morceaux et les consommer. De même il est permis de tremper la Matsa dans de l’eau et la consommer.
Si même dans ces conditions quelqu’un ne peut pas consommer de la Matsa, alors il aura le droit de la tremper dans de la sauce ou dans un plat mais à condition que la sauce ou le plat ne soit pas chaud comme « Yad Solédeth Bo » [qui fait repousser la main, ce qui en pratique donne 45° Celsius environ, sinon la Matsa serait alors considérée comme cuite].
Peser la Matsa
11) [2–כג-יא] On a le droit de peser le Kazayth de Matsa avec une balance réservée à Pessa’h, car on pèse pour les besoins d’une Mitsva (cependant il est évident qu’on ne peut utiliser une balance que s’il n’y a pas d’électricité mais qu’elle est uniquement mécanique. Il est strictement interdit d’utiliser une balance électronique car on transgresserait la fête).
Quand doit-on manger la Matsa ?
12) [2–כג-יב] Le moment pour manger la Matsa et le Maror le soir de Pessa’h est a priori jusqu’à la moitié de la nuit. Si quelqu’un n’a pu en consommer qu’après la moitié de la nuit, il mangera la Matsa et le Maror sans les bénédictions « Âl Akhilath Matsa » et « Âl Akhilath Maror.
Si toute la nuit est passée alors on ne peut pas compenser. La manière de calculer « la moitié de la nuit » est la suivante : on prend la moitié entre le lever du soleil et le coucher du soleil ce qui fait MIDI, on rajoute 12 heures (de montre) et on obtient ainsi MINUIT (la moitié de la nuit).
Loi concernant le fait de devoir posséder la Matsa.
13) [2–כג-יג] On n’est pas quitte de la Mitsva de consommer de la Matsa le soir de Pessa’h avec de la Matsa volée, ou avec de la Matsa interdite à la consommation comme par exemple de la Matsa dont on n’a pas enlevé les dîmes ou la Térouma.
Il faut de plus que la Matsa nous appartienne. Malgré tout on est quitte avec la Matsa qu’on a empruntée à son prochain.
Les habitants de la maison, qui sont attablés avec le maître de maison sont quitte par les Matsoth du maître de maison car il leur fait acquérir les Matsoth. On est quitte par les Matsoth acquises à crédit. Malgré tout il est bon d’être plus exigeant et de payer les Matsoth avant le soir de Pessa’h.
Interruption dans la consommation de la Matsa
14) [2–כג-יד] Il faut veiller à ne pas s’interrompre en parlant, depuis le moment où on fait la bénédiction sur les Matsoth (Hammotsi et Âl Akhilath Matsa) jusqu’à la fin de la consommation du Korekh (sandwich de Matsa et de Maror) car les bénédictions « Âl Akhilath Maçah » et « Âl Akhilath Maror » rendent quitte de la consommation de la Matsa et du Maror consommés dans le Korekh.
Malgré tout si quelqu’un s’est interrompu et a parlé d’un sujet autre que la consommation de la Matsa et même s’il a parlé avant d’avoir fini de consommer le Kazayth de Matsa, il n’aura pas besoin de recommencer la bénédiction.
Par contre, si quelqu’un s’interrompt en parlant, même s’il parle à propos de la consommation des Matsoth, après avoir fait la bénédiction « Hammotsi » et avant d’avoir gouté des Matsoth, alors il devra recommencer les bénédictions Hammotsi et Âl Akhilath Matsa.
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