Paracha Vaygach 5 Divré Torah par Jardindelatorah
Paracha Vaygach
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Ces divré Torah sur Paracha Vaygach sont dédiés Léilouy Nichmat Hanna bat Rivka
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Nous vous proposons cette semaine 5 Divré Torah sur la Paracha Vaygach :
– Shiouré Harashal – Marane Rav Ovadia Yossef Zatsal
– Dévar Torah du site http://bnei-zion.com
– Dévar Torah du site http://bnei-zion.com
– Livre Od Yossef Hay du Ben Ish Hay
Premier Dévar Torah Shiouré Harashal Tome 1 (page 220/221) Paracha Vaygach
Pour l’élévation de l’âme de MARANE Rabbénou Haggadol, Harav Ovadia Yossef Ben Gourgié זצוק״ל.
Dans notre Parasha, après un dialogue pathétique, Yossef [Joseph] se dévoile à ses frères. Il leur demande de rentrer en Canaan afin de ramener leur père Yaâkov [Jacob]. Il le leur demande en ces termes (Genèse Ch. 45 v9) :
מַהֲרוּ, וַעֲלוּ אֶל-אָבִי, וַאֲמַרְתֶּם אֵלָיו כֹּה אָמַר בִּנְךָ יוֹסֵף, שָׂמַנִי אֱלֹהִים לְאָדוֹן לְכָל-מִצְרָיִם; רְדָה אֵלַי, אַל-תַּעֲמֹד.
Hâtez-vous, retournez chez mon père et dites-lui: ‘Ainsi parle ton fils Joseph: D.ieu m’a fait le maître de toute l’Égypte; viens auprès de moi, ne tarde point!
Yaâkov lorsqu’il entendit la nouvelle que son fils était vivant, il ne l’a pas cru comme il est écrit (verset 26):
וַיַּגִּדוּ לוֹ לֵאמֹר, עוֹד יוֹסֵף חַי, וְכִי-הוּא מֹשֵׁל, בְּכָל-אֶרֶץ מִצְרָיִם; וַיָּפָג לִבּוֹ, כִּי לֹא-הֶאֱמִין לָהֶם.
Ils lui apprirent que Joseph vivait encore et qu’il commandait à tout le pays d’Égypte. Mais son cœur restait froid, parce qu’il ne les croyait pas.
Yossef savait qu’il serait difficile à son père de croire cela, c’est pour cela qu’il appela ses frères et leur dit :
- du fait que Papa ne va pas croire que son fils est vivant et dirige l’Egypte, donnez-lui un signe qui vient de moi. Lorsque je me suis séparé de lui, nous approfondissions la Torah et au moment de notre séparation nous discutions de la « Eghla Aroufa » (« la génisse dont la nuque a été brisée », il s’agit du cas d’un cadavre trouvé dans les champs, le texte correspondant de la Torah est ramené plus loin). Yossef était le fils de la vieillesse de Yaâkov בֶן-זְקֻנִים (Cf. Genèse Ch. 37 v. 3), le mot « vieux » זקן forme les premières lettres de l’expression זקן קנה חכמה « une personne âgée a acquis la sagesse » ; les mots בן זקנים forment les premières lettres de l’expression ז׳רעים, ק׳דשים, ו׳טהרות, נ׳שים, י׳שועות (=נזיקים), מ׳ועד (qui sont les six ordres de la Mishna[1]).
Lorsque Yaâkov a demandé à Yossef (Genèse Ch. 37 v. 14) :
וַיֹּאמֶר לוֹ, לֶךְ-נָא רְאֵה אֶת-שְׁלוֹם אַחֶיךָ וְאֶת-שְׁלוֹם הַצֹּאן, וַהֲשִׁבֵנִי, דָּבָר; וַיִּשְׁלָחֵהוּ מֵעֵמֶק חֶבְרוֹן, וַיָּבֹא שְׁכֶמָה.
Il reprit: « Va voir, je te prie, comment se portent tes frères, comment se porte le bétail et rapporte m’en des nouvelles. » Il l’envoya ainsi de la vallée d’Hébron et Joseph se rendit à Sichem.
Yaâkov a alors accompagné son fils un bout de chemin et ils sont passés dans une vallée, entre deux collines comme il est écrit dans notre dernier verset « וַיִּשְׁלָחֵהוּ מֵעֵמֶק חֶבְרוֹן » « Il l’envoya ainsi de la vallée de ‘Hébron ». Yaâkov avait alors 107 ans et le trajet lui était pénible. Yossef dit alors à Yaâkov « Papa, je connais le chemin, rentre je te prie, et moi j’irai chercher mes frères ». Son père lui a alors répondu « Est-ce que la Mitsva d’accompagner est légère à tes yeux ? »
Il est écrit dans la Torah (Deutéronome Ch. 21 v1 et suivants, partie qui donne les lois concernant un cadavre trouvé dans les champs et la fameuse génisse dont on brise la nuque mentionnée plus haut)
כִּי-יִמָּצֵא חָלָל, בָּאֲדָמָה אֲשֶׁר יְהוָה אֱלֹהֶיךָ נֹתֵן לְךָ לְרִשְׁתָּהּ, נֹפֵל, בַּשָּׂדֶה: לֹא נוֹדַע, מִי הִכָּהוּ.
« Si l’on trouve, dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne en possession, un cadavre gisant en plein champ, et que l’auteur du meurtre soit resté inconnu,
וְיָצְאוּ זְקֵנֶיךָ, וְשֹׁפְטֶיךָ; וּמָדְדוּ, אֶל-הֶעָרִים, אֲשֶׁר, סְבִיבֹת הֶחָלָל.
tes anciens et tes juges s’y transporteront, et mesureront la distance jusqu’aux villes situées autour du cadavre.
וְהָיָה הָעִיר, הַקְּרֹבָה אֶל-הֶחָלָל–וְלָקְחוּ זִקְנֵי הָעִיר הַהִוא עֶגְלַת בָּקָר, אֲשֶׁר לֹא-עֻבַּד בָּהּ, אֲשֶׁר לֹא-מָשְׁכָה, בְּעֹל.
La ville la plus rapprochée du cadavre étant déterminée, les anciens de cette ville prendront une jeune vache qu’on n’aura pas encore employée au travail, qui n’aura porté aucun joug.
וְהוֹרִדוּ זִקְנֵי הָעִיר הַהִוא אֶת-הָעֶגְלָה, אֶל-נַחַל אֵיתָן, אֲשֶׁר לֹא-יֵעָבֵד בּוֹ, וְלֹא יִזָּרֵעַ; וְעָרְפוּ-שָׁם אֶת-הָעֶגְלָה, בַּנָּחַל.
Ces anciens feront descendre la génisse dans un bas-fond sauvage, où on ne laboure ni ne sème, et là, dans ce bas-fond, ils briseront la nuque à la génisse.
וְנִגְּשׁוּ הַכֹּהֲנִים, בְּנֵי לֵוִי–כִּי בָם בָּחַר יְהוָה אֱלֹהֶיךָ לְשָׁרְתוֹ, וּלְבָרֵךְ בְּשֵׁם יְהוָה; וְעַל-פִּיהֶם יִהְיֶה, כָּל-רִיב וְכָל-נָגַע.
Puis s’avanceront les pontifes, descendants de Lévi; car ce sont eux que l’Éternel, ton Dieu, a désignés pour le servir, pour prononcer les bénédictions en son nom, et c’est par eux qu’est jugé tout débat, tout dommage.
וְכֹל, זִקְנֵי הָעִיר הַהִוא, הַקְּרֹבִים, אֶל-הֶחָלָל–יִרְחֲצוּ, אֶת-יְדֵיהֶם, עַל-הָעֶגְלָה, הָעֲרוּפָה בַנָּחַל.
Et tous les anciens de la ville en question, comme voisins du cadavre, se laveront les mains sur la génisse dont on a brisé la nuque dans le bas-fond.
וְעָנוּ, וְאָמְרוּ: יָדֵינוּ, לֹא שפכה (שָׁפְכוּ) אֶת-הַדָּם הַזֶּה, וְעֵינֵינוּ, לֹא רָאוּ.
Et ils diront tour à tour: « Nos mains n’ont point répandu ce sang-là, et nos yeux ne l’ont point vu répandre.
כַּפֵּר לְעַמְּךָ יִשְׂרָאֵל אֲשֶׁר-פָּדִיתָ, יְהוָה, וְאַל-תִּתֵּן דָּם נָקִי, בְּקֶרֶב עַמְּךָ יִשְׂרָאֵל; וְנִכַּפֵּר לָהֶם, הַדָּם.
Pardonne à ton peuple Israël, que tu as racheté, Seigneur! Et n’impute pas le sang innocent à ton peuple Israël! » Et ce sang leur sera pardonné.
La Guémara demande « est-il possible qu’il te vienne à l’esprit que les anciens d’Israël soient des meurtriers ? Mais il faut comprendre qu’ils n’ont pas raccompagné cette personne [lorsqu’elle était vivante] et ne l’ont pas laissée partir sans nourriture pour le chemin et sans le raccompagner. Car s’ils l’avaient vu sans nourriture ils lui en auraient donné et l’auraient raccompagné. Comment cette personne a-t-elle été tuée ? Peut-être n’avait-il pas de nourriture et était extrêmement affamé et en chemin il a vu une personne avec une miche de pain à la main, et dans sa grande faim il a pris la miche de pain de la main de l’autre, celui-ci s’est défendu et l’a tué ».
Yaâkov a expliqué tout cela dans la plaine et dans des paroles de Halakha (de loi juive) Yossef s’est séparé de son père. Yossef Hatsaddiq s’est souvenu de ce que lui avait appris son père 22 ans auparavant et maintenant c’est au tour de Yossef d’enseigner à ses frères la loi de « la génisse dont on brise la nuque » « Eghla Aroufa ». Et lorsqu’ils ont raconté à Yaâkov les paroles de Torah écoutées de la bouche de son fils il est alors écrit (Genèse Ch. 45 v. 27) « וַתְּחִי, רוּחַ יַעֲקֹב אֲבִיהֶם » « et la vie revint au cœur de Jacob leur père ».
Nos sages nous apprennent que Séra’h la petite-fille de Yaâkov, qui était la fille de Asher a pris une harpe et a commencé à faire de la musique et à chanter « Yossef est encore vivant et il est roi en Egypte » ; car la musique n’avait pas été entendue dans la maison de Yaâkov depuis la vente de Yossef et Yaâkov a pleuré tout au long de ces années et « se roulait dans la poussière ». Séra’h a eu le mérite d’annoncer la bonne nouvelle à Yaâkov et Yaâkov l’a bénie en lui disant qu’elle ne verrait pas la mort et grâce à cette bénédiction de Yaâkov elle eut le mérite et elle vécut longtemps, elle rentra vivante dans le jardin d’Eden (paradis) !!
Yaâkov a supporté toute sa vie de grandes souffrances et sa souffrance a grandi après la vente de Yossef, et finalement il retrouva son fils, « tout est bien qui finit bien » ! La torah témoigne (Genèse Ch. 47 v. 28) וַיְחִי יַעֲקֹב בְּאֶרֶץ מִצְרַיִם, שְׁבַע עֶשְׂרֵה שָׁנָה « Jacob vécut dans le pays d’Égypte dix-sept ans » c’est à dire que Yaâkov vécut une bonne vie avec ses fils et ses petits- fils qui étaient tous des Tsaddiquim (des justes), complets, une descendance bénie par Hashem qui allait dans les chemins de Hashem et qui n’avait aucune défaillance.
Avant de descendre en Egypte, Yaâkov y envoya Yéhouda afin de mettre en place une maison où on tranche la Halakha (Beth Horaa), comme il est écrit (Genèse Ch. 46 v. 28) :
וְאֶת-יְהוּדָה שָׁלַח לְפָנָיו, אֶל-יוֹסֵף, לְהוֹרֹת לְפָנָיו, גֹּשְׁנָה; וַיָּבֹאוּ, אַרְצָה גֹּשֶׁן.
Jacob avait envoyé Juda en avant, vers Joseph, pour qu’il lui enseigne devant lui à Goshen. Lorsqu’ils y furent arrivés,
Lorsqu’il n’y a pas d’endroit pour enseigner et donner la Halakha il ne faut pas vivre en un tel endroit. Lorsqu’une Yéshiva fut érigée en Egypte, Yaâkov descendit en Egypte avec ses fils.
Lorsque Yaâkov se tint devant Pharaon, les années de famine cessèrent (après deux ans de famine) et Pharaon eut le mérite de recevoir la bénédiction de Yaâkov à savoir que les eaux du Nil monteraient vers lui, c’est à dire que lorsque Pharaon irait vers le Nil, les eaux monteront vers lui et iraient irriguer les champs d’Egypte.
Au début, lorsque Pharaon a rêvé qu’il se tenait devant le fleuve (le Nil), et a rêvé des vaches et des épis de blé, les magiciens Egyptiens n’ont pas réussi à interpréter le rêve c’est à dire qu’il allait y avoir sept années d’abondance et sept années de disette, même si cela pouvait être compris lorsqu’on analysait le rêve car ils avaient vu par astrologie que les années de disette n’allaient durer que deux ans [et donc le rêve ne collait pas avec la prévision astrologique]. Du Ciel il a été fait en sorte que Yossef interprète le rêve et que son interprétation soit acceptée. Cependant la famine n’a duré que deux ans grâce à la bénédiction de Yaâkov lorsqu’il se tint devant Pharaon et le bénit. Par son mérite, la famine s’est arrêtée. C’est ce qui est écrit dans la Torah lorsque les Egyptiens sont venus se proposer en cerfs, la Torah dit « וְתֶן-זֶרַע » « tu nous donneras de la semence », comment auraient-ils pu ensemencer la terre alors que pendant la famine on n’ensemence pas et qu’il n’y a pas de quoi irriguer les terres. En fait, comme nous l’avons dit, la famine s’est arrêtée après deux années et donc ils ont demandé du blé pour ensemencer la terre ….
Lorsque Yaâkov a entendu que son fils était vivant, il ne s’est pas réjoui de suite de cette nouvelle. Il savait que les Egyptiens étaient pleins d’actes malveillants, emplis de fautes, et il a craint que peut-être, à D.ieu ne plaise, son fils Yossef avait suivi leurs actes et avait imité leurs actions. Il est connu que toute personne qui est pleine d’actes mauvais contracte la maladie du dragon (une maladie qui entraine une modification de l’éclat du visage du malade, son visage devient alors comme celui d’un mort) ; comme nous le voyons dans le Talmoud (Shabbath 110) : « le signe de la faute est la maladie du dragon ». Le remède à cette maladie est de boire un verre d’une substance qui rend l’homme stérile.
Lorsque Yaâkov vit Yossef il lui dit alors (Genèse Ch. 47 v. 11) :
וַיֹּאמֶר יִשְׂרָאֵל אֶל-יוֹסֵף, רְאֹה פָנֶיךָ לֹא פִלָּלְתִּי; וְהִנֵּה הֶרְאָה אֹתִי אֱלֹהִים, גַּם אֶת-זַרְעֶךָ.
Israël dit à Joseph: « Je ne comptais pas revoir ton visage et voici que Dieu m’a fait voir jusqu’à ta postérité ».
C’est à dire qu’il lui a dit « je n’étais pas sûr de revoir l’éclat de ton visage, que tu serais resté Tsaddiq (juste) et que tu aurais gardé ta sainteté, la sainteté d’Israël, et même si ta face apparaît comme étant bonne et que tu n’es pas malade, peut-être est-ce dû au fait que tu as bu un verre d’une substance qui rend stérile, et c’est ce qu’a dit Yaâkov (le verset précédent) « je ne comptais pas revoir ton visage qui est bien, et voici que Dieu m’a fait voir jusqu’à ta postérité, car tu as enfanté des bons enfants, Ménashé et Efraym, ce qui prouve que tu n’as pas fauté et que tu n’as pas pris un verre de substance qui rend stérile pour te guérir, mais tu t’es gardé dans la sainteté [soit il aurait eu « mauvaise mine » soit il n’aurait pas eu d’enfants]; et Yaâkov s’est réjoui de cela. Et c’est ce qui a été dit à propos de Yossef (Genèse Ch. 45 v. 26)
וַיַּגִּדוּ לוֹ לֵאמֹר, עוֹד יוֹסֵף חַי, וְכִי-הוּא מֹשֵׁל, בְּכָל-אֶרֶץ מִצְרָיִם; וַיָּפָג לִבּוֹ, כִּי לֹא-הֶאֱמִין לָהֶם.
Ils lui [lui=Yaâkov] apprirent que Joseph vivait encore et qu’il commandait à tout le pays d’Égypte. Mais son cœur restait froid, parce qu’il ne les croyait pas.
C’est à dire que ce ne sont pas les Egyptiens qui ont pris le dessus sur lui [par l’influence de leurs mauvaises mœurs] mais que c’est lui qui a régné dans la force [sans s’assimiler à eux] et la sainteté sur toute la terre d’Egypte.
En réalité Yossef a eu le mérite de régner 80 ans sur l’Egypte, ce que n’ont pas mérité les rois des nations. Les rois d’Israël n’ont également pas eu ce mérite (d’un telle longévité dans le règne) et de plus il a régné sur une terre étrangère et personne n’a fait de révolte ou de coup d’état contre lui, car ils ont vu qu’ils avaient affaire à un homme saint qui se comportait selon les voies de D.ieu et qui était digne de régner sur eux et tout ce mérite [ce salaire] il l’a acquis dans ce monde, par l’usufruit de ses Mitsvoth, et le salaire lui-même acquis par ses Mitsvoth lui a été conservé pour le monde futur
Que Hashem nous envoie le Mashia’h notre rédempteur et qu’il règne dans le monde entier.
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Second Dévar Torah Tiré du site http://bnei-zion.com
Dans notre Parasha, après un dialogue pathétique, Yossef [Joseph] se dévoile à ses frères. Il leur demande de rentrer en Canaan afin de ramener leur père Yaâkov [Jacob], et leurs familles. Il leur donne des présents. Il donne également des présents pour son père Yaâkov.
La phrase utilisée par la Torah est (Genèse Ch. 45 v23) :
וּלְאָבִיו שָׁלַח כְּזֹאת, עֲשָׂרָה חֲמֹרִים, נֹשְׂאִים, מִטּוּב מִצְרָיִם; וְעֶשֶׂר אֲתֹנֹת נֹשְׂאֹת בָּר וָלֶחֶם וּמָזוֹן, לְאָבִיו–לַדָּרֶךְ.
Et à son père, il envoya comme ceci, dix ânes chargés des meilleurs produits de l’Égypte et dix ânesses portant du blé, du pain et des provisions de voyage pour son père.
Les commentateurs s ‘étonnent, que signifie donc le mot כְּזֹאת « comme ceci », qui est superflu ? Rashi, explique ce passage et nous dit :
- Il envoya comme ceci Comme le nombre qui suit. Et quel est ce nombre ? Dix ânes…Notre étonnement va en grandissant, que veut nous signifier Rashi et nous apprendre en disant « comme le nombre qui suit » ? A quel nombre pense-t-il ? [Rashi ne vient pas expliquer quelque chose qui est explicite dans le texte où on voit bien qu’il y a 10 ânes …].A ce propos, le Rav Saint, Rabbi Shémouel Israël de Rosin, nous dit, d’après ce que nous a dévoilé de ARI ZAL (Shaâr Hakawanoth partie sur la prière du matin) qu’un des noms de D., qui influence la Parnassa, les moyens de subsistance (les revenus), est le nom saint « ח,ת,ך » qui provient des dernières lettres des trois mots (Psaumes Ch. 145 v16) פּוֹתֵחַ אֶת-יָדֶך ; le verset complet, pour rappel, est
פּוֹתֵחַ אֶת-יָדֶךָ; וּמַשְׂבִּיעַ לְכָל-חַי רָצוֹן.
Tu ouvres la main et rassasies avec bienveillance tout être vivant.
C’est à dire que par ce nom, « ח,ת,ך » (les dernières lettres des trois premiers mots), il y a en conséquence « et rassasies avec bienveillance tout être vivant » [c’est à dire la Parnassa, les moyens de subsistance de tout être vivant, venant grâce à ce Saint nom]. Or comme à l’époque il y avait la famine qui sévissait sur toute l’Egypte, Yossef a transmis à son père de prier sur la « Parnassa » avec le nom saint « ח,ת,ך ».
C’est ce qui est écrit dans notre verset וּלְאָבִיו שָׁלַח כְּזֹאת,, Et à son père, il envoya comme ceci. En effet, le mot כְּזֹאת « comme ceci » a la même valeur numérique que le nom « ח,ת,ך ». (428). C’est à dire que Yossef Hatsaddiq a envoyé un message à son père Yaâkov, en lui demandant de prier en utilisant le nom qui amène la Parnassa, afin que celui-ci influence et amène la nourriture et la Parnassa au monde. C’est là l’explication de Rashi « Il envoya comme ceci Comme le nombre qui suit », son intention était de dire : comme la valeur du mot כְּזֹאת c’est à dire par l’utilisation du nom saint « ח,ת,ך ».
On peut prolonger l’explication sur le nom « ח,ת,ך » d’après l’enseignement du Ari Zal, à savoir que le nom qui influe sur la Parnassa « ח,ת,ך » a deux fois la valeur numérique du mot רוח [qui a plusieurs sens selon la ponctuation, le mot רֶוַח, gain / profit voire abondance, va nous intéresser plus particulièrement , il peut également vouloir dire « Esprit » ou « vent »].
Dans le livre « Béné Shiléshim », on explique que lorsque les Tsaddiqim se rencontrent il se bénissent l’un l’autre en disant « פרנסה ברוח » « Ayez la Parnassa en abondance » ; comme le mot ברוח peut se décomposer en ב (=2) puis רוח cela signifie « 2 fois רוח », ce qui donne comme on l’a vu le nom « ח,ת,ך »., le nom D.ivin qui apporte la Parnassa.
L’auteur du « Imré Noâm » rajoute (Parashath Piné’has) que la prière qu’a faite Moshé Rabbénou (Nombres ch. 27 v16)
יִפְקֹד ה״, אֱלֹהֵי הָרוּחֹת לְכָל-בָּשָׂר, אִישׁ, עַל-הָעֵדָה.
Que l’Éternel, le D.ieu des esprits de toute chair, institue un chef sur cette communauté,
La Torah dit deux versets plus loin (à propos de Josué) אִישׁ, אֲשֶׁר-רוּחַ בּוֹ, « homme animé de mon esprit » [on retrouve le mot רוח ponctué différemment].
Voilà donc que Moshé Rabbénou utilise explicitement le mot רוח , il nous donne également ce même mot רוח en allusion puisque les dernières lettres des mots אֲשֶׁר-רוּחַ בּוֹ forment le mot רוח. C’est ainsi que Moshé Rabbénou, a prié pour la communauté d’Israël afin qu’ils aient le mérite d’avoir un guide qui puisse influencer et leur amener la Parnassa, par le nom ח,ת,ך qui vaut deux fois רוח (une fois dite explicitement par Moshé Rabbénou et une fois par allusion dans les dernières lettres des trois mots comme vu ci-dessus).
On peut rajouter ce qu’enseignent le sages (Talmoud Pessa’him 118a) que « la subsistance d’un individu est difficile comme la fente de la mer des joncs » [la traversée de la mer à la sortie d’Egypte] et de là on voit que la traversée de la mer a été faite également par le nom saint ח,ת,ך qui vaut deux fois רוח ; ceci est comme nous le dit la Torah en allusion lors de la fente de la mer des joncs (Exode Ch 14, v21)
וַיֵּט מֹשֶׁה אֶת-יָדוֹ, עַל-הַיָּם, וַיּוֹלֶךְ ה״ אֶת-הַיָּם בְּרוּחַ קָדִים עַזָּה כָּל-הַלַּיְלָה, וַיָּשֶׂם אֶת-הַיָּם לֶחָרָבָה; וַיִּבָּקְעוּ, הַמָּיִם.
Moïse étendit sa main sur la mer et l’Éternel fit reculer la mer, toute la nuit, par un vent d’est impétueux et il mit la mer à sec et les eaux furent divisées.
On retrouve בְּרוּחַ c’est à dire (comme on l’a vu plus haut) deux fois רוּחַ (214) soit 428 c’est-à-dire la valeur du mot ח,ת,ך
Dans le livre « Béer Shélomo » on explique au nom de l’auteur du « Mighdanot Eliêzer » les paroles de Elisha’ (Elisée) , qui a demandé au prophète Eliahou
וַיֹּאמֶר אֱלִישָׁע, וִיהִי נָא פִּי-שְׁנַיִם בְּרוּחֲךָ אֵלָי
Elisée répondit: « Puissé-je avoir une double part de l’esprit qui t’inspire!
L’intention de Elisha’ était que comme le prophète Eliahou avait le pouvoir sur la Parnassa , comme on le voit dans le Tanakh, c’est à dire que Eliahou Hannavi avait bloqué la pluie sur Israël pendant trois ans (Rois I, Ch. 17)
וַיֹּאמֶר אֵלִיָּהוּ הַתִּשְׁבִּי מִתֹּשָׁבֵי גִלְעָד, אֶל-אַחְאָב, חַי-ה״ אֱלֹקֵי יִשְׂרָאֵל אֲשֶׁר עָמַדְתִּי לְפָנָיו, אִם-יִהְיֶה הַשָּׁנִים הָאֵלֶּה טַל וּמָטָר–כִּי, אִם-לְפִי דְבָרִי.
Elie le Tisbite, un de ceux qui s’étaient établis en Galaad, dit à Achab: « Par le D.ieu vivant, divinité d’Israël, à qui s’adressent mes hommages! Il n’y aura, ces années-ci, ni pluie ni rosée, si ce n’est à mon commandement. »
En conséquence, Elisha’ à demandé au prophète Elie qu’il puisse également lui même avoir le mérite d’utiliser le nom qui dirige la Parnassa qui vaut deux fois רוּחַ.
C’est pourquoi il lui a dit וִיהִי נָא פִּי-שְׁנַיִם בְּרוּחֲךָ c’est à dire que j’ai le mérite d’avoir פִּי-שְׁנַיִם qui signifie « deux fois », le mot רוּחַ [בְּרוּחֲךָ veut dire : ton רוּחַ] ce qui fait (2 fois 214) la valeur de ח,ת,ך le nom de la Parnassa . C’est pour cela que le prophète Eliahou a répondu [Roi II, Ch 2 v10] הִקְשִׁיתָ לִשְׁאוֹל « Tu as demandé quelque chose de difficile ». Il a utilisé ces mots en pensant aux paroles des sages « la subsistance d’un individu est difficile comme la fente de la mer des joncs ».
On peut poursuivre avec ce qu’explique le Tossafoth Yom Tov dans le Zimoun (introduction aux actions de grâce après le repas) lorsqu’il y a dix personnes et plus :
נברף לאלוקינו שאכלנו משלו
Bénissons notre D.ieu, grâce auquel nous avons mangé
Ainsi, dans ce texte, on utilise le nom D.ivin אלוקים , qui est un attribut de justice. Pour quelle raison invoquer l’attribut de rigueur [justice rigoureuse] ? [on aurait imaginé utiliser l’attribut de miséricorde]
Le Tossafoth Yom Tov répond, que la raison pour laquelle Hashem nous nourrit est une raison de « droit », de justice [si on peut dire Il est obligé de nous donner notre nourriture]. Puisqu’Il nous a créé, il est normal qu’il nous donne notre subsistance. C’est pour cela que nous utilisons le nom אלוקים (qui est l’attribut de justice rigoureuse), pour montrer (si on peut dire) qu’Il a un devoir de nous nourrir (ce n’est « que » justice).
Cependant, les sages posent alors la question suivante. Dans le Birkath Hammazon (les actions de grâce après le repas) nous disons, juste après cette « introduction » :
האל הזן אותנו ואת העולם כלו בטובו ברוח וברחמים
Le D.ieu Puissant qui nous nourrit, nous et le monde entier, par sa bonté, par abondance et sa miséricorde.
Nous parlons de la miséricorde, nous ne disons pas que ce n’est « que » justice ! Ainsi, Hashem nous nourrit par son attribut de miséricorde et non de justice !
Le Rav Piné’has Friedman répond (à cette apparente contradiction) ainsi :
- Il est vrai que la nourriture que nous prodigue l’Eternel, vient par l’attribut de justice [Hashem est « obligé » de nous donner notre subsistance] ; comme un maître qui doit nourrir ses serviteurs. Mais ce qu’Il doit nous donner, ce n’est que pour subsister, pas plus !
- Ce qu’il nous donne en plus du strict nécessaire pour subsister provient de Sa miséricorde. En conséquence, la manière d’avoir notre subsistance provient d’un mélange de l’attribut de justice et de l’attribut de miséricorde.
- Il est connu que lorsqu’on donne une parabole sur les attributs de D.ieu on parle de Sa main droite pour l’attribut de miséricorde et de Sa main gauche pour l’attribut de justice rigoureuse.
- [d’après le livre Orah Shel Torah du Rav Piné’has Friedmann]
- En conséquence, le langage utilisé par le verset des Psaumes ramené au début פּוֹתֵחַ אֶת-יָדֶךָ est très précis, comme pour nous dire qu’Hashem (si on peut s’exprimer ainsi) ouvre Ses [deux] mains, le côté de miséricorde et le côté de justice et par l’intermédiaire du Saint nom qui dirige la Parnassa, ח,ת,ך alors Il applique la fin du verset ; וּמַשְׂבִּיעַ לְכָל-חַי רָצוֹן « rassasies avec bienveillance tout être vivant »
Troisième Dévar Torah Tiré du site http://bnei-zion.com
Notre Parasha débute par (Genèse Ch. 44 v. 18) :
וַיִּגַּשׁ אֵלָיו יְהוּדָה, וַיֹּאמֶר בִּי אֲדֹנִי, יְדַבֶּר-נָא עַבְדְּךָ דָבָר בְּאָזְנֵי אֲדֹנִי, וְאַל-יִחַר אַפְּךָ בְּעַבְדֶּךָ: כִּי כָמוֹךָ, כְּפַרְעֹה.
Alors Juda s’avança vers lui, en disant: « De grâce, seigneur! que ton serviteur fasse entendre une parole aux oreilles de mon seigneur et que ta colère n’éclate pas contre ton serviteur! Car tu es l’égal de Pharaon.
Le Saint Rav « Imré Haym de Vishnits » nous apprend que dans ce verset nous avons une allusion aux sujets touchant la prière car le mot הֲגָשָה (qui est le substantif du premier mot [un verbe] de notre verset) [qui signifie « présentation » et est utilisé dans l’expression הֲגָשַת־בַקָשָּה « présenter une demande »] est une allusion à la prière. Egalement le nom de Yéhouda י׳ה׳ו׳דה a la même racine que הודאה « remerciement » fait allusion à la prière et de plus dans le nom de Yéhouda nous trouvons le nom de D.ieu (dans l’ordre, la première, la seconde, la quatrième et la cinquième lettre formant י־ה־ו־ה).
C’est ce que dit notre verset, וַיִּגַּשׁ אֵלָיו יְהוּדָה, וַיֹּאמֶר בִּי אֲדֹנִי « Alors Juda s’avança vers lui, en disant: De grâce, Seigneur! », c’est à dire que lorsqu’on se rapproche du Saint béni soit-Il, qui est donné en allusion dans le nom Yéhouda י׳ה׳ו׳דה, il nous faut demander בִּי אֲדֹנִי « de grâce Seigneur », c’est à dire « Maitre du monde, aide moi en ce que » , יְדַבֶּר-נָא עַבְדְּךָ דָבָר בְּאָזְנֵי אֲדֹנִי « ton serviteur fasse entendre une parole aux oreilles de mon Seigneur », c’est à dire « que j’ai la possibilité de faire une prière apte, qu’elle puisse être acceptée « aux oreilles de mon Seigneur » », c’est à dire « devant le Saint béni soit-Il ».
A ce propos, nous trouvons dans le livre « Qav Vénaqui », un grand fondement pour la prière. Lorsqu’un homme a besoin d’être délivré (d’un fardeau) et souhaite que sa prière soit acceptée sans être repoussée par les accusateurs et les adversaires (dans les mondes célestes), il devra prier selon le sujet dont il a besoin au moment où il mentionne des louanges envers le Saint béni soit-Il. C’est à dire que celui qui, par exemple, doit réveiller la miséricorde envers une personne malade qui a besoin d’être guérie, devra penser à cette personne au moment où il donne des louanges à Hashem dans la bénédiction « Qui ressuscite les morts » (dans la Amida) et dans « Qui guérit les malades » (toujours dans la Amida). Alors, les accusateurs ne pourront pas contredire sa prière, car ils ne pourront pas le contredire et dire que Hashem ne guérit pas les malades !! De ce fait le chemin sera battu pour laisser passer sa prière.
Ce conseil nous est donné en allusion dans notre verset וַיִּגַּשׁ אֵלָיו יְהוּדָה, c’est à dire que l’homme s’approche et se rapproche de Hashem, en donnant des remerciements et des louanges (qui sont rappelées dans le nom de Yéhouda י׳ה׳ו׳דה dont la racine est « remerciements » ) et ensuite (suite du verset) בְּאָזְנֵי אֲדֹנִי « que ton serviteur fasse entendre une parole aux oreilles de mon Seigneur », et sa prière sera acceptée car personne ne pourra s’interposer contre sa prière pour qu’elle soit agréée en haut.
Quatrième Dévar Torah Livre Ôd Yossef ‘Hay de Maran Habben Ish ‘Hay (page 47) Paracha Vaygach
Après que Yossef se soit révélé à ses frères, la maison de Pharaon fut au courant, la Torah nous indique (Genèse Ch. 45 v. 16) :
וְהַקֹּל נִשְׁמַע, בֵּית פַּרְעֹה לֵאמֹר, בָּאוּ, אֲחֵי יוֹסֵף; וַיִּיטַב בְּעֵינֵי פַרְעֹה, וּבְעֵינֵי עֲבָדָיו.
Or, le bruit s’était répandu à la cour de Pharaon, savoir: les frères de Joseph sont venus; ce qui plut aux yeux de Pharaon et aux yeux de ses serviteurs.
Notre texte aurait dû dire « ce qui plut aux yeux de Pharaon et de ses serviteurs ». Pour quelle raison la Torah a-t-elle séparé cette expression en deux parties distinctes ?
Il me semble pouvoir expliquer, avec l’aide du Ciel, d’après ce que nous enseignent les Sages. Lorsque Pharaon a voulu donner la royauté (vice-roi) à Yossef, ses serviteurs ont argumenté et on demandé comment pouvait-on rendre roi quelqu’un qui n’était pas de leur royaume, qui n’avait pas les mêmes croyances ni la même religion ? Cela n’était pas dans les usages du royaume !
Pharaon leur a répondu (Genèse Ch. 41 v. 38) :
וַיֹּאמֶר פַּרְעֹה, אֶל-עֲבָדָיו: הֲנִמְצָא כָזֶה–אִישׁ, אֲשֶׁר רוּחַ אֱלֹק ִים בּוֹ.
Et Pharaon dit à ses serviteurs: « Pourrions-nous trouver un homme tel que celui-ci, plein de l’esprit de D.ieu? »
C’est à dire qu’il a répondu que comme Yossef était unique au monde, cet usage du royaume (de ne pas nommer un étranger) devait être annulé, et qu’il faillait lui donner la « royauté » même s’il était étranger. Ils furent contraints de se taire à cause de l’honneur dû à Pharaon même s’il leur était possible de répondre aux propos de Pharaon « pourrions nous trouver un homme tel que celui-ci » en disant que certainement il en existait, si tu recherches tu trouveras et il n’est pas seul au monde au point d’annuler les us et coutumes du royaume. Comme tout le monde savait qu’il avait été enlevé du pays des Hébreux comme il l’a dit lui-même au maître échanson (Genèse Ch. 40 v. 15)
כִּי-גֻנֹּב גֻּנַּבְתִּי, מֵאֶרֶץ הָעִבְרִים
Car j’ai été enlevé, oui, enlevé du pays des Hébreux
et il est évident qu’il a raconté qu’il avait des frères et qu’il n’était pas enfant unique. Pharaon attendait avec impatience la venue de ses frères qui demanderaient après lui, et alors il serait clair après leur venue que Yossef était unique par son intelligence et sa capacité de prophétie, car ses frères ne lui ressembleraient pas, et ainsi ses propos et son raisonnement seraient justifiés.
De même les serviteurs de Pharaon attendaient avec impatience la venue des frères de Yossef qui demanderaient après lui car alors il serait reconnu et visible qu’eux également étaient des grands sages comme leur frère Yossef et ainsi leurs propos seraient justifiés, c’est à dire que Yossef n’était pas unique dans sa génération comme l’avait pensé Pharaon et comme ses frères étaient comme lui, logiquement il devait en exister d’autres comme lui (et il n’était donc pas nécessaire de passer outre les us et coutumes du royaume et en particulier de nommer un étranger à la tête de l’Egypte).
En conséquence, lorsque « le bruit s’était répandu à la cour de Pharaon, savoir: les frères de Joseph sont venus », alors la chose plut aux yeux de Pharaon car il pensait que, dès lors, il serait clair que le raisonnement qu’il avait tenu était le bon, à savoir qu’il avait considéré que l’intelligence exceptionnelle était réservée à Yossef et que qu’il avait considéré que Yossef était unique à son époque ; et c’est pour cela qu’il attendait avec impatience les frères de celui-ci.
Aux yeux des serviteurs de Pharaon la venue des frères de Yossef plut également car il se sont dit que dès lors ils allaient pouvoir démontrer la justesse de leur opinion, c’est à dire qu’ils pensaient qu’il y avait d’autres aussi performants que Yossef (et donc qu’il n’était pas nécessaire de passer outre aux us et coutumes du royaume et de nommer un étranger à sa tête).
Comme la venue des frères de Yossef était considérée comme bonne aux deux partis mais pour des raisons opposées, puisque Pharaon pensait prouver la fausseté de l’opinion de ses serviteurs par la venue des frères de Yossef et eux pensaient prouver la fausseté de l’opinion de Pharaon et conforter leur opinion du fait de la venue des frères de Yossef, c’est pour cela que le verset les a séparés et a dit « ce qui plut aux yeux de Pharaon et aux yeux de ses serviteurs » et non « ce qui plut aux yeux de Pharaon et de ses serviteurs ».
Cinquième Dévar Torah (5773) – Rachi Paracha Vaygach
Nous allons décortiquer le commentaire de Rashi sur quelques versets de la Parasha. Les explications sont tirées du livre « Rashi Hamméforash ». Le texte de Rashi en Français est tiré principalement du site « sefarim.fr » et est en fait celui du « Houmach avec Rachi » des éditions Gallia. J’y ai apporté de très légères modifications.
Le texte en gras et en rouge et souligné est celui de la Torah ; le texte normal est celui de « Rashi Hamméforash » et le texte en gras est la traduction de Rashi proprement dite.
Les merveilles de Rashi !!
Genèse Ch. 44 v. 18 :
וַיִּגַּשׁ אֵלָיו יְהוּדָה, וַיֹּאמֶר בִּי אֲדֹנִי, יְדַבֶּר-נָא עַבְדְּךָ דָבָר בְּאָזְנֵי אֲדֹנִי, וְאַל-יִחַר אַפְּךָ בְּעַבְדֶּךָ: כִּי כָמוֹךָ, כְּפַרְעֹה.
Alors Juda s’avança vers lui, en disant: « De grâce, seigneur! que ton serviteur fasse entendre une parole aux oreilles de mon seigneur et que ta colère n’éclate pas contre ton serviteur! Car tu es l’égal de Pharaon.
וַיִּגַּשׁ אֵלָיו. דִּבֵר בְּאָזְנֵי אֲדֹנִי. יִכָּנְסוּ דְּבָרַי בְּאָזְנֶיךָ:
Une parole aux oreilles de mon seigneur L’intention de Yéhouda n’était pas de murmurer à ses oreilles, car ce n’est pas respectueux de parler à l’oreille d’un roi, mais avait l’intention en agissant ainsi que Puissent mes paroles pénétrer dans tes oreilles (Beréchith Rabba 93, 6) qu’il se concentre et tende l’oreille pour écouter et recueillir ses propos.
וְאַל יִחַר אַפְּךָ. מִכָּאן אַתָּה לָמֵד שֶׁדִּבֵּר אֵלָיו קָשׁוֹת:
Et que ta colère ne s’enflamme pas D’où du fait qu’il a commencé par lui demander de ne pas s’énerver contre ce qu’il allait dire on peut déduire qu’il lui a parlé durement.
כִּי כָמוֹךָ כְּפַרְעֹה. חָשׁוּב אַתָּה בְּעֵינַי כְּמֶלֶךְ זֶהוּ פְּשׁוּטוֹ. וּמִדְרָשׁוֹ סוֹפְךָ לִלְקוֹת עָלָיו בְּצָרַעַת כְּמוֹ שֶׁלָּקָה פַּרְעֹה עַל יְדֵי זְקֵנָתִי שָׂרָה עַל לַיְלָה אַחַת שֶׁעִכְּבָהּ. דָּ »א מַה פַּרְעֹה גּוֹזֵר וְאֵינוֹ מְקַיֵּם מַבְטִיחַ וְאֵינוֹ עוֹשֶׂה אַף אַתָּה כֵּן. וְכִי זוֹ הִיא שִׂימַת עַיִן שֶׁאָמַרְתָּ לָשׂוּם עֵינְךָ עָלָיו. דָּ »א כִּי כָּמוֹךָ כְּפַרְעֹה אִם תַּקְנִיטֵנִי אֶהֱרוֹג אוֹתְךָ וְאֶת אֲדוֹנֶךָ:
Car tu es comme Pharaon c’est la raison pour laquelle je m’adresse à toi dans une supplication et une requête, c’est parce que je te considère comme le roi. Tel est le sens simple. Explication du Midrash, nos Sages ont enseigné que l’intention de Yéhouda était de lui signifier que du fait que tu as pris Binyamin auprès de toi, Tu finiras par être frappé par la lèpre pour avoir détenu Binyamin, tout comme Pharaon en a été frappé à cause de mon aïeule Sara, qu’il n’avait détenue que pendant une seule nuit (supra 12, 17). Autre explication : Pharaon décide et ne respecte pas ses propres décisions, il promet et ne tient pas parole. Il en est de même pour toi ! Lorsque tu as dit « que je pose mon regard sur lui », et maintenant tu veux le prendre comme esclave Est-ce cela le « regard » que tu voulais poser lorsque tu nous a dit « que tu voulais poser ton regard sur lui » (verset 21) ? Autre explication : « Tu es comme Pharaon » je n’ai peur ni de toi ni de Pharaon si tu me pousses à bout, je te tuerai ainsi que ton maître.
Genèse Ch. 44 v. 19 :
אֲדֹנִי שָׁאַל, אֶת-עֲבָדָיו לֵאמֹר: הֲיֵשׁ-לָכֶם אָב, אוֹ-אָח.
Mon seigneur avait interrogé ses serviteurs, disant: ‘Vous reste-t-il un père, un frère?’
אֲדֹנִי שָׁאַל אֶת עֲבָדָיו. מִתְּחִלָּה בַּעֲלִילָה בָּאתָ עָלֵינוּ לָמָּה הָיָה לְךָ לִשְׁאוֹל כָּל אֵלֶּה בִּתְּךָ הָיִינוּ מְבַקְּשִׁים אוֹ אֲחוֹתֵנוּ אַתָּה מְבַקֵּשׁ וְאַף עַל פִּי כֵּן וַנֹּאמֶר אֶל אֲדוֹנִי לֹא כִחַדְנוּ מִמְּךָ דָּבָר:
Mon seigneur a interrogé La raison pour laquelle Yéhouda reprend tout ce qui s’est passé entre eux, même si Yossef le savait déjà était pour lui démontrer que tout l’objectif de ses question (les questions de Yossef) était de trouver une fausse accusation contre eux, et il lui a dit ainsi tu nous as abordés en employant d’emblée des ruses. Fallait-il que tu nous poses toutes ces questions ? Est-ce que nous t’avions demandé la main de ta fille ? pour qu’elle se marie avec un membre de notre famille ? Ou bien voulais-tu celle de notre sœur ? pour la marier à un membre de ta famille ? pour que tu aies eu besoin de rechercher notre ascendance et là où nous sommes nés, ainsi toutes tes questions n’était que pour intriguer contre nous Malgré cela nous t’avons répondu, nous t’avons tout dit, sans rien te cacher (Beréchith Rabba 93, 8).
Genèse Ch. 44 v. 20 :
וַנֹּאמֶר, אֶל-אֲדֹנִי, יֶשׁ-לָנוּ אָב זָקֵן, וְיֶלֶד זְקֻנִים קָטָן; וְאָחִיו מֵת, וַיִּוָּתֵר הוּא לְבַדּוֹ לְאִמּוֹ וְאָבִיו אֲהֵבוֹ
Nous répondîmes à mon seigneur: ‘Nous avons un père âgé et un jeune frère enfant de sa vieillesse: son frère est mort et lui, resté seul des enfants de sa mère, son père le chérit.’
וְאָחִיו מֵת. מִפְּנֵי הַיִּרְאָה הָיָה מוֹצִיא דְּבַר שֶׁקֶר מִפִּיו אָמַר אִם אוֹמַר לוֹ שֶׁהוּא קַיָּם יֹאמַר הֲבִיאוּהוּ אֶצְלִי:
Et son frère est mort même s’il avait dit plus haut (Ch. 42 verset 13) que Yossef « n’était plus », malgré tout il a changé ici et lui a dit qu’ils pensaient que leur frère était déjà mort C’est par crainte qu’il a proféré ce mensonge. Il a pensé : Si je lui dis qu’il est vivant, il va nous demander de le lui amener (ibid.) comme il l’avait fait pour Binyamin.
לְבַדּוֹ לְאִמּוֹ. מֵאוֹתוֹ הָאֵם אֵין לוֹ עוֹד אָח:
Resté seul de sa mère Il ne faut pas interpréter comme le sens premier qu’il ne reste pas d’autre enfant à sa mère, car sa mère Ra’hel était déjà morte mais son intention est de dire de cette mère il n’a pas d’autre frère.
[1] Ces six ordres sont :
- Zéra’im(semences) : Cet ordre traite principalement des lois relatives à l’agriculture et aux bénédictions.
- Mo’èd (rendez-vous / fête) : Cet ordre traite principalement des lois relatives au calendrier comme le Shabbath et les fêtes.
- Nachim (femmes) : Cet ordre traite principalement des lois relatives au mariage et de sujets qui y sont liés comme le divorce ou la fidélité conjugale mais aussi des vœux et du naziréen.
- Nézikin (dommages) : Cet ordre traite principalement des lois relatives aux droits civil et pénal, de l’idolâtrie, d’éthique et de morale.
- Qaddachim (objets sacrés) : Cet ordre traite principalement des lois relatives à l’abattage rituel (che’hita), aux sacrifices et au Temple.
- Taharot (puretés) : Cet ordre traite principalement des lois relatives à la pureté et à l’impureté rituelle]
Retrouvez le texte de la Paracha Vaychla’h sur Sefarim.fr
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L’article « Paracha Vaygach » Publié le 25 décembre 2014. Revu et corrigé le 11 décembre 2018. Remis à jour le 31 décembre 2019