Divré Torah de Hanouka – Le Jardin de la Torah
Divré Torah de Hanouka
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Pour la Hatslaha de Mikael Simon ben mama yona
et pour le Zivoug Hagoun de ma fille Léa bat Dina Rout
Pourquoi Hanouka dure-t-il 8 jours ? (Divré Torah de Hanouka)
Adapté du livre Maor Israël – Marane Rav Ovadia Yossef זצוק״ל
Tome « Déroushim » Pages 103-105
Dans le Tour Ora’h ‘Haym Ch. 670, Maran le Beth Yossef pose la question suivante :
- Il y a lieu de préciser pour quelle raison les sages ont instauré la commémoration de Hanouka pendant 8 jours ? Or, l’huile présente dans la « fiole » était suffisante pour éclairer pendant une nuit et il s’avère donc que le miracle n’a eu lieu « que » pendant 7 jours ! Il y a lieu de répondre qu’ils avaient partagé l’huile en 8 parties, une par nuit, et que chaque portion a permis l’allumage (miraculeux) du soir au matin. Il s’avère donc que le miracle a eu lieu chaque nuit pendant 8 jours.
- Telle est également l’opinion de Moara’h Bar Shémouel, un élève du Rashba [Espagne] dans son livre Tséror Hamor. Rapportons ses propos : « Si tu dis que puisqu’il y avait suffisamment d’huile pour allumer une nuit, en conséquence il n’y a pas eu de miracle la première nuit ! Il y a lieu de dire que puisque lorsque les Asmonéens ont vu qu’il n’y avait qu’une quantité d’huile suffisante pour allumer une seule nuit, alors ils l’ont partagée en huit parts, une pour chaque nuit (le temps de fabriquer de l’huile pure), et que sur cette petite part d’huile il a eu un miracle qui a permis à la Ménorah de rester allumée toute la nuit, du soir au matin. Il s’avère donc que le miracle a eu lieu pendant huit jours. D’autres ont également écrit une explication identique.
Le Péri Hadash [Ribbi Hizqiyayou Da silva] a une difficulté par rapport à cette explication. En effet, il est indiqué dans la Guémara (Traité Ména’hoth, 89a) que lorsque la Torah, à propos de la Ménorah, dit « du soir au matin » cela signifie : « mets une quantité d’huile suffisante pour que les lampes soient allumées toute la nuit ». En conséquence, comment peut-on expliquer que l’huile ait été répartie en 8 parts ? [Il fallait mettre la quantité entière, afin que les lumières tiennent toute la nuit]. Cette question est posée également dans d’autres ouvrages.
On trouve un développement similaire dans le Méiri (à propos de la Guémara Shabbath 21b) qui écrit :
- Bien que le premier soir il n’y a pas eu de miracle, car il y avait dans la « fiole » suffisamment d’huile pour tenir toute la nuit, certains ont écr qu’à l’époque ils se sont rendus compte du peu d’huile dont ils disposaient et donc ont réparti l’huile en 8 parties, une pour chaque soir. En fait, il fallait huit jours pour aller dans la ville de Taquoa, qui se trouvait dans le territoire de la tribu Asher ; là était l’endroit où ils fabriquaient l’huile et il fallait 8 jours pour l’aller, la fabrication de l’huile et le retour.
- Le Méiri poursuit : cette explication ne me semble pas correcte, car s’il en était ainsi comment ont-ils pu se baser sur le fait qu’il y aurait un miracle le premier soir ? [en répartissant l’huile en huit parties].
J’ai trouvé [dit Maran, Rav Ovadia Yossef ZaTsal] dans les Tossafoth du Réém sur le Samag, dans les lois sur Hanouka, la même question, à savoir pourquoi commémore-t-on le miracle 8 jours alors qu’en fait il n’a eu lieu que 7 jours [en utilisant toute l’huile le premier soir]. Il répond en disant que l’huile a été répartie en 8 parts ; chaque nuit ils utilisaient un huitième et par un miracle la lumière tenait toute la nuit. Ce qui est dit par les Sages qu’il était nécessaire de mettre une quantité d’huile suffisante pour tenir toute la nuit (comme vu plus haut), cela est nécessaire pour la Miçwah [a priori] mais si on n’a pas mis cette quantité suffisante on est tout de même quitte [a posteriori] (N.B : et donc a posteriori, si l’huile a été répartie en huit parties, ils ont été quitte).
Cependant, dans les Responsa Le’hem Shélomo, l’auteur s’étonne de cette position car on dispose de deux versets, l’un dans la Parasha de Téçawé et l’autre dans la Parasha de Emor qui disent « du soir au matin » ; dans ce livre il démontre également que lorsque la Torah dit שֶׁמֶן זַיִת זָךְ כָּתִית « une huile pure d’olives concassées » c’est également nécessaire a posteriori comme le dit d’ailleurs le Rambam.
En conséquence, il semble qu’on peut répondre que le miracle s’est passé de la manière suivante. Lorsqu’ils sont venus verser l’huile, dès que le huitième d’huile a été versé, alors immédiatement la fiole s’est remplie complètement (miraculeusement), et donc seulement un huitième de la fiole a été utilisé, les lumières ont alors brulé du soir au matin. Il semble que cette explication soit celle du « Séfer Haéshkol » qui pose notre question (le miracle n’a eu lieu que 7 jours) et répond en ces termes :
- Lorsqu’ils ont vidé un huitième de la fiole, immédiatement les luminaires se sont remplis complètement d’huile de façon miraculeuse et la fiole n’a été vidée que d’un huitième.
D’autres auteurs ont répondu de la même manière.
Cependant, [dit le Rav Ovadia] il me semble que lorsque les Asmonéens ont vu tant de miracles et de prodiges qu’a accomplis Hashem en leur faveur, en donnant « les forts aux mains des faibles, les nombreux aux mains des peu nombreux », et qu’ils ont réussi à repousser leurs ennemis, car ils se sont mis en danger pour la sanctification d’Hashem en sortant contre des armées. En conséquence Hashem « est sorti » en ces jours et a combattu contre les grecs et les a faits tomber.
Après la victoire, ils sont retournés au Beth Hammiqdash et l’ont purifié. Le miracle était devenu leur quotidien, une chose naturelle. Ils étaient certains qu’Hashem allait poursuivre ses bontés en faisant un miracle lors de l’allumage de la Menora car, chaque jour, on voyait 10 miracles faits dans le Beth Hammiqdash, comme on le voit dans le Talmoud (Yoma 21a). Parmi les 10 miracles du Temple il y avait la lumière qui était à l’ouest qui restait allumée pendant 24 heures, du soir au soir, alors que les autres lumières tenaient du soir au matin. Ils ont compris que la présence Divine était parmi eux et donc ont compté sur un miracle.
De même, Rabbi Hanania Ben Dossa était confiant dans le fait qu’Hashem allait accomplir des miracles. Lorsque sa fille était stressée car elle avait inversé de l’huile par du vinaigre [pour les lumières de Shabbath], il a répondu qu’elle n’avait pas à être stressée et a dit « Celui qui a dit à l’huile de faire une flamme, Lui-même dira à ce vinaigre de faire une flamme ». Cette flamme a tenu tout le Shabbath jusqu’à la Havdala !
De même son épouse avait l’habitude de s’occuper du four chaque veille de Shabbath (même vide) et lorsqu’elle a vu que sa voisine venait voir le four, elle était certaine qu’elle n’allait pas avoir honte et miraculeusement le four s’est rempli de pain.
Il n’est donc pas étonnant que les Asmonéens aient compté sur un miracle en ne prenant qu’un huitième d’huile !
Lorsque nous réfléchissons au le miracle de Hanouka, on se rend compte que toute la Torah Orale qui est en notre possession de nos jours l’est par le mérite du miracle de Hanouka.
Si on réfléchit, on se rend compte que tout l’enseignement de la Mishna et du Talmoud est basé sur les propos de maîtres [Tanaym] à partir de la génération de Hillel (et les générations suivantes) et à partir de leurs enseignements nous réfléchissons et apprenons une chose à partir de l’autre.
Des générations précédentes, il n’y a aucun enseignement dans le Talmoud. Or, Hillel a été prince 100 ans avant la destruction du second temple et le miracle de Hanouka a eu lieu plus de 200 ans avant la destruction du second temple, et s’il n’y avait pas eu, à D.ieu ne plaise, le miracle de Hanouka nous n’aurions rien eu de la Torah orale qui est à notre disposition aujourd’hui.
Ainsi, le miracle de Hanouka est un grand miracle, qui a permis de conserver la Torah et il y a ainsi « la lumière de Miçwah » נֵר מִצְוָה [de Hanouka] et « la Torah est lumière » וְתוֹרָה אוֹר , qui est la Torah orale (Mishna et Talmoud).
Or Haganouz – Divré Torah de Hanouka
Tiré du site http://bnei-zion.com – Au nom de Shévilé Piné’has de Rav Piné’has Friedman
Il est connu d’après les livres Saints au nom de Rabbénou HaAri Zal (Péri Ets Haym, Shaâr ‘Hanouka) que pendant les huit jours de Hanouka, les treize attributs de Miséricorde D.ivins illuminent. C’est pour cela que les Sages ont institué, en regard des treize attributs de miséricorde, les treize mots qui constituent la bénédiction sur l’allumage des lumières de Hanouka « Baroukh Atta Hashem Eloqénou Mélekh Aôlam Asher Quiddéshanou Bémitsvotav Vétsivanou Léhadliq Ner Hanouka ».
Il nous faut comprendre cette notion. En vérité, pourquoi y-a-t-il dévoilement des treize attributs de miséricorde uniquement à ‘Hanouka ?
Dans le saint livre « Béné Yssakhar », le Rav Tsvi Elimélekh Shapira démontre avec des preuves claires que le fondement du miracle de ‘Hanouka est dans la grande lumière qui a été créée le premier jour de la création du monde et qui a été par la suite cachée pour les Tsaddiqim dans le monde futur, ce qu’on appelle Or Haganouz, « la lumière cachée », comme nous le voyons dans le Talmoud (Haguiga 12a) « Avec la lumière que le Saint béni soit-Il a créé le premier jour [de la création], le premier homme, Adam Harishone, voyait d’un bout du monde à l’autre. Comme Hashem a scruté la [les actes de la] génération du déluge et de la génération de la tour de Bavel, et a vu que leurs actes étaient mauvais alors il leur a caché cette lumière, comme il est écrit (Job Ch. 38 v. 15) : « אוֹרָם מֵרְשָׁעִים וְיִמָּנַע» « Il a retiré leur lumière des mécréants » et pour qui a-t-il caché cette lumière ? Pour les Tsaddiqim dans le monde futur comme il est écrit :
וַיַּרְא אֱלֹקִים אֶת-הָאוֹר, כִּי-טוֹב
D.ieu considéra que la lumière était bonne
On a également, dans le livre « BénéYssakhar », les propos du « Baal Roqah » (qui était un Tossaphiste) qui explique que les sages ont instauré d’allumer ל״ו = 36 lumières pendant ‘Hanouka (36 lumières pendant toute la fête sans compter les Shamash) en regard de cette lumière initiale qu’a utilisée Adam Harishone pendant seulement 36 heures comme on le voit dans le Talmoud de Jérusalem (Bérakhoth 88a) « pendant 36 heures Adam Harishone a utilisé la lumière créée le premier jour : douze heures le vendredi, douze heure la nuit de Shabbath et 12 heures pendant la journée de Shabbath et Adam Harishone voyait, avec cette lumière, d’un bout du monde à l’autre ».
Rabbi Pin’has Miqorits rajoute que les ל״ו = 36 lumières de Hanouka sont le dévoilement de cette lumière cachée qui a éclairé Adam Harishone pendant ל״ו = 36 heures et cette lumière a été cachée dans la Torah Orale (Torah Shébéal Pé) dans laquelle il y a ל״ו = 36 traités (de Talmoud). A chaque fête de Hanouka au moment de l’allumage [des lumières de Hanouka] cette lumière cachée, Or Haganouz, se dévoile.
Conformément aux saints propos du Rav Pin’has Miqorits on trouve dans certains Minhaguim (habitudes) qu’il faut allumer pour Shabbath ל״ו = 36 lumières en regard des 36 heures pendant lesquelles Adam a pu profiter de cette lumière initiale, qui a été ensuite cachée, le Or Haganouz, et on ramène au nom du Rav Pin’has Miqorits qu’il s’agit de la lumière des 36 traités talmudiques (des 36 traités de la loi orale) et c’est également celle des 36 lumières de Hanouka. Le Rav Pin’has Miqorits a rajouté, propos rapportés par son élève, que cette lumière, ce Or Haganouz, a été cachée dans les 36 traités de la loi orale et ainsi a été accompli le miracle de hanoukka (grâce à cette lumière cachée). De plus, rajoute cet élève au nom de son maître, à chaque Hanouka au moment de l’allumage des lumières ce Or Haganouz, cette lumière cachée, se dévoile, et il s’agit de la lumière de Mashia’h.
Par ce qui vient d’être rapporté, le Béné Yssakhar nous explique que c’est pour cela que cette période est appelée « Hanouka » חנוכה, car ce mot provient de la racine חינוך c’est à dire « éducation, prendre l’habitude de », et ce en prévision de la délivrance future (et finale) car alors ce Or Haganouz, cette lumière cachée, se dévoilera complètement conformément à l’enseignement des Sages ( voir l’enseignement du Talmoud Haguiga rapporté plus haut) « et cette lumière a été cachée au profit des Tsaddiqim dans le monde futur », c’est pour cela que cette lumière est appelée « lumière de hanoukka » נר חנוכה, c’est à dire la « lumière d’éducation de la lumière du monde, en vue de la délivrance future dans laquelle se dévoilera le Or Haganouz, la lumière qui a été cachée ».
Il nous faut expliquer ce qu’est cette « éducation/enseignement » qui repose sur nous [que nous prenons] lorsque se dévoile « la lumière qui a été cachée » pendant Hanouka ?
Introduisons ces versets de la Parasha Béaalothékha (Bémidbar/Nombres Ch. 8 v. 2 et 3) :
דַּבֵּר, אֶל-אַהֲרֹן, וְאָמַרְתָּ, אֵלָיו: בְּהַעֲלֹתְךָ, אֶת-הַנֵּרֹת, אֶל-מוּל פְּנֵי הַמְּנוֹרָה, יָאִירוּ שִׁבְעַת הַנֵּרוֹת.
« Parle à Aaron et dis-lui: Quand tu disposeras les lampes, c’est vis-à-vis de la face du candélabre [Ménorah] que les sept lampes doivent projeter la lumière. »
וַיַּעַשׂ כֵּן, אַהֲרֹן–אֶל-מוּל פְּנֵי הַמְּנוֹרָה, הֶעֱלָה נֵרֹתֶיהָ: כַּאֲשֶׁר צִוָּה יְהוָה, אֶת-מֹשֶׁה.
Ainsi fit Aaron: c’est vis-à-vis de la face du candélabre qu’il en disposa les lampes, comme l’Éternel l’avait ordonné à Moïse.
Rashi explique sur « Ainsi fit Aaron » : Cela est à l’éloge de Aharon qui n’a rien changé [à l’ordre reçu] (Sifri).
Les commentateurs s’étonnent sur ce commentaire de Rashi (au nom du Sifri), car comment pourrait-il venir à l’esprit que Aharon, ce Saint homme, puisse changer, à D.ieu ne plaise, quoi que ce soit à l’ordre donné par le Créateur lorsqu’il a allumé la Ménorah ?
On peut expliquer ce sujet à travers l’enseignement du Hidoushé Harim qui nous donne une allusion extraordinaire. Pour quelle raison le mois de la Téshouva (le mois qui précède Rosh Hashana) s’appelle-t-il Eloul אלול ? L’allusion est dans le verset des Psaumes (100 v. 3) :
דְּעוּ כִּי ה״, הוּא אֱלֹקִים: הוּא-עָשָׂנוּ, ולא (וְלוֹ) אֲנַחְנוּ עַמּוֹ, וְצֹאן מַרְעִיתוֹ.
Reconnaissez que l’Eternel est D.ieu: c’est lui qui nous a créés; nous sommes à lui, son peuple, le troupeau dont il est le pasteur.
Cependant il a une différence entre la manière dont le texte est écrit et dont il est lu (le texte entre parenthèses dans le verset ci dessus est celui qui est lu), ce qui est écrit est :
דְּעוּ כִּי ה״, הוּא אֱלֹקִים: הוּא-עָשָׂנוּ ולא אֲנַחְנוּ עַמּוֹ, וְצֹאן מַרְעִיתוֹ
Reconnaissez que l’Eternel est D.ieu: c’est lui qui nous a créés ; et nous ne sommes pas son peuple, le troupeau dont il est le pasteur.
Alors que dans ce qui est lu, le mot ולא est transformé en וְלוֹ ce qui donne la première traduction rapportée:
Reconnaissez que l’Eternel est D.ieu: c’est lui qui nous a créés; nous sommes à lui, son peuple, le troupeau dont il est le pasteur.
L’explication de cette différence entre ce qui est écrit et ce qui est lu (qui a forcément une signification) est que, si nous, peuple d’Israël, avons des fautes, à D.ieu ne plaise, alors nous allons d’après ce qui est écrit « et nous ne sommes pas son peuple, le troupeau dont Il est le pasteur », c’est à dire que nous ne sommes pas le peuple du Saint béni soit-Il, à D.ieu ne plaise. Par contre si nous n’avons pas de fautes, ou bien si nous nous repentons, si nous faisons Téshouva sur nos fautes, alors ce verset signifie selon ce qui est lu c’est à dire « nous sommes à lui, son peuple, le troupeau dont Il est le pasteur » c’est à dire qu’alors nous sommes le peuple d’Hashem.
Il s’avère donc que l’objectif de la Téshouva est de transformer le mot לא (négatif, de l’expression ולא אֲנַחְנוּ עַמּוֹ « nous ne sommes pas son peuple ») en לוֹ (ce qui permet de lire , אֲנַחְנוּ עַמּוֹ וְלוֹ nous sommes à lui, son peuple). En conséquence le mois de la Téshouva est appelé Eloul אלול qui est constitué des deux mots לא et לוֹ afin de nous signifier, en allusion, que le service de l’homme consiste (par sa repentance) à transformer le לא en לוֹ (notre service consiste à transformer « nous ne sommes pas Son peuple » en « Nous sommes Son peuple »).
On peut donner de plus, sur le mode allusif, la raison pour laquelle le commandement de se repentir est appelé en Hébreu תשובה. En fait la différence entre (les valeurs numériques de) לא et לוֹ est 5 (לא=31 et לוֹ=36), c’est à dire (selon la manière de désigner les chiffres en Hébreu) la lettre ה. Or, nous savons que nous, peuple d’Israël, lorsque nous avons reçu la Torah au mont Sinaï, Torah constituée de 5 livres, nous sommes devenus le peuple d’Hashem et donc avons eu le mérite d’êtreוְלו אֲנַחְנוּ עַמּוֹ « nous sommes à lui, son peuple », cependant après que nous ayons fauté devant Lui alors nous avons perdu cette valeur de ה=5 du mot לוֹ qui est devenu לא selon l’expression ולא אֲנַחְנוּ עַמּוֹ « nous ne sommes pas son peuple », à D.ieu ne plaise.
En conséquence Hashem nous a donné la Mitsva de la Téshouva תשובה ce mot étant constitué de ה- תשוב pour nous signifier que l’obligation qui repose sur nous est de ramener le chiffre ה=5 à sa pace afin que nous ayons le mérite de ולא אֲנַחְנוּ עַמּו « nous sommes à lui, son peuple ».
Nous enseignons dans la Guémara (Guittin 60a) : « Rabbi Yo’hanan enseigne, le Saint béni soit-Il n’a contracté une alliance avec le peuple d’Israël que pour les paroles de Torah qui sont dites (la Torah Orale), comme il est écrit (Exode Ch. 34 v. 27) :
כִּי עַל-פִּי הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה, כָּרַתִּי אִתְּךָ בְּרִית וְאֶת-יִשְׂרָאֵל.
car c’est par ces paroles que j’ai conclu une alliance avec toi et avec Israël. »
Il nous faut comprendre pourquoi c’est uniquement par la Torah Orale que le Saint béni soit Il a contracté une alliance avec Israël et non par la Torah écrite.
Le Maharal de Prague dans son livre Tiféreth Ysraël éclaire cela. Il nous explique :
- de la même manière que pour la Torah écrite il y a un parchemin fait avec la peau d’une bête pure sur laquelle est écrit le Séfer Torah, de même la Torah orale à besoin d’un « parchemin » sur lequel elle sera « écrite ». De quel parchemin s’agit il ? C’est la bouche de l’homme qui s’adonne à l’étude de la Torah Orale (et c’est pour cela que cette Torah s’appelle Torah Orale ou dans une traduction plus proche du texte תורה שבעל פה « Torah qui est sur la bouche »).
On peut dire qu’à travers la Torah écrite sur un parchemin fait de la peau d’un animal pur, il n’y a pas de preuve formelle du lien particulier qu’il y a entre Ysraël et leur Père qui est « dans les cieux » car, en vérité, même un non-juif peut prendre chez lui un rouleau de Séfer Torah. Par contre en ce qui concerne la Torah Orale dont le parchemin est la bouche des enfants d’Ysraël, qui s’adonnent à son étude, en cela il y a une spécificité du peuple d’Israël vis-à-vis de tous les autres peuples car leur bouche même devient le « parchemin » de la Torah Orale.
C’est pour cela que les sages nous enseignent (Guittin 60 a) « les enseignements oraux, il est impossible de les mettre par écrit » car l’essentiel de la Torah Orale est de purifier la bouche afin qu’elle devienne le « Parchemin » saint et, en conséquence, le Saint béni soit-Il a contracté une alliance avec Israël uniquement en vue de l’étude de la Torah Orale.
Maintenant observons une chose extraordinaire, dans la Torah Orale, il y a comme nous l’avons mentionné 36 traités (Talmudiques) afin de nous dire, sur le mode allusif, qu’en s’adonnant à l’étude de la loi Orale, l’homme juif devient un « parchemin » pour la Torah, et de ce fait, il a le mérite de transformer les lettres לא (de ולא אֲנַחְנוּ עַמּוֹ, « nous ne sommes pas Son peuple ») en לוֹ (de ולו אֲנַחְנוּ עַמּוֹ, « nous sommes Son peuple »), et c’est pour cela que le Saint béni soit-Il n’a contracté d’alliance avec Israël qu’à travers les לוֹ= 36 traités Talmudiques. Car en fait c’est seulement avec ces לוֹ= 36 traités Talmudiques qu’il est possible de transformer לא en לוֹ.
Il est possible maintenant d’expliquer selon ce qui précède, les propos du Psalmiste (Psaumes 111, v. 10) :
רֵאשִׁית חָכְמָה, יִרְאַת ה״ שֵׂכֶל טוֹב, לְכָל-עֹשֵׂיהֶם; תְּהִלָּתוֹ, עֹמֶדֶת לָעַד.
Le début de la sagesse, c’est la crainte de l’Eternel, gage de précieuse bienveillance pour ceux qui s’en inspirent. Sa gloire subsiste à jamais.
Nous expliquons cela à partir de la Halakha [loi juive] suivante. Nous savons qu’un parchemin de Séfer Torah ou de Téfilin doit être « tanné » gratuitement (sans intérêt, de manière désintéressée, uniquement pour la Mitsva), c’est à dire « Léshem Shamaym » « au nom du ciel » [sans aucun profit]. De ce fait, même la bouche et le corps d’un homme qui sont le « parchemin » de la loi Orale doivent être « tannés » sans en tirer d’intérêt. Il apparaît que le « tannage » de la bouche et du corps de l’homme se font lorsque l’homme amène sur lui la crainte du ciel. C’est l’explication de ce dernier verset des Psaumes « רֵאשִׁית = le début = avant » de s’adonner à l’étude de la loi Orale (la sagesse) il faut qu’il y ait יִרְאַת ה״, la crainte du ciel qui est le « tannage désintéressé » (« Léshem Shamaym ») du corps de l’homme et c’est seulement à partir de là que l’homme peut écrire la loi Orale sur « la table de son cœur ».
Il est connu que le candélabre, la Ménorah, dans le Beth Hammiqdash, le Temple de Jérusalem, fait allusion à la Torah, comme l’expliquent les sages (Bava Vatra 25b) « celui qui veut acquérir la sagesse, n’a qu’à aller vers le sud, et ton indice est que la Ménorah est au sud » (car la Ménorah était du côté sud du Beth Hammiqdash)
Nous voyons de là que la finalité du service de l’allumage de la Ménorah au Temple, celle-ci était au sud, est de faire descendre la lumière de la Torah sur le peuple d’Israël. C’est pour cela que celui qui veut être Sage dans la Torah d’Israël doit « aller au sud » c’est à dire penser, se concentrer vers le sud, vers la Ménorah, afin d’attirer la lumière de la Torah.
En conséquence, enseigne la Hatam Sofer, la forme de la Ménorah qui était dans le Temple, rappelle la Torah Orale. En effet, la Ménorah était constituée de sept branches ; une branche centrale de laquelle sortaient trois branches d’un côté et trois branches de l’autre. Ces six branches rappellent la Torah Orale qui est contenue dans six ordres tandis que la branche centrale de la Ménorah rappelle la crainte du ciel. [Ces six ordres sont :
- Zéra’im (semences) : Cet ordre traite principalement des lois relatives à l’agriculture et aux bénédictions.
- Mo’èd (rendez-vous / fête) : Cet ordre traite principalement des lois relatives au calendrier comme le Shabbath et les fêtes.
- Nachim (femmes) : Cet ordre traite principalement des lois relatives au mariage et de sujets qui y sont liés comme le divorce ou la fidélité conjugale mais aussi des vœux et du naziréen.
- Nézikin (dommages) : Cet ordre traite principalement des lois relatives aux droits civil et pénal, de l’idolâtrie, d’éthique et de morale.
- Qaddachim (objets sacrés) : Cet ordre traite principalement des lois relatives à l’abattage rituel (che’hita), aux sacrifices et au Temple.
- Taharot (puretés) : Cet ordre traite principalement des lois relatives à la pureté et à l’impureté rituelle]
C’est pour cela que le Saint béni soit-Il nous a ordonné :
בְּהַעֲלֹתְךָ, אֶת-הַנֵּרֹת, אֶל-מוּל פְּנֵי הַמְּנוֹרָה, יָאִירוּ שִׁבְעַת הַנֵּרוֹת.
Quand tu disposeras les lampes, c’est vis-à-vis de la face de la Ménorah (du candélabre) que les sept lampes doivent projeter la lumière. »
pour nous apprendre que la finalité de l’étude de la Torah Orale est « vis-à-vis de la face du candélabre », c’est à dire en face de la branche centrale qui rappelle la crainte du ciel. C’est à dire que l’étude de la Torah Orale est faite afin d’arriver à craindre le ciel comme il est écrit (Psaume 111 v 10) «
רֵאשִׁית חָכְמָה, יִרְאַת ה״
Le début de la sagesse, c’est la crainte de l’Eternel
Nous apprenons des propos du Hatam Sofer un grand fondement qui est que le service de l’allumage de la Ménorah, dans le temple, était fait pour faire descendre sur Israël la crainte du ciel avec la Torah Orale. Car, comme nous l’avons vu la branche du milieu de la Ménorah nous donne en allusion la crainte du ciel et les six autres branches rappellent les six ordres de la Mishna qui contiennent toute la Torah Orale. D’après ce que nous avons expliqué, les deux choses sont liées car avant il faut posséder la crainte du ciel qui est l’aspect « tannage » du parchemin de manière désintéressée afin que l’homme soit prêt pour recevoir sur lui la Torah Orale et c’est ce qu’explique Rashi « Cela est à l’éloge de Aharon qui n’a rien changé [à l’ordre reçu] (Sifri) », c’est à dire par le fait que Aharon a allumé la Ménorah dans le Beth Hammiqdash, il a fait descendre sur Israël la crainte du ciel et la lumière de la Torah Orale et de ce fait il a modifié les lettres לא de ולא אֲנַחְנוּ עַמּוֹ (nous ne sommes pas Son peuple) en לוֹ de ולו אֲנַחְנוּ עַמּוֹ « nous sommes Son peuple » et c’est là l’explication de Rashi :
לְהַגִּיד שִׁבְחוֹ שֶׁל אַהֲרֹן, שֶׁלֹּא שִׁנָּה:
Que nous pouvons traduire par : « pour montrer l’éloge de Aharon qui a changé לֹּא »; c’est à dire qui a transformé לֹּא en לוֹ.
Il est connu que la Torah est interprétée selon treize règles d’interprétation que nous énonçons tous les matins dans la prière (de Sha’harith) « Ribbi Yshmael enseigne : la Torah est interprétée selon treize règles d’interprétation : « à fortiori » (première règle) « le Guézéra Shava[1] » (seconde règle) etc .. ». A ce propos, le Magguid de Mézéritch enseigne que ces treize règles d’interprétation rapportées par Ribbi Yshmael font référence aux treize attributs de miséricorde de l’Eternel
אֵל רַחוּם וְחַנּוּן–אֶרֶךְ אַפַּיִם, וְרַב-חֶסֶד וֶאֱמֶת. נֹצֵר חֶסֶד לָאֲלָפִים, נֹשֵׂא עָוֹן וָפֶשַׁע וְחַטָּאָה; וְנַקֵּה
tout puissant, clément, miséricordieux, tardif à la colère, plein de bienveillance et d’équité; il conserve sa faveur à la millième génération; il supporte le crime, la rébellion, la faute, et les absoudre
S’il en est ainsi, il ressort que l’attribut « Qel » « tout puissant » est en regard du premier principe d’interprétation « Qal wa’homer » « raisonnement a fortiori », l’attribut D.ivin רַחוּם « Miséricordieux » est en regard du second principe d’interprétation de la Torah « Guézéra Shava », en conséquence, lorsqu’un Juif interprète la Torah en utilisant une des treize règles, il réveille l’attribut de miséricorde Divin correspondant (par exemple lorsqu’il fait un raisonnement « a fortiori » dans la Torah, il réveille l’attribut « Tout puissant », et ainsi de suite)
De ce qui précède, nous comprenons bien les propos des Sages rapportés plus haut : « Rabbi Yo’hanan enseigne, le Saint béni soit-Il n’a contracté une alliance avec le peuple d’Israël que pour les paroles de Torah qui sont dites (la Torah Orale) ». Car, du fait « qu’il n’y a pas de Tsaddiq [juste] sur terre qui ne fautera pas », comment le Saint béni soit-Il pourrait-il contracter une alliance avec Israël ? N’est-il pas forcé qu’ils fautent ? et en conséquence, à D.ieu ne plaise, ils devraient être punis ! Cependant, comme Israël s’adonne à l’étude de la Torah Orale, qui s’interprète avec les treize règles, et de ce fait Israël réveille les treize attributs de miséricorde à propos desquels il est rapporté dans le Talmoud (Bérakhot 7a), sur le verset (Exode Ch. 33 v 19)
וְחַנֹּתִי אֶת-אֲשֶׁר אָחֹן
alors je ferai grâce à qui je devrai faire grâce
[le Talmoud rajoute] même s’ils n’en sont pas dignes
וְרִחַמְתִּי אֶת-אֲשֶׁר אֲרַחֵם.
et je serai miséricordieux pour qui je devrai l’être.
[le Talmoud rajoute] même s’ils n’en sont pas dignes
Ainsi il s’avère que même si les enfants d’Israël ne sont pas « entiers » [sans faute], le Saint béni soit-Il est miséricordieux envers eux et de ce fait « le Saint béni soit-Il n’a contracté une alliance avec le peuple d’Israël que pour les paroles de Torah qui sont dites (la Torah Orale) » [qui réveillent les attributs de miséricorde].
D’après cela nous comprenons l’enseignement des Sages dans le Midrash (Wayqra Rabba 7, 3) « tous les exils ne sont rentrés [à la maison, en Terre d’Israël] que par le mérites des Mishnayoth (la Mishna constitue la base de la Torah Orale) comme il est écrit (Osée, Ch 8 v. 10)
גַּם כִּי-יִתְנוּ בַגּוֹיִם, עַתָּה אֲקַבְּצֵם;
Mais ils ont beau prodiguer leurs présents parmi les nations, maintenant je les rassemble »
Le « Maténoth Kéhouna » interprète ce verset par : « כִּי-יִתְנוּ בַגּוֹיִם » le mot יִתְנוּ est de la même racine que « Mishna » en Araméen, et donc notre verset se traduit par « lorsque les Juifs étudient la Torah Orale, alors se réalisera « maintenant Je les rassemble » », c’est à dire que Hashem rassemblera tous les enfants d’Israël et les délivrera. On voit de là que la délivrance future/finale sera obtenue par le mérite de la Torah Orale.
Combien est extraordinaire l’allusion donnée par le Rav Yossef Haim Zonnenfeld ZaTsaL à propos du verset (Isaïe Ch. 1 v. 26-27) :
וְאָשִׁיבָה שֹׁפְטַיִךְ כְּבָרִאשֹׁנָה, וְיֹעֲצַיִךְ כְּבַתְּחִלָּה; אַחֲרֵי-כֵן, יִקָּרֵא לָךְ עִיר הַצֶּדֶק–קִרְיָה, נֶאֱמָנָה.
Je restaurerai tes juges comme autrefois, tes conseillers comme à l’origine. Ensuite, on t’appellera ville de Justice, cité fidèle.
צִיּוֹן, בְּמִשְׁפָּט תִּפָּדֶה; וְשָׁבֶיהָ, בִּצְדָקָה.
Sion sera sauvée par la justice, et ses pénitents par la vertu.
בְּמִשְׁפָּט תִּפָּדֶה צִיּוֹן «Sion sera sauvée par la justice » a la même valeur numérique que תלמוד ירושלמי « Talmoud de Jérusalem » tandis que וְשָׁבֶיהָ, בִּצְדָקָה «et ses pénitents par la vertu » a la même valeur numérique que תלמוד בבלי « Talmoud de Babylone » !!
C’est à dire que par le mérite de ces deux Talmoud (de leur étude) la délivrance future viendra. En fonction de ce que nous avons déjà vu, cela signifie que comme pour obtenir la délivrance future il faut une grande miséricorde comme l’écrit le prophète (Isaïe Ch. 54 v. 7) :
בְּרֶגַע קָטֹן, עֲזַבְתִּיךְ; וּבְרַחֲמִים גְּדֹלִים, אֲקַבְּצֵךְ.
Un court instant je t’ai délaissée, et avec une grande miséricorde je te rassemblerai.
De ce fait, Israël doit forcément s’adonner à l’étude de la Torah Orale, qui s’interprète selon les treize règles d’interprétation afin de réveiller de ce fait les treize attributs de miséricorde et ce afin de mériter de וּבְרַחֲמִים גְּדֹלִים, אֲקַבְּצֵךְ et avec une grande miséricorde je te rassemblerai.
En fait, l’interrogation des commentateurs à propos du texte des bénédictions sur la Torah institué par les Sages est connue. Dans cette bénédiction nous disons : « Source de bénédictions, Tu es, Eternel notre D.ieu, qui nous a choisis parmi les peuples et nous a donnés la Torah ». Or, en fait, ce texte est étonnant. Les Sages ne disent ils pas dans le Midrash qu’avant le don de la Torah à Israël, l’Eternel à offert la Torah aux autres peuples qui ont refusé de l’accepter. A contrario, lorsque Hashem a offert la Torah à Israël, ceux-ci n’ont pas demandé (contrairement aux autres) « qu’y est il écrit ? » mais ont répondu d’une seule voix :
כָּל אֲשֶׁר דִּבֶּר ה », נַעֲשֶׂה ונשמע
Tout ce qu’a dit l’Éternel, nous l’exécuterons et ensuite nous comprendrons
S’il en est ainsi, Hashem a fait le tour des nations et leur a proposé de recevoir la Torah et ces nations ont refusé. Comment pouvons-nous dire dans la bénédiction sur la Torah « qui nous a choisis parmi les peuples » ; il est clair qu’ici il n’y a pas de choix, il n’y a pas d’élection, mais l’Eternel a offert Sa Torah à toutes les nations et seulement nous, parmi toutes les nations, avons accepté de la recevoir.
La réponse est que lorsque Hashem a fait le tour des nations afin qu’ils acceptent la Torah, il s’agissait uniquement de la Torah Ecrite. Par contre, en ce qui concerne la Torah Orale, Hashem n’a pas voulu la donner aux nations mais l’a réservée au peuple d’Israël, conformément à l’enseignement des Sages « le Saint béni soit-Il n’a contracté une alliance avec le peuple d’Israël que pour les paroles de Torah qui sont dites (la Torah Orale) ». Car, en fait, l’essentiel de l’alliance entre le Saint béni Soit-Il et le peuple d’Israël se dévoile grâce à la Torah Orale, et cette partie (la Torah Orale), Il n’a pas voulu la donner aux nations mais la donner uniquement à Israël.
[La raison pour laquelle seul le peuple d’Israël a mérité la Torah Orale est que comme l’âme juive est une parcelle du « D.ieu d’en haut » (les non-juifs également mais une partie de lumière Divine moins « pure » qui est plus « matérielle », la Lumière Divine subissant moult transformations de la spiritualité la plus totale à une spiritualité la moins forte possible qu’on peut retrouver dans l’inerte) comme il est écrit (Dévarim/Deutéronome Ch. 32 v9) :
כִּי חֵלֶק ה״, עַמּוֹ:
Car une part d’Hashem est Son peuple
Comme il en est ainsi (que le peuple d’Israël a une âme qui est une « parcelle du D.ieu d’en haut »), alors ils peuvent avoir une pensée, un raisonnement, qui va coïncider avec celle de la Torah, et comprendre la volonté du Créateur dans la recherche de la Halakha (la loi juive) applicable à chaque génération. C’est pour cela que nous faisons la bénédiction « Qui nous a choisis parmi toutes les nations », c’est à dire que comme le peuple d’Israël a une âme qui est une parcelle du « D.ieu d’en haut » et sait avoir une pensée, un raisonnement, qui va coïncider avec celle de la Torah, en conséquence Hashem « nous a donnés Sa Torah » (suite de la bénédiction), et on n’évoque que « Sa Torah » (et non LA Torah) c’est à dire la Torah Orale afin de dévoiler à chaque génération Sa volonté, des enseignements qui ne sont pas explicites dans la Torah qui est écrite].
C’est ce que disent les Sages « le Saint béni soit-Il n’a contracté une alliance avec le peuple d’Israël que pour les paroles de Torah qui sont dites (la Torah Orale), c’est à dire que tout ce que les Enfants d’Israël s’adonnent à l’étude de la Torah, est pour éclaircir, atteindre et comprendre la volonté d’Hashem, que Son nom soit béni, volonté qui est enfouie dans la Torah écrite [et se dévoile par la Torah Orale], car c’est seulement ainsi que se dévoile l’alliance entre Israël et « leur Père qui est aux Cieux ». Car c’est l’habitude du fils fidèle (Israël) de peiner pour atteindre la vraie volonté de son Père, afin de Lui donner de la satisfaction. Et, pour cette raison, les Grecs se sont tant opposés à l’allumage de la Ménorah dans la pureté, car ils voulaient annuler la lumière de la Torah Orale du peuple d’Israël, afin d’annuler l’alliance contractée entre Israël et son « Père qui est aux Cieux ». Comme l’a dit Rabbi Yo’hanan « le Saint béni soit-Il n’a contracté une alliance avec le peuple d’Israël que pour les paroles de Torah qui sont dites (la Torah Orale) »
De ce fait, les Grecs, sachant que « le Saint béni soit-Il n’a contracté une alliance avec le peuple d’Israël que pour les paroles de Torah qui sont dites (la Torah Orale) », et également sachant que la délivrance future (finale) ne viendra que par le mérite de la Torah Orale, se sont opposés à ce que les Enfants d’Israël s’adonnent à l’étude de la Torah Orale. En conséquence, ils dirent à Israël (Béréshith Rabba, 2, 5) « écrivez sur une corne de bœuf que vous n’avez pas de part dans le D.ieu d’Israël ».
Leur intention, en faisant cela, était qu’ils voulaient déraciner d’Israël cette notion que Ysraël est différent des autres peuples parce que leur âme est une « parcelle du D.ieu d’en haut ». En conséquence les Grecs ont dit « écrivez sur une corne de bœuf que vous n’avez pas de part dans le D.ieu d’Israël » et de ce fait que vous n’avez pas la possibilité d’atteindre [de connaître] la volonté du Saint béni soit-Il par la Torah Orale. C’est ce qui est écrit dans le texte de « Âl Hannissim » « lorsque se dressa le royaume grec impie contre Ton peuple Israël pour lui faire oublier Ta Torah et transgresser les commandements de Ta volonté», car la Torah Orale est la volonté d’Hashem.
De cela nous comprenons bien la raison pour laquelle, lorsque les Grecs sont entrés dans le Temple de Jérusalem, ils ont rendues impures toutes les huiles, car comme le service de l’allumage de la Ménorah était pour illuminer et faire descendre la lumière de la Torah Orale qui est donnée en allusion dans les branches (les 6 branches latérales) de la Ménorah, en conséquence, ils ont rendues impures toutes les huiles afin que les juifs ne puissent pas allumer la Ménorah et qu’ainsi soit annulée, à D.ieu ne plaine, la Torah Orale d’Israël.
Cependant, le Saint béni soit-Il, leur a prodigué un miracle dans le fait qu’ils ont trouvé une fiole d’huile pure, afin qu’ils puissent allumer la Ménorah dans la pureté et la sainteté, et faire descendre ainsi la lumière de la Torah Orale. En conséquence, dans la logique de ce miracle, c’est à dire de faire descendre la lumière de la Torah Orale, nous allumons, au cours des huit jours de ‘Hanouka 36 lumières en relation avec les 36 traités de la Torah Orale (du Talmoud), ce qui est également le sujet du « Or Haganouz », la lumière cachée. Car, par la Torah Orale se dévoile cette lumière cachée, ce Or Haganouz. (Et c’est pour cela que Adam Harishon, le premier homme a pu utiliser cette lumière pendant 36 heures, en regard des 36 traités de la Torah Orale, et ce afin de nous dire en allusion, que cette lumière se dévoile grâce à la Torah Orale, comme nous le voyons explicitement dans le Midrash Tan’houma (Noa’h §3) « la lumière qui a été créée le premier jour [de la création] a été cachée par le Saint béni soit-Il pour ceux qui s’adonnent à l’étude de la Torah Orale, le jour et la nuit »).
Maintenant nous comprenons bien la raison pour laquelle à Hanouka il y a un dévoilement des treize attributs de miséricorde Divins. En effet, le principe directeur du miracle réalisé avec l’huile dans la Ménorah était afin de faire descendre la lumière de la Torah Orale (rappelée par les six branches de la Ménorah, hormis la branche centrale). Comme la Torah Orale réveille les treize attributs de miséricorde Divins, de ce fait lorsque nous allumons les lumières de Hanouka, « du ciel » descend la lumière de la Torah et « automatiquement » les treize attributs de miséricorde Divins se réveillent. En conséquence ces jours sont appelés ‘Hanouka, qui est un langage d’éducation et d’apprentissage en vue de la délivrance future (et finale) qui viendra, comme nous l’avons vu, par l’étude de la Torah Orale.
Nous apprenons de tout ce développement que par la lumière de Hanouka qui est le Or Haganouz, la lumière cachée dans la Torah Orale, nous mériterons la délivrance future (et finale), qu’elle vienne rapidement et de nos jours ! Amen !
Hanouka Saméya’h !!
[1] Ce « principe d’interprétation » consiste à avoir les mêmes lois lorsque des expressions sont égales dans deux contextes différents. Cette règle ne s’applique pas n’importe comment : il faut que par tradition de maître en élève, depuis le mont Sinaï, nous sachions qu’il y a une « Guézérah Shava».
L’article « Divré Torah de Hanouka » Première publication 13 décembre 2018. Mis à jour et corrigé le 12 décembre 2019.
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