Paracha Vayéchev 7 Divré Torah par Jardindelatorah
Paracha Vayéchev
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Ces divré Torah sur Paracha Vayéchev sont dédiés Léilouy Nichmat Hanna bat Rivka
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Paracha Vayéchev 7 Divré Torah
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Nous vous proposons cette semaine 7 Divré Torah sur la Paracha Vayéchev :
– Shiouré Harashal – Marane Rav Ovadia Yossef Zatsal
– Livre Yaghel Yaakov, du Kaf Ha’haym
– Livre Yaghel Yaakov, du Kaf Ha’haym (2)
– Livre Yaghel Yaakov, du Kaf Ha’haym (3)
– Dévar Torah du site http://bnei-zion.com
Shiouré Harashal Tome 1 (pages 201-202) Paracha Vayéchev
Pour l’élévation de l’âme de MARANE Rabbénou Haggadol, Harav Ovadia Yossef Ben Gourgié זצוק״ל.
Dans notre Paracha nous assistons à la vente de Yossef (Joseph) par ses frères. Lors de la discussion entre les frères certains souhaitaient le tuer. Yéhouda intervient alors pour essayer d’éviter le pire. Il dit à ce propos (Genèse Ch. 37 v. 26)
וַיֹּאמֶר יְהוּדָה, אֶל-אֶחָיו: מַה-בֶּצַע, כִּי נַהֲרֹג אֶת-אָחִינוּ, וְכִסִּינוּ, אֶת-דָּמוֹ.
Juda dit à ses frères: « Quel avantage, si nous tuons notre frère et si nous scellons sa mort?
Les paroles de Yéhouda ont été entendues par ses frères. Yéhouda est comparé au lion qui est le roi des animaux, comme nous l’enseigne la Torah (Genèse Ch. 49 v. 9) גּוּר אַרְיֵה יְהוּדָה, « Tu es un jeune lion, Yéhouda », et Yéhouda était leur leader.
Il nous faut comprendre que tout le sujet de la vente de Yossef a été organisé par le « ciel ». Cet épisode qui montre la haine portée par les frères de Yossef à son égard, par les tribus de Hashem, qui étaient d’une grande sainteté, et qui ont haï leur frère et l’ont vendu ne peut pas être compris selon les voies de la nature. Comment ses frères ont-ils pu se comporter ainsi avec lui, et de peu ont failli l’exécuter et finalement l’ont vendu ?
En vérité tout provenait du décret du roi des Rois, le Saint béni Soit-il, afin que Yossef descende en Egypte, qu’il y soit fait vice-roi, et qu’ensuite Yaâkov et tous ses enfants descendent en Egypte afin que s’accomplissele décret que Hashem avait promulgué à Avraham (Genèse Ch. 15 v. 13) :
וַיֹּאמֶר לְאַבְרָם, יָדֹעַ תֵּדַע כִּי-גֵר יִהְיֶה זַרְעֲךָ בְּאֶרֶץ לֹא לָהֶם, וַעֲבָדוּם, וְעִנּוּ אֹתָם–אַרְבַּע מֵאוֹת, שָׁנָה.
Dieu dit à Avraham: « Sache-le bien, ta postérité séjournera sur une terre étrangère, où elle sera asservie et opprimée, durant quatre cents ans.
Nous voyons dans le Midrash que cette situation est comparée (par une parabole) à celle d’une vache qu’on désire égorger et qu’on n’arrive pas à trainer à l’abattoir. Comment procède-t-on alors ? On met son bœuf devant elle et elle le suit en toute bonne volonté ….
Il en est de même pour Yaâkov Avinou dont il est évident que la volonté était de ne pas descendre en Egypte et c’est seulement après que Yossef, son fils chéri, eut été vendu et qu’il a vu que Yossef était devenu vice-roi d’Egypte et qu’il y avait la famine qu’il consentit à y descendre et qu’ainsi pu s’accomplir le décret mentionné ci-dessus.
Yéhouda a dit à son père (Genèse Ch. 37 v. 32) :
וַיְשַׁלְּחוּ אֶת-כְּתֹנֶת הַפַּסִּים, וַיָּבִיאוּ אֶל-אֲבִיהֶם, וַיֹּאמְרוּ, זֹאת מָצָאנוּ: הַכֶּר-נָא, הַכְּתֹנֶת בִּנְךָ הִוא–אִם-לֹא.
puis ils envoyèrent cette tunique à rayures, qu’on apporta à leur père en disant: « Voici ce que nous avons trouvé; examine si c’est la tunique de ton fils ou non. »
Ces paroles firent que Yaâkov ressentit une souffrance intense et ses enfants n’ont pas mesuré la souffrance qu’ils avaient provoquée à leur père en vendant Yossef. Lorsqu’ils mangeaient, Yaâkov leur demandait « où est Yossef qu’il dise des paroles de Torah à table ? Puis il pleurait, et eux pleuraient avec lui. Pendant 22 ans, Yaâkov refusa de se consoler de son fils Yossef.
Le principe fondamental de « comportement pour comportement » n’a pas été annulé !! [C’est à dire que un des principes fondateur de la création est que Hashem se comporte avec nous de la même manière que nous nous comportons, par exemple les Egyptiens noyaient les premiers nés mâles dans le Nil, ils furent noyés dans la mer des joncs]. Lorsque les frères de Yéhouda virent que son conseil de vendre leur frère n’était pas valable ils le firent descendre de sa grandeur est c’est ce que dit le verset (Genèse Ch. 38 v. 1)
וַיְהִי בָּעֵת הַהִוא, וַיֵּרֶד יְהוּדָה מֵאֵת אֶחָיו
Il arriva, en ce temps-là, que Juda descendit parmi ses frères
De quoi descendit-il ? De sa hauteur ! Afin de réparer sa faute, du Ciel, on fit en sorte que l’histoire avec Tamar sa bru se produise. En effet, lorsqu’il sut que sa bru était enceinte après avoir « fauté », il décréta « sortez la et brûlez la ». Ensuite, elle voulut lui faire savoir que c’était lui-même le père, mais elle ne voulut pas lui faire honte et c’est pour cela qu’elle lui a demandé (en utilisant la même forme de langage que celle utilisée par Yéhouda à propos de la tunique « הַכֶּר-נָא, הַכְּתֹנֶת בִּנְךָ הִוא–אִם-לֹא » « examine, je te prie, si c’est la tunique de ton fils ou non »). Elle lui dit donc (Genèse Ch. 38 v. 25) :
הִוא מוּצֵאת, וְהִיא שָׁלְחָה אֶל-חָמִיהָ לֵאמֹר, לְאִישׁ אֲשֶׁר-אֵלֶּה לּוֹ, אָנֹכִי הָרָה; וַתֹּאמֶר, הַכֶּר-נָא–לְמִי הַחֹתֶמֶת וְהַפְּתִילִים וְהַמַּטֶּה, הָאֵלֶּה.
Comme on l’emmenait, elle envoya dire à son beau-père: « Je suis enceinte du fait de l’homme à qui ces choses appartiennent. » Et elle dit: « Examine, je te prie, à qui appartiennent ce sceau, ces cordons et ce bâton. »
Yéhouda, qui avait toujours la crainte du ciel présente à l’esprit, a vu qu’il s’était trompé lorsqu’il avait dit « sortez la et brûlez la », il revint sur sa décision et reconnut que c’était bien lui qui l’avait mise enceinte. En réalité, toute l’intention de Tamar était totalement désintéressée (au nom du Ciel) afin de donner naissance à deux Tsadiquim (deux justes) qui engendreront le Mashia’h (le Messie). Car tel était l’usage de faire Yboum (Lévirat) à leur époque. Lorsque le mari n’avait pas de frère c’était le père du mari qui épousait sa bru.
Cette histoire qui fait que le Mashia’h sort de cette union est totalement étonnante. L ‘explication en est que c’était pour éviter que le Satan empêche et porte des accusations lors de la naissance [de l’origine] du Mashia’h, de ce fait tout a été fait de cette manière [une manière qui apparemment est emplie de faute ce qui a ainsi entraîné que le Satan n’intervienne pas].
Donnons une analogie [un mashal = une parabole] en prenant le cas d’un Rav qui donne une lettre de recommandation Rabbinique à un de ses élèves, qu’il affectionne, le jour du mariage de celui-ci, et il lui écrit sa recommandation sur un papier tout huileux et plein de crasse. Le père du marié se en colère intérieurement au sujet de la lettre de recommandation dégradante.
A Pourim, le père du marié envoya au Rav un verre en or plein de pièces d’or, cependant il l’enveloppa dans des affaires sales …. Lorsque le Rav vit ce « Mishloa’h Manoth » (parts de nourriture qu’on s’envoie les uns les autres à Pourim) de très grande valeur, mais présenté sous une forme manquant de respect il se mit très en colère et garda en son cœur sa colère.
Quelques jours après, le Rav rencontra le riche, le père du marié, et lui demanda de s’expliquer sur ce « Mishloa’h manoth » dégradant !
Le riche lui répondit alors « Sans aucun doute tu te souviens de la lettre de recommandation que tu as donnée à mon fils chéri le jour de son mariage, qui était réellement écrit de manière extraordinaire (élogieuse) avec des chants sous forme de vers et dans un style. Te souviens-tu du papier dégoutant sur lequel tu as écrit cette lettre de recommandation ? De la même manière dont tu t’es comporté avec mon fils, j’ai procédé avec toi …. ».
Il en fut de même pour Yéhouda qui avait dit à son père « הַכֶּר-נָא, הַכְּתֹנֶת בִּנְךָ הִוא–אִם-לֹא » « examine, je te prie, si c’est la tunique de ton fils ou non », et Yaâkov a eu une grande détresse du fait de ces propos. Du Ciel, il lui en a été tenu rigueur et on lui a fait répondre sous la même forme (par Tamar), הַכֶּר-נָא–לְמִי הַחֹתֶמֶת וְהַפְּתִילִים וְהַמַּטֶּה, הָאֵלֶּה « Examine, je te prie, à qui appartiennent ce sceau, ces cordons et ce bâton. » !!
Que soit faite volonté devant l’Eternel qu’Il nous envoie le Mashia’h rapidement et de nos jours, AMEN.
Livre Ahavath Haym du Rav Ménahem Ménashé page 165
La Paracha débute par (Genèse Ch. 37 v1)
וַיֵּשֶׁב יַעֲקֹב, בְּאֶרֶץ מְגוּרֵי אָבִיו–בְּאֶרֶץ, כְּנָעַן
Jacob demeura dans le pays des pérégrinations de son père, dans le pays de Canaan.
Les commentateurs se sont interrogés pour comprendre pourquoi la Torah a-t-donné donné tant de détails « dans le pays des pérégrinations de son père, dans le pays de Canaan » ?
Leur conclusion est que Yaâkov avait peur du fait qu’il n’avait pas pu accomplir deux Mitsvoth importantes lorsqu’il séjournait à Padan Aram à savoir la Mitsva de résider en Terre d’Israël et celle de respecter son père et sa mère, tandis que Essaw, à cette époque, avait accompli ces deux Mitsvoth. Par contre, lorsque Yaâkov est revenu en Israël et Essaw est parti en dehors d’Israël et a laissé tomber son père et sa mère à l’époque de leur vieillesse, alors Yaâkov n’a plus eu peur et a demandé à vivre dans la tranquillité [la sérénité].
« Yaâkov demeura etc. », Yaâkov Avinou, qu’il soit en paix a dit : « Maître du monde, tu sais que toute ma vie j’ai dû supporter des souffrances car depuis mon enfance j’ai étudié la Torah dans la douleur et je n’ai pas du tout profité de ce monde et j’ai dû supporter l’adversité de Lavan et de Essaw, j’ai eu les peine de l’éducation des fils et la tristesse de la mort de Rachel puis la douleur due à ce qui s’est passé avec Dina puis la douleur due à l’histoire avec Shékhem etc., maintenant donne-moi la possibilité de demeurer dans la sérénité. Nous voyons qu’il fut alors assailli par les tourments venant de la vente de Yossef, et cette souffrance a été la plus dure qu’a dû supporter Yaâkov, et en particulier lorsqu’on lui a apporté la tunique de Yossef ensanglantée et qu’on lui a demandé « reconnais tu si c’est bien la tunique de ton fils ou non ? ».
Dans un tel cas, les sages nous enseignent : « si tu vois un Tsaddiq qui souffre de nombreux souffrances et les accepte avec joie et ne se plaint pas contre les comportements d’Hashem sache que ce Tsaddiq est le fondement du monde.
Racontons à ce propos une histoire qui illustre le même concept. Rashi Haqqadosh vivait en France et eut trois petits-enfants, des lumières en Torah des très-grands en Israël. Il s’agissait du Rashbam (Rabbi Shémouel ben Méir), le Rivam (Rabbi Yts’haq ben Méir) et Rabbénou Tam. Chacun avait une Yéshiva avec de nombreux élèves. De ces Yéshivoth, au cours du temps, sont sortis de nombreux très grands de la Torah en Israël.
Un des élèves de Rabbénou Tam a été Rabbi Shimshon de Coucy qui a été renommé et reconnu comme un très grand. Rabbi Shimshon était très pauvre et avait un frère riche du nom de Rabbi Haym. Rabbi Shimshon s’adonnait à l’étude de la Torah et Rabbi Haym le finançait selon le principe de « Yssakhar et Zévoulone » (partageant le mérite de l’étude).
Un jour, Rabbi Haym demanda à son frère de l’accompagner en Angleterre où il souhaitait rencontrer le Rav de Londres et il lui demanda de l’accompagner. Au début Rabbi Shimshon refusa mais à force d’insistance il finit par accepter.
Lorsqu’ils furent au milieu de la mer, Rabbi Haym dévoila à son frère que l’objectif du voyage était tout autre et qu’en réalité il souhaitait acheter des chevaux en Angleterre et les faire passer en France en contrebande [afin d’éviter de payer des taxes].
En entendant ces paroles, Rabbi Shimshon devint tout pâle et souffrit énormément. Il dit à son frère « cela ne te suffit pas toutes ces souffrances dans lesquelles Israël se trouve et les dangers encourus à cause des nations ? Tu veux les faire rentrer dans un nouveau danger et amener sur les juifs un nouveau décret pour de l’argent ? Tu ne fais pas attention à ce qu’ils diront, que les juifs se rebellent contre le royaume ? Ils ont des espions et de plus même sans cela nous nous trouvons en grand danger [c’était la période des croisades]. En conséquence, « que volonté soit faite devant l’Eternel que ce bateau n’arrive pas en Angleterre et que ne vienne point de malheur en Israël !! »
Ainsi, comme si un décret était donné par le Roi, au moment précis où Rabbi Shimshon fit cette prière il y eut une tempête terrible, et le bateau changea de cap, sautant en l’air et descendant dans les eaux prenant plusieurs chemins tant et si bien qu’ils ne surent plus où ils se trouvaient. Après un certain temps le capitaine du bateau leur apprit qu’ils se trouvaient à l’ouest de l’Afrique. Le capitaine eut à peine fini ses propos que qu’ils furent pris sous le feu des quatre côtés et le capitaine n’eut d’autre choix que de lever le drapeau blanc en signe de soumission.
Les pirates armés jusqu’aux dents firent passer les passagers avec tous leurs biens dans leur bateau, firent bruler leur bateau, leur firent enlever leurs vêtements et les revêtirent d’habits d’esclaves.
Après quelques jours, ils abordèrent les côtes d’Afrique du nord, firent descendre les prisonniers et les vendirent comme esclaves, car tel était l’usage des pirates de vendre tous les prisonniers. Les juifs autochtones allaient systématiquement au marché aux esclaves voir s’il y avait des juifs captifs afin de les racheter. Ils virent Rabbi Shimshon et reconnurent en lui un Sages (Talmid Hakham) craignant le ciel. Ils demandèrent au chef des pirates de délivrer Rabbi Shimshon et son frère jusqu’après le Shabbath, les pirates acceptèrent. Rabbi Shimshon et son frère suivirent alors les juifs autochtones.
Pendant Shabbath, Rabbi Shimshon fit une Dérasha (un discours de Torah) et tous s’extasièrent de ses belles explications et en particulier le Rav de la ville fut émerveillé par la grandeur de l’intelligence de Rabbi Shimshon. Le Rav de la ville se leva et dit, je renonce à mon poste, prenez Rabbi Shimshon à ma place. La communauté entendant ces propos partit juste après Shabbath rassembler de l’argent afin de racheter Rabbi Shimshon et son frère.
Cependant le chef des pirates demanda une somme très importante afin de libérer les prisonniers et ils n’eurent de quoi libérer que l’un d’entre eux. Ils voulurent racheter Rabbi Shimshon mais alors Rabbi Haym se mit à pleurer et à supplier son frère en lui disant : « mon frère, mon frère ! Rappelle-toi comment j’ai subvenu à tes besoins et à ceux de ta famille ! Maintenant, s’ils me rachètent je continuerai à subvenir aux besoins de ta famille. De plus, si on ne me rachète pas ici alors on ne me rachètera nulle part ailleurs tandis que toi, comme tu es un Sage on te libèrera en tout lieu. Il continua ses suppliques jusqu’à ce que Rabbi Shimshon accepte qu’ils rachètent son frère à sa place. Il en fut ainsi et immédiatement ils rachetèrent Rabbi Haym et Rabbi Shimshon fut vendu à un Arabe qui s’appelait Cheikh Saïd
Rabbi Haym revint dans sa ville et raconta que Rabbi Shimshon avait été vendu en tant qu’esclave et qu’il ne savait pas où il se trouvait, qu’il avait espoir que la Torah (de Rabbi Shimshon) lui permettrait d’être libéré rapidement et qu’il reviendrait de captivité.
L’arabe qui avait acheté Rabbi Shimshon l’amena à Alexandrie en Egypte et Rabbi Shimshon le servait fidèlement. A Alexandrie Rabbi Shimshon vit de nombreux juifs riches mais il ne leur dévoila pas qu’il était juif et érudit en Torah afin de ne pas tirer profit de la couronne de la Torah. Après plusieurs jours l’Arabe l’amena en Israël qui était son lieu de résidence.
A cette époque il y a avait une guerre entre Richard cœur de lion, le roi d’Angleterre (sans certitude sur le nom du Roi) et les Arabes (sans doute la troisième croisade). Le Roi Richard cœur de Lion réussissait dans ses guerres et avait conquis de grandes contrées jusqu’à ce qu’il atteigne Saint Jean d’Acre et veuille monter à Jérusalem pour la conquérir.
Le Cheikh Saïd, le maître de Rabbi Shimshon, rusa et alla voir le roi et lui proposa son aide dans la guerre contre les Arabes, il lui fit savoir également qu’il voulait se convertir au christianisme. Après moult séductions, le Sheikh eut de l’influence sur le Roi d’Angleterre et devint un de ses très proches. Une fois, alors qu’ils étaient proches du Liban, le Cheikh Saïd invita le Roi à venir séjourner dans son château. Dans ce château se trouvaient Rabbi Shimshon et un prisonnier anglais. Ils apprirent que cette nuit-là il y aurait des invités importants.
Le commandant des armées Arabes vint voir le Sheikh Saïd en son palais et celui-ci lui dévoila son plan à savoir que le Roi viendrait bientôt dans sa chambre et alors les hommes du Cheikh le tueraient. Lorsque Rabbi Shimshon entendit ces paroles il comprit que du ciel on lui avait dévoilé ce complot afin de pouvoir sauver le Roi.
Lorsque le commandant partit, Rabbi Shimshon prit un bout de papier et écrivit en français en ces termes : « Monseigneur, le Roi, vous vous trouvez en danger de mort, prenez garde et sachez trouver une solution ». Il attacha le bout de papier à une petite pierre et la jeta par la fenêtre vers la chambre où se trouvait le Roi. La pierre frappa la tête du majordome du Roi qui ouvrit immédiatement le papier et comprit le grand danger dans lequel ils se trouvaient et également il comprit que quelqu’un voulait sauver le Roi. Immédiatement le Roi demanda à ses hommes de s’armer et d’être prêts à affronter la situation
Il ne se passa pas une demi-heure depuis que le roi était arrivé dans sa chambre, qu’ils entendirent des pas se rapprocher. Il s’agissait des hommes du Cheikh qui voulaient agresser le Roi. Le Roi et ses hommes qui étaient en embuscade se dressèrent et les affrontèrent dans une bataille féroce. Le Roi prit le dessus et le Cheikh Saïd fut tué ainsi que de nombreux hommes ; les autres furent faits prisonniers.
Le Roi rechercha alors et demanda à savoir qui avait jeté le bout de papier ; ils trouvèrent le prisonnier anglais qui leur raconta que c’était Rabbi Shimshon qui les avait sauvé de la mort. Rabbi Shimshon fut amené auprès du Roi et on lui demanda depuis combien de temps il était prisonnier, d’où il venait et de raconter son histoire. Rabbi Shimshon raconta toute son histoire, comment le bateau avait été pris par les pirates, comment il avait été vendu comme esclave. Le Roi lui dit qu’il avait trouvé grâce à ses yeux et lui demanda de voyager avec lui vers l’Angleterre et de l’aider dans la gestion du royaume. Alors, Rabbi Shimshon lui dit « si j’ai trouvé grâce à vos yeux, renvoyez moi auprès de ma femme et de mes enfants car je les ai énormément languis.
Le roi lui écrivit alors un laissez-passer et lui fit un don à la hauteur de ce que peut donner un Roi. Rabbi Shimshon repartit alors dans un bateau qui lui fut réservé et bien gardé jusqu’à ce qu’il retourne chez lui.
Dans un tel cas nos sages nous enseignent que les Tsaddiqim ont un début rempli d’épreuves mais qu’à la fin ils résident dans la sérénité.
Livre Yaghel Yaâkov du Rav Yaâkov Haym Sofer (l’auteur du Kaf Ha’haym) page 11. Paracha Vayéchev
La Paracha débute par (Genèse Ch 37 v1)
וַיֵּשֶׁב יַעֲקֹב, בְּאֶרֶץ מְגוּרֵי אָבִיו–בְּאֶרֶץ, כְּנָעַן
Jacob demeura dans le pays des pérégrinations de son père, dans le pays de Canaan.
Nous éprouvons une difficulté puisque si Yaâkov a demeuré dans le pays des pérégrinations de ses pères, ne sait-on pas immédiatement qu’il s’agit du pays de Canaan ? N’avons nous pas dit plus haut (dans la Paracha précédente) (Genèse Ch. 35 v. 27)
וַיָּבֹא יַעֲקֹב אֶל-יִצְחָק אָבִיו, מַמְרֵא קִרְיַת הָאַרְבַּע–הִוא חֶבְרוֹן, אֲשֶׁר-גָּר-שָׁם אַבְרָהָם וְיִצְחָק.
Jacob arriva chez Isaac son père, à Mamré, la cité d’Arba, autrement Hébron, où demeurèrent Abraham et Isaac.
De plus pourquoi le mot בְּאֶרֶץ « dans la terre/pays » est il utilisé deux fois ? On peut répondre à partir de l’enseignement des sages dans le Talmoud (traité Kétouvoth au chapitre 2) que :
- chacun doit toujours habiter en terre d’Israël, même dans une ville dans laquelle la majorité des habitants est non-juive et ne pas habiter en dehors d’Israël même dans une ville dont la majorité des habitants est juive.
C’est ce que nous dit notre verset : « Jacob demeura dans le pays des pérégrinations de son père », qui est la terre d’Israël, même « dans le pays de Canaan », dans lequel les non-juifs résident (et sont largement majoritaires).
Quatrième Dévar Torah – Suite du même livre Yaghel Yaâkov sur le même verset
וַיֵּשֶׁב יַעֲקֹב, בְּאֶרֶץ מְגוּרֵי אָבִיו–בְּאֶרֶץ, כְּנָעַן
Jacob demeura dans le pays des pérégrinations de son père, dans le pays de Canaan.
Pour quelle raison la Torah n’a-t-elle pas utilisé le mot משכנות « résidences » mais a-telle choisi le mot מְגוּרֵי qui exprime la peur (racine מגור) et la crainte ; de plus pour quelle raison la Torah dit-elle «son père » sans dire « son père Isaac » comme cela est écrit plus haut :
וַיָּבֹא יַעֲקֹב אֶל-יִצְחָק אָבִיו, מַמְרֵא קִרְיַת הָאַרְבַּע–הִוא חֶבְרוֹן, אֲשֶׁר-גָּר-שָׁם אַבְרָהָם וְיִצְחָק.
Jacob arriva chez Isaac son père, à Mamré, la cité d’Arba, autrement Hébron, où demeurèrent Abraham et Isaac.
On peut expliquer que la Torah vient nous parler, selon le mode allusif, de l’homme et dire que toute sa résidence sur la terre qui est ce monde-ci est d’avoir devant les yeux la crainte de son Père qui est « aux cieux » et également d’étudier la Torah ; la Torah est en allusion dans les mots -בְּאֶרֶץ, כְּנָעַן dans le pays de Canaan, puisque les premières lettres de ces deux mots ont pour valeur numérique 22 qui sont les 22 lettres avec lesquels la Torah est écrite ; car l’étude de la Torah conduit à respecter les Miçwoth (et faire des bonnes actions) comme nous l’enseignent nos sages.
On peut enseigner également que le mot מְגוּרֵי vient exprimer גרות « être étranger » c’est à dire qu’on doit toujours se considérer en ce monde comme un étranger, et grâce à cela on mérite d’avoir la Torah et de faire des Miçwoth et de résider, plus tard, en terre de Canaan qui est la terre d’Israël.
La raison en est que si quelqu’un se considère comme un résidant sur cette terre matérielle alors cela le conduit à courir tout le temps après l’argent et après les plaisirs et il ne perd aucune occasion de gagner de l’argent (le temps c’est de l’argent !) pour étudier la Torah ou faire des Miçwoth.
Par contre s’il se considère tout le temps comme un étranger alors c’est sur qu’il ne va pas courir après l’argent afin d’avoir une grande fortune mais cherchera seulement à avoir le juste nécessaire ; toute possibilité qu’il aura, il l’utilisera pour faire des Miçwoth et la charité et de même il étudiera la Torah de tout son possible car il a compris que toute les choses de ce monde ne sont que vanité et que l’essentiel réside en le mérite qu’il va acquérir pour le monde futur. C’est ce que nous dit notre verset :
- « Jacob demeura dans le pays des pérégrinations de son père », c’est à dire que s’il considère sa résidence en ce monde comme étant celle d’un étranger comme nos patriarches, « dans le pays de Canaan » c’est à dire qu’il aura le mérite de résider dans la Terre de Canaan, c’est à dire dans le monde futur.
Cinquième Dévar Torah – Suite du même livre Yaghel Yaâkov sur le verset suivant
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אֵלֶּה תֹּלְדוֹת יַעֲקֹב, יוֹסֵף בֶּן-שְׁבַע-עֶשְׂרֵה שָׁנָה הָיָה רֹעֶה אֶת-אֶחָיו בַּצֹּאן, וְהוּא נַעַר אֶת-בְּנֵי בִלְהָה וְאֶת-בְּנֵי זִלְפָּה, נְשֵׁי אָבִיו; וַיָּבֵא יוֹסֵף אֶת-דִּבָּתָם רָעָה, אֶל-אֲבִיהֶם
Voici l’histoire de la descendance de Jacob. Joseph, âgé de dix-sept ans, menait paître les brebis avec ses frères. Passant son enfance avec les fils de Bilha et ceux de Zilpa, épouses de son père, Joseph débitait sur leur compte des médisances à leur père.
Voici l’histoire de la descendance de Jacob, Joseph : la question est connue, le texte veut parler de la descendance de Jacob et ne parle que de Joseph, mais en réalité il y a douze fils et pour quelle raison ne mentionner que Joseph ? Si l’intention de la Torah est de nous conter l’histoire de Joseph, pour quelle raison l’introduire par « les descendances de Jacob » ?
Donnons d’abord l’explication de Rashi :
- « Celles-ci sont les générations de Yaâkov » Voici ce qu’il en est des descendants de Yaâkov, de leurs séjours, de leurs migrations, jusqu’à ce qu’ils arrivent à une installation définitive. Premier élément de leur histoire : Joseph avait dix-sept ans… A cause de cela, les circonstances les ont amenés à descendre en Egypte. Tel est le sens simple du texte, chaque mot étant enregistré à la place qui lui revient.
- [suite de Rashi] Quant au midrash (Béréshith Rabba 84, 6), il explique que la Tora a entendu lier l’histoire de Yaâkov à celle de Yossef, et ce pour diverses raisons.
- En premier lieu, le seul but qu’avait Yaâkov, lorsqu’il a travaillé pour Lavan, était d’épouser Rachel, [la mère de Yossef, la naissance de ses autres enfants ne constituant qu’une conséquence de cette intention première].
- En deuxième lieu, Yossef avait les mêmes traits de visage que Yaâkov,.
- Enfin, tout ce qui est arrivé à Yaâkov est arrivé à Yossef : Le premier a été haï, le second aussi. Le frère du premier a voulu le tuer, les frères du second également. Et l’on trouve bien d’autres similarités dans Beréchith Rabba (chap. 84).
- [suite de Rashi] Autre explication du midrash sur « Yaâkov demeura » : Yaâkov aspirait à demeurer en paix, mais des tourments l’assailliront venant de Yossef. Les justes rêvent de vivre dans la tranquillité, mais le Saint béni soit-Il leur rétorque : « Pourquoi les justes ne se contentent-ils pas de ce qui leur est réservé dans le monde à venir, et veulent-ils aussi jouir de la paix dans ce monde-ci ? » (Beréchith Rabba 84, 3).
Il me semble pouvoir expliquer également [dit le Rav Sofer Zaçal] : on parle plus haut dans le texte des résidences de Esaü et de ses princes [« résidence » signifiant une résidence fixe, s’installer dans un lieu sans déménager sans cesse].
On est donc devant une difficulté : Esaü qui n’a pas reçu tant de bénédictions que cela [comparé à Jacob], ses descendants ont pu s’installer en un lieu fixe [stabilité]. Jacob qui lui a eu les bénédictions [nombreuses et importantes], ses descendants n’auraient ils pas du, à bien plus forte raison, demeurer et s’installer [stabilité] ?
Or nous voyons strictement l’inverse ; on peut dire à propos de Jacob les mots de Job (Job Ch. 3 v26) « לֹא שָׁלַוְתִּי, וְלֹא שָׁקַטְתִּי, Je ne connais plus ni paix, ni sécurité ». C’est pour cela que le verset dit « Voici l’histoire de la descendance de Jacob, Joseph » pour nous dire en allusion que l’essentiel des descendances de Jacob sera par l’intermédiaire de Joseph lorsque, dans le futur, Joseph brulera Esaü et qu’il ne restera plus que Jacob qui vivra dans le calme et dans la paix ; comme l’annonce le verset (Ovadia Ch. 1 v18) :
וְהָיָה בֵית-יַעֲקֹב אֵשׁ וּבֵית יוֹסֵף לֶהָבָה, וּבֵית עֵשָׂו לְקַשׁ,
La maison de Jacob sera un feu, la maison de Joseph une flamme, la maison d’Esaü un amas de chaume
Sixième Dévar Torah – Tiré du site http://bnei-zion.com
La Torah nous raconte comment la femme de Putiphar a essayé de séduire Yossef et la résistance de ce dernier [qui s’appellera de ce fait Yossef Hatsaddiq]. A ce propos la Torah nous indique (Genèse Ch. 39 v. 12):
וַתִּתְפְּשֵׂהוּ בְּבִגְדוֹ לֵאמֹר, שִׁכְבָה עִמִּי; וַיַּעֲזֹב בִּגְדוֹ בְּיָדָהּ, וַיָּנָס וַיֵּצֵא הַחוּצָה.
qu’elle le saisit par son vêtement, en disant: « Viens dans mes bras! » II abandonna son vêtement dans sa main, s’enfuit et s’élança dehors.
A propos de notre verset, l’auteur du livre « Kissé Ra’hamim » demande pour quelle raison la Torah utilise-t-elle l’expression וַתִּתְפְּשֵׂהוּ et non ותאחזהו (elle l’attrapa, c’est le même sens mais cette dernière expression est plus courante). De même pourquoi la Torah utilise-t-elle בְּבִגְדוֹ « par son vêtement » et non בלבושו (par son vêtement) ou bien בשמלתו (par sa tunique) ?
L’auteur du Kissé Ra’hamim nous répond qu’au moment où la femme de Putiphar lui a dit « couche avec moi », Yossef lui a répondu « il nous est interdit d’avoir une relation avec la fille d’un dieu étranger et avec נשגו ce mot formant les premières lettres des mots suivants :
- נדה : une femme ayant l’impureté liée aux menstrues ;
- שפחה : une servante ;
- גויה : une non-juive ;
- זונה : une prostituée.
Et, poursuit Yossef, une personne qui a une relation avec une telle femme n’a pas droit au monde futur et couchera avec cette femme dans la tombe comme un chien, reste attaché à elle, et n’aura pas le mérite de rentrer dans le compartiment qui lui est réservé au paradis.
Il rajoute que Yossef lui a dit : « plus tard, Hashem va nous donner une Mitsva qui est de porter des Tsitsith (des franges aux vêtements) qui témoignera sur un homme dans la tombe s’il a fauté avec la « fille d’un dieu étranger » ou avec נשגו (voir plus haut la signification de ce terme) ».
Elle lui a répondu : « qui va l’apprendre à votre D.ieu ; voici, nous ne sommes que nous deux ici, et n’y a personne avec nous dans la maison … »
Yossef lui a répondu : « sotte parmi les sottes, Il surveille en haut comme en bas comme il est écrit (Jérémie Ch. 23 v. 24) :
אִם-יִסָּתֵר אִישׁ בַּמִּסְתָּרִים וַאֲנִי לֹא-אֶרְאֶנּוּ, נְאֻם-ה״: הֲלוֹא אֶת-הַשָּׁמַיִם וְאֶת-הָאָרֶץ אֲנִי מָלֵא, נְאֻם- ה״.
Quelqu’un peut-il se cacher dans un lieu occulte, sans que je le voie? dit l’Eternel. Est-ce que je ne remplis pas le ciel et la terre? dit l’Eternel.
Et le Tsitsith que j’ai sur moi témoignera !! »
C’est ce que dit notre verset וַתִּתְפְּשֵׂהוּ בְּבִגְדוֹ le saisit par son vêtement, c’est à dire que Yossef a saisi son (propre) vêtement et lui a montré les Tsitsith qui y étaient. Il lui a dit également [on décompose le mot וַתִּתְפְּשֵׂהוּ] תף 480= camps, 480 étant la valeur du mot לילי״ת qui est la femme du Satan, dominent celui qui s’adonne à la débauche. Celui-ci descendra dans le שחת, le bucher du Guéhinam (l’enfer) s’appelle שחת comme il est écrit (Psaumes Ch. 25 v. 24)
וְאַתָּה אֱלֹקִים, תּוֹרִדֵם לִבְאֵר שַׁחַת–אַנְשֵׁי דָמִים וּמִרְמָה, לֹא-יֶחֱצוּ יְמֵיהֶם;וַאֲנִי, אֶבְטַח-בָּךְ.
Et c’est toi aussi, ô D.ieu, qui les feras descendre dans le gouffre de la perdition, les hommes de sang et de perfidie; ils n’atteindront pas la moitié de leurs jours. Quant à moi, je mets ma confiance en toi.
C’est ce que signifie וַתִּתְפְּשֵׂהוּ, décomposé en תף (480) et תשהו dont la valeur numérique (711) est identique à celle de שחת (lorsqu’on ajoute le nombre de lettres, 708+3=711).
Septième Dévar Torah : Rachi Explicité sur Paracha Vayéchev
Nous allons décortiquer le commentaire de Rashi sur quelques versets de la Paracha. Les explications sont tirées du livre « Rashi Hamméforash ». Le texte de Rashi en Français est tiré principalement du site « sefarim.fr » et est en fait celui du « Houmach avec Rachi » des éditions Gallia. J’y ai apporté de très légères modifications.
Le texte en gras, rouge et souligné est celui de la Torah ; le texte normal est celui de « Rashi Hamméforash » et le texte en gras est la traduction de Rashi proprement dite.
Les merveilles de Rachi !!
Genèse Ch. 37 v. 1 :
וַיֵּשֶׁב יַעֲקֹב, בְּאֶרֶץ מְגוּרֵי אָבִיו–בְּאֶרֶץ, כְּנָעַן.
Jacob demeura dans le pays des pérégrinations de son père, dans le pays de Canaan.
וַיֵּשֶׁב יַעֲקֹב וְגוֹ’. אַחַר שֶׁכָּתַב לְךָ יִשּׁוּבֵי עֵשָׂו וְתוֹלְדוֹתָיו בְּדֶרֶךְ קְצָרָה שֶׁלֹּא הָיוּ סְפוּנִים וַחֲשׁוּבִים לְפָרֵשׁ הֵיאָךְ נִתְיַשְּׁבוּ וְסֵדֶר מִלְחֲמוֹתֵיהֶם אֵיךְ הוֹרִישׁוּ אֶת הַחוֹרִי פֵּרַשׁ לְךָ יִשּׁוּבֵי יַעֲקֹב וְתוֹלְדוֹתָיו בְּדֶרֶךְ אֲרוּכָּה כָּל גִּלְגוּלֵי סִבָּתָם לְפִי שֶׁהֵם חֲשׁוּבִים לִפְנֵי הַמָּקוֹם לְהַאֲרִיךְ בָּהֶם. וְכֵן אַתָּה מוֹצֵא בַּעֲשָׂרָה דּוֹרוֹת שֶׁמֵּאָדָם וְעַד נֹחַ פְּלוֹנִי הוֹלִיד פְּלוֹנִי וּכְשֶׁבָּא לְנֹחַ הֶאֱרִיךְ בּוֹ. וְכֵן בַּעֲשָׂרָה דּוֹרוֹת שֶׁמִּנֹּחַ וְעַד אַבְרָהָם קִצֵּר בָּהֶם וּמִשֶׁהִגִּיעַ אֵצֶל אַבְרָהָם הֶאֱרִיךְ בּוֹ. מָשָׁל לַמַּרְגָּלִית שֶׁנָּפְלָה בֵּין הַחוֹל אָדָם מְמַשְׁמֵּשׁ בַּחוֹל וְכוֹבְרוֹ בִּכְבָרָה עַד שֶׁמּוֹצֵא אֶת הַמַּרְגָּלִית וּמִשֶּׁמָּצְאָהּ הוּא מַשְׁלִיךְ אֶת הַצְּרוֹרוֹת מִיָּדוֹ וְנוֹטֵל הַמַּרְגָּלִית. (דָּבָר אַחֵר וַיֵּשֶׁב יַעֲקֹב הַפִּשְׁתָּנִי הַזֶּה נִכְנְסוּ גְּמַלָּיו טְעוּנִים פִּשְׁתָּן הַפֶּחָמִי תָּמֵהַּ אָנָּה יִכָּנֵס כָּל הַפִּשְׁתָּן הַזֶּה הָיָה פִּקֵּחַ אֶחָד מֵשִׁיב לוֹ נִצּוֹץ אֶחָד יוֹצֵא מִמַּפּוּחַ שֶׁלְּךָ שֶׁשּׂוֹרֵף אֶת כֻּלּוֹ כָּךְ יַעֲקֹב רָאָה כָּל הָאַלּוּפִים הַכְּתוּבִים לְמַעְלָה תָּמַה וְאָמַר מִי יָכוֹל לִכְבּוֹשׁ אֶת כֻּלָּן מַה כְּתִיב לְמַטָּה אֵלֶּה תּוֹלְדוֹת יַעֲקֹב יוֹסֵף וּכְתִיב וְהָיָה בֵּית יַעֲקֹב אֵשׁ וּבֵית יוֹסֵף לְהָבָה וּבֵית עֵשָׂו לְקַשׁ נִצּוֹץ יוֹצֵא מִיּוֹסֵף שֶׁמְּכַלֶּה וְשׂוֹרֵף אֶת כֻּלָּם. בְּרַשִׁ »י יָשָׁן):
Yaâkov demeura plus haut (Supra 35, 27) il est narré que Yaâkov est allé vers son père à ‘Hévron et il eut été normal de poursuivre et raconter son arrivée et son installation sur place, et tous ses engendrements qui sont contés ici. Cependant le verset s’est interrompu pour raconter les engendrements de Essaw et seulement après t’avoir énuméré sommairement les séjours de ‘Essaw et de ses descendants – ni leur distinction ni leur importance ne justifiant un récit détaillé de leurs installations ni des guerres par lesquelles ils ont chassé les ‘Hori – le texte va s’arrêter longuement, et en en retraçant en détail l’enchaînement des circonstances sur les séjours de Yaâkov et de ses descendants, toutes les raisons pour lesquelles ils sont allés d’un endroit à un autre, et en premier lieu la vente de Yossef qui est la cause de leur descente en Egypte, et de là Hashem les sortira pour qu’ils soient Son peuple. L’importance qu’ils revêtent devant Hachem vaut que l’on s’y attarde. Nous avons déjà rencontré la même méthode de présentation à propos des dix générations qui ont séparé Adam de Noa‘h, où les versets narrent l’enchainement des génération succinctement : Untel engendra Untel… sans raconter ce qui leur est arrivé. Mais arrivé à Noa‘h, le récit se fait plus détaillé, pour raconter de manière détaillée les évènements de sa vie. Il en est de même pour les dix générations qui ont séparé Noa‘h d’Avraham : on en abrège l’énumération. Arrivé à Avraham, on se remet à donner maints détails. On peut comparer la chose à une pierre précieuse qui serait tombée dans le sable. On fouille dans le sable, on le passe au tamis jusqu’à ce qu’on retrouve la perle. Une fois qu’elle a été trouvée, on jette les cailloux et on conserve la perle (Midrash Tan‘houma Wayéchèv 1), de la même manière qu’on utilise les pierres uniquement en tant que de besoin avant de se réjouir avec la pierre précieuse, de même ici avant de narrer en détails les engendrements de Yaâkov le texte nous donne en résumé les engendrements de Essaw .
Autre explication : « Yaâkov demeura ». C’est comme un marchand de lin dont les chameaux arrivent chargés de balles de cette marchandise. Survient le forgeron qui se demande avec étonnement où l’on va pouvoir loger tout ce lin. Un homme astucieux lui répond : « Une étincelle sortira de ta forge et fera tout flamber ! » De même Yaâkov, voyant tous les princes issus de ‘Essaw énumérés plus haut, s’est demandé avec inquiétude comment il pourrait jamais en venir à bout. Or, que lisons-nous ensuite ? « Voici les générations de Yaâkov : Yossef… ». Et il est écrit ailleurs : « La maison de Yaâkov sera feu, et la maison de Yossef flamme, et la maison de ‘Essaw fétu de paille » (‘Ovadya 1, 18). Une étincelle sortira de Yossef, qui les consumera tous (Beréchith Rabba 84, 5, Midrash Tan‘houma Wayéchèv 1).
Genèse Ch. 37 v. 2 :
אֵלֶּה תֹּלְדוֹת יַעֲקֹב, יוֹסֵף בֶּן-שְׁבַע-עֶשְׂרֵה שָׁנָה הָיָה רֹעֶה אֶת-אֶחָיו בַּצֹּאן, וְהוּא נַעַר אֶת-בְּנֵי בִלְהָה וְאֶת-בְּנֵי זִלְפָּה, נְשֵׁי אָבִיו; וַיָּבֵא יוֹסֵף אֶת-דִּבָּתָם רָעָה, אֶל-אֲבִיהֶם
Voici l’histoire de la descendance de Jacob. Joseph, âgé de dix sept ans, menait paître les brebis avec ses frères. Passant son enfance avec les fils de Bilha et ceux de Zilpa, épouses de son père, Joseph débitait sur leur compte des médisances à leur père.
אֵלֶּה תּוֹלְדוֹת יַעֲקֹב. וְאֵלֶּה שֶׁל תּוֹלָדוֹת יַעֲקֹב אֵלֶּה יִשּׁוּבֵיהֶם וְגִלְגוּלֵיהֶם עַד שֶׁבָּאוּ לִכְלָל יִשּׁוּב. סִבָּה רִאשׁוֹנָה יוֹסֵף בֶּן שְׁבַע עֶשְׂרֵה וְגוֹ’ עַל יְדֵי זֶה נִתְגַלְגְּלוּ וְיָרְדוּ לְמִצְרַיִם זֶהוּ אַחַר יִשּׁוּב פְּשׁוּטוֹ שֶׁל מִקְרָא לִהְיוֹת דָּבָר דָּבוּר עַל אוֹפַנָּיו. וּמִדְרַשׁ אַגָּדָה דּוֹרֵשׁ תָּלָה הַכָּתוּב תּוֹלְדוֹת יַעֲקֹב בְּיוֹסֵף מִפְּנֵי כַּמָּה דְּבָרִים אַחַת שֶׁכָּל עַצְמוֹ שֶׁל יַעֲקֹב לֹא עָבַד אֵצֶל לָבָן אֶלָּא בְּרָחֵל. וְשֶׁהָיָה זִיו אִקּוּנִין שֶׁל יוֹסֵף דּוֹמֶה לוֹ. וְכָל מַה שֶּׁאֵרַע לְיַעֲקֹב אֵרַע לְיוֹסֵף. זֶה נִשְׂטָם וְזֶה נִשְׂטָם זֶה אָחִיו מְבַקֵּשׁ לְהָרְגוֹ וְזֶה אֶחָיו מְבַקְּשִׁים לְהָרְגוֹ וְכֵן הַרְבֵּה בִּבְרֵאשִׁית רַבָּה. וְעוֹד נִדְרָשׁ בּוֹ וַיֵּשֶׁב בִּקֵּשׁ יַעֲקֹב לֵישֶׁב בְּשַׁלְוָה קָפַץ עָלָיו רוּגְזוֹ שֶׁל יוֹסֵף צַדִּיקִים מְבַקְּשִׁים לֵישֶׁב בְּשַׁלְוָה אוֹמֵר הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא לֹא דַּיָּן לַצַּדִּיקִים מַה שֶּׁמְּתוּקָן לָהֶם לָעוֹלָם הַבָּא אֶלָּא שֶׁמְּבַקְּשִׁים לֵישֶׁב בְּשַׁלְוָה בָּעוֹלָם הַזֶּה:
Celles-ci sont les générations de Yaâkov Le mot « Tolédoth » signifie descendants, et ici l’explication en est comme s’il était écrit Voici ce qu’il en est des descendants de Yaâkov, de leurs séjours, de leurs migrations, des descendants de Yaâkov, jusqu’à ce qu’ils arrivent à une installation définitive. Il commence par la première cause de leur histoire : Joseph avait dix-sept ans… A cause de cela, les circonstances les ont amenés à descendre en Egypte. Tel est le sens simple du texte, chaque mot étant enregistré à la place qui lui revient. Quant au Midrash (Beréchith Rabba 84, 6), on explique que « voici l’histoire de Yaâkov Yossef » est un seul sujet (la phrase est d’un seul tenant), et vient nous dire que la descendance de Yaâkov c’est Yossef, et bien que Yaâkov avait d’autres fils, la Tora a entendu lier l’histoire de Yaâkov à celle de Yossef, et ce pour diverses raisons. En premier lieu, le seul but qu’avait Yaâkov, lorsqu’il a travaillé pour Lavan, était d’épouser Rachel, tous les enfants de Yaâkov ne sont venus au monde que par le mérite de Yossef, car initialement Yaâkov n’a travaillé chez Lavan que pour épouser Rachel, la mère de Yossef, et c’est uniquement parce que Lavan l’a trompé qu’il a épousé également Léa. En deuxième lieu, Yossef avait les mêmes traits de visage que Yaâkov. Enfin, tout ce qui est arrivé à Yaâkov est arrivé à Yossef : le premier a été haï, Yaâkov a été Haï. Le terme utilisé par Rashi désigne une haine terrible, comme on le voit plus haut (Supra 27, 41), où la même racine est utilisée, « Essaw haït Yaâkov » ; le second aussi, comme le dit Yaâkov a Yossef (infra 49, 23), ), où la même racine est utilisée, « Ils l’ont haï, les maîtres des flèches ». Le frère du premier a voulu le tuer, comme il est écrit (Supra 27, 41) « les jours du deuil de mon père approchent et je tuerai Yaâkov mon frère » ; les frères du second aussi, comme il est écrit (infra au verset 20) « Et maintenant, venez et tuons le ».
Et l’on trouve bien d’autres similarités dans le midrash Beréchith Rabba (chap. 84) on explique que pour cette raison la Torah fait précéder « Yaâkov demeura » avant de parler de la vente de Yossef, même si ce là semble en trop puisqu’il a déjà été raconté (supra 35, 27) que Yaâkov est allé chez Yts’haq son père à ‘Hévron, car du fait que Yaâkov aspirait à demeurer en paix, ce fut la cause d’avoir été assailli des tourments venant de la vente de Yossef. Les justes rêvent de vivre dans la tranquillité, mais le Saint béni soit-Il leur rétorque : « Pourquoi les justes ne se contentent-ils pas de ce qui leur est réservé dans le monde à venir, et veulent-ils aussi jouir de la paix dans ce monde-ci ? » (Beréchith Rabba 84, 3).
וְהוּא נַעַר. שֶׁהָיָה עוֹשֶׂה מַעֲשֶׂה נַעֲרוּת מְתַקֵּן בְּשַׂעֲרוֹ מְמַשְׁמֵּשׁ בְּעֵינָיו כְּדֵי שֶׁיִּהְיֶה נִרְאֶה יָפֶה:
Passant son enfance bien qu’il a déjà été écrit qu’il avait 17 ans, le texte ajoute « qu’il passait son enfance » pour nous apprendre qu’il agissait de manière enfantine, s’arrangeant les cheveux, pour être beau, se parant les yeux afin d’embellir son aspect (Beréchith Rabba 84, 7).
אֶת בְּנֵי בִלְהָה. כְּלוֹמָר רָגִיל אֵצֶל בְּנֵי בִּלְהָה לְפִי שֶׁהָיוּ אֶחָיו מְבַזִּין אוֹתָן וְהוּא מְקָרְבָן:
Avec les fils de Bilha il s’agit d’un propos indépendant et qui n’est pas lié avec « passant son enfance » ; le verset s’explique comme s’il était écrit « passant son enfance ; et il était avec les fils de Bilha » c’est à dire qu’il fréquentait habituellement les fils de Bilha, et de Zilpa, que ses frères, les enfants de Léa, tenaient en mépris, parce qu’ils étaient les fils des servantes, mais dont il voulait s’attirer les bonnes grâces, bien qu’il fut le fils de l’ainée Rachel et non un fils de servante.
אֶת דִּבָּתָם רָעָה. כָּל רָעָה שֶׁהָיָה רוֹאֶה בְּאֶחָיו בְּנֵי לֵאָה הָיָה מַגִּיד לְאָבִיו שֶׁהָיוּ אוֹכְלִין אֵבֶר מִן הַחַי וּמְזַלְזְּלִין בִּבְנֵי הַשְּׁפָחוֹת לִקְרוֹתָן עֲבָדִים. וַחֲשׁוּדִים עַל הָעֲרָיוֹת וּבִשְׁלָשְׁתָּן לָקָה. עַל אֵבֶר מִן הַחַי, וַיִּשְׁחֲטוּ שְׂעִיר עִזִּים בִּמְכִירָתוֹ וְלֹא אֲכָלוּהוּ חַי (כְּדֵי שֶׁיִּלְקֶה בִּשְׁחִיטָה) וְעַל דִּבָּה שֶׁסִּפֵּר עֲלֵיהֶם שֶׁקּוֹרִין לַאֲחֵיהֶם עֲבָדִים לְעֶבֶד נִמְכָּר יוֹסֵף. וְעַל הָעֲרָיוֹת שֶׁסִּפֵּר עֲלֵיהֶם וַתִּשָּׂא אֵשֶׁת אֲדוֹנָיו וְגוֹ’
Leurs médisances il n’est pas écrit « diba » mais « dibatam » dont la signification est « leurs médisances », c’est à dire ce qu’ils disaient à propos des fils de Bilha et de Zilpa mentionné plus haut, de même il n’est pas explicité de quelle « diba » « médisance » il s’agit, mais il est écrit « dibatam » « leurs médisances » de manière générale, car tout ce qu’il voyait de mal chez ses frères, les fils de Léa, il le rapportait à son père, et du fait qu’il le texte a juxtaposé le sujet du troupeau et le fait qu’il soit proche des enfants de Bilha et de Zilpa nous apprenons quelle était la médisance, qu’ils mangeaient de la viande arrachée à des animaux vivants, sans les avoir égorgé, qu’ils humiliaient les fils des servantes en les traitant de serviteurs, qu’ils étaient soupçonnés d’actes de débauche. Et c’est en liaison avec ces trois accusations qu’il a été puni, sur ces trois sujets Yossef a été puni selon le principe « comportement pour comportement », sur le fait qu’ils mangeaient de la viande arrachée à des animaux vivants : « Ils égorgèrent un chevreau » (infra verset 31), lorsqu’ils ont voulu cacher sa vente et tremper sa tunique dans le sang d’un bouc, et le verset rajoute et témoigne à leur sujet et ils ne l’ont pas mangé vivant. Pour avoir dénoncé ses frères parce qu’ils se traitaient de serviteurs, il a été puni et a été lui-même vendu comme serviteur (infra verset 28). Et pour avoir rapporté leur prétendue débauche, il a été puni par « la femme de son seigneur leva ses yeux vers Yossef » (infra 39, 7).
דִּבָּתָם. כָּל לָשׁוֹן דִּבָּה פְּרֶלְרִי »ץ בְּלַעַ »ז. כָּל מַה שֶּׁהָיָה יָכוֹל לְדַבֵּר בָּהֶם רָעָה הָיָה מְסַפֵּר:
Leurs médisances Le mot hébreu diba correspond au français médiéval « parlediz », des paroles à propos de quelqu’un, et lorsque l’expression « Diba Raâ » est utilisée il s’agit de commérage. L’expression « dibatam » ne signifie pas « leurs médisances » car le Mem final ם utilisé dans « dibatam » vient de la forme מהם [à leur sujet] c’est à dire Tout ce qu’il pouvait dire de mal à leur sujet, il le disait.
דִּבָה. לָשׁוֹן דּוֹבֵב שִׂפְתֵי יְשֵׁנִים:
Leurs médisances Comme nous l’avons vu plus haut « diba » désigne une conversation et une parole à propos d’un homme, qui peut être positive ou négative. Le mot diba est à rapprocher de « il fait parler (dovév) les lèvres de ceux qui dorment » (Chir hachirim 7, 10) qui désigne une conversation et un propos.
Genèse Ch. 37 v. 3 :
וְיִשְׂרָאֵל, אָהַב אֶת-יוֹסֵף מִכָּל-בָּנָיו–כִּי-בֶן-זְקֻנִים הוּא, לוֹ; וְעָשָׂה לוֹ, כְּתֹנֶת פַּסִּים.
Or Israël préférait Joseph à ses autres enfants parce qu’il était le fils de sa vieillesse; et il lui avait fait une tunique à rayures.
בֶּן זְקֻנִים. שֶׁנּוֹלָד לוֹ לְעֵת זִקְנָתוֹ וְאוּנְקְלוּס תִּרְגֵּם בַּר חַכִּים הוּא לֵיהּ כָּל מַה שֶּׁלָּמַד מִשֵּׁם וְעֵבֶר מָסַר לוֹ. דָּבָר אַחֵר שֶׁהָיָה זִיו אִקּוּנִין שֶׁלּוֹ דּוֹמֶה לוֹ:
Le fils de sa vieillesse (zeqounim) d’après le sens premier Il lui était né à l’époque de sa vieillesse, mais s’il en est ainsi c’est étonnant car Benjamin est né après Yossef, et en conséquence le Targoum Onqelos traduit par : « un fils intelligent », c’est à dire que la « vieillesse » énoncée ici fait référence à l’intelligence. Tout ce qu’il avait appris Yaâkov auprès de Chem et ‘Evèr, lorsqu’il avait étudié dans leur Yéshiva, il le lui avait transmis (Yaâkov à Yossef) (Béréshith Rabba 84, 8). Autre explication : le mot זְקֻנִים peut être décomposé en זִיו אִקּוּנִין c’est à dire qu’Il avait les mêmes traits de visage (ziv iqounin) que lui-même (ibid.).
פַּסִּים. לָשׁוֹן כְּלֵי מִלַּת כְּמוֹ כַּרְפַּס וּתְכֵלֶת וּכְמוֹ כְּתוֹנֶת פַּסִּים דְּתָמָר וְאַמְנוֹן. וּמִדְרַשׁ אַגָּדָה עַל שֵׁם צָרוֹתָיו שֶׁנִּמְכָּר לְפוֹטִיפַר וְלַסּוֹחֲרִים וְלַיִּשְׁמְעֵאלִים וְלַמִּדְיָנִים:
Une tunique longue (passim) de laine pure et limpide le mot passim signifie un vêtement de fine laine (Shabbath 10b), de laine pure et limpide, on recouvre les moutons dès leur naissance afin que la laine dont ils sont recouverts ne se salisse pas, comme dans : « blanche, verte (karpas) et bleue » (Esther 1, 6) « karpas » désigne des coussins de passim (en est la contraction des deux mots « car » et « passim ») c’est à dire un coussin fait de laine pure et limpide, ou : « une tunique de fine laine (ketoneth passim) » à propos de Tamar et Amnon (II Shémouel 13, 18). Pour le midrash, les quatre lettres qui composent le mot passim préfigurent les malheurs qui atteindront Yossef : Potifar (pé), les marchands (so‘harim – samekh), les Yichmaélites (yod) et les Midyanites (mem) (infra versets 25, 27, 28, 36).
Retrouvez le texte de la Paracha Vaychla’h sur Sefarim.fr
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Divré Torah Paracha Vayéchev. Publié le 10 décembre 2014 et mis à jour le 18 décembre 2019.
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