Recherche et destruction du ‘Hamets (Péssa’h N°5) Rav David Pitoun
Destruction du ‘Hamets
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Dans la même série :
- Définition du ‘Hamets et tradition du riz et des Kitniyot- Pessa’h N1
- Cashérisation des ustensiles pour Pessa’h – Pessa’h N2
- Cashérisation des ustensiles pour Pessa’h – seconde partie – Pessa’h N3
- Cashérisation de la cuisine pour Pessa’h – Pessa’h N4
- Recherche et destruction du ‘Hamets – Pessa’h N5 (ce cours)
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Question (Destruction du ‘Hamets)
- Quand et comment procède-t-on à la recherche du ‘Hamets et à sa destruction ?
Décisions de la Halakha
On procède à la recherche du ‘Hamets la nuit du 14 Nissan (cette année 5781 comme Pessa’h est à la sortie de Chabbat la recherche du Hamets aura lieu le jeudi soir 25 mars 2021) à la lueur d’une bougie de cire.
Si l’on n’a pas de bougie, on peut procéder à la recherche du ‘Hamets au moyen d’une lampe de poche que l’on peut introduire dans les endroits qui nécessitent d’être vérifiés correctement.
Le moment de la recherche débute à la sortie des étoiles (voir calendriers)
Il est interdit de consommer du pain ou des gâteaux en quantité supérieure à Kabtsa (54 g) avant la recherche du ‘Hamets, et cet interdit est en vigueur depuis la ½ heure qui précède l’heure de la sortie des étoiles. Mais une quantité inférieure à Kabetsa de pain ou de gâteau est permise. Des fruits ou des légumes, ou bien du riz ou autre, peuvent être consommés même au-delà de Kabetsa.
Il existe une tradition de cacher des morceaux de pain dans la maison.
Selon le sens mystique, il faut placer 10 morceaux.
Avant de procéder à la recherche du ‘Hamets, on récite la bénédiction :
- Barou’h Ata A-D-O-N-A-Ï Elohenou Mele’h Ha’olam Asher Kiddeshanou Bemitsvotav Vetsivanou ‘Al Bi’our ‘Hamets.
Après la recherche, on doit annuler le ‘Hamets verbalement, en disant :
- Kal ‘Hamira Dé-Ika Birshouti Dé-La ‘Hazité Ou-Délé Bi’arté, Libtil Vé-Léhavé Ké-’Afra Dé-Ar’a
Il est impératif de comprendre cette formule, et en voici donc la traduction :
- « Tout ‘Hamets qu’il y a encore en ma possession, que je n’ai pas vu ou que je n’ai pas encore détruit, qu’il soit considéré comme la poussière de la terre ».
Le lendemain matin (vendredi 26 mars 2021), il faut veiller à cesser toute consommation de ‘Hamets avant l’heure limite de consommation et profit
On procède à la destruction du Hamets avant l’heure limite de possession.
Comment détruit-on le ‘Hamets ? L’usage est de le brûler.
Ensuite, après avoir détruit le ‘Hamets, on procède une nouvelle fois au Bitoul avant l’heure limite de possession (à Lyon en France, cette année 5773, avant 11h31), en ajoutant une insistance. On doit dire :
- Kal ‘Hamira Déika Birshouti Dé‘Hazité Oudela ‘Hazité. Dé Bi’arté ‘Oudela Bi’arté, Libtil Vélhavé Ké’afra Déar’a
Il est toujours impératif de comprendre cette formule, et en voici donc la traduction :
- « Tout ‘Hamets qu’il y a encore en ma possession, que j’ai vu ou que je n’ai pas vu. Que j’ai détruit ou que je n’ai pas détruit, qu’il soit considéré comme la poussière de la terre ».
Sources et développement
Il est rapporté dans la première Mishna du traité Péssa’him (2a) que nos maîtres ont instauré la recherche du ‘Hamets à la lueur d’une bougie le soir du 14 Nissan.
Le RAMA rapporte (sur O.H fin du chap.433) au nom des Rishonim que bien avant le soir du 14 Nissan, il faut nettoyer et astiquer de façon très rigoureuse les pièces de la maison et le jardin, ainsi que tous les endroits susceptibles d’avoir contenu du ‘Hamets durant l’année.
Poches de vêtements et cartables d’enfants
De même, avant cette date, il faut également nettoyer les poches des vêtements – en particulier des enfants, ainsi que leurs cartables – puisqu’il arrive d’y introduire du ‘Hamets.
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Zatsal tranche dans son livre ‘Hazon Ovadia – Pessa’h (édition 5763 page 33) que lorsque les poches de vêtements ont été soigneusement nettoyées et vérifiées avant le soir du 14 Nissan, il n’est pas nécessaire de les inclure dans la recherche du ‘Hamets le soir du 14 Nissan. (‘Hok Ya’akov 433-27 ; Rabbenou Zalman 433-42 ; Mékor ‘Haïm note 16…)
Bougie ou lampe de poche
On procède à la recherche du ‘Hamets la nuit du 14 Nissan à la lueur d’une bougie de cire (ou d’huile de paraffine solidifiée comme on en trouve de notre époque), conformément à l’institution de nos maîtres.
Si l’on n’a pas de bougie, on peut procéder à la recherche du ‘Hamets au moyen d’une lampe de poche que l’on peut introduire dans les endroits qui nécessitent d’être vérifiés correctement. C’est ainsi qu’agissait le Gaon auteur du ‘Hazon Ish, comme en a attesté son neveu le Gaon Rabbi ‘Haïm GREENMANN Shalita en présence d’un élève de la Yéshiva de PONIEWTZ (Bné Brak – Israël).
De plus, le fait que la lumière électrique soit abritée par une épaisseur de verre, ne constitue pas d’élément séparateur entre la lumière et les endroits à vérifier, comme en attestent de nombreux A’haronim dans d’autres domaines (Da’at Torah Y.D 11-3 ; Shou’t Ha-Leket tome 1 chap.99 et 274 ; Shou’t Kol Gadol chap.50 ; Shou’t Shevout Ya’akov tome chap.126 ; Roua’h ‘Haïm chap.195 au nom du Péta’h Ha-Dévir et d’autres…)
Les livres
Il n’est pas nécessaire de procéder à la vérification des livres.
En effet, il est enseigné dans la Guémara Péssa’him (6b) :
Les miettes sont insignifiantes, et l’on s’en dépossède facilement.
C’est-à-dire : nos maîtres n’ont instauré la recherche et la destruction du ‘Hamets seulement par crainte d’en arriver à trouver pendant Pessa’h « une belle part » de ‘Hamets (Gloska Yafa), et il serait difficile à son propriétaire de s’en détacher de façon sincère par un Bitoul (annulation, voir plus loin). Ce qui n’est pas le cas de miettes qui seraient trouvées pendant Pessa’h, et il serait parfaitement égal à leur propriétaire de s’en débarrasser.
De plus, le Méïri explique que lorsque l’on trouve 2 morceaux de pâte (‘Hamets), même s’ils sont chacun inférieur à Kazaït (27 g), nous sommes malgré tout tenus de les détruire puisqu’ils peuvent s’assembler et atteindre le poids de Kazaït. Ce qui n’est pas le cas de miettes qui ne peuvent pas s’assembler, et puisque chaque miette n’atteint pas Kazaït, il n’y a pas d’obligation de les détruire, le Bitoul (annulation, voir plus loin) suffira.
Par conséquent, il n’est pas nécessaire de vérifier les livres.
Telle est l’opinion du MAHARYL cité par le Maguen Avraham (sur O.H 460 note 2) et du Péri Mégadim.
Telle est également l’opinion du Péri ‘Hadash (sur O.H 442 note 8), et du Shou’t Zéra Emet (tome 1 chap.48).
Il est vrai que le Gaon de Vilna (Ma’assé Rav chap.174) et le Gaon ‘Hazon Ish (chap.116 note 18) exigent la vérification des livres, mais cet usage n’a pas été remarqué chez nos grands maîtres, élites des générations précédentes, qui s’illustraient pourtant pour leur grande piété et leurs exigences très rigoureuses !!
L’heure de la recherche
Le moment de la recherche débute à la sortie des étoiles. (Si l’on a été confronté à un cas de force majeure et que l’on a tardé à faire la recherche, on peut encore le faire avec Bera’ha même après ce moment).
Il est interdit de consommer du pain ou des gâteaux en quantité supérieure à Kabétsa (54 g) avant la recherche du ‘Hamets, et cet interdit est en vigueur depuis la demi heure qui précède l’heure de la sortie des étoiles. Mais une quantité inférieure à Kabetsa de pain ou de gâteau est permise. Des fruits ou des légumes, ou bien du riz ou autre, peuvent être consommés même au-delà de Kabetsa.
Les 10 morceaux
Il existe une tradition de cacher des morceaux de pain dans la maison, soigneusement enveloppés dans du papier ou autre, afin que celui qui va effectuer la recherche du ‘Hamets, les trouve lors de la recherche.
La crédibilité de cet usage fait à l’origine l’objet d’une discussion parmi les Rishonim :
Le RAAVAD – dans son livre Shou’t Témim Dé’im (fin du chap.29) – qualifie cet usage de « tradition de femmes ».
Le Ore’hot ‘Haïm (Hal. ‘Hamets Ou-Matsa note 14) et le Kol Bo (chap.48) ajoutent que ceux qui ont cet usage craignent de ne pas trouver de ‘Hamets lors de la recherche, et ainsi avoir récité une bénédiction en vain. Mais en réalité, puisque l’objectif de la recherche est la destruction du ‘Hamets si on le trouve, la bénédiction n’est donc pas en vain.
Mais le Shibolé Ha-Leket (chap.206 page 81a) cite l’opinion de son frère Rabbenou Binyamin selon qui, étant donné que la bénédiction récitée a pour principal objectif la recherche qui n’est vouée qu’à la destruction du ‘Hamets, sur quoi récite-t-on la bénédiction si l’on ne trouve pas de ‘Hamets ?! (Selon cette opinion, si l’on garde du ‘Hamets pour le détruire, il n’est pas nécessaire de placer les morceaux malgré la bénédiction).
Mais de nombreux A’haronim soutiennent cet usage (Shou’t MAHARYO chap.193 ; Rabbenou Zalman ; et d’autres…)
Selon le sens mystique, il faut placer 10 morceaux (Sefer Péri ‘Ets ‘Haïm Sha’ar 21 fin du chap.5 au nom du ARI Zal).
Il faut veiller à ce que chaque morceau de pain n’atteigne pas le poids de Kazaït (27g).
Il est conseillé de noter les endroits exacts où l’on a placé les morceaux de pain, dans l’éventualité où l’on ne retrouve pas l’un d’entre eux.
Avant de procéder à la recherche du ‘Hamets, on récite une Bera’ha :
Barou’h Ata A-D-O-N-A-Ï Elohenou Mele’h Ha’olam Asher Kiddeshanou Bemitsvotav Vetsivanou ‘Al Bi’our ‘Hamets.
Traduction : Tu es Bénis Hashem (Tu es la source de la Bénédiction) Notre
Dieu, Roi du Monde, qui nous sanctifié par ses commandements et nous a ordonné de
procéder à la destruction du ‘Hamets
Une seule bénédiction peut servir à la recherche de plusieurs lieux différents, même s’ils sont séparés par une distance à parcourir à pieds.
Après la recherche, on doit annuler le ‘Hamets verbalement, en disant :
Kal ‘Hamira Déika Birshouti Déla ‘Hazité Oudela Bi’arté, Libtil Vélhavé Ké’afra Déar’a
Il est impératif de comprendre cette formule, et en voici donc la traduction :
« Tout ‘Hamets qu’il y a encore en ma possession, que je n’ai pas vu ou que je n’ai pas encore détruit, qu’il soit considéré comme la poussière de la terre ».
On doit dire cette formule exclusivement dans la langue que l’on comprend, car sinon, on ne s’est pas acquitté de son obligation de Bitoul (annulation du ‘Hamets).
On a l’usage de prononcer 3 fois la formule de Bitoul, afin de confirmer la chose (Il est bon d’ajouter au moins à l’une des 3 fois, le mot « Hefker », en disant « Libtil Vélhavé Hefker Ké’afra Déar’a »).
Toute personne qui maintient du ‘Hamets en sa possession durant Pessa’h, annule l’accomplissement d’une Mitsva positive ordonnée par la Torah, comme il est dit : « Vous ferez disparaître le levain de vos demeures », et transgresse un interdit, comme il est dit « le ‘Hamets ne sera pas vue chez toi ».
C’est pourquoi, nos maîtres ont imposés un châtiment selon laquelle (Pessah’im 28a) :
Tout ‘Hamets possédé par un juif pendant Pessa’h (qu’il n’a ni détruit, ni annulé, ni vendu) est interdit au profit (même après Pessa’h). Ce ‘Hamets est interdit au profit, aussi bien pour son propriétaire que pour qui que ce soit.
Même dans le cas où des personnes ignorent que ce ‘Hamets est interdit par ce qu’il a été possédé par un juif durant Pesaah’, si l’on sait la vérité, on a le devoir de leur faire savoir, afin de les écarter et de les sauver de la transgression, et qu’ils n’en consomment pas.
Toute personne qui craint Hashem, ne doit acheter du ‘Hamets après Pessah’ que lorsqu’elle est sûr que les propriétaires du magasin ont vendu leur ‘Hamets à un non juif durant Pessah’, par l’intermédiaire du rabbinat local, ou d’un autre organisme de Casherout, selon l’usage.
Il faut être attentif – particulièrement au moment de la Bedika (la recherche du ‘Hamets) – aux médicaments (qui contiennent du ‘Hamets et qui ont un goût agréable) qui se trouvent à la maison, ainsi qu’aux boissons alcoolisées (comme le Whisky ou la bière) ou autres, qui sont du véritable ‘Hamets.
Le lendemain matin, on procède à la destruction du ‘Hamets avant l’heure limite.
Comment détruit-on le ‘Hamets ?
On le brûle ou on l’émiette au vent en miettes très fines, ou bien on le jette à la mer.
L’usage est de le brûler.
Si un ‘Hamets a été jeté à la poubelle (avant l’heure d’interdiction du ‘Hamets), il n’est pas nécessaire selon le Din, de le brûler.
Ensuite, après avoir détruit le ‘Hamets, on procède une nouvelle fois au Bitoul, en ajoutant une insistance.
On doit dire :
Kal ‘Hamira Déika Birshouti Dé‘Hazité Oudela ‘Hazité. Dé Bi’arté ‘Oudela Bi’arté, Libtil Vélhavé Ké’afra Déar’a
Il est toujours impératif de comprendre cette formule, et en voici donc la traduction :
« Tout ‘Hamets qu’il y a encore en ma possession, que j’ai vu ou que je n’ai pas vu. Que j’ai détruit ou que je n’ai pas détruit, qu’il soit considéré comme la poussière de la terre ».
On doit dire cette formule exclusivement dans la langue que l’on comprend, car sinon, on ne s’est pas acquitté de son obligation de Bitoul (annulation du ‘Hamets).
On a l’usage de prononcer 3 fois la formule de Bitoul, afin de confirmer la chose (Il est bon d’ajouter au moins à l’une des 3 fois, le mot « Hefker », en disant « Libtil Vélhavé Hefker Ké’afra Déar’a »).
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Article de l’auteur, Rav David Pitoun, initialement publié sur son blog http://ravdavidpitoun.blogspot.com/
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Article « Recherche et destruction du ‘Hamets (Péssa’h N°5) Rav David Pitoun ». Article initialement publié le 29 mars 2015 et mis à jour le 2 Avril 2020 puis le 21 mars 2021