Le monde présent: réalité d’une non-réalité. Rabbi Yérou’ham Leïbovitch.
Le monde présent
Cours de Rabbi Yérou’ham Zatsal (Mashguia’h de la Yéshiva de Mir).
Traduit et adapté par Rav Michael Smadja
Le Ramhal explique dans son livre ״ דעת תבונות״ que les manques et les imperfections qui se trouvent dans la création ne sont pas comme des sortes de lois immuables issues de sa perfection infinie mais un principe par lequel השם veut dévoiler la grandeur de son unicité indicible dans la création et qui dans sa définition est contenue le contraire de son unicité: l’illusion de la dualité et aussi la possibilité de dépasser cette illusion qui est contenue dans le principe de la confiance: « il n’y a rien de réel à part D-ieu« . C’est-à-dire que toute autre perception de la réalité en dehors de D-ieu ne serait que pure illusion. Et pour arriver à ce but tant désiré, le monde a été créé avec les paramètres du bien et du mal: ״טוב ורע״. C’est-à-dire la réalité de la réalité et la réalité de la non-réalité. La réalité de l’absence et de l’imperfection.
Quelle est la réalité de cette non-réalité? Comment l’absence le vide et l’imperfection peuvent-ils engendrer une réalité? C’est en vérité une des merveilles du créateur, le pouvoir de créer l’irréel afin de l’éliminer de la réalité inéluctable et providentielle. Voici que אדם הראשון aurait dû reconnaître rien que par sa sagesse cette réalité illusoire, reconnaître que ce n’est que la réalisation de l’absence et de l’imperfection et par cela, il aurait ressenti la véritable réalité, l’unicité parfaite. Et s’il avait pu éclaircir cette vérité de lui-même, son travail aurait été terminé, car puisqu’il aurait épuré la réalité de son imperfection, que peut-il faire de plus?! Mais puisqu’il n’a pas ressenti l’illusion de cette réalité, celle-ci s’est de plus en plus matérialisée, s’est de plus en plus épaissie. La réalité de la non-réalité!
Ceci est un des grands principes de la création: la perception de la réalité de la création peut être accessible par la compréhension. L’homme qui utilise son intelligence et son pouvoir d’observation, à l’obligation de reconnaître ces deux réalités dans leurs moindres détails. Toutes les envies et les désirs, leurs fondements sont dans l’absence, le vide et l’illusion. Voici qu’à priori, les désirs sont des réalités extrêmement fortes et réalistes. Rien n’est impossible à l’homme afin d’assouvir ses envies.
« Le monde est une mer en furie ».
Cependant D-ieu vient en aide à l’homme et en un instant, casse cette volonté qui attire l’homme vers les plaisirs et ainsi lui fait ressentir la vérité qui se cache derrière l’illusion de ce monde: rien n’est réel, tout n’est que vacuité et vanité. Rabbénou Yona explique ainsi: « il se peut qu’auparavant ce monde ait pu être une mer de désirs, une mer réellement déchaînée, cependant le fondement est ainsi: puisqu’en fin de compte ce n’est qu’une absence dans la réalité un voile qui enveloppe la réalité, par une simple prise de conscience, cette mer peut se transformer en terre sèche ».
(השם dit à משה pourquoi pries-tu? Ce n’est pas le moment de prier car la mer ne se tient pas devant toi « ) חז״ל enseignent dans la מסכת סוכה: « dans les temps futurs, השם amènera le יצר הרע devant les צדיקים et il l’égorgera devant les צדיקים et les רשעים. Il apparaîtra aux yeux des צדיקים comme une gigantesque montagne et aux yeux des רשעים comme un fil de cheveu et les רשעים pleureront et se demanderont comment n’ont-ils pu le combattre? » Lorsque cette volonté est devant l’homme, réveillée, elle peut développer une puissance extrême, sans aucune possibilité de l’arrêter, détruisant tout sur son passage. Mais lorsque l’homme assouvi ce désir réveillé par cette volonté, alors il perd tout goût et tout penchant pour ce désir. Et au contraire se crée en lui une répulsion. Cette envie et cette volonté le dégoûtent (comme quelqu’un qui veut arrêter de fumer et l’envie se réveille, il peut être prêt à n’importe quoi pour assouvir son besoin. Une fois qu’il a assouvi son envie. La tension baisse jusqu’à complètement disparaître et laisser place au dégoût et à la répulsion). Ainsi en est-il de ce monde, se dressent devant nous un monde illusoire qui nous envoie des messages qui nous semblent tellement réels qui réveillent en nous des pulsions extrêmement puissantes et incontrôlables. Celui qui pense qu’il n’est pas dans un monde réel est considéré comme un fou tellement l’illusion est réelle. Mais en réalité, tout n’est qu’énergie divine, ce monde n’est traversé que par des ondes. Tout peut se transcrire et se décoder par des flux électriques quantifiables. Les valeurs numériques des mots de la תורה en sont une preuve irréfutable. Et selon la science, tout n’est que mathématiques. Toutes ces volontés qui nous habitent se réveillent et disparaissent au gré de nos pulsions. Ces mêmes pulsions émergeant de notre âme animale qui contrôle notre corps. Cette même âme animale qui rend réel l’irréel. En contrôlant nos pulsions, nous pourrons avoir un autre regard sur le monde.
Ce principe a été résumé dans le Talmud par ces mots: « ne se dirige pas le monde futur comme le monde présent »: dans ce monde ci, un verre vide peut se remplir au contraire d’un verre plein. Alors que dans le monde futur, un verre rempli peut se remplir alors qu’un verre vide n’a pas cette capacité ». « Un verre plein » ne veut pas définir un verre presque plein que l’on pourrait encore remplir et qu’il y aurait encore un besoin d’être rempli car cela ne s’appellerait pas « plein »! Mais en fait nos sages veulent nous enseigner le principe du monde futur: « se remplir » en un mot veut dire « plénitude » et plus je me rempli plus j’ai un véritable profit. Je deviens de plus en plus réceptif. Comme si mon verre devenait plus grand à chaque fois que je le remplissais. Le profit que je tire est un réel profit car il agit sur ma conscience sur ma véritable réalité. Et au contraire le principe du monde présent est dans le vide et l’illusion: tous les profits, toutes les envies ne sont que la résultante du vide. Avant de se remplir ou après s’être rempli, nous restons vides. C’est-à-dire avant l’assouvissement de notre envie et après l’avoir assouvie, nous sommes aussi vides. Car la réalité de la « complétude » cette impression de se remplir réellement est une qualité du monde futur, complètement spirituel, cette impression de réel plaisir lorsque nous sentons nous rapprocher de D-ieu soit en comprenant une parole de Torah ou soit lorsque nous sommes concentrés dans notre prière. Ce monde n’est qu’un monde de vacuité où le vide ambiant règne sur la matière. « Celui qui a 100 veut 200 » tout le principe de ce monde repose sur le « vouloir » le « vide » « l’absence » et le « manque ». Avant d’assouvir son envie, l’homme est capable de tout et de n’importe quoi pour arriver à ses fins. Mais après qu’il ai assouvi son envie, il ne comprend pas comment il en ai arrivé à cette dégradation de son âme! Car cela ne l’a en aucune façon satisfait et rempli. D’où lui est venue cette envie? Il pensait réellement que cela venait du plus profond de son être, de sa réalité! Mais non, ce n’était qu’une illusion provenant de la vacuité de ce monde. Incroyable, le vide a une énergie propre. Une énergie qui nous fait croire que ce vide est plein! [La matière étant constituée à 95% de vide et les 5% restants seraient de la matière bourrée d’énergie pure].
Il se trouve donc que toute qualité issue de ce monde est une conséquence de la non-réalité, du vide et de l’absence qui sont la réalité de ce monde. Cependant nous devons savoir que cette réalité du vide est tellement puissante qu’un homme est capable de vouer toute sa vie à une quête vaine et sans fin pour assouvir ses besoins générés par l’énergie du vide et de l’absence. Réfléchissons jusqu’où peut être poussé l’absurde: le premier homme dans sa situation spirituelle de perfection où le mal n’était qu’en potentialité uniquement, c’est-à-dire qu’il avait en lui la possibilité de recevoir le mal (en option) mais ne l’avait pas intégré en lui. Et même dans cet état de perception totale de la réalité, il avait la possibilité de percevoir cette dimension de non-réalité qu’est le vide et l’absence. C’est le principe des phases d’opposition (l’un ne va pas sans l’autre) (זה לעומת זה) effet de miroir.
{car la conscience n’est qu’un miroir comme ce qu’enseigne D-ieu à Aaron et myriam: » je n’apparais aux prophètes qu’à travers un miroir (מראה) » [il faut lire le mot avec la voyelle « hé » marhé] » alors que pour משה mon serviteur, j’apparais à travers une vitre (מראה) » [il faut lire le mot avec la voyelle « a » marha] Il y aurait donc la réalité et son reflet. Moshé notre maître avait une conscience tellement épurée qu’elle ne reflétait plus comme un miroir mais faisait passer la lumière divine, réalité pure comme une vitre qui laisse passer la lumière du soleil sans aucune distorsion de celle-ci où si peu}.
Prenons comme exemple la parabole du Talmud: « des hommes dans un bateau ont aperçu un énorme poisson (une baleine) qui transportait sur son dos, un amas de terre et de sable considérable où avait déjà poussé des plantes. Ils se dirent que cela devait être une île et ont décidé de débarquer et se sont installés sur ce qu’ils croyaient être une île. Ils ont commencé à faire un feu sur le dos du gros poisson. Et lorsque celui-ci a ressenti la chaleur du feu le pénétrer, il s’est mis à remuer et à faire des mouvements saccadés. Alors les gens ont compris qu’ils n’étaient pas sur une île mais bien sur un poisson ».
Le principe caché derrière cette parabole est ainsi: un homme peut se construire un monde extraordinaire ou il va se mouvoir. Si ce monde est instable, changeant, cela est le signe qu’il est construit sur l’instabilité ambiante de ces désirs: le vide, l’absence et l’illusion. Car le vide est une réalité productrice de changements qui a sa propre énergie qui s’auto-régénère. L’instabilité est le signe que ce n’est pas la réalité de la vérité. Que nous sommes dans l’illusion et la précarité dans un monde issu de la puissance mentale de notre esprit qui est voué à l’évaporation comme de la buée sur une vitre (encore une fois notre conscience ne serait qu’un miroir). Qu’y a-t-il de plus changeant qu’une pensée ou qu’une humeur ou qu’un désir? La fusion d’un atome se fait en créant une instabilité qui va créer de la vitesse et ainsi faire entrer en collision les atomes entre eux qui vont se décomposer en d’autres particules qui vont créer un champ magnétique. Si la situation mentale de l’homme est stable, sans changement d’humeur, vivant le moment présent en toute conscience, cela est le signe que cet état provient du monde réel où le changement n’existe pas car l’instabilité ne faisant pas partie intégrante de sa composition génétique spirituelle.
Une personne guidée par ses pulsions est en quête à tout instant de nouveaux plaisirs car tous ne sont que des illusions qui ne peuvent le remplir. L’insatisfaction va alors être une réalité pour lui. L’instabilité régnera dans son esprit. La confusion sera présente dans chacun de ses gestes de ses paroles de ses pensées et de ses humeurs. Si nous nous arrêtons un peu et faisons une introspection, nous comprendrions de suite que nous sommes guidés par nos pulsions. La preuve en est le tumulte qui règne dans notre esprit. Impossible de contrôler le flux de nos pensées qui apparaissent et disparaissent à une vitesse proche de la vitesse de la lumière qui va créer une sorte de fusion nucléaire et une instabilité ambiante qui est la cause de toutes les maladies mentales de notre monde moderne: stress- nervosité- anxiété- irascibilité. Ce monde en perpétuel mouvement sans aucune stabilité, la vérité d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier et ne sera pas celle de demain. C’est cela le monde « moderne ». Une instabilité moléculaire de tout instant preuve de l’illusion de la matérialité. Cette matière composée à 95% de vide.
La Torah, elle, est immuable non vouée au changement donc vraie et réelle. Et c’est cela le principe que les patriarches ont construit en eux. Il est écrit sur eux: «je suis un mur » sans possibilité de le déplacer, de le bouger de son endroit. Cela ne veut pas dire uniquement comme on a l’habitude d’expliquer: que les patriarches étaient puissants et forts ayant vaincu leur mauvais penchant. Ce n’est pas ainsi la véritable signification. Le principe des patriarches est qu’ils étaient « réalité ». Et il est impossible de bouger la réalité. Aucun feu spirituel tel que la colère, l’envie la jalousie la haine …… ne pouvait les dominer car la réalité n’est pas sujette au changement.
« Je suis D-ieu et je ne suis pas sujet aux changement » cela ne veut pas dire que D-ieu a une qualité qui est qu’il ne change pas. Mais dans sa nature même, il y a ce principe de « non-changement ». Il est la réalité primordiale, la réalité vraie. Et celui qui se colle à cette réalité vraie, vit dans cette réalité, ceci est le grand principe véhiculé dans la Torah par l’intermédiaire des commandements.
Pour cela la Torah et les commandements nous ont été données car elles sont les chemins qui nous font nous introduire et vivre une réalité dont le principe est issus de la véritable réalité où le changement n’est pas une composante. C’est ce que le Ram’hal écrit dans le premier chapitre de son livre « la voix des justes »: » car ce monde est l’endroit de l’expérimentation et de l’épreuve ». S’il réussit à rester impassible et qu’il ne « bouge pas de son endroit » car ainsi est l’examen de l’homme pour savoir s’il est une réalité car à ce moment aucun feu ne le domine de quelque manière que ce soit et il devient une personne du monde futur, l’homme parfait vivant une vie éternelle. Et c’est cela la finalité de monde présent et le travail à y effectuer.
C’est le reproche fait à Moshé notre maître:
« et je suis apparu à Avraham….. en tant que « D-ieu de puissance » et par mon nom de 4 lettres, je ne me suis pas fait connaître à eux ». Rashi explique le reproche ainsi: » les patriarches n’ont pas eu une seule pensée négative sur la conduite divine ». Ce qui est reproché à Moshé, est au niveau de la pensée. Il a eu une petite oscillation électrique au niveau des ondes cérébrales. C’est cela qui lui a été reproché! Il n’était pas à cet instant « je suis un mur ». Dans la véritable réalité, il n’y a pas possibilité à la plus petite pensée incontrôlée d’apparaître. Et aussi il est dit sur lui: « puisque il est arrivé à un état de colère, automatiquement il se trouve dans un état d’erreur d’illusion et d’absence ». Selon son niveau extraordinaire de lucidité intérieure, il lui était reproché la moindre petite oscillation cérébrale qui le déconnectait de sa source véritable. Et c’est déjà un reproche dans le fondement du principe: « et tu l’as trouvé intègre devant toi ». Il était dans une véritable réalité, il ne lui a été reproché qu’une infime oscillation à peine perceptible.
Le Midrash demande: « que faisait le patriarche Avraham? Il s’affligeait de sévices corporels ». De sa connaissance parfaite de la réalité de l’absence et de l’illusion, lui est venu l’utilité de s’affliger tous ces sévices corporels pour déraciner complètement cette illusion et arriver sur le « sol » de la véritable réalité pour s’y tenir dessus.
Le secret du monde futur: « la paix intérieure » « המנוחה »
Nous avons exprimé la vérité qu’il y a 2 réalités: la réalité de la réalité. Cette réalité n’est pas vouée aux changements, sans interférences, un terrain qui ne bouge pas, « et tu as trouvé son cœur intègre devant toi ». Et il y a une réalité contraire à celle-ci, une réalité de l’absence de l’illusion et du manque et cela est défini par ces mots « des biens mobiliers » qui ont la capacité d’être déplacés. Le mensonge n’a pas de stabilité. [les trois lettres du mot שקר (mensonge) ont leur base qui repose sur un seul pied. Le « ש » sa pointe est en bas. Le « ק » une seule pointe en bas et le « ר » aussi une seule pointe en bas. Au contraire du mot « אמת » vérité qui au contraire a une base qui repose sur 2 pieds: le « א » le « מ » et le « ת »]. Le monde de l’illusion à une « composition chimique » très instable comme la paille que le vent balaie. Ce monde n’a aucune réalité. Il est comme une mer déchaînée, le silence est absent et il ne produit que de la boue.
Nos sages ont dit: « Tout Israël a une part dans le monde futur comme il est dit: et ton peuple tout entier sont des justes à jamais ils hériteront la terre où sont plantées des pousses ». La terre fait référence au monde futur car c’est le fondement du monde futur: »המנוחה » la paix intérieure. Sans aucun soubresaut qui est la caractéristique de la terre. Et le fondement du peuple d’Israël est symbolisé par les pousses de cette même terre qui sont enracinées au plus profond d’elle qui ne peuvent être sujets à la déstabilisation. Et pour cela: « tout Israël a une part dans le monde futur ».
Et maintenant nous pouvons comprendre la perfection qui se trouve dans cette situation spirituelle de « מנוחה » paix intérieure. Voici tout le principe du monde futur n’est que « paix intérieure » « מנוחה » des « pousses plantées » « נצר מטעי » des semences qui ne demandent qu’à germer. Des pousses qui sont enracinées en profondeur non soumis aux turbulences. Et ainsi שבת qui est un goût du monde futur « מעין עולם הבא » son principe fondamental est la « מנוחה » la paix intérieure comme nous le mentionnons dans la prière: un jour de repos: »יום מנוחה ». Et nous pouvons percevoir ce qu’est le repos qui est exigé de nous le jour saint du Shabbat par les mots que nous exprimons dans la prière: » מנוחת אהבה ונדבה » le repos de l’amour et du don. Voici que l’amour des créatures est engendré par cette paix intérieure, l’envie de donner est engendrée par cette paix intérieure qui doit être développée le jour du saint Shabbat. Sans la paix de l’esprit il est impossible de développer ce sentiment d’amour envers autrui. Sans la paix de l’esprit il est impossible de développer ce sentiment de générosité d’aucune façon. De l’agitation de l’esprit, nait la haine des créatures. Voici que la vérité et la confiance sont les produits de la paix intérieure. Du fondement du non-changement au contraire du mensonge car le mensonge est en constante instabilité.
Une telle paix intérieure qui peut être réveillée et qui est recherchée le jour du saint Shabbat engendre paix tranquillité silence et confiance.
« Les paroles de Torah sont comme des aiguillons. Pourquoi comparer les paroles de Torah à des aiguillons? De même que l’aiguillon dirige (aiguillonne) la vache vers le sillon à labourer afin d’amener la vie sur terre, ainsi les paroles de Torah dirige le cœur de ses étudiants des chemins qui amènent à la mort aux chemins qui amènent à la vie« .
Il faut comprendre cet enseignement selon sa simple compréhension. Si l’homme s’attache aux chemins des sages et les suit, même s’il ne connaît rien, à la fin, il atteindra les chemins de la vie. C’est l’exemple d’un escalier en colimaçon, comment peut-on l’emprunter? Ce n’est que grâce à sa rambarde que nous pouvons descendre les marches jusqu’à sa fin car elle guide notre chemin. Ainsi est le fondement des paroles de nos sages, lorsque nous nous attachons à eux, ils tracent en nous le chemin qui va nous mener aux chemins de la vie.
« Si l’aiguillon est un ustensile qui se transporte et donc de nature fluctuante même les paroles de Torah devraient être fluctuantes, vient l’enseignement nous apprendre : » et comme des clous elles sont enracinées ».
Et je ne comprenais rien à ce que voulaient nous enseigner les sages par cette comparaison. Qu’est-ce que cela peut me faire de dire que les paroles de Torah soient comparées à des ustensiles qui ont une nature fluctuante? Mais selon ce que nous avons appris, nous comprenons très bien. Nos sages nous dévoilent le fondement des paroles de Torah. Ils sont comme des aiguillons que l’on nous a implantés dans notre chair. Enracinés en nous sans aucune possibilité de se désolidariser. Et le Midrash demande: « et pourquoi sont-ils comparés à des plantations? Car de même que les racines d’un arbre s’enracinent dans tous les endroits qu’occupe l’arbre ainsi les paroles de nos sages s’introduisent pénètrent en profondeur et s’enracinent dans tout le corps ». « Et comme des clous enracinés » il n’est pas dit « comme des clous fixés » mais bien « implantés- enracinés », pourquoi? Car les paroles de Torah sont comparées à des clous qui ont la particularité d’avoir une tête à leur extrémité afin de pouvoir les enlever facilement. Pour cela le Midrash précise: » comme des clous implantés » les racines d’un arbre sont difficiles à déraciner. Et pourquoi avoir comparé les paroles de Torah à des clous? Car les racines d’un arbre bien qu’il soit difficile de les déraciner, elles n’ont pas la force du fer. Pour cela, il est dit: » comme des clous implantés ». Ont été insufflées dans les paroles de Torah la force du fer et la faculté d’enracinement de l’arbre. C’est ce que nous disions au départ: le fondement de la Torah et de ses paroles est de transformer la personne en un homme « enraciné » « implanté » immuable. D’une sérénité inébranlable. Au contraire de toute action qu’une personne accomplie cela peut le transformer en homme errant le déracinant de toute attache.
« Ils poursuivront la vanité et deviendront eux-mêmes vanité » » et comme leurs actions, ils deviendront ».
Nous devons savoir que si nous disons : « il est interdit de dire certaines paroles » car la simple parole est le fondement de la déstabilisation. Et si une parole peut arriver amener à cet état que dire d’un regard! Cela peut complètement déraciner l’homme de sa source génératrice. Si nous réfléchissons un peu, nous pourrions constater qu’un homme peut toute sa vie ne s’occuper que de couper ses propres racines.
En résumé, le travail de l’homme est de s’attacher et de revenir de plus en plus à sa source originelle. D-ieu source de sérénité. Essayer de se fondre en lui en devenant lui-aussi une source de sérénité. C’est le fondement du monde futur.
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