ISRAËL OU LʼUNION DES PRINCIPES
Par Rav Mordékhaï Chriqui
Adapté par Rav Michael Smadja
Essav (le Christianisme) et Yshmaël (lʼislam) expriment deux dimensions qui procèdent d’Israël : la Hokhma, la connaissance (Torah) et la Avodah – le service Divin (la prière, la soumission). En gardant l’Ancien Testament et en ajoutant un autre, Essav prétend devenir le représentant de la connaissance, mais sans la crainte de Dieu – le service du cœur. Yshmael refuse d’accepter la véracité du contenu de la Torah mais distille (quand même) une nouvelle théologie. Son Coran interpelle la lecture, l’écoute (comme lʼindique lʼétymologie de Yshmaʼel), donc la prière, la soumission, la crainte. Essav correspond à l’œil (Vayar Essav), la vision ; « voir » signifie connaissance, comprendre. Yshmael correspond à l’ouïe, écouter, la crainte de Dieu.
Les principes premiers de ces deux peuples, issus dʼAbraham et Isaac, correspondent à la bonté (le cœur – Yshmael) et à la rigueur (le cerveau, la science – Essav). Or ces deux principes séparés peuvent engendrer, dʼune part [le cœur] – la haine, la férocité, lʼintolérance etc. et dʼautre part pour le cerveau – la substitution, la manigance etc.
Seul Israël unifie ces deux principes (hessed et guevoura- cœur et esprit) par le principe de Tifʼéret – lʼharmonie. Si Israël assume son véritable rôle dans l’histoire universelle, qui consiste à unifier YHVH, lʼEternel (Transcendant, Hokhma, la connaissance, le soleil) et Sa Présence (Malkhȗt, l’Immanence, le cœur, la prière, la lune), alors on verra ses deux peuples entrer en harmonie avec Israël – qui unifie justement les différentes catégories de l’existence.
Le monde voulu par lʼEternel est un monde qui doit révéler l’unité absolue de l’origine : où l’émotif (le désir) et le tangible (la raison) ne seront plus deux catégories qui s’opposent, mais au contraire qui se conjuguent, et s’allient ensemble pour faire advenir un monde juste et équilibré, empreint de l’Unité primordiale.