Divré Torah sur la Paracha ‘Hayé Sarah. Rav David A. PITOUN
Divré Torah ‘Hayé Sarah
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4 Divré Torah sur la Paracha ‘Hayé Sarah (et une histoire)
Contexte de la Paracha ‘Hayé Sarah et avant-propos :
Sentant la fin de sa vie approcher, Avraham Avinou confie une mission à son fidèle serviteur Eli’ezer. Il lui demande de se rendre à ‘Haran – pays natal d’Avraham – afin de choisir une digne épouse pour son fils Its’hak, parmi les filles de la famille d’Avraham.
Après avoir fixé certaines conditions avec son serviteur, Avraham l’envoi, accompagné d’hommes et de cadeaux.
La Parasha nous relate dans le détail l’arrivée d’Eli’ezer à ‘Haran, ainsi que la prière qu’il adresse à Hashem afin qu’il couronne sa mission de succès en lui indiquant facilement la fille qui serait assez digne pour épouser le fils de son maitre.
Nous voyons également comment le texte nous décrit la réalisation complète et immédiate de la demande faite par Eli’ezer à Hashem.
Rivka – la fille de Bétouel – est envoyée par Hashem à Eli’ezer. Il lui demande s’il peut passer la nuit chez ses parents. Elle lui répond que la chose est possible et elle le mène auprès de ses parents.
Lorsqu’Eli’ezer arrive au foyer de Bétouel et qu’il lui raconte le but de son voyage et son déroulement, le texte s’étend sur le récit d’Eli’ezer.
Les versets nous relatent de nouveau tous les détails déjà mentionnés dans les versets précédents, le but du voyage d’Eli’ezer, son arrivée à ‘Haran, ainsi que la prière qu’il adresse à Hashem. Il nous décrit encore une fois la réalisation complète et immédiate de la demande faite par Eli’ezer à Hashem.
La personnalité d’Eli’ezer (selon les explications citées par le Mé’am Lo’ez) Divré Torah ‘Hayé Sarah
La piété et le contentement
Avraham dit à son serviteur, le doyen de sa maison, qui gérait tout ce qu’il possédait : « Place ta main sous ma hanche. Je te demande de me jurer par Hashem qui est le D. du ciel et le D. de la terre, que tu ne choisiras pas une femme pour mon fils, parmi les filles de Kena’an où nous résidons. Tu iras seulement vers ma terre d’origine, dans le lieu où je suis né, et c’est là que tu choisiras une épouse pour mon fils Its’hak. » (Bereshit 24-2, 3 et 4)
Avraham Avinou, voyant la fin de sa vie approcher, confie une mission à son fidèle serviteur Eli’ezer, et lui demande d’aller trouver une digne épouse pour son fils Its’hak. Mais il redoute les filles de Kena’an où il réside, et demande à son serviteur d’aller jusqu’à ‘Haran, le lieu de naissance d’Avraham, afin d’y choisir une épouse pour Its’hak.
Pour s’assurer qu’Eli’ezer ne pendra pas une fille de Kena’an, Avraham lui fait prêter serment.
Lorsqu’Avraham fut sauvé miraculeusement de la fournaise, le roi Nimrod lui donna Eli’ezer comme serviteur.
Selon le Pirké Dé-Ribbi Eli’ezer, Eli’ezer n’est autre que le fils du roi Nimrod.
Le Midrash Rabba explique qu’Eli’ezer était un très grand sage puisqu’il apprenait tout de son maître Avraham, et il entretenait ses connaissances en les prodiguant aux autres.
Le verset cité précise qu’Eli’ezer était pour Avraham celui « qui gérait tout ce qu’il possédait ».
Or, il est difficilement concevable qu’Avraham ait confié la gestion de tous ses biens à un simple serviteur !
Mais en réalité, il faut comprendre ce verset différemment :
Eli’ezer avait la capacité de gérer, de maîtriser le Yétser Ha-Ra’ qu’il possédait !
Cette force exceptionnelle pour un simple serviteur, lui a procuré le moyen de s’élever au rang de « ‘Hassid », un homme qui s’illustre par sa piété.
En signe de cet extraordinaire travail de la personnalité, Eli’ezer avait les même trais de visage qu’Avraham !
Le Kéli Yakar donne encore une autre explication de ce verset :
Lorsqu’une personne court sans arrêt après sa richesse matérielle et ne pense qu’à cela, nous pouvons dire de cette personne que sa richesse règne sur elle, mais elle ne règne pas sur sa richesse, car cette attirance pour l’argent l’entraîne à toutes sortes de fautes, comme le faux serment, l’escroquerie, le vol et des milliers d’autres transgressions. Cette personne ne prie pas tel que l’ordonne Hashem car elle court tellement après l’argent qu’elle ne connait plus les heures des prières.
Par contre, lorsqu’une personne craint véritablement Hashem, elle se réjouit de sa part et ne transgresse pas la Torah pour gagner davantage d’argent. Elle aime donner la Tsédaka aux nécessiteux. Nous pouvons dire de cette personne qu’elle règne véritablement sur sa richesse et sa richesse ne règne pas sur elle !!
Nous pourrions nous demander : comment Avraham plaça toute sa confiance en Eli’ezer ? Ne pouvait-il pas tromper son maître en lui amenant une femme indigne de son fils Its’hak, dans le but de gagner quelque pièces d’argent que lui aurait proposé un quelconque prêtre idolâtre pour marier sa fille ?!
C’est pourquoi le texte nous apprend : sache qu’Eli’ezer était un homme respectable car il « …gérait tout ce qu’il possédait » et ne faisait pas partie de cette catégorie de gens qui se laissent gérer par leur richesse matérielle, et transgressent sans scrupules les lois de la Torah simplement pour l’appât du gain !
Un homme comme Eli’ezer mérite donc toute la confiance d’Avraham Avinou.
Je me permets d’ajouter les paroles d’un célèbre Piyout (« Mataï Yévoussar ‘Am ») chanté dans certaines communautés Séfarades d’Afrique du nord lors des 3 fêtes (Péssa’h, Shavou’ot et Soukkot) lors de l’office de Min’ha :
« Les riches dépensiers servent leurs serviteurs… »
Ce qui signifie qu’au lieu de laisser l’argent les servir, ils s’asservissent eux-mêmes à leur argent !!!
La Torah sans Midot – Divré Torah ‘Hayé Sarah
« Je te demande de me jurer par Hashem qui est le D. du ciel et le D. de la terre, que tu ne choisiras pas une femme pour mon fils, parmi les filles de Kena’an où nous résidons. Tu iras seulement vers ma terre d’origine, dans le lieu où je suis né, et c’est là que tu choisiras une épouse pour mon fils Its’hak. » (Bereshit 24-3 et 4)
Question
Beaucoup de commentateurs s’interrogent :
Quelle particularité Avraham voit-il dans les filles de son pays – Aram Naharaïm (‘Haran) – par rapport à celles du pays de Kana’an ? En quoi sont-elles différentes les unes des autres ? Ne sont-elles pas toutes des idolâtres ?! La maison de Bétouel et de Lavan (père et frère de Rivka, la future épouse d’Its’hak) n’était-elle pas remplie d’idoles, comme nous le voyons quelques versets plus loin ?
En réalité – comme nous le voyons plus largement à travers les commentaires – les gens du pays de Kéna’an étaient dotés de très mauvaise qualités humaines, et ils s’illustraient particulièrement par leurs mœurs dépravés. Or, les qualités humaines – les Midot – sont encrées très profondément dans le sang et dans la personnalité de l’individu, et se transmettent à sa descendance, au point où il est extrêmement difficile de les déraciner, car cela demande de très grosses capacités de croyance et de maîtrise du tempérament.
Les filles de ‘Haran ne s’illustraient pas particulièrement par leurs mauvaises Midot (leurs mauvaises qualités humaines), mais surtout par leurs fausses conceptions idolâtres. Or, la conception n’est pas quelque chose qui se transmet systématiquement par héritage.
C’est pourquoi, Avraham Avinou donna sa préférence pour un pays où les gens possèdent des mauvaises conceptions, des gens sur lesquels il est possible d’influer positivement afin de les ramener dans le droit chemin, plutôt qu’un pays où les gens possèdent des mauvaises Midot (des mauvaises qualités humaines) et dont la nature – mauvaise et qui se transmet à la descendance – est très difficile à changer.
Constatons de nous même :
Eli’ezer arrive à ‘Haran et prie Hashem de l’aider dans son entreprise.
Dans sa prière, il demande à Hashem de lui indiquer de façon précise la femme qu’Il a destiné à Its’hak, et pour cela, il demande un signe selon lequel, la femme à qui Eli’ezer demandera de l’abreuver, et qu’elle répondra : « Je t’abreuverai, toi ainsi que tes chameaux. », sera celle qu’Hashem aura destinée pour its’hak.
Lorsqu’ Eli’ezer va se tenir près de la source d’eau à ‘Haran, en guettant les filles de la ville afin de savoir laquelle d’entre elles viendra l’abreuver – lui et ses chameaux – (en signe que sa prière a été exaucée), il voit tout à coup Rivka qui descend vers la source d’eau, et il constate que l’eau monte d’elle-même vers Rivka !!!
Y a-t-il encore un doute sur le fait que Rivka est bien la femme destinée par Hashem pour its’hak ?!
Est-il encore nécessaire de la tester avec le fait qu’elle l’abreuve lui et ses chameaux ou non ? Est ce qu’un miracle dévoilé comme celui-ci ne suffit pas ?!!
Mais en réalité, c’est ce que l’on a expliqué.
Le niveau spirituel d’un individu – même le plus élevés des niveaux, même le niveau qui fait mériter des miracles – n’indique en rien l’état de ses Midot (qualités humaines). Et en tant que fidèle envoyé de son maître, Eli’ezer met malgré tout Rivka à l’épreuve du ‘Hessed (la bonté), qui est la Mida (qualité) de prédilection d’Avraham Avinou, et ce n’est que lorsque Rivka gagne cette épreuve qu’Eli’ezer sait qu’elle est véritablement la femme destinée à Its’hak. (Yalkout Maamarim)
La confiance en Hashem et l’acceptation du jugement Divin
Et il dit : « Hashem, D. de mon maître Avraham ! Daigne me procurer aujourd’hui une rencontre et sois favorable à mon maître Avraham. Voici, je me trouve au bord de la fontaine et les filles des habitants de la ville sortent pour puiser de l’eau. La jeune fille à qui je dirai : Veuille pencher ta cruche, que je boive et qui répondra : Bois, puis je ferai boire aussi tes chameaux, puisses-tu l’avoir destinée à ton serviteur Its’hak et puissé-je reconnaître par elle que tu t’es montré favorable à mon maître ! » (Béreshit 24-12, 13 et 14)
Voici, je me trouve au bord de la fontaine.
Selon le Midrash Rabba, voici quelle était la prière qu’Eli’ezer adressa à Hashem :
« Je sais effectivement que même les Tsaddikim ne bénéficient du bien d’Hashem dans ce monde-ci que par pure miséricorde divine, et il en est de même avec mon maître Avraham par le mérite duquel le monde entier existe. Mais pourtant, il nécessite aujourd’hui une bonté d’Hashem. Puisque tu as envoyé la réussite dans mon voyage jusqu’ici, car je suis à peine sortit de la ville de Beer Sheva’ (lieu où résidait Avraham) et je me retrouve tout à coup ici (Selon le Pirké Dé-Ribbi Eli’ezer, ‘Harann était à 17 jours de voyage de la terre de Kéna’an où résidait Avraham, mais par égard à Avraham et Its’hak, Hashem envoya un ange qui fit voyager Eli’ezer en 3 heures !), je te demande au même titre de faire réussir ma mission. »
Le livre ‘Houpatt Eliyahou explique le verset précédent :
« … Daigne me procurer aujourd’hui une rencontre et sois favorable à mon maître Avraham. »
Lorsqu’Avraham lui confia la mission d’aller chercher une épouse pour son fils Its’hak, Eli’ezer éveilla l’attention de son maître sur l’hypothèse selon laquelle la jeune fille pourrait refuser de venir vivre en terre de Kena’an, et il demanda à son maître si dans cette éventualité il devrait faire venir Its’hak à ‘Harann.
Rashi explique au nom du Midrash Rabba qu’en réalité, Eli’ezer avait une fille et il désirait fortement la marier à Its’hak. Or, Eli’ezer savait pertinemment qu’Its’hak n’était pas autorisé à quitter les frontière d’Erets Kéna’an puisqu’il avait été dédié intégralement à Hashem (« ‘Ola Témima ») le jour où il devait être sacrifié. Mais il voulait seulement laisser apparaître dans l’esprit d’Avraham la solution d’un mariage avec sa propre fille. Cependant, Avraham comprit immédiatement sa véritable pensée et il lui dit : « Même si tu es une personne très respectable et sage, le fait est que tu descends de Kéna’an qui fut qualifié de « maudit », et il n’est pas digne de lier la descendance de celui qui est maudit avec la descendance de celui qui est bénit. »
Lorsqu’il arriva au bord de la fontaine, Eli’ezer exprima deux demandes à Hashem :
Voici la première :
« Puisque j’ai essuyé aujourd’hui un affront de la part de mon maître Avraham qui m’a signifié qu’un « maudit » ne peut se lier à un « bénit » puisque je descends de Kéna’an qui fut qualifié de « maudit », malgré tout, puisque ma fille est indigne d’être l’épouse d’Its’hak, fais moi rencontrer un bon jeune homme pour ma fille. »
C’est exactement ce qu’il exprime en disant : « Daigne me procurer aujourd’hui une rencontre. »
La deuxième chose demandée par Eli’ezer est tout simplement la futur épouse d’Its’hak, puisqu’il dit ensuite : « … et sois favorable à mon maître Avraham. ».
L’ambition (Divré Torah ‘Hayé Sarah)
Eli’ezer raconte à Bétouel : Or, aujourd’hui, je suis venu près de la fontaine et j’ai dit: Hashem, D. de mon maître Abraham ! Veux-tu, de grâce, faire réussir la voie où je marche ? (Béréshit 24-42)
Rashi : Aujourd’hui, Je suis venu… : Rabbi A‘ha dit : la conversation des serviteurs des patriarches est plus chère à D. que la Torah de leurs enfants. En effet, le récit de Eli‘èzèr est répété deux fois, tandis que de nombreuses prescriptions essentielles de la Torah ne sont signalées que par allusion.
Dans son livre Darké Moussar, le Gaon et Tsaddik Rabbi Ya’akov NYEMAN z.ts.l fait remarquer que cette Parasha ainsi que les autres Parashiyot du livre de Béreshit nous apprennent comment l’homme doit se comporter.
Nous y apprenons en particulier les qualités de bonté que possédaient les saints patriarches et leurs serviteurs.
C’est pour cette raison que la Torah a répété encore et encore toutes ces valeurs, afin qu’elles pénètrent profondément le cœur de l’homme.
Rabbi ‘Haïm VITTAL z.ts.l écrit dans son livre Sha’aré Kédousha :
« Il faut se montrer plus vigilant envers les mauvaises qualités qu’envers l’accomplissement des Mitsvot, car les mauvaises qualités sont plus difficiles [à extirper de la personnalité] que les transgressions. C’est ainsi qu’il faut comprendre l’enseignement de nos maitres : Celui qui se met en colère est comparable à un idolâtre. Car l’idolâtrie équivaut à l’ensemble de la Torah. De même, nos maitres enseignent que l’orgueilleux est comparable à celui qui renie l’ensemble de la Torah, et il serait convenable de le déraciner comme un arbre qui sert à l’idolâtrie…
Puisque ces valeurs représentent des fondements et des principes de base, elles n’ont pas été inclues dans les 613 commandements qui sont tributaires de l’intellect. » Fin de citation.
En observant les actes d’Eli’ezer, essayons d’en apprendre quelques bonnes qualités.
Lorsqu’il raconte à la famille de Rivka comment son maitre Avaraham Avinou lui a confié la mission de se rendre dans sa famille à ‘Haran pour y choisir une épouse pour Its’hak, il mentionne également l’hypothèse qu’il émit devant son maitre, et selon laquelle :
Peut-être cette femme ne me suivra-t-elle pas ? (Béreshit 24-39)
Rashi : Le mot Oulaï (« peut-être ») est écrit ici sans Vav, de sorte qu’on peut le lire : « Elaï » (« vers moi »). Eli‘èzèr avait une fille, et il cherchait à préparer Avraham à se tourner vers lui pour la faire épouser par Its‘hak. Avraham lui a dit : « Mon fils est béni et toi, tu es maudit. Or, le maudit ne peut s’unir au béni ! » (Béreshit Rabba 59).
Nous voyons malgré tout de quelle façon Eli’ezer maitrise son instinct et accomplit sa mission avec dévouement et fidélité, car il pouvait tout aussi bien trouver un prétexte pour ne pas amener une épouse pour Its’hak. Au lieu de cela, Eli’ezer accomplit sa mission, et cela, même en l’absence de son maitre. Il va même jusqu’à adresser une reconnaissance à Hashem pour lui avoir envoyé Rivka pour Its’hak.
Par opposition aux comportements des autres serviteurs qui se comportent bien seulement en présence de leurs maitres, afin de leur plaire.
Ceci n’est que le petit exemple à travers lequel nous pouvons puiser les bonnes qualités mentionnées dans cette Parasha. Nous voyons là de quelle façon l’individu se doit de maitriser son instinct, de briser ses mauvaises qualités.
Ce n’est qu’ainsi que l’on parviendra à accomplir l’intégralité de la Torah dans la facilité.
On raconte que le Gaon de Vilna z.ts.l – qui avait la capacité d’étudier en une seule nuit tout le traité de Zéva’him et tout le traité de Ména’hott – étudia une nuit entière seulement la 1ère Mishna du début du traité de Péa dans laquelle il est question de bonnes qualités, comme :
Le respect des parents ; la pratique du bien ; la visite aux malades ; l’hospitalité ; le fait de se lever tôt le matin pour se rendre à la synagogue ; instaurer la paix entre les gens, ainsi que dans les couples.
Ces valeurs nécessitent d’être révisées et entretenues, afin qu’elles pénètrent au plus profond de notre cœur.
Nos maitres enseignent :
« Quand arrivera donc le jour où mes actions égaleront celles de mes ancêtres Avraham, Its’hak et Ya’akov ?! »
Pourtant, nous savons parfaitement qu’il est impossible à l’individu d’atteindre le même niveau que les saints patriarches ?!
Certains répondent à cette remarque en disant que même si effectivement on ne pourra pas atteindre leur niveau, mais l’ambition d’y parvenir doit être présente.
Napoléon disait : « Tout soldat qui n’a pas l’ambition de devenir Général, n’est pas un bon soldat. »
Chaque juif, même s’il n’a pas la capacité d’atteindre le niveau de ces saints, se doit d’avoir au moins l’ambition d’y parvenir.
Certaines répondent différemment et disent :
Nos maitres n’exigent pas de l’individu qu’il atteigne le niveau des patriarches, mais seulement que les actes de l’individu puisent rivaliser avec ceux de nos maitres.
Concernant des actes, il n’est pas difficile à chacun de ressembler à quelqu’un d’autres. Chacun est capable de pratiquer l’hospitalité de façon très belle, de courir au-delà des invités, de guetter leur venue …
Même si l’on n’atteindra pas la pensée pure qui anima Avraham Avinou, on peut tout de même en imiter les actes !
L’union de deux êtres : c’est l’œuvre d’Hashem (humour)
« Lavan et Betouel répondirent : La chose a été décidée par Hashem… » (Bereshit 24-50)
On raconte qu’un Sultan arabe de la ville d’Istanbul dit un jour au Grand Rabbin du pays :
« Vous les juifs, prétendez que seul Hashem est à même de composer des couples, et qu’un être humain n’en a pas la possibilité. Moi je suis convaincu que l’être humain peut composer des couples, et j’en ai moi-même la capacité ! »
Le Grand Rabbin lui répondit :
« Majesté ! Si tu es convaincu de réussir, fais le, mais pour ma part, je peux te garantir que tu vas échouer. »
Le Sultan lui dit :
« Je suis prêt à essayer et je suis sûr de réussir ! »
Quelques temps plus tard, le Sultan rencontra une belle jeune fille célibataire, à qui il remit une lettre qu’elle devait porter à l’un de ses ministres qui était lui aussi célibataire, qui lui donnerait 100 pièces d’argent en échange de la lettre. Le Sultan avait écrit dans la lettre qu’il ordonnait au ministre d’épouser la jeune fille porteuse de cette lettre et de lui donner également la somme de 100 pièces d’argent.
En allant jusqu’à la maison du ministre pour lui remettre la lettre, la jeune fille rencontra en chemin une vieille dame pauvre qui lui demanda de lui donner de quoi se nourrir. La jeune fille eu pitié de la vieille dame et lui donna la lettre à remettre au ministre en lui expliquant qu’il lui donnera 100 pièces d’argent en échange de cette lettre.
La vieille dame se réjouit de la proposition et se rendit chez le ministre pour lui remettre la lettre. Lorsque le ministre ouvrit la lettre, il lut que le Sultan lui ordonnait d’épouser la porteuse de cette lettre. Le ministre exécuta l’ordre du Sultan et épousa la vieille dame.
Quelques temps plus tard, le Sultan organisa une fête à laquelle il convia tous ses ministres.
Sur la table, étaient posées toutes sortes de friandises, et notre ministre prit un morceau de Ra’hat ‘Halkoum (pâtisserie orientale très prisée pour les connaisseurs !!), l’enveloppa soigneusement et le mit dans sa poche.
Le Sultan voyant cela, s’étonna et demanda au ministre :
« Pourquoi mets-tu cette pâtisserie dans ta poche ? »
Le ministre répondit :
« J’ai une femme qui est âgée et qui n’a plus de dents, et c’est pour cela que je prends ce Ra’hat ‘Halkoum qui est une pâtisserie tendre pour elle. »
Le Sultan s’étonna davantage :
« Mais qu’est ce que tu racontes !! Ta femme est une belle jeune fille !!! »
Le ministre répondit :
« Majesté ! Je n’ai fais qu’accomplir tes ordres. J’ai épousé cette vieille dame qui m’a remit la lettre que tu m’as envoyé ! »
Le Sultan fit son enquête et comprit ce qu’avait fait la jeune fille. Il alla trouver le Grand Rabbin et lui dit : « Moshé est vrai et sa Torah est vraie ! Seul Hashem peut composer des couples !! »
Shabbat Shalom
Rédigé et adapté par Rav David A. PITOUN France 5775 [email protected]
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Article de l’auteur, Rav David Pitoun, initialement publié sur son blog http://ravdavidpitoun.blogspot.com/
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Cet article « Divré Torah sur la Paracha ‘Hayé Sarah. Rav David A. PITOUN » a été publié initialement le 11 novembre 2014 – Mis à jour le 18 novembre 2019 puis le 13 novembre 2020.