XVII Qaddesh – Loi concernant le Quiddoush du soir de Pessa’h (8§)
1) [2–יז-א] A priori, il faut faire le Qiddoush après la sortie des étoiles c’est à dire (en Israël) environ un quart d’heure après le coucher du soleil. Cependant, même ceux qui ont l’habitude d’être plus sévère à chaque sortie de Shabbath selon l’opinion de Rabbénou Tam et de Maran l’auteur du Shoul’han Âroukh et attendre une heure et quart après le coucher du soleil, n’ont pas besoin d’attendre autant le soir de Pessa’h ; et en particulier c’est une habitude plus exigeante qui conduit à une attitude plus permissive (qui ne s’appelle plus alors « plus exigeant ») puisqu’il y a lieu de craindre que les enfant s’endorment et ces personnes alors perdront la Mitsva de la Torah d’enseigner à ses enfants la sortie d’Egypte.
2) [2–יז-ב] On dira le Qiddoush debout et on a l’habitude de commencer par le verset
אֵלֶּה מוֹעֲדֵי ה׳, מִקְרָאֵי קֹדֶשׁ, אֲשֶׁר-תִּקְרְאוּ אֹתָם, בְּמוֹעֲדָם
Voici les solennités de l’Éternel, convocations saintes, que vous célébrerez en leur saison.
Si le premier soir de Pessa’h est un vendredi soir on débute (comme tous les vendredi soirs) par Yom Hashishi et ensuite אֵלֶּה מוֹעֲדֵי « Ellé Moâdé ». Ensuite on fait la bénédiction sur le vin « Boré Péri Haguéfene » (dans le Minhagh Séfarade on pense à se rendre quitte par cette bénédiction également du second verre pris à la fin de la lecture de la Haggadah (c’est à dire que la bénédiction sera valable pour les deux verres)).
Ensuite, on fait la bénédiction אשר בחר בנו מכל עם « Qui nous a choisi parmi toute les nations » qu’on termine par מקדש ישׂראל והזמנים « Qui sanctifie Israël et les temps » ; si le premier soir de Pessa’h est un vendredi soir on dit alors מקדש השבת וישׂראל והזמנים « Qui sanctifie le Shabbat et Israël et les temps » .
On fait ensuite la bénédiction Shéhé’héyanou en l’honneur de la fête et on pense à rendre également quitte, par cette bénédiction, la consommation de la Matsa et du Maror qui est faite plus tard.
On s’assoit et on boit le Qiddoush accoudé du côté gauche ; si quelqu’un a bu sans être accoudé, ou en étant accoudé du côté droit ou en arrière, il doit reboire une coupe de vin en étant accoudé du côté gauche ; cependant on ne refait aucune bénédiction (aucune des trois) [dans le Minhagh Ashkénaze, certains disent qu’il faut refaire la bénédiction « Boré Péri Haguéfene » mais aucune des autres].
3) [2–יז-ג] Si le soir de Pessa’h est un samedi soir (à la sortie du Shabbat) l’ordre du Qiddoush est le suivantיקנהז c’est à dire :
- י: יין la bénédiction sur le vin, en premier ;
- ק: קידוש le Qiddoush proprement dit (Méqaddesh etc. ), en second ;
- נ: נר la bénédiction sur la lumière, en troisième ;
- ה: הבדלה la Havdala qui indique, entre autres, la séparation faite entre le Sacré et le profane (et le Sacré [Shabbath] et le sacré [la fête sans Shabbath]), en quatrième
- ז: זמן le temps c’est à dire la bénédiction Shéhé’héyanou, en dernier
Puis on boit la coupe de vin en étant accoudé du côté gauche.
4) [2–יז-ד] Chacune des personnes attablées, prend la coupe de vin à la main au moment du Qiddoush ; le maître de maison fait les bénédictions à voix haute et pense à rendre quitte des bénédictions tous ceux qui l’écoutent. Ceux qui écoutent doivent penser à se rendre quitte [du Qiddoush et des bénédictions] et répondent Amen et sont ainsi quitte de leur obligation car nous avons la Halakha bien connue que « celui qui écoute est comme celui qui dit ».
Une fois que la personne qui fait Qiddoush a fini toutes les bénédictions et que tous ont répondu Amen, alors on s’assoit et chacun boit sa coupe de vin en étant accoudé du côté gauche.
Il est bon que les personnes attablées ne fassent pas les bénédictions en même temps que le maître de maison mais qu’elles écoutent et se rendent quitte de leur obligation.
C’est seulement dans le cas où le maître de maison n’est pas compétent pour penser à rendre quitte de leur obligation les autres qui écoutent ou bien s’il a la bouche « lourde » et ne prononce pas bien, que chacun fera les bénédictions à voix basse sur le verre qu’il a en main. Dans un tel cas, on ne répond pas Amen après les bénédictions faites par le maître de maison car ces personnes ont fait par eux-mêmes les bénédictions. Dans un tel cas, répondre Amen est une interruption entre la bénédiction et l’action de boire.
5) [2–יז-ה] Lorsque le maître de maison fait les bénédictions et rend quitte les autres personnes attablées de leur obligation, celles-ci devront veiller à ne pas répondre « Baroukh Hou Ouvaroukh Shémo » car comme ces personnes se rendent quitte de leur obligation par le principe « celui qui écoute est comme s’il disait » alors son statut est le même que celui qui dit les bénédictions ; et comme celui qui dit les bénédictions n’a pas le droit de dire au milieu « Baroukh Hou Ouvaroukh Shémo » en conséquence il en est de même pour ceux qui se rendent quitte qui n’ont (donc) pas le droit de s’interrompre en disant « Baroukh Hou Ouvaroukh Shémo ».
Par contre, ils doivent répondre Amen, car la loi de « celui qui écoute est comme s’il disait » est, a priori, dans le cas où la personne qui écoute répond Amen.
Malgré tout, a postériori, si quelqu’un a répondu « Baroukh Hou Ouvaroukh Shémo » il est quitte de son obligation et n’a pas besoin de recommencer la bénédiction.
6) [2–יז-ו] Si quelqu’un a oublié de dire la bénédiction Shéhé’héyanou dans le Qiddoush, s’il s’en rend compte avant d’avoir fini la Haggadah et la bénédiction qui est à la fin du récit de la Haggada « Asher Guéalanou », il devra faire la bénédiction Shéhé’héyanou au moment où il se rend compte de son oubli.
S’il s’en rend compte après avoir dit la bénédiction « Asher Guéalanou », alors il ne pourra plus dire Shéhé’héyanou car dans la bénédiction « Asher Guéalanou » on dit . וְהִגִּיעָנוּ הַלַּיְלָה הַזֶּה. לֶאֱכֹל בּוֹ מַצָּה וּמָרוֹר « qui nous a permis d’arriver à cette nuit, pour y manger la Matsa et le Maror » (qui ressemble au texte de Shéhé’héyanou).
7) [2–יז-ז] Lorsque le soir de Pessa’h est un samedi soir, à la sortie de Shabbat, si quelqu’un a oublié de dire la Havdalla pendant le Quiddoush ou a oublié de faire la bénédiction sur la lumière « Boré Méoré Ha-ésh », il fera la bénédiction sur la lumière au moment où il se rend compte de son oubli.
En ce qui concerne la Havdalla, s’il se rend compte de son oubli avant de manger le Karpass (céleri), alors il fera la Havdalla sur une autre coupe de vin car il est interdit de manger avant de faire la Havdalla. S’il se rend compte de son oubli après avoir débuté la Haggadah, il ne s’interrompra pas et fera la Havdalla sur la seconde coupe de vin, c’est à dire qu’après avoir fini la bénédiction à la fin de la Haggadah « Gaal Israël » il fera la bénédiction « Hamavdil ben Qodesh Lé’hol » qu’il terminera par « Hamavdil ben Qodesh Léqodesh » et boira le second verre de vin.
S’il se rend compte de son oubli (de dire la Havdalla) au milieu du repas, il s’arrêtera de manger et fera immédiatement la Havdalla. S’il s’en rend compte après les actions de grâce faites à l’issue du repas, il fera la Havdalla sur le troisième verre. S’il s’en rend compte après le troisième verre, il fera la Havdalla sur le quatrième verre.
S’il s’en rend compte après avoir bu le quatrième verre alors il fera la Havdalla sur un cinquième verre ; il commencera par faire la bénédiction sur le vin « Boré Péri Haguéfen » car il a détourné son esprit de boire du vin après le quatrième verre (après lequel normalement on ne boit plus de vin).
8) [2–יז-ח] Après avoir bu la première coupe de vin, on ne fait pas la bénédiction qui suit la consommation (Bérakha A’harona) ; si une personne est affamée, elle a le droit de manger des fruits ou un plat après le Qiddoush, mais à condition de ne pas se rassasier et ce afin de pouvoir manger la Matsa et le Maror avec appétit.
On a le droit de manger de la Matsa Âshira (faite avec des jus de fruits ou sucrée) avant de manger la Matsa du Séder le soir de Pessa’h mais à condition d’en manger moins qu’un Kabétsa (soit moins de 54 grammes).
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