Paracha Lekh Lékha ל ך לך Le Jardin de la Torah – 5 Divré Torah
Paracha Lekh Lékha
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Nous vous proposons cinq Divré Torah sur notre Paracha Lekh Lékha:
- Shévilé Pin’has de Rav Friedman
- Ben Ish Hay Déroushim
- Marane Rabbénou Ovadia Yossef
- Yaguel Yaakov
- Commentaires de Rashi explicités sur notre Paracha.
Premier Dévar Torah (5773) Paracha Lekh Lékha
Tiré du site http://bnei-zion.com
Au nom de Shévilé Piné’has de Rav Piné’has Friedman
Dans notre Paracha de Lekh Lékha nous voyons la guerre entre des rois et la capture de Loth le neveu de Avram. Avram lorsqu’il apprend cela part en guerre à la poursuite pour délivrer Loth.
A ce propos la Torah nous dit (Genèse Ch. 14 v14) :
וַיִּשְׁמַע אַבְרָם, כִּי נִשְׁבָּה אָחִיו; וַיָּרֶק אֶת-חֲנִיכָיו יְלִידֵי בֵיתוֹ, שְׁמֹנָה עָשָׂר וּשְׁלֹשׁ מֵאוֹת, וַיִּרְדֹּף, עַד-דָּן.
Avram, ayant appris que son frère [parent] était prisonnier, arma ses fidèles, natifs de sa maison, trois cent dix-huit, et suivit la trace des ennemis jusqu’à Dan.
Rashi explique :
- שְׁמוֹנָה עָשָׂר וְגוֹ’. רַבּוֹתֵנוּ אָמְרוּ אֱלִיעֶזֶר לְבַדּוֹ הָיָה וְהוּא מִנְיָן גִּימַטְרִיָּא שֶׁל שְׁמוֹ:
- Trois cent dix-huit Nos rabbins ont enseigné : « Eliêzer était seul, mais la guématria (valeur numérique des lettres) de son nom est trois cent dix-huit (Beréshith Rabba 42, 2, Nédarim 32a) »
C’est à dire que Rashi nous explique, que Eliezer est parti seul avec Avram pour faire la guerre contre les quatre rois afin d’aller sauver Loth son neveu ; c’est donc l’explication de notre Passouq (verset) וַיָּרֶק אֶת-חֲנִיכָיו יְלִידֵי בֵיתוֹ, שְׁמֹנָה עָשָׂר וּשְׁלֹשׁ מֵאוֹת il arma ses fidèles, enfants de sa maison, trois cent dix-huit, il s’agit de la Guématria de Eliezer dont la valeur est 318.
Il y a lieu de s’étonner de cela car si Avram a pris uniquement Eliezer afin de poursuivre les quatre rois qui avaient emprisonné Loth, pour quelle raison la Torah a-t-elle écrit que Avraham arma ses fidèles, natifs de sa maison, trois cent dix-huit ? N’aurait-il pas été possible tout simplement de dire qu’Avraham est parti en guerre avec uniquement Eliezer son serviteur ?
A ce propos, Rabbénou Béhayé nous dit qu’effectivement, au départ 318 « natifs de la maison » d’Avraham se sont rassemblés pour poursuivre les rois. Cependant Avraham Avinou les a mis en garde avant qu’ils ne partent en guerre et leur a prévenu comme le demande la Torah (Dévarim/Deutéronome Ch. 20 v. 8) :
מִי-הָאִישׁ הַיָּרֵא וְרַךְ הַלֵּבָב, יֵלֵךְ וְיָשֹׁב לְבֵיתוֹ; וְלֹא יִמַּס אֶת-לְבַב אֶחָיו, כִּלְבָבוֹ.
« S’il est un homme qui ait peur et dont le cœur soit lâche, qu’il se retire et retourne chez lui, pour que le cœur de ses frères ne défaille point comme le sien! »
A ce propos les Sages nous disent (Talmoud Sotta 44a) qu’il s’agit de celui qui a peur du fait de ses fautes. Après cette mise en garde, les 318 personnes sont rentrées chez elles et seul Eliezer est resté seul avec Avram pour faire la guerre contre les quatre rois.
Le commentaire de Rabbénou Bé’hayé colle bien avec notre Midrash [rapporté par Rashi], « 318, il s’agit de Eliezer dont la valeur numérique vaut 318 ». Mais d’après ce Midrash les 318 ne sont pas comme le sens premier du verset puisque celui-ci témoigne que les « natifs de sa maison » étaient 318.
Le sujet est ainsi : tous les 318 étaient des natifs de la maison d’Avram, ceux qui mangeaient à sa table. Après qu’il les ait pressé pour aller en guerre, il les a diminués en nombre car c’est le mérite (des Mitsvoth) qui fait vaincre et pas le nombre de soldats. Pour cela il a demandé à tous ceux qui ont des fautes de rentrer chez eux comme le demande la Torah pour ce qui vont à la guerre מִי-הָאִישׁ הַיָּרֵא וְרַךְ הַלֵּבָב, יֵלֵךְ וְיָשֹׁב לְבֵיתוֹ S’il est un homme qui ait peur et dont le cœur soit tendre, qu’il se retire et retourne chez lui.
C’est ce que signifie le terme qu’utilise la Torah וַיָּרֶק qui contient à la fois un langage d’arme [voir le crochet ci-dessous] et de diminuer, de la même racine que רַק. Et comme les « natifs de sa maison » ont diminué, Avraham s’est retrouvé seul avec Eliezer.
[Ramenons Rashi qui prouve que וַיָּרֶק signifie « il arma » :
- וַיָּרֶק. כְּתַרְגוּמוֹ וְזָרִיז וְכֵן וַהֲרִיקוֹתִי אַחֲרֵיכֶם חֶרֶב אִזְדַיָּן בְּחַרְבִּי עֲלֵיכֶם וְכֵן אָרִיק חַרְבִּי וְכֵן וְהָרֵק חַנִּית וּסְגוֹר:
- Il arma (wayarèq) C’est ainsi que traduit le Targoum. Comme dans : « Je m’armerai (wahariqothi) contre vous d’une épée » (Wayiqra 26, 33. Voir le Targoum). « Je m’armerai (ariq) d’une épée » (Shémoth 15, 9). « Arme-toi (haréq) d’une lance et d’un javelot » (Tehilim 35, 3).
]
Cette même idée se retrouve dans « Daat zéqénim lé Béalé Hattossafoth » וַיָּרֶק אֶת-חֲנִיכָיו, …., cela signifie qu’Avraham leur a dit : « Nous allons en guerre ! Que l’homme qui a peur du fait de ses Avéroth (de ses fautes), qu’il rentre chez lui ! ». Lorsqu’ils ont entendu cela ils sont rentrés chez eux et il n’est resté qu’Avram avec Eliezer. Haqqadosh Baroukh Hou a dit alors à Avram : « ils t’ont tous laissés, par ta vie (forme de jurement) je donne leur force à Eliezer (la force de tous) ; et la Guématria de Eliêzer est 318 ».
Quoi qu’il en soit, qu’on dise qu’Avram est parti en guerre, en accord avec le Péshat (le sens premier) c’est à dire qu’il est parti avec 318 hommes ou selon le Rémez (l’allusion) c’est à dire qu’Avraham a pris avec lui uniquement Eliezer dont la valeur numérique du nom est 318, il nous faut comprendre pourquoi Avraham a pris uniquement ce nombre de 318 « enfants de sa maison » et pris Eliezer dont la guématria du nom est de 318
Pour comprendre cela on va ramener un enseignement extraordinaire de Ribbi Tsaddoq de Lublin (Miloublin) dans son livre « Divré Soférim » (Oth 15). Dans ce livre il y développe que toute la personnalité d’Avram était que quelle que soit la situation, aussi difficile soit elle, il n’a jamais baissé les bras, jamais il n’est tombé dans les griffes de la Quélipa, dans l’impureté du יאוש, du désespoir, dans lequel voulait l’entraîner, l’enfoncer, le Yetser Hara (le penchant au mal). Et pourquoi ? Parce que il s’est renforcé dans une Emouna Shéléma (une foi complète) que Haquadosh Baroukh Hou allait le sauver et le faire réussir (Hatsala’ha) systématiquement, quelle que soit la situation dans laquelle il se trouverait.
Ce sujet se dévoile avec éclat dans la construction du Âm Israël (du peuple d’Israël) car, lorsqu’Avraham avait déjà atteint 90 ans et que Sarah n’avait plus ses périodes (ses règles), Avram n’a pas jeté l‘éponge, n’a jamais désespéré dans sa Emouna (sa foi) envers Hashem qui lui avait promis que lui et Sarah allaient avoir un fils qui poursuivrait sa voie et poursuivrait la chaîne de Quéddousha (de sainteté) du Am Israël et ce jusqu’à la fin de toutes les générations.
De là il nous faut réfléchir et comprendre que la base de tout le judaïsme est d’être fort comme un roc dans la Emouna (foi) envers Hashem, et qu’il est interdit de tomber ne serait-ce qu’une seule fois dans les griffes du יאוש désespoir (l’abandon) comme nous l’enseignent nos Maitres dans le Talmoud (Bérakhoth 10a) « même si quelqu’un a une épée pointue contre le cou, il ne faut pas s’empêcher d’implorer la miséricorde » (Ra’hamim).
Lorsqu’on réfléchit il s’avère que le mot יאוש « désespoir » a pour valeur numérique 317. Il s’avère donc que 318 c’est un (1) de plus que la valeur du mot יאוש « désespoir », et là nous avons un Rémez, une allusion, au fait qu’il faut vaincre le יאוש, le désespoir.
C’est là le sujet d’Avraham qui a pris précisément 318 « natifs de sa maison », ou à plus forte raison si on dit qu’il est parti seul avec Eliezer dont la Guématria du nom est 318, tout cela pour nous montrer que même si Avraham était très minoritaire comparé aux quatre rois, qui étaient nombreux et puissants, malgré tout il a surmonté la Quélipa du יאוש (l’impureté du désespoir), et il a cru dans une foi totale (Emouna Shéléma) en Hashem, qu’il allait sortir vainqueur de la guerre qu’il allait mener contre ces (quatre) rois.
Ce que nous venons de dire correspond avec ce qu’écrit Rabbi Tsaddoq Hacohen de Lublin (Extraits) :
ר’ צדוק הכהן מלובלין – דברי סופרים אות טז
Rabbi Tsadok Haccohen de Lublin –Divré Soférim §16
אין ליהודי להתייאש משום דבר, בין בעניני הגוף כמו שאמרו (ברכות י’ סוף ע »א) אפילו חרב חדה על צוארו אל ימנע מהרחמים, בין בעניני הנפש אפילו נשתקע למקום שנשתקע וחטא בדבר שאמרו ז »ל (זוה »ק ח »א רי »ט ב) שאין תשובה מועלת חס ושלום, או שתשובתו קשה, או שרואה עצמו משתקע והולך בענייני עולם הזה, אל יתייאש בעצמו לומר שלא יוכל לפרוש עוד, כי אין יאוש כלל אצל איש יהודי, והשם יתברך יכול לעזור בכל ענין:
Le Juif ne doit en aucun cas désespérer, que ce soit dans le domaine « du corps » [physique] comme on le dit (Talmoud Bérakhot 10 fin du folio a) « même si quelqu’un a une épée pointue contre le cou, il ne faut pas s’empêcher d’implorer la miséricorde » ; ou bien que ce soit dans le domaine spirituel, même si quelqu’un « s’est enfoncé là où il s’est enfoncé » (profondément) et a fauté dans un sujet à propos duquel les sages ont dit que la Téshouva ne sert à rien, à D.ieu ne plaise, ou si sa Téshouva est difficile ou bien si quelqu’un voit qu’il s’enfonce de plus en plus complètement dans les problèmes de ce monde (la matérialité), il ne faut pas renoncer et dire qu’il ne peut plus s’éloigner de la faute car il n’existe aucun « désespoir » (יאוש) chez l’être Juif et Hashem peut aider en toute circonstance.
Rabbi Tsadok Haccohen de Lublin poursuit :
וכל בנין אומה הישראלית היה אחר היאוש הגמור דאברהם ושרה זקנים ומי מלל לאברהם הניקה וגו’ (בראשית כ »א ז’), שלא עלה על דעת אדם עוד להאמין זה ואפילו אחר הבטחת המלאך ושרה הצדקת ידעה והאמינה דהשם יתברך כל יכול ועם כל זה צחקה בקרבה, שהיה רחוק אצלה להאמין זה בידעה זיקנת אברהם דטוחן ואינו פולט כמו שאמרו (בראשית רבה מ »ח י »ז) וכן זקנתה, ואם היה רצון השם יתברך לפקדם היה פוקדם מקודם דלמעט בנס עדיף ולא עביד ניסא במקום שאין צריך, אבל באמת מאת ה’ היתה זאת שיהיה בנין האומה דוקא אחר היאוש הגמור שלא האמין שום אדם ואפילו שרה שתיפקד עוד, כי זה כל האדם הישראלי להאמין שאין להתייאש כלל) שכן) דלעולם השם יתברך יכול לעזור והיפלא מה’ דבר…
Toute la construction du peuple d’Israël est postérieure au désespoir complet provenant du fait que « Avraham et Sarah étaient âgés » [Béréshith/Genèse Ch. 21 v. 7] [le passouq suivant vient à la suite de la Bérith-Mila de Yts’haq/Isaac] :
וַתֹּאמֶר, מִי מִלֵּל לְאַבְרָהָם, הֵינִיקָה בָנִים, שָׂרָה: כִּי-יָלַדְתִּי בֵן, לִזְקֻנָיו.
Elle dit encore « Qui eût dit à Abraham que Sara allaiterait des enfants? Eh bien, j’ai donné un fils à sa vieillesse! »
Il ne pouvait venir à l’esprit de personne de croire qu’ils allaient avoir des enfants et même après la promesse faite par l’ange et que Sarah la Tsédéqueth savait et croyait que Hashem peut tout, malgré tout elle a ri en son cœur (au moment de la promesse), car il lui était impensable de croire cela car elle savait qu’Avraham était vieux et qu’il ne pouvait plus enfanter et de même qu’elle était vieille, et si cela avait été la volonté d’Hashem qu’elle ait un enfant elle l’aurait eu avant, car moins le Ness (miracle) est visible mieux c’est, et Hashem ne fait pas de Ness (Miracle) si ce n’est pas nécessaire.
Mais, en vérité, cela provenait d’Hashem que la construction du peuple d’Israël soit faite uniquement après un désespoir total, c’est à dire que personne ne pouvait croire, ni même Sarah, qu’elle pouvait encore être enceinte, car c’est tout l’homme juif de croire qu’il ne faut jamais désespérer, car Hashem peut aider, en toutes circonstances, et « est-il rien d’impossible à Hashem ? ».
]…[..
ואברהם אבינו ע »ה ראש האומה הוא שפתח דבר זה שלא להתייאש משום דבר כשנשבה לוט וכבר נתייאשו כולם מלהציל ) את לוט ואת כל השבוים ), דעל כן אמר מלך סדום « הרכוש קח לך » דכבר נתייאש)מלך סדום ) בידי המלכים]…[.., ואברהם אבינו אזר עצמו עם שלוש מאות שמונה עשרה ילידי ביתו לרדוף אחר ארבעה מלכים, ובנדרים (ל »ב סוף ע »א) דהוא בגימטריא אליעזר, ומשמעות השם מפורש בתורה אצל משה רבינו ע »ה כי אלקי בעזרי ויצילני וגו’ (שמות י »ח ד’) שכבר היה חרב פרעה על צוארו והשם יתברך יכול לעזור גם אחר היאוש שאין להתייאש משום דבר, וזהו רמז מספר שלוש מאות שמונה עשרה בגימטריא יאוש עם הכולל היינו שמספר זה הוא המוציא)את האדם ) מידי יאוש ומורה שהשם יתברך עוזר מכל דבר שהאדם חושב להתייאש:
Avraham Avinou, le début du peuple, est celui qui a débuté cette qualité de ne « désespérer » en aucun cas, lorsque Loth a été fait prisonnier, et que tous avaient déjà abandonné l’idée de sauver Loth et tous les prisonniers, c’est pour cela que le roi de Sodome dit (après la victoire d’Avraham) :, וְהָרְכֻשׁ קַח-לָךְ. garde-les biens pour toi. Car le roi de Sodome avait déjà renoncé à ce qui était tombé entre les mains des quatre rois (Il avait fait Yoush)..
Avraham Avinou, s’est pris de courage avec 318 « natifs de sa maison » pour poursuivre les quatre rois ; on voit dans le Talmoud (Nédarim 32a) que 318 est la valeur numérique du nom de Eliezer. La signification de ce nom est explicitée par la Torah, à propos du fils de Moshé Rabbénou (Nombres Ch. 18 v. 4)
וְשֵׁם הָאֶחָד, אֱלִיעֶזֶר–כִּי-אֱלֹהֵי אָבִי בְּעֶזְרִי, וַיַּצִּלֵנִי מֵחֶרֶב פַּרְעֹה.
L’autre nommé Eliêzer, « parce que le D.ieu de mon père m’est venu en aide et m’a sauvé du glaive de Pharaon. ».
car Moshé avait déjà le glaive de Pharaon contre le cou, et Hashem peut aider même après avoir désespéré (abandonné) car il ne faut jamais désespérer en aucun cas; et c’est là l’allusion dans le nombre 318 qui est la valeur numérique du mot יאוש plus 1 c’est à dire que cette valeur (318) est celle qui fait sortir l’homme du יאוש, du désespoir, et montre que Hashem aide dans toutes les circonstances dans lesquels l’homme pense abandonner (perdre espoir).
<<Fin de Rabbi Tsadok Haccohen de Lublin –Divré Soférim §16 >>
Grâce à cela nous pouvons comprendre avec plus de force ce que nous avons rapporté au nom de Rabbénou Bé’hayé et des Baalé Hatossefoth, qu’en vérité il y avait effectivement 318 « natifs de la maison d’Avraham » pour partir en guerre, et Avraham a choisi précisément ce nombre-là, afin de « s’élever » et pour prendre le dessus sur la Quélipa du יאוש « yéoush », l’impureté du désespoir, dont la valeur numérique (du mot יאוש) est de 317 et en conséquence, lorsqu’Avraham a voulu partir en guerre contre les quatre rois, afin de sauver Loth son neveu, il a compris que selon l’ordre de la nature il lui était impossible de prendre le dessus dans la guerre contre des milliers de soldats (qui constituaient les armées) des quatre rois mais seulement par un miracle. En conséquence il a choisi de prendre avec lui 318 « enfants de sa maison » afin qu’ils puissent surmonter cette impureté du « désespoir » (317).
Cependant, avant qu’Avraham ne parte en guerre, il a voulu vérifier si vraiment ces 318 « natifs de sa maison » avaient la capacité de surmonter le désespoir, et c’est pour cela qu’il leur a dit :
מִי-הָאִישׁ הַיָּרֵא וְרַךְ הַלֵּבָב, יֵלֵךְ וְיָשֹׁב לְבֵיתוֹ; וְלֹא יִמַּס אֶת-לְבַב אֶחָיו, כִּלְבָבוֹ.
« S’il est un homme qui ait peur et dont le cœur soit lâche, qu’il se retire et retourne chez lui, pour que le cœur de ses frères ne défaille point comme le sien! »
C’est à dire, que celui qui a des fautes et n’a pas la capacité de surmonter le « désespoir », qu’il s’en aille et rentre chez soi, car il n’aura pas de réussite dans la guerre. Comme l’ont écrit les Baalé hatossafoth « Lorsqu’ils ont entendu cela ils sont rentrés chez eux » car ils n’avaient pas la capacité de surmonter « le désespoir », et de comprendre comment un faible nombre pouvait l’emporter face à des milliers de soldats.
« Il n’est resté avec Avraham qu’Eliezer son serviteur », car il avait, l’aspect, la qualité de prendre le dessus sur l’impureté du désespoir comme le donne en allusion la valeur numérique de son nom (318) qui est un (1) de plus que la valeur numérique du mot יאוש « désespoir ».
C’est ce qu’Hashem a dit à Avraham (c’est la suite du Daat Zéquénim lébaalé Hatossafoth) « ils t’ont tous laissés », car ils n’étaient pas à un degré de Emouna (de foi) suffisant pour surmonter le « désespoir », et c’est pourquoi (les Baalé Hatossafoth poursuivent:) « par ta vie je donne leur force à Eliezer (la force de tous) ; et la Guématria de Eliêzer est 318 ». Tout cela par le mérite qu’avait Eliezer de ne pas tomber dans les griffes du désespoir et qu’il est resté, de ce fait, avec Avraham pour faire la guerre avec lui contre les rois.
On peut maintenant ramener qu’Eliezer avait une fille, et toute sa vie il a attendu de trouver une raison (une cause, un moyen) pour marier sa fille avec Yts’haq. Lorsque Avraham a envoyé Eliezer pour trouver une femme à Yts’haq, il a pensé que peut-être il allait avoir le mérite de se lier à la famille d’Avraham son maître, et de faire un Shidoukh (une rencontre en vue de mariage) entre sa fille et Yts’haq comme le dit Rashi à propos du verset (Genèse Ch. 24 v. 39) :
אֻלַי לֹא-תֵלֵךְ הָאִשָּׁה, אַחֲרָי.
‘Peut-être cette femme ne me suivra-t-elle pas?’
Rashi commente au nom du Midrash :
- אֻלַי לֹא תֵלֶךְ הָאִשָּׁה. אֵלָי כְּתִיב בַּת הָיְתָה לוֹ לֶאֱלִיעֶזֶר. וְהָיָה מְחַזֵּר לִמְצוֹא עִלָּה שֶׁיֹּאמַר לוֹ אַבְרָהָם לִפְנוֹת אֵלָיו לַהֲשִׂיאוֹ בִּתוֹ אָמַר לוֹ אַבְרָהָם בְּנִי בָּרוּךְ וְאַתָּה אָרוּר וְאֵין אָרוּר מִדַּבֵּק בְּבָרוּךְ:
- Peut-être la femme ne viendra-t-elle pas après moi Le mot oulaï (« peut-être ») est écrit ici sans waw, de sorte qu’on peut le lire : élaï (« vers moi »). Eliêzer avait une fille, et il cherchait à préparer Avraham à se tourner vers lui pour la faire épouser par Yts‘haq. Avraham lui a dit : « Mon fils est béni et toi, tu es maudit. Or, le maudit ne peut s’unir au béni ! » (Beréchith Rabba 59).
Nous apprenons qu’Eliezer était un Cananéen qui a été maudit (Genèse Ch. 9 v. 25) :
וַיֹּאמֶר, אָרוּר כְּנָעַן: עֶבֶד עֲבָדִים, יִהְיֶה לְאֶחָיו.
et il dit : « Maudit soit Canaan! Qu’il soit l’esclave des esclaves de ses frères! »
C’est pour cela qu’il a énormément désiré se lier à la descendance de Shém afin de sortir de la catégorie des personnes maudites et entrer dans celle des personnes bénies.
Lorsqu’Avraham Avinou a dit des « paroles comme des aiguillons » : « Mon fils est béni et toi, tu es maudit. Or, le maudit ne peut s’unir au béni ! », Eliezer aurait pu tomber facilement dans les griffes du désespoir car il n’avait alors plus d’espoir de pouvoir se lier avec Avraham qui était béni (et lui maudit). Malgré tout Eliêzer n’a pas désespéré, mais il a continué à être l’émissaire d’Avraham Avinou consciencieusement, afin d’être uni avec la sainteté d’Avraham Avinou. De ce fait, par le mérite qu’il a eu de ne pas tomber dans l’impureté du désespoir, Eliezer a eu, in fine, le mérite de sortir de la catégorie « Maudit », comme on le voit dans le Midrash (Béréshith Rabba 60-7) à propos du verset (Genèse Ch. 24 v31) [lorsque Laban demande à Eliezer de rentrer chez lui la première fois]:
וַיֹּאמֶר, בּוֹא בְּרוּךְ ה״
Viens, bien-aimé d’Hashem
Le Midrash dit « Canaan est Eliezer, et du fait qu’il a servi avec consciencieusement ce Tsaddiq (Avraham) alors il est sorti de la catégorie « Maudit ».
De plus, nous voyons dans « Liqouté Torah » de Rabbénou Haarizal (sur la Paracha Lekh Lékha) qu’Eliezer est revenu en Guilgoul dans Calev Ben Yéfounné, qui n’a pas fauté avec les autres explorateurs. Ainsi donc Eliezer a eu le mérite de se lier à la descendance d’Avraham parce qu’il n’avait pas désespéré bien qu’Avraham lui ait dit « Mon fils est béni et toi, tu es maudit. Or, le maudit ne peut s’unir au béni ! ».
C’est pour cela qu’Avraham a choisi Eliezer, son serviteur fidèle, pour partir avec lui dans la guerre des personnes peu nombreuses (2) contre des milliers, car Eliezer (318), son nom étant en conformité avec ses actes, a surmonté la « Quélipa du יאוש » « l’impureté du désespoir» (317).
D’après ce qui vient d’être vu, cela nous permet de comprendre des actes du Roi ‘Hizkiyahou (Ezéchias), comme on cela est ramené dans le livre des Mélakhim/Rois (II Ch. 20 v. 1) :
בַּיָּמִים הָהֵם, חָלָה חִזְקִיָּהוּ לָמוּת; וַיָּבֹא אֵלָיו יְשַׁעְיָהוּ בֶן-אָמוֹץ הַנָּבִיא, וַיֹּאמֶר אֵלָיו כֹּה-אָמַר ה״ צַו לְבֵיתֶךָ–כִּי מֵת אַתָּה, וְלֹא תִחְיֶה.
En ce temps-là, Ezéchias fut atteint d’une maladie mortelle. Le prophète Isaïe, fils d’Amoç, lui rendit visite et lui dit: « Ainsi parle l’Eternel: Donne tes ordres à ta maison, car tu vas mourir; tu ne te rétabliras pas. ».
Les sages commentent מֵת אַתָּה « tu es mort » dans ce monde [tu vas mourir] וְלֹא תִחְיֶה « et tu ne vivras pas » dans le monde futur.
Le Roi ‘Hizkiyahou a alors demandé au prophète : « Pour quelle raison ? Qu’ai je donc fait ? ». Le prophète Isaïe lui alors a répondu « Parce que tu ne t’ai pas adonné à procréer ».
Le roi a alors répondu : « je ne me suis pas consacré à procréer car j’ai vu par Roua’h Haqodesh (esprit saint) qu’allaient sortir de moi des enfants pas convenables ». Le prophète a alors répondu : « Pourquoi fais-tu les calculs à la place d’Hashem et entres tu dans Ses secrets ? Ce que tu es astreint à faire (procréer), tu dois le faire ! Ce qui est de la volonté d’Hashem, Il le fait ! ». Le roi Hizkiyahou lui a alors répondu « donne-moi ta fille pour épouse ! Peut-être que ton mérite associé au mien permettra que j’engendrerai des enfants convenables ! Le prophète lui a répondu, « le décret a déjà été entériné (que tu meures) ». Le roi Hizkiyahou lui a alors répondu : « Fils de Amos, ta prophétie est finie, sors !! J’ai appris de la maison de mon du père de mon père (le roi David) « même si quelqu’un a une épée pointue contre le cou, il ne faut pas s’empêcher d’implorer la miséricorde »
Rashi explique, à ce propos, « de la maison du père de mon père », il s’agit de David, qui a vu l’Ange tenant en main son épée dirigée contre Jérusalem (Voir Divré Hayamim/Chroniques I Ch. 16 v 21) et David ne s’est pas empêché de demander la miséricorde Divine ! [Relire Divré Hayamim]
Et donc, juste après, il est écrit à propos du roi Hizkiyahou
וַיַּסֵּב אֶת-פָּנָיו, אֶל-הַקִּיר; וַיִּתְפַּלֵּל–אֶל-ה״, לֵאמֹר.
Il (Hizkiyahou) tourna la face vers le mur et implora l’Eternel en ces termes:
C’est à dire qu’il a prié et a crié envers Hashem des replis (מקירות לבו) de son cœur ; et immédiatement Hashem lui a répondu et lui a annoncé qu’il allait vivre encore pendant 15 ans.
Afin de comprendre ce sujet avec plus de force, il nous faut répondre à la question suivante : pour quelle raison Avraham est-il parti en guerre, alors qu’il était peu nombreux contre un nombre important et ce afin de sauver Loth son neveu ? Loth n’était tout de même pas le Tsaddiq de la génération !
[Nous le savons bien car lors de leur séparation, il est écrit (Genèse Ch. 13 v. 11) :
וַיִּבְחַר-לוֹ לוֹט, אֵת כָּל-כִּכַּר הַיַּרְדֵּן, וַיִּסַּע לוֹט, מִקֶּדֶם; וַיִּפָּרְדוּ, אִישׁ מֵעַל אָחִיו.
Loth choisit toute la plaine du Jourdain, et se dirigea du côté oriental; et ils se séparèrent l’un de l’autre.
Et Rashi d’expliquer :
- מִקֶּדֶם. נָסַע מֵאֵצֶל אַבְרָם (מִמִּזְרָח) וְהָלַךְ לוֹ לְמַעֲרָבוֹ שֶׁל אַבְרָם נִמְצָא נוֹסֵעַ מִמִּזְרָח לַמַּעֲרָב. וּמִדְרַשׁ אַגָּדָה הִסִּיעַ עַצְמוֹ מִקַּדְּמוֹנוֹ שֶׁל עוֹלָם אָמַר אִי אֶפְשִׁי לֹא בְּאַבְרָם וְלֹא בֵּאלֹהָיו:
- Vers l’orient (miqèdèm) Il s’est séparé d’Avram et s’est dirigé à l’ouest d’Avram. Il est donc allé d’est en ouest. Le midrash explique : Il s’est éloigné de Celui qui fut antérieur (qadmon) au monde en disant : « Je ne veux ni d’Avram ni de son D.ieu ! » (Beréchith Rabba 41, 7).
]
L’explication est d’après ce que nous trouvons dans le Zohar Haqqadosh : « Pour quelle raison Avraham s’est-il lié à Loth ? Réponse du Zohar : Avraham Avinou a vu par Roua’h Haqodesh (par « l’esprit Saint ») que dans le futur, le roi David allait descendre de Loth [à travers Ruth]. C’est pour cela qu’il a pris avec lui Loth et a mis en péril sa vie avec une totale abnégation afin de préserver l’étincelle sainte de la royauté d’Israël [De Loth sont issus deux peuples Amon et Moav ; Ruth qui était Moabite et de Boaz sont issus Ovad qui est le père de Yshay qui lui-même est le père de David, le Roi d’Israël, le Mélekh Hamashia’h].
De même nous l’enseignent les Sages à propos du verset (Genèse Ch. 13 v. 5) :
וְגַם-לְלוֹט–הַהֹלֵךְ, אֶת-אַבְרָם: הָיָה צֹאן-וּבָקָר, וְאֹהָלִים
Loth aussi, qui accompagnait Avram, avait du menu bétail, du gros bétail et ses tentes.
Rabbi Toubia fils de Rabbi Yts’haq dit « deux tentes : il s’agit de Ruth la Moabite et de Naama la Ammonite »
De même Rabbi Toubia fils de Rabbi Yts’haq dit (Beréchith Rabba 50, 10) à propos de verset dans lequel les anges ordonnent à Loth de quitter Sodome :
קוּם קַח אֶת-אִשְׁתְּךָ וְאֶת-שְׁתֵּי בְנֹתֶיךָ, הַנִּמְצָאֹת
« Lève-toi! Emmène ta femme et tes deux filles ici présentes
בְנֹתֶיךָ, הַנִּמְצָאֹת « tes deux filles ici présentes » , il s’agit de שתי מציאות deux trouvailles (deux choses trouvées) Ruth la Moabite et de Naama la Ammonite. Rabbi Toubia fils de Rabbi Yts’haq poursuit et commente le verset des Psaumes (Ch. 89 v 21) :
מָצָאתִי, דָּוִד עַבְדִּי
J’ai trouvé David, mon serviteur;
Où ai-Je trouvé David ? A Sodome !!
Nous avons déjà vu que ce qui a permis à Avraham Avinou avec Eliezer de sortir en guerre contre les quatre rois était uniquement grâce au fait qu’il a pris le dessus sur la Qélipa du Yéoush, l’impureté du désespoir, et donc il s’avère que le sauvetage de l’âme du roi David, qui était enfermée à Sodome, a été uniquement par la force par laquelle Avraham a pris le dessus sur l’impureté du désespoir.
C’est ce que dit le roi David (Psaumes 23, v. 4) :
גַּם כִּי-אֵלֵךְ בְּגֵיא צַלְמָוֶת, לֹא-אִירָא רָע– כִּי-אַתָּה עִמָּדִי;
Dussé-je suivre la sombre vallée de la mort, je ne craindrais aucun mal, car tu es avec moi;
C’est à dire que même si je me trouve dans בְּגֵיא צַלְמָוֶת la sombre vallée de la mort, à Sodome, je ne tombe pas dans les gouffres (l’abîme) du יאוש, du désespoir, mais je me renforce et je poursuis dans ma Emouna, ma foi, en Hashem Ytbarakh. Et tout cela pourquoi ? , כִּי-אַתָּה עִמָּדִי, car tu es avec moi. Car, lorsque mon âme était « enfermée » à Sodome, tu étais avec moi (par le mérite d’Avraham qui a pris le dessus sur la Qélipa du יאוש, sur l’impureté du désespoir, et qui a combattu seul avec Eliezer contre les armées des quatre rois).
C’est ce qu’a dit le Roi Hizkiyahou, qui était un descendant du Roi David : « J’ai appris de la maison du père de mon père (le roi David) « même si quelqu’un a une épée pointue contre le cou, il ne faut pas s’empêcher d’implorer la miséricorde » ». Car l’âme de David était « enfouie » à Sodome et qu’il a été sauvé uniquement par le mérite d’Avraham et d’Eliêzer, qui ont surmonté la Qélipa du יאוש, sur l’impureté du désespoir, et qui sont sortis seuls pour combattre les armées nombreuses des quatre rois.
De ce fait, chaque fois que le roi David ressentait qu’il se trouvait dans un danger de mort, immédiatement il se renforçait énormément dans la prière envers Hashem, afin de ne pas tomber dans l’impureté du désespoir
C’est ce qui est écrit (Psaumes 6 v 3-5) :
חָנֵּנִי ה״, כִּי אֻמְלַל-אָנִי: רְפָאֵנִי ה’’–כִּי נִבְהֲלוּ עֲצָמָי.
Aie pitié de moi, Seigneur, car je suis abattu; guéris-moi, Eternel, car mes membres sont en désarroi,
וְנַפְשִׁי, נִבְהֲלָה מְאֹד; ואת (וְאַתָּה) ה״, עַד-מָתָי.
mon âme est bien troublée: et toi, ô Eternel, jusques à quand?
שׁוּבָה ה״, חַלְּצָה נַפְשִׁי; הוֹשִׁיעֵנִי, לְמַעַן חַסְדֶּךָ.
Daigne de nouveau, Seigneur, délivrer mon âme, viens à mon secours en raison de ta bonté;
Il y a ici une allusion, les trois premiers mots de ce dernier verset forment le mot שיח (318), afin qu’Hashem aide et l’éclaire, lui donne la force qu’avait Avraham Avinou, qui a pris avec lui Eliêzer son serviteur, dont la valeur numérique du nom est « 318 » afin de surmonter la Quélipa du יאוש, l’impureté du désespoir !!
Second Dévar Torah (5774)
Livre Ben Ish ‘Hay Déroushim de Rabbi Yossef Haym de Baghdad Zatsal page 5a-6a
Nous allons donner deux courts commentaires issus de ce livre. Pour chacun d’entre eux je ramène le début de la phrase en hébreu, le lecteur pourra ainsi, s’il le souhaite, se référer au texte originel.
1) Page 5b – ובדרך אחר נ »ל
וַיֹּאמֶר ה״ אֶל-אַבְרָם, לֶךְ-לְךָ מֵאַרְצְךָ וּמִמּוֹלַדְתְּךָ וּמִבֵּית אָבִיךָ, אֶל-הָאָרֶץ, אֲשֶׁר אַרְאֶךָּ.
L’Éternel avait dit à Abram: « Pars pour toi de ton pays, de ton lieu natal et de la maison paternelle, vers le pays que je t’indiquerai.
Il me semble pouvoir expliquer, avec l’aide du Ciel, lorsque notre verset dit « vers le pays que je t’indiquerai ». Les enseignements des livres saints sont connus, à savoir que les pays en dehors de la terre sainte sont sous l’emprise du monde de l’action[1]/Assia, où se trouvent les 70 princes (les 70 anges qui représentent les 70 nations) En conséquence, celui qui vit en dehors d’Israël ressemble à celui qui n’a pas de D.ieu. Par contre la terre d’Israël est sous l’emprise du monde de la formation/Béria dans lequel se trouve l’Ange Mem Teth, ministre de l’intérieur (de la Haut) et c’est pour cela que celui qui se trouve en terre d’Israël ressemble à celui qui a un D.ieu.
C’est ce que dit notre verset, « Pars pour toi de ton pays, qui est sous l’emprise des 70 nations,, אֶל-הָאָרֶץ, אֲשֶׁר אַרְאֶךָּ vers le pays que je t’indiquerai, le mot אֲשֶׁר pouvant se lire א-שר « un prince » (« un Ange »), c’est à dire qu’elle est sous l’emprise d’un seul ange qui est Mem Teth le ministre de l’intérieur (d’en haut) ; c’est ce que dit avec précision la fin du verset « que Je te montrerai ».
2) Page 5b – וַיֵּלֶךְ אַבְרָם
Notre Paracha de Lekh Lékha, au verset 4 nous dit :
וַיֵּלֶךְ אַבְרָם, כַּאֲשֶׁר דִּבֶּר אֵלָיו יְהוָה, וַיֵּלֶךְ אִתּוֹ, לוֹט; וְאַבְרָם, בֶּן-חָמֵשׁ שָׁנִים וְשִׁבְעִים שָׁנָה, בְּצֵאתוֹ, מֵחָרָן
Abram partit comme le lui avait dit l’Éternel, et Loth alla avec lui. Abram était âgé de soixante-quinze ans lorsqu’il sortit de Harân.
Notre Paracha, au verset 4 nous dit :Abram partit comme le lui avait dit l’Éternel, et Loth alla avec lui. Abram était âgé de soixante-quinze ans lorsqu’il sortit de Harân.Il me semble pouvoir expliquer, avec l’aide du Ciel, que Avraham notre patriarche était très zélé puisqu’il est parti immédiatement lorsque Hashem le lui a demandé, et du fait de sa rapidité seul Loth a pu l’accompagner et personne d’autre de la maison de son père. Ne va pas croire que tout son zèle était dû à sa nature et à son tempérament car il était jeune homme et la nature d’un jeune homme est d’être zélé et fougueux. Il n’en était point ainsi ! Avram avait 75 ans lorsqu’il quitta Haran, c’est à dire qu’il était déjà âgé ayant dépassé les 70 ans qui est l’âge de la vieillesse chez un homme. Son zèle n’était pas du fait de son tempérament mais dû au fait que c’était un Tsaddiq, un juste, et à l’amour qu’il portait au Saint béni soit-Il.
[1] Rappelons qu’il y a, en première approximation, quatre « mondes » qui sont, du plus élevé au plus bas : le monde de l’émanation אצילות / Atsilout, le monde de la Création בריאה/Béria, le monde de la formation יצירה/Yétsira et le monde de l’action, עשייה/Assia.
Troisième Dévar Torah (5772)
Shiouré Harashal Tome 1 (page 149)
Notre patriarche Avraham était un homme de ‘Hessed, de bonté ; il vécut dans la paix et l’unité avec Loth. Il y eut une dispute entre les bergers d’Avraham et ceux de Loth. Les bergers de Loth ne gardaient pas leur troupeau et n’empêchaient pas le troupeau d’aller paître dans un champ qui ne leur appartenait pas tandis que les bergers d’Abraham surveillaient leurs bêtes et les empêchaient de profiter du vol même si cette terre avait été promise à Avraham.
Lorsqu’ils virent que la terre ne pouvait pas les porter les deux ensemble ils décidèrent de se séparer et c’est pour cela qu’Avraham a dit à Loth
הֲלֹא כָל-הָאָרֶץ לְפָנֶיךָ, הִפָּרֶד נָא מֵעָלָי: אִם-הַשְּׂמֹאל וְאֵימִנָה, וְאִם-הַיָּמִין וְאַשְׂמְאִילָה.
Toute la contrée n’est-elle pas devant toi? De grâce, sépare-toi de moi: si tu vas à gauche, j’irai à droite; si tu vas à droite, je prendrai la gauche. »
Loth, qui n’avait pas la crainte du ciel a choisi les villes de la plaine car là se trouvaient de nombreux pâturages où l’herbe était abondante et il ne fit pas cas du fait que les habitants étaient mauvais et grands fauteurs envers l’Eternel ; il se sépara d’Avraham le juste et il descendit s’attacher à une mauvaise assemblée, les gens de Sodome, dont l’impiété était publique et connue de tous.
Lorsque les habitants de Sodome ont fait la guerre lors de « la guerre des rois », et que Loth a été fait prisonnier, Avraham a entendu que son neveu Loth était captif, il s’est alors levé et a rassemblé ses gens et a poursuivi de toute ses forces les ravisseurs afin de sauver Loth.
Or comme nous l’avons dit, Loth était un impie, comme le dit le verset
וַיִּסַּע לוֹט, מִקֶּדֶם
Loth choisit toute la plaine du Jourdain, et se dirigea du côté oriental
Les sages nous enseignent dans le Midrash que Loth s’est éloigné de lui-même de celui qui a précédé le monde (קדמון = ancien ; ancien du monde = celui qui a précédé toute chose ; il y a un jeu de mot entre קדמון et קֶּדֶם). Loth s’est dit je n’ai aucun goût ni avec Avraham ni avec son D.ieu ; ainsi Loth était un impie !
C’est étonnant ! Comment Avraham s’est-il mis en danger de mort et a-t-il combattu des grands rois comme ceux-là, des grands guerriers, au point de risquer sa vie et tout ça pour sauver Loth l’impie ?
On explique ainsi : comme il est connu, Loth ressemblait physiquement à Avraham. Parmi les rois qui avaient combattu Sodome il y avait Amrafel, roi de Sennaar qui n’était autre que le Nimrod, celui qui avait fait tomber Abraham dans une fournaise ardente [אַמְרָפֶל Amrapel, est la contraction de אמר והפּיל, ce qui signifie, a dit et a fait tomber].
Lorsque Loth a été fait prisonnier par Nimrod, celui-ci a fait savoir à ses concitoyens que ce prisonnier n’était autre qu’Avraham l’hébreu. Et que même si la fois précédente, son D.ieu l’avait sauvé, maintenant il est prisonnier et personne n’est la pour le sauver …Et c’est pour cela que Nimrod a voulu diffuser de par le monde entier son refus de D.ieu.
Lorsqu’Avraham apprit que Loth était captif, il comprit que Nimrod allait l’utiliser pour diffuser dans le monde le refus de D.ieu et que le D.ieu d’Avraham ne pourrait pas le sauver. Avraham eut très peur que Nimrod réussisse dans son projet et qu’il fasse germer le refus de D.ieu chez les nombreux croyants a qui il avait eut le mérite de propager son enseignement. Ils se seraient tous trompés en pensant qu’Avraham avait été capturé !
En conséquence, Avraham a compris que dans la captivité de Loth il y avait une profanation de D.ieu et il a ressenti que c’était son obligation de poursuivre Nimrod et de sauver Loth.
C’est ce qu’il fit ; il délivra Loth et ainsi a évité la profanation de D.ieu. Après avoir sauvé Loth, Avraham a craint qu’on lui réduise son salaire du fait des miracles dont il avait profité !
Cependant l’Eternel lui dit après ces évènements :
אַל-תִּירָא אַבְרָם, אָנֹכִי מָגֵן לָךְ–שְׂכָרְךָ, הַרְבֵּה מְאֹד
« Ne crains point, Avram: je suis un bouclier pour toi; ta récompense sera très grande »
car la guerre menée par Avraham n’était pour ses besoins propres mais en toute abnégation, Leshem Shamaym, il était donc normal que ses mérites ne soient pas réduits …..
Quatrième Dévar Torah (5772)
Livre Yaguel Yaâkov du Rav Yaâqov Haym Sofer (l’auteur du Kaf Ha’haym).
וַיֹּאמֶר ה״ אֶל-אַבְרָם, לֶךְ-לְךָ מֵאַרְצְךָ וּמִמּוֹלַדְתְּךָ וּמִבֵּית אָבִיךָ, אֶל-הָאָרֶץ, אֲשֶׁר אַרְאֶךָּ.
L’Éternel avait dit à Avram: « Éloigne-toi de ton pays, de ton lieu natal et de la maison paternelle, et va au pays que je t’indiquerai.
וְאֶעֶשְׂךָ, לְגוֹי גָּדוֹל, וַאֲבָרֶכְךָ, וַאֲגַדְּלָה שְׁמֶךָ; וֶהְיֵה, בְּרָכָה.
Je te ferai devenir une grande nation; je te bénirai, j’agrandirai ton nom, et tu seras bénédiction.
Le nom « Avram » est une allusion à la Néshama, l’âme comme l’explique le Zohar Haqqadosh.
Notre verset s’explique alors ainsi : Hashem dit à Avram, c’est à dire à la Néshama, Avram pouvant se lire « Av Ram » « Père très haut », c’est à dire l’âme qui est une partie de la D.ieu ;
Éloigne-toi de ton pays [textuellement : pars pour toi de ta terre] éloigne toi de tes aspects terrestres et matériels que sont la jalousie, l’envie et la recherche des honneurs qui font sortir l’homme du monde
de ton lieu natal des actes enfantins que sont les amusements, la frivolité, la paresse et la recherche des plaisirs qui entraînent l’homme vers la faute.
et de la maison paternelle il s’agit du penchant au mal (le yéçer hara) qui est né avec toi, comme il est écrit לַפֶּתַח חַטָּאת רֹבֵץ le Péché est tapi à ta porte, et comme le penchant au mal est né avec l’homme il est comme un fils qui a ses habitudes dans la maison de son père. En conséquence il faut s’en éloigner afin de ne pas le laisser nous faire fauter.
et va au pays que je t’indiquerai c’est à dire que tout ton objectif soit d’arriver à la terre de vie, le Gan êden de D.ieu (paradis) et trouver comment tu peux le mériter et comment y entrer.
Et si tu fais ainsi, alors tu mérites le monde présent et le monde futur Je te ferai devenir une grande nation; je te bénirai, j’agrandirai ton nom dans ce monde ci tu seras bénédiction dans le monde futur dont tu recevras de grandes bontés comme il est dit (Psaumes Ch. 30 v 20) :
מָה רַב-טוּבְךָ, אֲשֶׁר-צָפַנְתָּ לִּירֵאֶיךָ: פָּעַלְתָּ, לַחֹסִים בָּךְ; נֶגֶד, בְּנֵי אָדָם
Ah! Qu’elle est grande ta bonté, que tu tiens en réserve pour tes adorateurs, que tu témoignes à ceux qui ont foi en toi, en face des fils de l’homme!
Cinquième Dévar Torah (5774) Paracha Lekh Lékha
Nous poursuivons cette rubrique inaugurée l’an dernier dans laquelle nous allons décortiquer le commentaire de Rashi sur quelques versets de la Paracha de Lekh Lékha. Les explications sont tirées du livre « Rashi Hamméforash ». Le texte de Rashi en Français est tiré principalement du site « sefarim.fr » et est en fait celui du « Houmach avec Rachi » des éditions Gallia. J’y ai apporté de très légères modifications.
Le texte en gras et en rouge est celui de la Torah ; le texte normal (bleu) est celui de « Rashi Hamméforash » qui explicite le commentaire de Rashi et le texte (bleu) en gras est la traduction de Rashi proprement dite.
Les merveilles de Rashi !!
Genèse Ch. 12 v. 1 :
וַיֹּאמֶר ה״ אֶל-אַבְרָם, לֶךְ-לְךָ מֵאַרְצְךָ וּמִמּוֹלַדְתְּךָ וּמִבֵּית אָבִיךָ, אֶל-הָאָרֶץ, אֲשֶׁר אַרְאֶךָּ.
L’Éternel avait dit à Abram: « Pars pour toi de ton pays, de ton lieu natal et de la maison paternelle, et va au pays que je t’indiquerai.
לֶךְ לְךָ. לְהַנָּאָתְךָ וּלְטוֹבָתְךָ וְשָׁם אֶעֱשְׂךָ לְגוֹי גָּדוֹל וְכָאן אִי אַתָּה זוֹכֶה לְבָנִים וְעוֹד שֶׁאוֹדִיעַ טִבְעֲךָ בָּעוֹלָם:
Va pour toi Il n’est pas écrit « pars de ton pays » mais « par pour toi de ton pays » pour lui indiquer que la marche [le voyage] est « à toi » [c’est à dire] pour ton bonheur et pour ton bien. C’est là-bas que je te ferai devenir une grande nation. Ici tu n’auras pas la faveur d’avoir des enfants (Roch haChana 16b). Et de plus, je ferai connaître ta nature à travers le monde (Midrach tan‘houma Lèkh lekha 3), du fait que tu vas te déplacer d’un endroit à l’autre ta grandeur se répandra dans le monde.
מֵאַרְצְךָ. וַהֲלֹא כְּבָר יָצָא מִשָּׁם עִם אָבִיו וּבָא עַד לְחָרָן אֶלָּא כָּךְ אָמַר לוֹ הִתְרַחֵק עוֹד מִשָּׁם וְיָצָא מִבֵּית אָבִיךָ:
Hors de ton pays N’avait-il pas déjà quitté son pays avec son père, et n’était-il pas arrivé à ‘Haran comme il est écrit plus haut (supra 11, 31) ? Voici ce qu’a voulu lui signifier Dieu : « Eloigne-toi encore de là-bas et quitte la maison de ton père ! ».
אֲשֶׁר אַרְאֶךָ. לֹא גִּלָּה לוֹ הָאָרֶץ מִיָּד כְּדֵי לְחַבְּבָהּ בְּעֵינָיו וְלָתֵת לוֹ שָׂכָר עַל כָּל דִּבּוּר וְדִבּוּר. כַּיּוֹצֵא בּוֹ אֶת בִּנְךָ אֶת יְחִידְךָ אֲשֶׁר אָהַבְתָּ אֶת יִצְחָק כַּיּוֹצֵא בּוֹ עַל אַחַד הֶהָרִים אֲשֶׁר אוֹמַר אֵלֶיךָ. כַּיּוֹצֵא בּוֹ וְקָרָא עָלֶיהָ אֶת הַקְּרִיאָה אֲשֶׁר אָנֹכִי דּוֹבֵר אֵלֶיךָ
Que je te montrerai La raison pour laquelle Dieu ne lui a pas immédiatement livré le nom du pays, afin de le valoriser à ses yeux (Beréshith Rabba 39, 8) car telle est la nature de l’homme lorsqu’il attend un certain bien et ne sait pas de quoi il s’agit, alors cette chose devient plus grande à ses yeux et il en a envie avec un désir plus ardent, et afin aussi de lui offrir une récompense pour chaque parole à laquelle il aura obéi ; car s’Il lui avait dit tout de suite où il devait aller, il n’aurait accompli, durant tout le voyage, qu’une seule Mitsva. Du fait qu’Il ne lui ait pas dit initialement vers où se diriger, il avait besoin de la parole d’Hashem pour pouvoir continuer son chemin. Donc, s’il en est ainsi, tout pas est considéré comme une Mitsva en soi. De même, nous trouvons que le Saint béni soit-Il, lorsqu’il ordonne quelque chose à un Tsaddiq, il ne lui explicite pas, dans un premier temps, tout ce qu’il devra faire, mais Il le découpe en plusieurs fois, afin de donner du mérite à ce Tsaddiq pour chaque propos/expression, comme par exemple : « Prends s’il te plaît ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Yits‘haq… » (Infra 22, 2), au lieu de dire « Yts’haq » en une seule fois, Il lui a détaillé en quatre expressions. De même nous trouvons « Sur une des montagnes que je te dirai » (ibid.) sans expliciter de quelle montagne il s’agissait. Ou de même: « adresse-lui la proclamation que je te dicterai » (Yona 3, 2), et lui ne savait pas ce qu’il devrait dire jusqu’à ce que Hashem lui parle une seconde fois pour lui faire savoir ce qu’il devrait proclamer.
Genèse Ch. 12 v. 2 :
וְאֶעֶשְׂךָ, לְגוֹי גָּדוֹל, וַאֲבָרֶכְךָ, וַאֲגַדְּלָה שְׁמֶךָ; וֶהְיֵה, בְּרָכָה.
Je te ferai devenir une grande nation; je te bénirai, je rendrai ton nom glorieux, et tu seras un type de bénédiction.
וְאֶעֱשְׂךָ לְגוֹי גָּדוֹל. לְפִי שֶׁהַדֶּרֶךְ גּוֹרֶמֶת לִשְׁלֹשָׁה דְּבָרִים מְמַעֶטֶת פְּרִיָּה וְרִבְיָה וּמְמַעֶטֶת אֶת הַמָּמוֹן וּמְמַעֶטֶת אֶת הַשֵּׁם לְכָךְ הוּזְקָק לִשְׁלֹשָׁה בְּרָכוֹת הַלָּלוּ שֶׁהִבְטִיחוֹ עַל הַבָּנִים וְעַל הַמָּמוֹן וְעַל הַשֵּׁם (ס »א וְזֶהוּ וַאֲגַדְּלָה שְׁמֶךָ הֲרֵינִי מוֹסִיף אוֹת עַל שִׁמְךָ שֶׁעַד עַכְשַׁיו שִׁמְךָ אַבְרָם מִכָּאן וָאֵילָךְ אַבְרָהָם וְאַבְרָהָם עוֹלֶה רְמָ »ח כְּנֶגֶד אֵבָרָיו שֶׁל אָדָם. בְּרַשִׁ »י יָשָׁן(
Je te ferai devenir une grande nation la raison pour laquelle Hashem a béni Avram précisément avec ces bénédictions est dû au fait que les voyages incessants, lorsqu’un homme se déplace d’un endroit à un autre, entraînent trois choses : celui de limiter la procréation, celui d’avoir moins d’argent et celui de jouir d’une moins bonne réputation, car avec les occupations et les souffrances dues au voyage ces trois choses diminuent. C’est pourquoi Avram a eu besoin de ces trois bénédictions où Dieu lui promet enfants, « je te ferai devenir une grande nation », prospérité « je te bénirai » et renommée « je rendrai ton nom glorieux » (Beréshith Rabba 39, 11).
וַאֲבָרְכֶךָ. בְּמָמוֹן. (ב »ר(:
Et je te bénirai Par la richesse c’est ce que nous voyons dans le Midrash (Beréshith Rabba).
וֶהְיֵה בְרָכָה. הַבְּרָכוֹת נְתוּנוֹת בְּיָדְךָ עַד עַכְשָׁיו הָיוּ בְּיָדִי בֵּרַכְתִּי לְאָדָם וְנֹחַ וּמֵעַכְשָׁיו אַתָּה תְּבָרֵךְ אֵת אֲשֶׁר תַּחְפּוֹץ. (ב »ר). דָּ »א וְאֶעֱשְׂךָ לְגוֹי גָּדוֹל זֶה שֶׁאוֹמְרִים אֱלֹהֵי אַבְרָהָם וַאֲבָרְכֶךָ זֶה שֶׁאוֹמְרִים אֱלֹהֵי יִצְחָק. וַאֲגַדְּלָה שְׁמֶךָ זֶה שֶׁאוֹמְרִים אֱלֹהֵי יַעֲקֹב. יָכוֹל יִהְיוּ חוֹתְמִין בְּכֻלָּן תַּלמוּד לוֹמָר וֶהְיֵה בְרָכָה בְּךָ חוֹתְמִין וְלֹא בָּהֶם:
Et tu seras bénédiction Après qu’Hashem lui ait déjà dit « je te bénirai » pourquoi revenir et dire à nouveau « tu seras bénédiction » ? Mais « et tu seras bénédiction » signifie que c’est toi qui béniras, c’est à dire que les bénédictions te sont confiées. C’est moi, jusqu’à présent, qui en disposais, puisque j’ai béni Adam (Supra Ch. 1 v. 28) et Noa‘h (Supra Ch. 9 v. 1). Désormais, c’est toi qui béniras qui bon te semblera, comme nous le voyons dans le verset qui suit « Je bénirai ceux qui te béniront » (Beréchith Rabba 39, 11). Autre explication : « Je te ferai devenir une grande nation », c’est ce que nous disons dans la première bénédiction de la ‘Amida : « Eloqei Avraham ». « Je te bénirai », ce qui signifie qu’on ajoute dans la bénédiction, c’est à dire que même son fils bénéficiera de cet avantage – c’est ce que nous disons dans la ‘Amida : « Eloqei Yits‘haq ». « Je rendrai ton nom glorieux », qui indique à nouveau un ajout dans la bénédiction, c’est à dire que même son petit-fils bénéficiera de cet avantage – c’est ce que nous disons dans la ‘amida : « Eloqei Ya’aqov ». On aurait pu croire qu’il faille également conclure la première bénédiction de la Amida par ces trois noms. Aussi le verset se termine-t-il par : « et tu seras bénédiction » – c’est sur ton seul nom, [« maguén Avraham », et non sur les deux autres], qu’on achèvera la première bénédiction de la ‘amida et non également avec leur nom (Pessa‘him 117b).
Genèse Ch. 12 v. 3:
וַאֲבָרְכָה, מְבָרְכֶיךָ, וּמְקַלֶּלְךָ, אָאֹר; וְנִבְרְכוּ בְךָ, כֹּל מִשְׁפְּחֹת הָאֲדָמָה.
Je bénirai ceux qui te béniront, et qui t’outragera je le maudirai; et par toi seront heureuses toutes les races de la terre. »
וְנִבְרְכוּ בְךָ. יֵשׁ אַגָּדוֹת רַבּוֹת וְזֶהוּ פְּשׁוּטוֹ אָדָם אוֹמֵר לִבְנוֹ תְּהֵא כְּאַבְרָהָם וְכֵן כָּל וְנִבְרְכוּ בְּךָ שֶׁבַּמִּקְרָא וְזֶה מוֹכִיחַ בְּךָ יְבֹרָךְ יִשְׂרָאֵל לֵאמֹר יְשִׂימְךָ אֱלֹהִים כְּאֶפְרַיִם וְכִמְנַשֶּׁה:
Par toi seront bénies Il existe de nombreux midrachim, mais voici le sens littéral : Un homme dira à son fils : « Sois comme Avraham ! », c’est toujours le sens que donne le texte à l’expression : « ils seront bénis par toi ». Ce qui le prouve, [c’est que le père dira à son fils] : « Par toi Israël donnera sa bénédiction en disant : “Eloqim te fasse devenir comme Efrayim et Menachè” » ! (infra 48, 20).
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Initialement mis en ligne le 29 octobre 2014. Mis à jour le 2 novembre 2019