Paracha Vaychla’h le saviez vous ? Rav Michael Smadja
Paracha Vaychla’h Le saviez vous
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Rav Michaël Smadja
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Résumé de la paracha de la semaine dernière.
Le saviez vous ?
Quels sont les signes que Yaacov a transmis à Rahel?
Le midrash explique que ce sont les lois de pureté de la femme, les lumières de shabbat et le prélèvement de la pâte.
Avec cet enseignement, nous pouvons comprendre le dialogue qu’il y a entre Rahel et Léa à propos des doudaïm que Reouven a cueilli pour sa mère Léa et que Rahel a voulu acheter à Léa afin d’avoir des enfants.
Comment comprendre la réaction de Léa? Elle lui dit: « déjà tu m’as volé mon mari maintenant tu veux prendre les Doudaïm de mon fils? »
Voici Rahel lui a donné les signes au moment où Lavan a remplacé Rahel par Léa au moment du mariage. Donc au contraire c’est Léa qui a pris le mari de Rahel! De plus comment Léa peut-elle se comporter avec une telle cruauté envers Rahel alors que Rahel s’est complètement annulée et a sacrifié toute sa part spirituelle dans Yaacov pour ne pas faire honte à Léa!
En fait Rahel a étudié les lois de pureté que lui a appris Yaacov avec Léa mais ne lui a jamais dévoilée son intention (lui transmettre les signes pour que Yaacov ne devine que c’est Léa). Donc Léa n’a jamais su que Rahel avait tout fait pour que Léa puisse être la femme de Yaacov à sa place. Donc tout naturellement Léa pensait fortement que c’était elle l’élue pour fonder les douze tribus. Et donc lorsqu’elle a vu que Yaacov s’était aussi marié avec Rahel et était devenue la préférée de Yaacov, elle lui en a tenue rigueur. Pour cela elle a refusé de lui vendre les Doudaïm de son fils et lui a reprochée de lui avoir pris son mari.
Quel enseignement tire-t-on de cet acte de Rahel?
Son acte de bonté envers Léa était un acte entièrement divin sans aucune tendance égocentrique, n’étant que le moyen pour que la bonté divine puisse se matérialiser dans ce monde. Sa réalité n’étant que volonté divine où il n’y a pas place à une réalité personnelle.
Nouvelle interprétation et nouveau prisme sur le rêve de l’échelle de Yaacov.
La terre correspond aux pieds de l’homme, les cieux correspondent à la tête de l’homme et l’échelle qui fait le lien entre la terre et les cieux correspond au thorax de l’homme.
En fait les pieds de l’homme représentent les forces inférieures de l’homme, qui sont diffusées par le nefech, l’âme animale.
La tête représente l’âme divine, la néchama. L’échelle représente le thorax c’est-à-dire le rouah, qui fait le lien entre le nefech et la néchama.
Le rouah´ étant l’endroit où le libre-arbitre va se matérialiser pour faire le lien entre les pulsions animales du néfech et l’âme divine. Le travail du libre-arbitre étant de dominer ces pulsions animales et de les élever vers le divin.
Les pulsions animales sont concentrées dans le foie, l’âme dans le cerveau et le rouah´ dans le cœur. Le cœur est le point de jonction et d’harmonie entre le foie et le cerveau.
Le cerveau se dit « moah´ » le cœur « lev » et le foie « kaved » les initiales de ces trois mots forment le mot « melech » » roi ». Si le cœur arrive à dominer les pulsions du foie alors le cerveau endroit de l’esprit et de l’âme va pouvoir régner sur le corps. Mais si le foie domine le cœur alors au lieu de devenir « melech » il devient « kelem » destruction, la malédiction que bilham a voulu envoyer sur le peuple d’israël.
Ainsi Avraham a travaillé sur les pulsions animales le principe du hessed. Itshak sur l’âme (étant complètement angélique) il a développé la rigueur, guévoura.
Yaacov a développé l’harmonie entre le hessed et la guévoura, il a développé le principe de tiphéret, au niveau du cœur, cela correspond à l’échelle qu’il a rêvée.
Et ainsi nous pouvons comprendre que tout d’abord l’ange monte, c’est-à-dire que les pulsions de l’âme animale remontent par l’intermédiaire du rouah´ ( l’échelle) vers l’âme puis alors les pulsions divines de l’âme redescendent dans le corps par l’intermédiaire du rouah´ qui est le libre-arbitre.
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Qui suis-je? Qui a dit et à qui l’a-t-il dit?
« Une chose ne peut se comprendre que par son contraire? »
Réponse : D-ieu à Moshé.
Quand?
Lorsque Moshe demande à D-ieu de lui montrer sa face. Et D-ieu lui répond que cela lui est impossible mais il lui a montré le nœud des tephilines.
En fait le nœud est le départ de la séparation. D’une lanière de téphiline, le nœud en a fait deux lanières une gauche et une droite. Ce n’est que dans la dualité que tu peux le percevoir. Par son contraire tu peux ressentir le bien. Par le manque tu peux prendre conscience de la perfection. Je ne mange que parce que j’ai faim.
L’unité infinie ne peut être perçue. Le mal est là pour prendre conscience du bien.
Paracha Vaychla’h le saviez vous ?
Il est écrit au début de la paracha: » et Yaacov envoya des anges devant lui vers Éssav son frère vers la terre de Séhir »
Rashi explique sur les mots « vers la terre de Séhir » ainsi: tout mot qui a besoin d’un « ל » au début, le verset lui met un « ה » à sa fin »
Explication: au lieu d’écrire « לארץ שעור » le verset écrit « ארצה שעיר ». Mais voici que dans la même paracha il est écrit que Yaacov a dit à Éssav de partir seul vers Séhir et qu’il le rejoindra plus tard. Et ainsi s’exprime le verset:
» עד אבוא אל אדוני שעירה »
Pourquoi alors au début de la paracha, il n’est pas écrit pareil:
» וישלח יעקב מלאכים לפניו אל עשיו אחיו שעירה »?
« Sehira » et non « artsa Séhir »?
Le Maharal explique la différence entre le « ל » au début du mot et le « ה » à la fin ainsi: » il est évident que lorsque je veux dire « je parle à untel » j’emploie toujours la lettre « ל » au début du mot « אני מדבר לפלוני ». Car le « ל » indique l’extériorité du sujet. Je parle à untel. Le nom de la personne n’étant pas la personne elle-même, n’étant que la manière de pouvoir le percevoir.
Par contre la lettre « ה » à la fin du mot indique une perception plus profonde de la chose. Une intériorité. Je rentre dans une perception plus vraie de la chose.
Pour cela, Yaacov ne voulait pas que les anges puissent être happés et avalés à l’intérieur et dans la profondeur de Séhir car cette ville est l’héritage de Éssav, cette ville fait partie de son patrimoine « génétique » et sa source spirituelle n’est pas apte à la sainteté des anges de Yaacov, les anges que lui-mêmes avait créés en réparant le monde angélique appelé « monde de la création ».
Alors se pose la question: comment se fait-il que Yaacov s’est exprimé ainsi devant Éssav: « jusqu’à ce que je vienne vers mon maître à Séhir » « שעירה »avec un « ה » à la fin du mot et non avec un « ל » au début du mot?
Comment Yaacov pourrait-il rentrer dans la profondeur spirituelle d’impureté que Éssav a créée par ses actions?
Paracha Vaychla’h le saviez vous ?
En fait jamais Yaacov n’est arrivé à Séhir. Donc cette promesse que fait Yaacov à Essav fait référence à la fin des temps où Yaacov va « conquérir la montagne de Séhir comme le prédit le le prophète Ovadia (la Haftara de la semaine)
« ועלו מושיעים בהר ציון…לשפוט את הר עשיו »
« Les sauveurs monteront sur le mont tsion pour juger la montagne de Éssav ».
En réalité, que va-t-il arriver à la fin des temps?
Le dévoilement divin. Toute la création va percevoir l’unité divine dans la création. Et cela passe par la transformation du « mal » en « bien » ou plutôt de la non-perception de la dualité, de la perception unitaire du monde. Et cela passe obligatoirement par le fait que Yaacov se diffuse à l’intérieur de Éssav pour transformer sa constitution spirituelle et faire ressortir le bien diffus dans ce mal qui se matérialisait dans la dualité.
« עד אבא אל אדני שעירה »
Le saviez-vous?
Il y a écrit dans la torah et dans la lecture du « shéma » » et ta discussion sera faite de ses paroles » en langage saint « ודברת בם » le mot « בם » est composé des deux lettres « ב » pour « בראשית » et « מ » pour « מאמתי » qui sont les premiers mots de la torah écrite et de la torah orale.
Paracha Vaychla’h le saviez vous ?
Le premier mot de la Torah orale est « quand a-t-on l’obligation de lire le shéma du soir? ».
Question: pourquoi nos sages ont-ils choisi cette mitsva spécialement pour commencer la Torah orale?
Car c’est la première mitsva qui se matérialise devant l’homme.
D’où sait-on cela? Car un homme ne vient à l’âge adulte à 13 ans et un jour, au moment où la nuit apparaît et quelle mitsva se présente à l’homme au moment où la nuit tombe? La lecture du shéma.
Pour cette raison la première michna de la torah orale est le moment de la lecture du shéma la nuit.
Que sais-je?
Savez-vous combien de fois Yaacov a prononcé le mot « mon maître » au sujet de Éssav?
Huit fois. Et par cela, Yaacov a contribué à ce que Éssav est fait régné huit rois avant que ne règne la royauté d’Israel.
(hezquouni)
Paracha Vaychla’h le saviez vous ?
Yaacov ordonne à ses anges de dire à Éssav: « j’ai vécu avec Lavan et je n’ai pas appris de ses mauvaises actions ».
Nos sages enseignent que le mot employé pour dire « vivre » est « גרתי » qui a la valeur numérique de 613. C’est-à-dire que j’ai vécu chez Lavan et malgré cela j’ai gardé les 613 préceptes de la Torah.
Il y a alors une question à se poser: pour quelle raison Yaacov après 34 ans de séparation, la première chose qu’il fait savoir à Éssav est qu’il a gardé les 613 mitsvot de la Torah?
Rashi en expliquant ces mots « j’ai vécu avec Lavan (et j’ai gardé les 613 mitsvot) par » et je n’ai pas appris de ses mauvaises actions » veut nous expliquer quel était le message que Yaacov a transmis à Éssav.
Paracha Vaychla’h le saviez vous ?
La bénédiction que Itshak a donnée à Éssav dépendait du comportement de Yaacov. Si Yaacov est fort dans son service divin alors les bénédictions que Itshak promet à Éssav reviennent à Yaacov mais si non, elle reviennent à Éssav de droit.
Comment comprendre alors le message de Yaacov à Éssav?
Il est en train de lui dire « du fait que j’ai gardé pendant toutes ces années les 613 Mitsvot, tout ce que tu as, est à moi ! Au lieu de l’amadouer, il est en train de l’exciter! Alors que l’on voit que tous les cadeaux qu’il lui envoie ont un seul but: lui enlever de l’esprit l’idée de le tuer!
Pour cela, Rashi explique le message de Yaacov ainsi: » et je n’ai pas appris de ses mauvaises actions »!
C’est-à-dire que toutes ces 613 Mitsvot que l’ai accomplies pendant ces 20 années que j’étais chez Lavan, je ne les ai pas accomplies avec la même ferveur que Lavan accomplissaient ses mauvaises actions. Lui lorsqu’il faisait le mal, tout son être était envouté par le mal. J’aurai dû apprendre de lui cet empressement et accomplir les Mitsvot avec la même ferveur que lui. Envouté par l’esprit divin au moment de les accomplir. Mais cela n’a pas été le cas. Donc Éssav mon frère tu n’as pas à avoir peur que je te prenne tes bénédictions.
Le hafets haïm
Comment le juste parmi les justes qu’est Yaacov pourrait-il apprendre de Lavan représentant de la symbolique du mal?
Pour répondre à cette question, il fait se poser une autre question:
Quel a été le but de l’exil de Yaacov dans le pays de Lavan?
Le saviez-vous?
Il y a un enseignement de nos sages qui dit: « les actes des patriarches sont un signe pour les enfants »
Quel a été l’acte de Yaacov chez Lavan qui a engendré un signe pour ses descendants?
Yaacov par sa venue chez Lavan a préparé l’exil de ses descendants en Égypte.
Comment a-t-il préparé cet exil exactement?
La réponse est contenue dans le nom de Lavan.
Le nom de Lavan est en lui-même son essence. Il correspond a la couleur blanche qui a en elle-même toutes les autres couleurs elle est la source même de toutes les couleurs. Elle a en elle-même l’énergie qui va se fragmenter en une innombrable possibilité de couleur.
Paracha Vaychla’h le saviez vous ?
Dans les lois de l’écriture d’un rouleau de la Torah, il y a la particularité que chaque lettre doit être entouré de blanc c’est-à-dire il y a une interdiction que deux lettres se touchent.
Pourquoi?
En fait ce n’est que grâce au blanc que le noir de la lettre apparaît. En réalité, l’essence même et la profondeur de la lettre ne se trouve pas dans la lettre elle-même, dans le noir de la lettre mais dans ce qui va poser les limites la lettre dans le blanc autour de la lettre. Toutes les énergies enfouies dans la lettre sacrée se trouvent dans le blanc qui entoure la lettre, c’est ce qui donne l’éternité à la lettre. Pour cela si la lettre est collée à la lettre qui la suit ou qui la précède ou qui est au-dessus ou en-dessous, cela invalide le rouleau de la Torah car cela lui enlève son éternité, l’essence de la lettre devient manquant.
Donc en fait Lavan représente une grande énergie. L’énergie même de la matière qui n’est que désir, une énergie que l’on modèle à sa guise. Le problème dans cette matière énergétique c’est qu’elle est instable. Elle apparaît sous une forme pour disparaître aussitôt afin de réapparaître sous une autre forme. Cet exil chez Lavan a été les prémices de l’exil d’Egypte, la source même de la matière qui avalait toute autre énergie pour la récupérer et la transformer. Les hébreux sont devenus esclaves la plus basse des formations humaines car happés et transformés par cette matière énergétique qu’est l’Egypte.
Mais qu’est-il advenu des hébreux?
Ils ont reçu la torah qui s’est gravée dans leur cœur. Comment cela a-t-il été possible? Justement grâce à ce passage dans l’exil de la matière où les hébreux ont tiré une énergie inimaginable. De cette matière énergétique, il en ont tiré une force et une envie telle que la torah a pu se graver en eux.
Cette matière qui si elle n’est pas dominée, va prendre le contrôle de l’esprit , trimballant l’homme de désir en désir, une fois son désir assouvi, la matière retourne à sa non-forme pour produire une nouvelle énergie qui va se matérialiser en de nouvelles pensées de nouveaux désirs en de nouvelles formes.
Mais si cette matière énergétique est bien gérée alors c’est un moteur capable de d’attraper la torah pour l’implanter dans je cœur de l’homme.
C’est la raison pour laquelle Yaacov est allé en exil chez Lavan pour tirer l’énergie pure de la matière et s’en servir pour les générations futures.
C’est ce que dit Yaacov a Lavan: » j’ai gardé les 613 mitsvot mais je n’ai pu apprendre de lui c’est-à-dire je n’ai pû dominer complètement la matière énergétique et donc tu n’as pas à craindre pour tes bénédictions.
Pour cela Les hébreux ont été obligés de descendre en exil pour parfaire le travail de Yaacov dans la matière.
La Torah écrit que Yaacov a séparé son camp en deux afin qu’un des deux camps puisse être sauvé.
Comment Yaacov est-il certain qu’en séparant son camp en deux, un des deux sera sauvé?
Car Rivka avait perçu par prophétie que ses deux fils mourraient le même jour. Donc en partageant son camp en deux et mettant un jour de distance entre eux. Si Yaacov était mort pendant le combat. Éssav serait mort aussi dans la journée et n’aurait pas eu le temps de frapper le deuxième camps.
Le saviez-vous?
Comment Yaacov a-t-il voulu partager son camp?
En fait Yaacov a mis voulu mettre d’un côté tout son camp et de l’autre lui seul. Car Yaacov valait à lui seul les 12 tribus.
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Fin de l’article Paracha Vaychla’h le saviez-vous rédigé par Rav Michaël Smadja. Mis en ligne le 4 décembre 2014 et mis à jour le 12 Décembre 2019