Parachat Tsav – Chabbat HaGadol – Itsik Elbaz
Leilouy nichmat Méir Barou’h Morde’hai Ben Miryam
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ויברך עזרא את ה’ האלוקים הגדול (נחמיה ח’, ו’)
« Et Ezra bénit D.ieu l’Eternel, le Grand » (Néhémie 8 ; 6)
Le Chabbat qui précède la fête de Pessa’h se nomme communément Chabbat HaGadol (en français, le Grand Chabbat). Mais quelle est la particularité d’un « grand Chabbat » et en quoi ce Chabbat est plus grand que les autres ?
Le traité Yoma (69b) rapporte au sujet du verset cité plus haut : Qu’est ce que veut dire grand ? S’ensuit alors une discussion envers Rav Yossef au nom de Rav et Rav Guidal. Le premier explique que D.ieu est grand de par Son Nom Explicite. Le second, cependant, argumente en disant que Ezra a prononcé les paroles que nous disons dans la prière, juste avant la Shira, dans le Vayévare’h David : « Béni soit l’Eternel, D.ieu d’Israel, depuis le monde et jusqu’au monde » ברוך ה’ אלוקי ישרא-ל מן העולם ועד העולם.
Le Talmud rajoute aussi que le mot grand a été donné car le Peuple Juif, si l’on peut dire, contribue à faire grandir le nom de D.ieu. C’est pour cela que notre peuple est aussi appelé grand, comme on peut le voir (Deutéronome 4 ; 7).
Seulement, le mot grand est un comparatif de supériorité. Il est aisé de comprendre que le peuple Juif est grand par rapport à un autre peuple. Mais H.achem, par rapport à quoi peut-il être grandi ?
Le point de concordance des Sages réside dans le fait que le Tétragramme contribue à Sa Grandeur. La particularité du Tétragramme est qu’il s’agit du seul nom dévoilé par H.achem et non pas une appellation que l’homme donne à D.ieu, comme on le voit dans Exode (6 ; 2) « Et l’Eternel parla à Moise en lui disant, je suis D.ieu » alors que Adam, Avraham ou ‘Hanna appelèrent H.achem respectivement Maitre, Mon Maitre ou l’Eternel Cébaot.
La différence réside dans la portée de cette grandeur. Le Nom explicite, ne pouvait être prononcé qu’au Temple par le Grand Pontife, le jour de Kippour, c’est-à-dire que seul un être, à un moment précis, a le pouvoir de faire grandir D.ieu. En revanche, Rav Guidal explique que tout un chacun a le pouvoir de faire grandir le nom de H.achem à sa manière, à partir du moment où cet individu choisit d’accepter sur lui les lois divines, le nom de H.achem est grandi par rapport à son état précédent et passé !
Le Zohar explique que le second Temple fut crée avec la dimension du monde inférieur, celui dans lequel nous vivons, ainsi que celle du monde supérieur, le monde futur. On comprend alors la bénédiction d’Ezra, qui vivait à l’époque du second Temple; Béni soit l’Eternel, D.ieu d’Israel, depuis le monde (inférieur) jusqu’au monde (supérieur).
C’est pour cela qu’un individu qui sert D.ieu et pense que cela lui suffit n’avance et ne progresse pas. Mais, en revanche, si une personne tend à s’élever vers H.achem, elle aspire à une lumière et une grandeur hors du commun, dans laquelle son nom, au niveau inférieur, est grandi, et Son Nom, au niveau supérieur, est grandi. Car cette ardeur à s’élever vient du plus bas du monde inférieur au plus haut du monde supérieur.
En Egypte, les Bnei Israel n’avaient pas de Mitsvot, c’est pour cela qu’ils n’ont pas tenu à s’élever. Or, le 10 Nissan, ils reçoivent le commandement d’attacher un agneau au pied de leur lit. En accomplissant cet ordre avec ardeur, ils ont atteint un niveau pour lequel même ce Chabbat a été sanctifié et grandi.
Une question peut être alors posée : Pourquoi H.achem avait-il besoin de nous laisser en Egypte pour nous faire voir ses miracles et nous demander d’attacher cet agneau ? Il aurait pu nous faire sortir et ensuite nous montrer ses miracles !
Seulement, pour susciter les miracles, il fallait que le peuple Juif soit encore en esclavage. Pourquoi ? Parce qu’un individu désespéré peut éveiller en lui l’ardeur de s’élever et de se tourner vers son créateur, d’une façon plus vibrante que quelqu’un empêtré dans sa routine quotidienne.
Ces paroles ont été écrites à Varsovie, veille du Chabbat HaGadol 1941, par le Rav du Ghetto de Varsovie, l’Admour de Piacezna, l’auteur de l’Esh Kodesh (Le Feu Sacré). Il s’agit, à ce jour, d’un des plus grands gages de foi de cette période noire, un témoignage vibrant de foi à la veille de Pessa’h, la fête de la foi, où les juifs, comme un seul être, attachèrent un agneau, symbole de la divinité égyptienne de l’époque, à la vue des égyptiens, par amour pour D.ieu et plein de foi en ses desseins.
מעלת הלימוד בחברותא
ברכות דף ו. « ומנין לשנים שיושבין ועוסקין בתורה ששכינה עמהם שנאמר אז נדברו יראי ה’ איש אל רעהו ויקשב ה’ וגו’, ומנין שאפילו אחד שיושב ועוסק בתורה ששכינה עמו שנאמר בכל המקום אשר אזכיר את שמי אבוא אליך וברכתיך, וכי מאחר דאפילו חד תרי מבעיא [אם אמרת שבאחד שורה השכינה לא צריך לומר שבשנים גם שורה השכינה], תרי מכתבן מלייהו בספר הזכרונות, חד לא מכתבן מליה בספר הזכרונות », ובמהרש »א שם כתב « תרי מכתבן מלייהו וכו’ לפי ששנים מתוך משא ומתן שלהן בד »ת יבואו ברוב על האמת שניתן ליכתב מלייהו בספר זכרונות לפניו ית’, אבל האחד אפשר שיבא לטעות בלימודו ולא ניתן ליכתב« .
La valeur de l’étude de la Tora à deux, en havrouta.
La Guemara dans le traité de bera’hot (6a) évoque l’importance et l’intérêt particulier de l’étude de la Torah en havrouta, en binôme. Comme le verset le dit : ״אז נדברו יראי ה׳ איש אל רעהו ויקשב ה׳….״ (Alors parlerons les craignants H.achem envers leurs prochains, et H.achem entendra…). La Che’hina, la présence divine, réside ainsi parmi eux. Le Talmud ajoute que la sainteté réside aussi auprès d’un homme qui étudie la Torah seul, comme il est dit : ״בכל מקום אשר אזכיר את שמי אבוא אליך וברכתיך״ (Dans tout endroit où l’on proclamera mon nom, Je viendrais à toi et te bénirais). Quelle est donc la particularité de l’étude à deux? Si la Che’hina réside aussi auprès d’un homme qui étudie seul, à fortiori quand ils sont deux ! La Guemara nous répond : les paroles de Torah étudiées en binôme seront inscrites dans « le Livre des Mémoires » ספר הזיכרונות mais pas celles d’une personne qui étudie seul. Le Maharsha nous explicite cette étonnante déclaration: en effet, à deux, il est possible de débattre ensemble des sujets abordés, de pousser plus loin le raisonnement critique. Chacun va donner son avis, prendra position et ainsi, ils auront bien plus de probabilité d’aboutir à une conclusion juste, contrairement à une personne qui étudierait seul et qui pourrait plus facilement se tromper, n’ayant personne pour le contredire ou pour confronter son avis. C’est une étude de ce genre qui peut être retranscrite dans le Livre des Mémoires devant H.achem. (Par le Rav Yossi Guigui)
שמירת הלשון 12 Nissan -18 Nissan
- 12 Nissan – Il y a lieu de méditer sur les tournures que nous donnons à nos phrases. En effet, les paroles ou expressions ambiguës sont à éviter, dans la mesure où ces paroles peuvent être interprétées de manière péjorative. Par exemple « Untel est sincère quand il le souhaite », signifie que cette personne n’est pas toujours sincère.
- 13 Nissan – Il n’y a pas lieu de se soucier de la hala’ha précédente, si l’on ne voulait pas affirmer dans un but péjoratif, si le sens pourrait être interprété autrement que péjoratif et si il y a trois personnes ou plus présentes (ou bien les concernés et leurs proches) au moment de l’affirmation.
- 14 Nissan – Il sera interdit de colporter contre un juif qui se conduit comme tel. Par contre, envers un individu qui faute intentionnellement, il ne sera pas méprisable d’en examiner les défauts. Bien entendu, cette loi ne s’applique pas envers un juif qui faute par ignorance ou faiblesse.
- 15 Nissan – Il y a aussi une interdiction des Sages de dire du mal d’un défunt. Il sera aussi interdit de dire du mal de la Terre Sainte, Erets Israel. En règle générale, mieux vaut éviter de se concentrer sur un défaut si la situation ne l’exige pas.
- 16 Nissan – Quel que soit l’interlocuteur, il sera tout aussi interdit de rapporter du lachone ara. Se concentrer sur les défauts d’autrui est un trait vil et méprisable.
- 17 Nissan – Médire contribue à faire baisser notre image (qui a été crée à l’image de H.achem). Il n’est pas nécessaire, au moment du repentir, de faire savoir que l’on a médit sur autrui. A moins qu’on lui ait porté un préjudice.
- 18 Nissan – N’importe quel propos susceptible de causer du tort, de façon directe ou indirecte, sera interdite, même s’il ne s’agit pas d‘un contenu diffamatoire.