Qui O Dieu tout puissant est comme Toi & Qui porte l’iniquité. Tomer Déborah (Jour 2) – 2. 1èr et 2nd Attributs. Michel Baruch
Qui O Dieu tout puissant est comme toi
Traduit et adapté par Michel Baruch. Tous droits réservés à Michel Baruch (Beth Hamidrach de Sarcelles)
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Pour la réfoua chelema refouat Hanefesh refouat Hagouf bekarov de Jules-‘Hamous ben Jacqueline-Liliane
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Nous abordons l’étude du Tomer Déborah (sur un cycle théorique de 30 jour pour finaliser complètement l’ouvrage).
Nous avons la joie de présenter à la communauté francophone le merveilleux livre de notre maître Rabbi Moché Cordovéro זצוק »ל, traduit et commenté par notre ami Michel Baruch, un intervenant majeur sur notre site. Ce livre est un livre de moussar (« Morale ») basé sur des notions profondes de Kabbala. Ecrit au milieu du 16ème siècle à Safed. Le livre décrit le moyen de corriger nos vertus en se rapprochant au plus près des « qualités » Divines (Midoth) c’est à dire des comportements Divins.
Le livre a été découpé en 30 parties afin de pouvoir étudier ce livre sur un cycle mensuel de 30 jours.
Nous présentons le texte du Tomer Déborah et sa traduction en Français puis un commentaire permettant de mieux appréhender les notions abordées dans le texte et qui ne sautent pas aux yeux des personnes qui ne sont pas habituées à ce type de littérature.
Pour retrouver le cours précédent :
בינו עמי עשו
Commentaire et explications du TOMER DEBORAH :
Par Michel BARUCH.
2eme jour du mois :
La première Midah : מי א-ל כמוך
Qui o Dieu Tout Puissant est comme Toi.
Ceci définit Le Saint, Béni soit-Il, comme un Roi offensé (humilié) qui supporte l’affront au-delà de la compréhension humaine. Car, sans aucun doute, il n’y a rien qui soit caché à Sa Providence. De plus, il n’y a pas un instant où l’homme n’est nourri et n’existe que par la puissance divine qui se repend en lui. Il s’ensuit que jamais un homme ne pèche contre Dieu sans que Lui à cet instant précis ne lui octroie le flux de vie lui permettant d’exister et de bouger ses membres.
מוֹרֶה עַל הֱיוֹת הַקָּבָּ »ה מֶלֶךְ נֶעֱלָב, סוֹבֵל עֶלְבּוֹן, מַה שֶּׁלֹּא יְכִילֵהוּ רַעֲיוֹן, הֲרֵי אֵין דָּבָר נִסְתָּר מֵהַשְׁגָּחָתוֹ בְּלִי סָפֵק. וְעוֹד, אֵין רֶגַע שֶׁלֹּא יִהְיֶה הָאָדָם נִזּוֹן וּמִתְקַיֵּם מִכֹּחַ עֶלְיוֹן הַשּׁוֹפֵעַ עָלָיו, וַהֲרֵי תִּמְצָא שֶׁמֵּעוֹלָם לֹא חָטָא אָדָם נֶגְדּוֹ שֶׁלֹּא יִהְיֶה הוּא בְּאוֹתוֹ הָרֶגַע מַמָּשׁ שׁוֹפֵעַ שֶׁפַע קִיּוּמוֹ וּתְנוּעַת אֵבָרָיו,
Ceci définit Le Saint, Béni soit-Il, comme un Roi offensé (humilié) :
Celui qui est humilié ou offensé est celui qui se tait qui ne répond pas à l’outrage. Il est dit à la fin de la « Amida » : Seigneur ! Garde ma langue du mal, que mon âme se taise à ceux qui m’insultent, qu’elle soit comme la poussière devant tous. (Sidour)
La réplique à l’insulte résulte de la faiblesse de l’homme, si l’insulte blesse la cause en est l’orgueil. Ha-Chem supporte les affronts que nous Lui faisons, quand nous agissons par orgueil nous nous accaparons les apparats du Roi Tout Puissant comme dit le verset : L’Eternel règne! Il est revêtu de majesté (d’orgueil) Ps 93 ; celui qui est orgueilleux commet un crime de lèse- majesté en se revêtant de la majesté du Roi. Voir Epitre de Ramban.
Qui supporte l’affront au-delà de la compréhension humaine :
Nous n’avons aucune conscience de la gravité de nos actes, de celle de nos défauts, elles causent de nombreux dégâts dans les mondes supérieurs. Cela devrait se traduire sur terre par d’énormes catastrophes et de terribles calamités HVC. Mais le Seigneur continue sans cesse à dispenser la vie et à subvenir à tous les besoins de ses créatures, sans en tenir compte. Nous n’avons pas conscience de l’ampleur de l’affront qu’Il supporte, mettons-nous un instant à Sa place. Si cette humiliation nous été destinée nous détruirions le monde en un instant. Voir Méssilat Yécharim ch 11 au sujet de la colère. Quiconque se met en colère doit être considéré comme un idolâtre ; il s’agit du type coléreux, qui s’emporte à la moindre contrariété se met dans une telle fureur, que dans sa rage il perd tout contrôle de lui-même et consume sa raison. Un tel homme serait capable de détruire le monde s’il en avait le pouvoir.
Car, sans aucun doute, il n’y a rien qui soit caché à Sa Providence.
Il est dit : Sa Gloire emplit la terre toute entière (Isaïe 6,3.). Quelqu’un peut-il se cacher en un lieu occulte, sans que Je le voie ? Dit l’Eternel ! Est-ce que Je ne remplis pas le ciel et la terre ? (Jérémie23, 24). Qui comme l’Eternel notre D, réside dans les hauteurs, abaisse Ses regards sur le ciel et la terre ? (ps113, 5).
Il observe celui qui humble, comme Il discerne de loin celui qui est élevé (Ps 238, 6). Ainsi le contrôle de D se fait sur toutes les choses. Il voit tout, Il entend tout, bien sûr que toutes les actions des hommes laissent une empreinte et sont inscrites dans le livre. Méssilat Yécharim ch 25.
De plus, il n’y a pas un instant où l’homme n’est nourri et n’existe que par la puissance divine qui se repend en lui.
Comme il est dit : Et Toi, Tu les fais tous vivre. (Né’hémia9, 6) Tu les fais exister à chaque instant en diffusant les flux de vie constamment. Si les flux de vie étaient interrompus ne serait-ce que le plus court instant l’ensemble de la création disparaitrait HVC (à D. ne plaise), comme si elle n’avait jamais existée.
Il s’ensuit que jamais un homme ne pèche contre Dieu sans que Lui à cet instant précis ne lui octroie le flux de vie lui permettant d’exister et de bouger ses membres.
C’est en cela que la faute est particulièrement, qui consiste en la déperdition des énergies de vie qui vont nourrir les forces de nuisances. Quand elles se renforcent elles sont la cause de toutes les calamites qui s’abattent sur les hommes.
Et bien que l’homme emploie cette puissance pour le péché, elle ne lui est retirée d’aucune façon. Mais le Saint, Béni soit-Il, supporte cette humiliation en continuant à lui accorder la force et le pouvoir de bouger ses membres, et lui consume cette énergie à cet instant pour le péché et la perversité et offense le Saint, Béni soit-Il, qui supporte.
וְעִם הֱיוֹת שֶׁהָאָדָם חוֹטֵא בַּכֹּחַ הַהוּא לֹא מְנָעוֹ מִמֶּנּוּ כְּלָל, אֶלָּא סוֹבֵל הַקָּבָּ »ה עֶלְבּוֹן כָּזֶה לִהְיוֹת מַשְׁפִּיעַ בּוֹ כֹּחַ וּתְנוּעוֹת אֵבָרָיו, וְהוּא מוֹצִיא אוֹתוֹ כֹּחַ בְּאוֹתוֹ רֶגַע בְּחֵטְא וְעָוֹן וּמַכְעִיס וְהַקָּבָּ »ה סוֹבֵל.
Et bien que l’homme emploie cette puissance pour le péché, elle ne lui est retirée d’aucune façon
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Lors de la faute du veau d’or le même jour la Manne a continué à tomber, ils en prirent pour l’offrir devant l’idole et malgré cela Ha-Chem continua à en nourrir les fauteurs. Tan ‘Houma Ki Tissa. La volonté du Seigneur est que les hommes choisissent de Le servir que cela soit leur libre choix. Si D retirait Ses flux de vie aux fauteurs le libre arbitre n’existerait plus.
Et lui consume cette énergie à cet instant pour le péché et la perversité et offense le Saint, Béni soit-Il, qui supporte.
Bien que les hommes ne soient pas réellement conscients que la faute constitue un outrage et une humiliation, cela n’enlève rien à la gravité de l’acte. Le manque de réflexion et de méditation sont les causes profondes de tous les écarts et dérives.
Et ne dis pas qu’Il ne peut retenir ce bien, Dieu nous en garde, car il est en Son pouvoir, en un instant le temps qu’il faut pour le dire (le mot instant), de sécher la main ou le pied du pécheur, (paralyser) ainsi qu’il fit à Jéroboam. Et bien qu’il soit en Son pouvoir de ramener le flux divin et Il aurait dû dire : « puisque tu pèches contre Moi, fais-le avec ta propre puissance, pas la Mienne » et pour autant Il ne retire pas, Sa bonté de l’homme, supportant l’affront, déversant Sa puissance et allouant Sa bonté à l’homme.
וְלֹא תֹּאמַר שֶׁאֵינוֹ יָכוֹל לִמְנֹעַ מִמֶּנּוּ הַטּוֹב הַהוּא, חַס וְחָלִילָה, שֶׁהֲרֵי בְּכֹחוֹ בְּרֶגַע כְּמֵימְרֵהּ לְיַבֵּשׁ יָדָיו וְרַגְלָיו, כְּעֵין שֶׁעָשָׂה לְיָרָבְעָם [מלכים-א י »ג, ד]. וְעִם כָּל זֶה, שֶׁהַכֹּחַ בְּיָדוֹ לְהַחֲזִיר הַכֹּחַ הַנִּשְׁפָּע הַהוּא, וְהָיָה לוֹ לוֹמַר כֵּיוָן שֶׁאַתָּה חוֹטֵא נֶגְדִי תֶּחֱטָא בְּשֶׁלְּךָ וְלֹא בְשֶׁלִּי, לֹא מִפְּנֵי זֶה מָנַע טוֹב מִן הָאָדָם וְלֹא סָבַל עֶלְבּוֹן, וְהִשְׁפִּיעַ הַכֹּחַ וְהֵטִיב לָאָדָם טוּבוֹ
Et ne dis pas qu’Il ne peut retenir ce bien, Dieu nous en garde, car il est en Son pouvoir, en un instant le temps qu’il faut pour le dire (le mot instant), de sécher la main ou le pied du pécheur, (paralyser) ainsi qu’il fit à Jéroboam.
Le Nom « El » qui correspond à cette qualité est celui de la Puissance Totale de D. Le D Tout Puissant, Sa Puissance s’exprime par la bonté totale et absolue. Bien qu’Il détienne tous les pouvoirs dont celui de Se faire justice Il ne le fait pas. Jéroboam S’est adonné à l’idolâtrie et a entrainé son peuple à la faute. Quand le prophète ‘Ido l’interpelle alors qu’il est en train d’offrir des sacrifices à son idole. Le roi (Jéroboam) étendit sa main au-dessus de l’autel en disant : »Arrêtez-le » ! Mais sa main tendue se paralysa et il ne put la ramener à lui. Il est à noter que Le Saint Béni Soit Il venge l’honneur des justes plus qu’Il ne veille à Son propre honneur. (Tan ‘Houma Toldot 12).
Et bien qu’il soit en Son pouvoir de ramener le flux divin – et Il aurait dû dire : « puisque tu pèches contre Moi, fais-le avec ta propre puissance, pas la Mienne » et pour autant Il ne retire pas, Sa bonté de l’homme, supportant l’affront, déversant Sa puissance et allouant Sa bonté à l’homme.
Car Son Nom « El » qualifie Son Infinie Puissance, cependant D Est « Amour » Il n’est pas comme semble le penser les hommes un être sanguinaire qui ne recherche que la souffrance de ses créatures HVC, loin de Lui de telles idées. Cependant les hommes devraient un peu méditer sur Cette bonté et en prendre véritablement conscience. Il aurait dû dire au pécheur faute par propre force et non par la mienne. L’homme aurait-il une force et une vie indépendante de D ? Bien sûr que non.
Voici que cela est une telle insulte et une telle humiliation endurée, que l’on ne peut décrire (au-delà des mots). Et c’est pourquoi les anges de service qualifient Le Saint, Béni soit-Il, comme « le Roi offensé » Et c’est la signification des mots du prophète : «Qui o D Tout Puissant est comme Toi? » Il signifie : Toi, D Tout Puissant, détenteur de la bonté qui fait le bien, D Tout Puissant, qui possède le pouvoir de vengeance et de rassembler (récupérer) Ton bien, malgré tout Tu supportes et Tu endures jusqu’à ce que l’homme se repente.
. הֲרֵי זֶה עֶלְבּוֹן וְסַבְלָנוּת מַה שֶּׁלֹּא יְסֻפַּר. וְעַל זֶה קוֹרְאִים מַלְאֲכֵי הַשָּׁרֵת לְהַקָּבָּ »ה מֶלֶךְ עָלוּב [פרקי היכלות פכ »ה]. וְהַיְנוּ אָמְרוֹ « מִי אֵל כָּמוֹךָ », אַתָּה אֵל בַּעַל חֶסֶד הַמֵּטִּיב, אֵל בַּעַל כֹּחַ לִנְקֹם וְלֶאֱסֹף אֶת שֶׁלְּךָ, וְעִם כָּל זֶה אַתָּה סוֹבֵל וְנֶעֱלָב עַד יָשׁוּב בִּתְשׁוּבָה.
Voici que cela est une telle insulte et une telle humiliation endurée, que l’on ne peut décrire (au-delà des mots).
La faute et la transgression sont de véritables outrages, de réels camouflets envers le Roi des rois dont la Puissance est incommensurable. La règle dans les lois concernant les dommages est qui si on fait honte à une personne plus cette personne est honorable et plus l’affront est grave. La réparation sera fonction de l’importance de l’individu offensé. Pouvons-nous évaluer l’outrage fait à D quand nous fautons ? Pouvons-nous imaginer un instant les dégâts causés dans les mondes du haut ? Pouvons-nous imaginer les terribles conséquences qui devraient s’abattre sur terre ? Quand un fils se comporte mal en public, le père en est humilié, il souffre de voir son enfant agir comme un rustre. Pouvons-nous imaginer la douleur de Notre Père, Sa souffrance et Son humiliation quand Ses propres enfants ont des comportements exécrables et indignes ?
Et c’est pourquoi les anges de service qualifient Le Saint, Béni soit-Il, comme ‘le Roi offensé ».
Les anges qui déclament les louanges du Seigneur par les 22 lettres de l’alphabet, à la lettre « ‘Ayin » auraient pu dire « Roi Modeste » מלך עניו mais à la place ils préfèrent dire מלך עלוב « Roi offensé ». Car cela une bien plus grande louange pour le Seigneur. Le « Réchit Ho’hma » fait la parabole suivante. Un maitre donne de l’argent à son serviteur pour son repas. Que fait le serviteur ? Il utilise cet argent pour acheter un bâton pour battre son maitre. Existe-t-il un être plus vil et plus méprisable ? Et malgré tout cela Ha-Chem accorde la vie dans l’attente que l’homme s’amende et se repente.
Cette vertu que l’homme se doit d’appliquer, d’adopter, c’est-à-dire, la patience. Même s’il est offensé jusqu’à ce point, et pourtant, il ne refusera pas d’accorder sa bonté aux destinataires.
הֲרֵי זוֹ מִדָּה שֶׁצָּרִיךְ הָאָדָם לְהִתְנַהֵג בָּהּ, רְצוֹנִי, הַסַּבְלָנוּת, וְכֵן הֱיוֹתוֹ נֶעֱלָב אֲפִלּוּ לְמַדְרֵגָה זוֹ, וְעִם כָּל זֶה לֹא יֶאֱסֹף טוֹבָתוֹ מִן הַמְקַבֵּל.
Rabbi Alexandrie dit tout celui qui entend l’injure et se tait bien qu’il pouvait rétorquer est associé à D dans Son monde. Nous avons vu combien Ha-Chem supporte et endure les offense. Il est dit de même sur le roi David qui subissait l’affront sans réagir. Comme il est dit : Et eux, ils se réjouissent en bande de ma chute, des misérables s’attroupent contre moi à l’improviste ; ils me déchirent sans relâche. Ps 35,15. David dit au Saint béni Soit Il : Tu sais bien que s’ils m’avaient déchiré la chair mon sang n’aurait pas coulé à terre. Baba Métsia 59a.
Ainsi chacun méditera et examinera ses attitudes afin de prendre conscience du travail qu’il doit accomplir. A force de persévérance il arrivera peut-être à améliorer son être pour la gloire de Son Seigneur.
La Midah II : Qui porte l’iniquité. נוֹשֵׂא עָוֹן.
נוֹשֵׂא עָוֹן.
וַהֲרֵי זֶה גָּדוֹל מֵהַקּוֹדֵם, שֶׁהֲרֵי לֹא יַעֲשֶׂה הָאָדָם עָוֹן שֶׁלֹּא יִבְרָא מַשְׁחִית, כְּדִתְנָן [אבות פ »ד, י »ג] »הָעוֹבֵר עֲבֵרָה אַחַת קוֹנֶה לוֹ קַטֵּיגוֹר אֶחָד »: וַהֲרֵי אוֹתוֹ קַטֵּיגוֹר עוֹמֵד לִפְנֵי הַקָּבָּ »ה וְאוֹמֵר פְּלוֹנִי עֲשָׂאָנִי; וְאֵין בְּרִיָּה מִתְקַיֶּמֶת בָּעוֹלָם אֶלָּא בְּשִׁפְעוֹ שֶׁל הַקָּבָּ »ה,והרי המשחית הזה עומד לפניו ובמה מתקייםהדין נותן שיאמר הקב »ה : « אֵינִי זָן מַשְׁחִיתִים, יֵלֵךְ אֵצֶל מִי שֶׁעֲשָׂאוֹ וְיִתְפַּרְנֵס מִמֶּנּוּ », וְהָיָה הַמַּשְׁחִית יוֹרֵד מִיָּד וְנוֹטֵל נִשְׁמָתוֹ, אוֹ כּוֹרְתוֹ, אוֹ נֶעֱנָשׁ עָלָיו כְּפִי עָנְשׁוֹ, עַד שֶׁיִּתְבַּטֵּל הָמַּשְׁחִית הַהוּא. וְאֵין הַקָּבָּ »ה עוֹשֶׂה כֵן, אֶלָּא נוֹשֵׂא וְסוֹבֵל הֶעָוֹן, וּכְמוֹ שֶׁהוּא זָן הָעוֹלָם כֻּלּוֹ, זָן וּמְפַרְנֵס הַמַּשְׁחִית הַזֶּה, עַד שֶׁיִּהְיֶה אֶחָד מִשְּׁלֹשָׁה דְּבָרִים, אוֹ יָשׁוּב הַחוֹטֵא בִּתְשׁוּבָה וִיכַלֵּהוּ וִיבַטְּלֵהוּ בְּסִגּוּפָיו, אוֹ יְבַטְּלֵהוּ שׁוֹפֵט צֶדֶק בְּיִסּוּרִים וּמִיתָה, אוֹ יֵלֵךְ בַּגֵּיהִנָּם וְשָׁם יִפְרַע חוֹבוֹ. וְהַיְנוּ שֶׁאָמַר קַיִן [בראשית ד’, י »ג] « גָּדוֹל עֲוֹנִי מִנְּשׂוֹא », וּפֵרְשׁוּ רַבּוֹתֵינוּ זִכְרוֹנָם לִבְרָכָה [תנחומא בראשית סי’ ט] « כָּל הָעוֹלָם כֻּלּוֹ אַתָּה סוֹבֵל », יִרְצֶה, זָן וּמְפַרְנֵס, « וַעֲוֹנִי כָּבֵד, שֶׁאֵין אַתָּה יָכוֹל לְסָבְלוֹ », פֵּרוּשׁ, לְפַרְנְסוֹ, עַד שֶׁאָשׁוּב וַאֲתַקֵּן. אִם כֵּן הֲרֵי זוֹ מִדַּת סַבְלָנוּת גְּדוֹלָה, שֶׁיָּזוּן וִיפַרְנֵס בְּרִיָּה רָעָה שֶׁבָּרָא הַחוֹטֵא עַד שֶׁיָּשׁוּב. יִלְמֹד הָאָדָם, כּמָּה צָרִיךְ שֶׁיִּהְיֶה סַבְלָן לִסְבֹּל עֹל חֲבֵרוֹ וְרָעוֹתָיו שֶׁהֵרַע, עַד שִׁעוּר כָּזֶה שֶׁעֲדַיִן רָעָתוֹ קַיֶּמֶת שֶׁחָטָא נֶגְדוֹ, וְהוּא יִסְבֹּל עַד יְתַקֵּן חֲבֵרוֹ אוֹ עַד שֶׁיִּתְבַּטֵּל מֵאֵלָיו, וְכַיּוֹצֵא.
Qui porte l’iniquité.
Cette qualité est plus grande que la précédente. Car l’homme ne peut pécher sans qu’un ange destructeur ne soit créé, ainsi qu’il nous est enseigné : ‘Celui qui commet un péché se gagne un persécuteur (accusateur) pour lui-même,’ cet accusateur se tient devant le Saint Béni soit-Il, et déclare:’ Tel m’a créé !’ Aucune créature ne peut exister sans le flux de vie qui émane du Saint Béni Soit-il, voilà que cet ange destructeur se tient devant Lui, comment existe-t-il ? La loi stricte serait que le Saint, Béni soit-Il, dise : « Je ne nourris pas les anges destructeurs, qu’il aille à celui qui l’a fait et qu’il s’en nourrice. » Alors, le destructeur descendrait immédiatement se saisir de son âme ou la trancher de sa source, ou que le châtiment adéquate s’abatte sur le pécheur jusqu’à ce que ce destructeur soit réduit au néant. Le Saint, Béni soit-Il, ne se comporte pas ainsi. Il supporte et endure Le péché. De même qu’Il nourrit le monde entier, il nourrit aussi ce destructeur jusqu’à ce qu’une de ces trois choses se produise ; soit le pécheur se repent et met fin à l’ange destructeur par la sévérité de la pénitence qu’il s’inflige. Ou le Juge juste le réduit à néant en amenant la souffrance ou la mort sur le pécheur. Ou le pécheur descend en enfer pour payer sa dette.
Ceci est la signification de la supplique de Caïn : ‘Mes péchés sont trop grands pour être portés,’ interprétés par nos Maîtres de mémoire bénie par : ‘Tu portes (c’est-à-dire, tu nourris et sustente) le monde entier ; est-ce que mon péché est si lourd que Tu ne puisses le porter c’est-à-dire, le sustenter jusqu’à ce que je me repente et répare ? Voici que la grandeur de cette qualité de patience est immense, qu’Il nourrisse et sustente la créature mauvaise enfantée par le fauteur, jusqu’à ce qu’il se repente. Que l’homme apprenne combien il doit être patient en supportant le joug de son prochain, et tout le mal qu’il lui a fait subir, un degré de patience tel que même lorsque ce mal existe toujours et qu’il le supporte. Jusqu’à ce que le méfait soit corrigé, ou jusqu’à ce qu’il disparaisse de lui-même.
Commentaires et explications de la 2ème Midah :
Cette qualité est plus grande que la précédente.
Ha-Chem ne se contente pas de subir l’affront sans réagir, Il continue à donner la vie au fauteur mais pas uniquement, Il porte la faute c’est-à-dire les conséquences de celle-ci sont retenues pour que le mal ne se réalise pas.
Car l’homme ne peut pécher sans qu’un ange destructeur ne soit créé, ainsi qu’il nous est enseigné : « Celui qui commet un péché se gagne un persécuteur (accusateur) pour lui-même »
Comme nous l’avons appris l’homme est à « l’image » de Son créateur qui donna l’existence par Sa parole. De même l’homme est gratifié de cette puissance de pouvoir donner la vie ou à D ne plaise le contraire. Aucune de nos actions n’est neutre et sans conséquences, aucune de nos paroles de même qu’aucune de nos pensées n’est vaine ou futile toutes font une trace sur notre âme et dans les mondes, ceux du haut comme dans celui-ci. L’ange destructeur est la résultante de la faute, la transgression de la volonté de D est la mort, comme il est dit : le jour où tu en mangeras tu mourras. Cependant D de par Son immense Miséricorde empêche et retient le mal qui est cet ange destructeur lui-même.
Cet accusateur se tient devant le Saint Béni soit-Il, et déclare:’ Tel m’a créé !’
Imaginons un instant la scène, le Roi des rois sur Son Trône de Gloire entouré de Sa cour, des anges puissants qui clament Sa louange, entouré des justes qui s’associent à l’exaltation des Séraphins. Et là se tient un ange destructeur à l’odeur nauséabonde aux vêtements souilles d’une terrible laideur qui clame haut et fort je suis le fruit de la transgression ! Je suis le feu allumé le jour de Chabbath ou le repas de viande interdite par exemple. Je suis l’orgueil de tel, la méchanceté de tel autre etc.
Aucune créature ne peut exister sans le flux de vie qui émane du Saint Béni Soit-il, voilà que cet ange destructeur se tient devant Lui, comment existe-t-il ? La loi stricte serait que le Saint, Béni soit-Il, dise : ‘Je ne nourris pas les anges destructeurs, qu’il aille à celui qui l’a fait et qu’il s’en nourrice.’
Ceci est un principe fondamental toute créature doit se nourrir pour subsister. Les créatures spirituelles des mondes du haut doivent aussi se nourrir, les anges consomment la Manne qui est leur pain. Comment cet accusateur va-t-il subsister ? Est-ce l’homme qui l’a créé qui va subvenir à ses besoins ?
Loi juste loi serait, que le Saint béni Soit-il, ne le nourrit pas. Comment la Source d’Amour et de Bonté, le Bien absolu pourrait Il alimenter le mal absolu ?
Chaque élément créé est lié à sa source, aspire à la rejoindre, le bien est attiré par le désir profond de se rapprocher d’Ha-Chem et de Sa Torah. Le mal, la faute et l’impureté est attirée aussi par ce qui est sa racine.
Le mal n’a pas en fait d’existence réelle, il devrait donc disparaître avec celui qui lui donne naissance. En prenant la vie du fauteur l’ange destructeur disparaît.
Alors, le destructeur descendrait immédiatement se saisir de son âme ou la trancher de sa source, ou que le châtiment adéquate s’abatte sur le pécheur jusqu’à ce que ce destructeur soit réduit au néant.
Le châtiment est fonction de la gravité de la transgression et de la répétition de celle-ci. Celui qui faute en connaissance de cause, consciemment par choix délibéré pour la 1000fois donne aussi naissance à ce destructeur. Quelle chance a-t-il de se repentir ? Nos Maitres disent qu’à la troisième fois la transgression est aux yeux du fauteur comme un acte permis. Yoma 86b.
עבר אדם עבירה ושנה בה נעשית לו כהיתר .
La transgression engendre une réelle impureté une Toum’a énorme qui enveloppe l’homme, elle d’installe sur ses épaules, elle diffuse autour d’elle ses flux nauséabonds et ses influences néfastes. Elle se dresse autour de son cœur comme une muraille d’acier qui étouffe tout sentiment de culpabilité. Cet homme est sourd aux remontrances et aux critiques, il est bien sûr capable d’ériger des « théories » pour justifier tous ces dérives.
Le châtiment est parfois le seul remède pour que le fauteur commence à se remettre en question.
Le Saint, Béni soit-Il, ne se comporte pas ainsi. Il supporte et endure Le péché. De même qu’Il nourrit le monde entier, il nourrit aussi ce destructeur jusqu’à ce qu’une de ces trois choses se produise ; soit le pécheur se repent et met fin à l’ange destructeur par la sévérité de la pénitence qu’il s’inflige. Ou le Juge juste le réduit à néant en amenant la souffrance ou la mort sur le pécheur. Ou le pécheur descend en Enfer pour payer sa dette.
Le Saint béni Soit Il n’applique pas la juste loi, Il agit par-delà le strict jugement .לפנים משורת הדין. comme dit le prophète : Par ma vie, dit le Seigneur Dieu, Je ne souhaite pas que le méchant meure, mais qu’il renonce à sa voie et qu’il vive! Ezéchiel 33,11.
Il nourrit le monde entier car ce monde doit être amené à sa réparation finale et le dévoilement du royaume de D à la fin des jours. De même Il nourrit le destructeur jusqu’à ce que la réparation se fasse. L’humiliation, l’offense endurée ne compte pas devant D en rapport au but final.
La tache causée par la faute doit être lavée et éliminée par une des trois possibilités citées ici. Le choix en revient à l’homme ou il fait repentance dans le cas où Ha-Chem dans sa grande bonté a accordé à cet homme l’intelligence. Ou les jours passants et rien ne changeant Ha-Chem intervient en frappant cet homme de toutes sortes de plaies pour que d’une part il s’interroge et se remette en question. Qu’il se dise que m’arrive-t-il soudain ? Pourquoi tant de souffrances ? Et d’autres parts pour laver les taches et les auréoles, les salissures de son âme et des mondes. Cependant les souffrances seules ne suffisent pas elles doivent être impérativement accompagnées du repentir pour avoir l’effet souhaité. Les condamnés à la peine capitale devaient confesser leurs fautes pour que leur mort soit expiatoire. La justice divine est implacable, les souffrances qu’endure l’âme dans le Guéhinam sont terribles. Certaines fautes nécessitent de très nombreuses années dans l’enfer pour être effacées. Voir Haguiga 16a. L’homme intelligent méditera sur son sort et sur sa vie afin de se remettre en question car une seule chose est certaine d’arriver à tous les hommes : la mort. Nous nous devons donc de nous y préparer. Comme dit le ‘Hassid Luzzato zl le manque de réflexion et de méditation est la vraie cause de toutes les dérives.
Ceci est la signification de la supplique de Caïn : ‘Mes péchés sont trop grands pour être portés,’ interprétés par nos Maitres de mémoire bénie par : ‘Tu portes (c’est-à-dire, tu nourris et sustente) le monde entier ; est-ce que mon péché est si lourd que Tu ne puisses le porter c’est-à-dire, le sustenter jusqu’à ce que je me repente et répare ?
Le ‘Hassid Luzzato zl au chapitre 4 de Méssilat Yécharim dit : selon la justice stricte il conviendrait que le pécheur soit immédiatement puni après sa faute sans délai ; que la sanction soit imprégnée de la colère divine comme il le mérite et enfin qu’il n’y ait aucun moyen de réparer sa faute. Néanmoins le principe de Miséricorde accorde la possibilité de transformer ces trois choses. Pour le troisième élément il est absolument nécessaire que le fauteur fasse une véritable repentance en reconnaissant la gravité de sa faute et qu’il désir profondément que cet acte n’ait jamais été accompli.
Cependant Caïn a imploré la Miséricorde sans faire une réelle repentance. Nos maitres le qualifie de : celui qui a trompé D.גונב דעת עליון voir Rachi sur le verset. Il a imploré D dans l’intention de rester en vie et d’éviter la sanction.
Que l’homme apprenne combien il doit être patient en supportant le joug de son prochain, et tout le mal qu’il lui a fait subir, un degré de patience tel que même lorsque ce mal existe toujours et qu’il le supporte. Jusqu’à ce que le méfait soit corrigé, ou jusqu’à ce qu’il disparaisse de lui-même.
Les hommes à l’instar de Caïn demandent à D d’agir envers eux avec cette miséricorde, mais eux-mêmes agissent ainsi envers leurs semblables ? Comment « réclamer » de D ce que nous-mêmes méprisons ?
L’homme doit supporter le mal que l’autre lui a fait, dans le cas où celui-ci est déjà passé mais même s’il se continue, par ces conséquences à l’affliger. Cet homme qui souffre de par la méchanceté de son prochain doit s’armer de patience d’indulgence, de pitié, de mansuétude, de sympathie, de bienveillance en un mot d’amour profond à l’égard de celui-là même qui lui fait le pire. .
Jusqu’à ce que le méfait soit corrigé, ou jusqu’à ce qu’il disparaisse de lui-même.
Le Rav donne ici un réel remède à la situation décrite. Il nous dévoile un secret profond de la Torah du Sod.
Comme nous l’avons vu chacun dégage de l’énergie envers ses proches il nous conseil ici de dégager une énergie positive vers ceux qui nous font du mal car celle-ci possède le pouvoir de transformer celui qui nous fait ce mal afin qu’il s’amende de ses mauvaises actions et qu’il les répare.
Par contre si nous dégageons envers ceux qui nous détestent de la haine et animosité de l’agressivité et du ressentiment cette énergie est perçue par notre rival et elle est renvoyée vers nous avec une plus grande amplitude. L’adversaire ressent la haine qu’on plus porte, il perçoit notre malveillance à son encontre. Il sent sans le comprendre toute notre violence qui lui parvient. Et naturellement sans le savoir, sa défense se met en place, comme un bouclier qui renvoie les ondes négatives vers son expéditeur.
Elle nous revient amplifiée et ainsi de suite renvoyée de l’un à l’autre sans fin. Ce genre de conflit peut perdurer sur plusieurs générations car les enfants continuent les différents après les parents. Par contre cherché le bien de son opposant le transforme et le rend meilleur. C’est alors que le méfait sera réparé et disparaîtra. Ce conseil est une Ségoula réelle un vrai remède à ce genre de situation. Il est donc de l’intérêt de celui qui subit l’agression de son prochain de mettre en application afin que son agresseur se corrige et répare le mal qu’il a causé.
A bon entendeur !!!!
FIN DU COURS II. Qui O Dieu tout puissant est comme toi
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