XI La prière le soir de Pessa’h (12§)
1) [2–יא-א] C’est un Minhagh répandu dans tout Israël que de faire les prières des jours de fêtes avec les airs, en chantant. Cela fait partie de la Mitsva de se réjouir pendant la fête.
2) [2–יא-ב] Nous avons l’habitude de dire le soir de la fête, avant la prière de Ârvith (du soir) le psaume 107 « Hodou »
הֹדוּ ל׳ כִּי-טוֹב: כִּי לְעוֹלָם חַסְדּוֹ.
« Rendez hommage à l’Eternel, car il est bon, car sa grâce dure à jamais! »
Ensuite nous disons le demi-Quaddish puis « Barékhou ». On ne dit pas « wéhou Ra’houm ». Si le premier jour de Pessa’h est un Shabbath (vendredi soir), on a l’habitude de dire les passages qui concernent le fait de recevoir le Shabbath avec Lékha Dodi avant de dire le psaume 107 « Hodou ». On ne dit pas les Mishnayoth « Bamé Madliqin »
3) [2–יא-ג] On termine la bénédiction « Hashkivénou » « fais nous dormir en paix» par
הפּורשׂ סכת שלום עלינו ועל כל עמו ישׂראל ועל ירושלים אמן
Source de bénédictions, Tu es, Ô Eternel, qui étend la tente de paix sur nous, sur tout ton peuple Israël et sur Jérusalem, Amen !
Ensuite nous avons l’habitude de dire le verset « Ellé Moâdé » (Lévitique Ch. 23 v4)
אֵלֶּה מוֹעֲדֵי ה’, מִקְרָאֵי קֹדֶשׁ, אֲשֶׁר-תִּקְרְאוּ אֹתָם, בְּמוֹעֲדָם.
Voici les solennités de l’Éternel, convocations saintes, que vous célébrerez en leur saison.
Certains ont l’habitude de dire le verset (Lévitique Ch. 23 v44)
וַיְדַבֵּר מֹשֶׁה, אֶת-מֹעֲדֵי ה’, אֶל-בְּנֵי, יִשְׂרָאֵל.
Et Moïse exposa les solennités de l’Éternel aux enfants d’Israël.
Le Minhagh des originaires d’Iraq est de dire les deux versets.
Lorsque le soir de Pessa’h est un Shabbath on dit d’abord les versets « Waykhoulou » (comme tous les vendredis soirs) puis ensuite « Ellé Moâdé ».
4) [2–יא-ד] Dans la prière du soir à l’entrée de la fête, dans la Âmida on termine la bénédiction « Atta Bé’hartanou » « Tu nous as choisis » par
ברוך אתה ה’ מקדש ישראל והזמנים
Source de bénédictions, Tu es, Ô Eternel, qui sanctifie Israël et les « temps ».
Si quelqu’un s’est trompé et a seulement dit מקדש ישראל (sans dire והזמנים), il est quitte.
Si le jour de fête tombe un Shabbath alors il faut mentionner le Shabbath au milieu de la bénédiction « Atta Bé’hartanou » que l’on conclut par :
ברוך אתה ה’ מקדש השבת וישראל והזמנים
Source de bénédictions, Tu es, Ô Eternel, qui sanctifie le Shabbath, Israël et les « temps ».
Si quelqu’un s’est trompé et a dit מקדש ישראל והזמנים (sans mentionner le Shabbath), s’il s’en est rendu compte dans un temps moindre que celui nécessaire pour dire « Shalom Âlekha Ribbi » alors il reprendra immédiatement et dira מקדש השבת וישראל והזמנים. S’il s’est passé un temps supérieur, alors il ne reprendra pas puisque le Shabbath a déjà été mentionné dans la bénédiction (dans le texte qui précède la bénédiction finale).
Il en est de même si quelqu’un s’est trompé un soir de Pessa’h qui est vendredi soir (Shabbath) et a seulement dit מקדש השבת, s’il s’en rend compte dans un temps supérieur à celui nécessaire pour dire « Shalom Âlekha Ribbi » alors il ne reprendra pas car il a déjà mentionné la fête au milieu de la bénédiction (dans le texte qui précède la bénédiction finale).
5) [2–יא-ה] Si le [premier] soir de Pessa’h est un Samedi soir (sortie de Shabbath) on dit (dans la Amida, prière debout en solitaire) « Vatodiênou » (« Tu nous as fait connaître ») dans la bénédiction « Atta Bé’hartanou » (« Tu nous as choisis »).
Si quelqu’un a oublié de le dire et s’en rend compte ensuite au milieu de la bénédiction, il reviendra en arrière (il recommencera) pour dire Vatodiênou ; s’il a débuté la bénédiction (« Baroukh Atta Hashem») même s’il n’a pas terminé la bénédiction (et n’a pas dit « Méquaddesh Ysraël Véhazémanim) alors il ne reviendra pas en arrière car il peut faire la Havdalla plus tard sur le verre de vin (du Quiddoush).
Une femme qui a oublié et n’a pas dit « Vatodiênou » dans la prière, devra dire avant d’allumer les lumières (de la fête) « Baroukh Hamavdil Ben Qoddesh lé’hol » « Source de bénédictions, celui qui sépare entre le sacré et le profane » sans dire le nom de D.ieu.
6) [2–יא-ו] Une personne qui prie le soir du jour de fête et fait la Amida (prière debout en solitaire), si lorsqu’elle arrive à Modim (« Nous reconnaissons ») a un doute et ne sait plus si elle a dit « Yaâlé Véyavo » « que monte, parvienne » (qui se trouve au milieu de la partie « Atta Bé’hartanou » (« Tu nous as choisis ») et a poursuivi comme il faut c’est à dire qu’elle a dit « Véhassiénou » et a terminé la bénédiction comme il se doit [Méquaddesh Ysraël Véhazémanim] ou bien peut-être a-t-elle poursuivi la bénédiction par « Hama’hazir shékhinato létsione » comme à Rosh Hodesh (premier jour du mois) ou à Hol Hamoêd (demi-fêtes) et il s’avèrerait qu’elle n’a pas terminé du tout la bénédiction « Atta Béhartanou », cette personne doit recommencer et dire « Véhassiénou » et reprendre dans l’ordre normal à partir de là.
On ne dit pas dans ce cas « on s’abstient de dire une bénédiction si on a un doute à son propos » car dans l’ordre des choses (la majorité des cas) cette personne a terminé par « Hama’hazir Shékhinato Létsione » (ce qui est le plus courant) après avoir dit « Yaalé Véyavo ».
7) [2–יא-ז] L’habitude des Séfaradim et des juifs orientaux est de dire le Hallel (psaumes de louanges) complet avec bénédictions avant et après (le Hallel), après la Amida du soir de Pessa’h. Ce Minhagh a des fondements solides et il est bon que même les contrées qui n’ont pas cette habitude adoptent ce Minhagh et disent le Hallel complet le soir de Pessa’h, avec bénédictions, à la synagogue.
Il est bon lorsqu’on dit la bénédiction « Lighmor Ete Hahallel » « de terminer le Hallel » de penser à rendre quitte le Hallel que nous faisons à la fin de la Haggada (sur lequel nous ne faisons pas de bénédiction car nous nous interrompons au milieu ; les deux premiers chapitres sont dits avant le repas et les autres après le repas).
Celui qui prie dans une synagogue où ils n’ont pas l’habitude de dire le Hallel complet, il est bon qu’il dise le Hallel complet en solitaire, à la synagogue ou immédiatement en rentrant chez lui ; il fera alors les bénédictions avant et après le Hallel.
8) [2–יא-ח] Les femmes doivent également dire le Hallel complet avec bénédictions le soir de Pessa’h avant le Quiddoush. Il est bon également d’éduquer les enfants (pas encore Bar/Bath Mitsva) à dire le Hallel entièrement le soir de Pessa’h avant le Quiddoush.
9) [2–יא-ט] Si le premier jour de Pessa’h est un Shabbath (vendredi soir) alors on dit « Waykhoullou » (la première partie du Quiddoush ; comme tous les vendredi soirs) avant de dire le Hallel car nous avons un grand principe « ce qui est plus fréquent doit précéder ce qui est moins fréquent » ; si l’officiant a déjà débuté (par erreur) le Hallel alors on dira « Waykhoullou » après le Hallel.
10) [2–יא-י] Lorsque le soir de Pessah est un vendredi soir (entrée de Shabbath), on ne dit pas la répétition de la Amida (concentré des 7 bénédictions de la Amida de Shabbath), car la raison pour laquelle cette répétition a été instituée les autres Shabbath de l’année est que certaines personnes arrivaient en retard à la synagogue (synagogues qui étaient situées en dehors de la ville) et donc cette répétition a été instituée afin que ces retardataires ne courent pas un danger en étant seuls alors que la communauté a déjà quitté la synagogue et ainsi qu’ils puissent sortir avec la communauté.
Par contre, le soir de Pessa’h, la Torah nous a dit (Exode ch. 12 v42)
לֵיל שִׁמֻּרִים הוּא לה׳,
C’est la nuit protégée par l’Éternel
Les sages ont expliqué (Guémara Pessa’him 109b) que c’est une nuit qui est protégée de tous ceux qui causent des dommages. De ce fait, les sages n’ont pas institué du tout cette répétition de la Amida le soir de Pessa’h qui est un Shabbath.
Tel est l’avis de la plupart de nos maîtres les décisionnaires médiévaux, de Maran l’auteur du Shoul’han Aroukh et Rabbénou HaAri Zal.
Un officiant qui ferait cette répétition de la Amida entrerait, de lui-même, dans un doute concernant un interdit de dire une bénédiction.
Malgré tout, si un officiant s’est trompé et a commencé à dire la répétition de la Amida le soir de Pessa’h qui est un Shabbath (vendredi soir), il la terminera avec bénédiction, cependant la communauté n’aura pas le droit de répondre Amen.
11) [2–יא-יא] Après le Hallel (Louanges), l’officiant fait le « Quaddish Titqabal ». Le Minhagh des Séfaradim est de dire ensuite le psaume 114 [Bétséth Ysraël Mimitrsayim] puis ensuite le Quaddish « Yéhé Shélama » puis on conclut pas Âlénou Léshabéya’h [Il nous appartient de louer le maître de tout »]
12) [2–יא-יב] Ceux qui ont l’habitude de faire le Quiddoush à la synagogue, les vendredi soirs et les soirs de jours de fête, ne feront pas le Quiddoush à la synagogue le soir de Pessa’h car ce soir là tout le monde fait Quiddoush chez soi, et procède au Seder de Pessa’h
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