Paracha Chémot Le Malbim – Rav Michaël Smadja 2ème partie (Exode Chapitre II)
Paracha Chémot Malbim
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Paracha Chémot Explications du Malbim (Chapitre II)
Paracha Chémot Malbim – Chapitre 2 verset 1
« Et un homme de la maison de Levi est allé et a pris la fille de Levi« .
Ici, il n’est pas mentionné qui est l’homme et quel est le nom de sa femme car ceci va être mentionné plus loin « et Amaram pris yokhéved pour femme« . Et cela sera de nouveau mentionné dans le livre des nombres « Et le nom de la femme de Amram est Yokhéved la fille de Levi que « otta » a enfanté à Levi en Égypte« . Car dans ce dernier verset il est enseigné que Yokhéved n’était pas la tante de Amram par sa mère, qui est interdite pour les enfants de Noah. Car Yokhéved était en fait la demi-sœur de Kéhat le père de Amram car sa mère s’appelait « otta » une deuxième femme qu’avait pris Lévi. De même il est impossible de dire qu’à ce moment précis, Amram a pris pour la première fois Yokhéved en tant que femme car elle lui a déjà enfanté Aharon et Myriam. Car en fait après que Parrho est décrété de jeter tous les bébés dans le Nil, tous les hébreux ont décidé de se séparer de leurs femmes et Myriam a alors dit à son père que son décret était plus terrible que celui de Parrho qui lui n’en voulait qu’aux garçons et que lui « tuait » même les filles. Alors Amram a décidé de reprendre sa femme et tous l’ont suivi. Car au moment du décret, il avait été décrété que tout celui qui cacherait un bébé serait passible de la peine de mort et donc tous les hébreux avaient renvoyé leurs femmes dans une autre ville afin qu’elles soient en groupe isolées de leurs maris. Et ceci a été su des égyptiens et ainsi ils ont arrêté de rechercher dans les maisons des hébreux. Et cette situation a duré plusieurs mois jusqu’à ce que Amram qui était prophète et le grand de sa génération aille lui-même rechercher dans l’autre ville sa femme « et un homme de la maison de Lévi est parti » pour se remarier de nouveau avec elle « et il a pris la fille de Lévi » et ainsi ont fait tous les enfants d’Israël.
*
Paracha Chémot – Chapitre 2 verset 2
״Et la femme conçu et enfanta un fils et elle a vu qu’il était bon et elle le cacha trois mois« .
Même après qu’il ait été connu des égyptiens que les hébreux avaient repris leurs femmes, ils n’ont pas recommencé de suite à vérifier s’il leur était né un fils ou non car avant neuf mois, il est impossible qu’un enfant puisse naître puisque les femmes avaient été délaissées jusqu’à présent par leurs maris. Et ils n’ont repris leurs recherches que neuf mois après. Et cela ne fut que par la providence divine que Yokhéved enfanta au bout de sept mois. Pour cela, elle a pu le cacher trois mois et pour cela le verset raconte qu’elle a vu que son bébé était bien formé bien qu’il soit né qu’après sept mois.
Paracha Chémot Malbim – Chapitre 2 verset 3
״Et elle ne put le cacher plus longtemps et elle lui prit une corbeille en osier qu’elle enduisit d’argile et de goudron et plaça le bébé dedans et elle posa la corbeille dans les joncs sur la rive du Nil«
Car neuf mois après leur deuxième mariage, les égyptiens ont recommencé à fouiller les maisons des hébreux à la recherche de nouveaux nés.
« Et elle lui prit une corbeille en osier« . Selon le Midrash, les trois mois depuis la naissance de Moshé le sept Addar, se sont terminés le sept Sivan, le même jour où plus tard Moshé montera dans la montagne de D-ieu et où seront données les tables de la loi. Il est fait allusion dans cette corbeille, « Téva », à la nature et à la réalité intégrale de Moshé Rabbénou. Car un homme est constitué de l’association d’un corps et d’un esprit. Et cet esprit est enfermé dans le corps qui est sa prison. Et après la faute du premier homme, se sont incrustées les forces animales produites par le corps dans l’esprit. L’âme animale, le Néfech, s’est attachée jusqu’à ne faire qu’un avec l’âme spirituelle qu’est le rouah’, ne pouvant plus se séparer d’elle si ce n’est par la disparition du corps au moment de la mort physique. Cependant Moshé Rabbénou était au niveau spirituel du premier homme avant la faute. Son âme était séparée de son corps et pouvait se dépouiller de son vêtement corporel à tout moment. Sa conscience étant comme une princesse résidant dans un palais ayant la possibilité à tout moment de quitter le palais comme bon lui semble. Et il est habituel dans le langage allégorique des sages, de comparer le corps à un bateau qui ferait traverser à l’âme divine la vie, qui est une mer houleuse qui fait tanguer ce bateau qu’est le corps physique. Car de la même manière qu’il est impossible à un animal de traverser la mer si ce n’est à l’aide d’un bateau, car l’eau est un élément différent de la matière organique qui elle, est faite des quatre éléments eau-terre-feu-air. Ainsi il est impossible à l’âme spirituelle de surnager, de flotter, de planer dans ce monde fait uniquement de matière, si ce n’est habillée d’un vêtement de matière qui est le bateau issu de ce monde de la matière qui va faire traverser les chemins de la vie à l’âme. Cependant le bateau de Moshé qui est son corps avait la particularité que l’élément « air » qui le constituait, était très présent et vigoureux et donc permettait à sa conscience de flotter comme la corbeille en osier qui flotte sur les eaux.
« Et elle l’enduisit d’argile et de goudron«
Cela est une allusion à son habit corporel. Cette corbeille symbolisant le corps de Moshé. elle était composée d’osier qui est une matière où l’élément « air » domine l’élément « terre » qui est pesant. Elle ne l’a pas posée au milieu de l’eau uniquement sur la rive du fleuve et dans les roseaux pour rappeler que cet homme divin, son âme ne traversera pas les eaux tumultueuses de la vie et ses vagues de désirs car de cette eau, il va être retiré et se tiendra toujours sur les rives et les roseaux, séparé des eaux tumultueuses et amères. Et sur cela il est dit:
Paracha Chémot – Chapitre 2 verset 4
״Et sa sœur s’est tenue au loin pour savoir ce qui allait lui arriver«
Nos sages expliquent que tout ce verset est une allusion à la présence divine. Car l’âme qui est une partie divine supérieure, a une sœur dans les hauteurs du firmament qui est la présence divine, la chékhina, et sa qualité est de surveiller les âmes précieuses qui sont en fait ses âmes sœurs et elle ne se sépare jamais d’elles. Et bien qu’elle se tienne éloignée d’elles dans les mondes supérieurs, elle se tient en permanence sur ces âmes. Et ainsi avec Moshé notre maître, la présence divine se tenait au loin pour savoir et surveiller ce qui allait lui arriver.
Paracha Chémot Malbim – Chapitre 2 verset 5 ״
et la fille de Parrho est descendue«
Maintenant la Torah va expliquer quelles sont les raisons qui ont fait que Moshé a été sauvé. 1/ D-ieu a fait en sorte que : « Et la fille de Parrho est descendue » bien qu’elle soit la fille du roi et qu’elle doit rester logiquement dans son palais, elle a eu la condescendance à descendre de son statut de princesse pour se laver dans les eaux du Nil dans un endroit libre de tout accès ou tout le monde pouvait se trouver car sans cela la sœur de Moshé n’aurait pu la rencontrer.
2/ ses jeunes filles ne l’accompagnaient pas car » et les jeunes femmes se promenaient au bord du Nil ». Car si elles accompagnaient la princesse, celle-ci aurait eu peur de transgresser l’ordre de son père sous peine de mort.
3/ bien que la corbeille de Moshé se trouvait dans les joncs » elle a vu la corbeille ».
4/ elle l’a retirée des eaux par l’intermédiaire de sa servante, fille d’un niveau bas dans la hiérarchie des servantes » Et elle envoya sa servante pour prendre la corbeille ». Car ainsi, elle n’a pas eu honte de prendre l’enfant contre l’ordre royal. Car il y a une différence entre « né’arot » des jeunes filles qui l’accompagnaient car celles-ci sont des jeunes filles d’une lignée importante qui sont données à la princesse pour son honneur alors que les hamaot, les servantes sont des jeunes filles du peuple pour réellement la servir.
Parshat Shémot – Chapitre 2- verset 6
« Et elle a ouvert la corbeille et elle l’a vu l’enfant«
Le fait de redoubler le complément d’objet pour le même verbe ( et elle « l »‘a vu « l’enfant ») veut enseigner qu’elle a vu deux choses, son apparence physique et son apparence spirituelle. 1/ elle a vu sa matière, son apparence physique c’est-à-dire que l’enfant était beau physiquement sain et robuste.
2/ elle a perçu la vision de sa forme au moyen de son esprit c’est-à-dire qu’il avait une forme élevée d’énergie divine et c’est sur cette perception de l’esprit que nos sages ont enseigné qu’elle a vu dans le berceau avec Moshé, la présence divine, la chékhina.
« Elle a vu le « bébé » et « l’enfant » pleurait«
Par la vision physique elle a perçu sa matière qui était un bébé qui venait de naître. Malgré cela, elle a compris en entendant ses pleurs qu’il avait déjà les stigmates d’un enfant dont ses forces se réveillent et qui a déjà des émotions profondes qui est le propre d’un enfant et non d’un bébé. Et pour cela » et elle a eu de la compassion pour lui ». Car il y a une différence entre les expressions « khamal » qui indique une émotion qui naît à cause de la valeur intrinsèque de l’objet ou de la personne qui se trouve devant nous qui dégage d’elle-même une émotion spéciale que l’on a envie de préserver. Ce qui n’est pas le cas avec les expressions » khossé » qui exprime la pitié et « rah’amim » qui exprime la clémence qui sont des émotions qui tirent leur source de l’âme animale qui sont des pulsions de la personne elle-même qui sont produites par son cœur en réaction à la souffrance que la personne perçoit chez l’autre. Ces deux émotions ne se trouvaient pas ici. Simplement cette sensation de ne pas abîmer et de protéger quelque chose de très précieux. Et sur le fait que cela était un enfant non désiré et donc abandonné, elle dit : »c’est un enfant hébreu« . Un enfant parfait, « casher » qui a été abandonné par ses parents contraint et forcé à cause du décret royal.
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Paracha Chémot – Chapitre 2 verset 7
״et sa sœur dit à la fille de Parrho«
Le fait que sa sœur ait eu la force de s’approcher et de parler à la fille de Parrho sans aucune crainte alors que le décret de Parrho était de tuer tout enfant hébreu était la conséquence de la providence divine. De même » et je vais aller rechercher pour toi une femme qui allaite de parmi les femmes hébreux ». C’est-à-dire que si tu laisses le bébé à une égyptienne, celle-ci risque de le tuer discrètement par haine des hébreux, pour cela, il y a besoin d’une femme hébreu mais même dans ce conseil, il y aura la crainte que les égyptiens le capturent pour le tuer, sur cela elle lui dit: » et elle allaitera pour toi l’enfant ». Pour toi, cela veut dire d’une manière que les égyptiens reconnaîtront qu’il est ton enfant et ainsi, ils ne tenteront pas de lui faire du mal.
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Paracha Chémot Malbim – Chapitre 2 verset 8
« Et la fille de Parrho lui dit « va » et elle est allé avec célérité et elle appela la mère de l’enfant«
La célérité évoque la notion de zèle de force et de maturité du corps plus qu’une Néhara, jeune fille car par son action, Myriam a montré que son esprit était arrivé à la perfection ainsi que son corps.
« et elle appela la mère de l’enfant« . Et par la providence divine, il est advenu que Moshé puisse grandir dans la maison de son père et ainsi reconnaître son peuple et ses racines.
Paracha Chémot Malbim – Chapitre 2- verset 10
« et l’enfant grandit«
Et ce fut aussi, la providence divine qui a fait que même après que l’enfant ai grandi et que la mansuétude qui avait été réveillée dans le cœur de la fille de Parrho au moment où elle avait trouvé le bébé seul et abandonné, s’était arrêtée, qui a fait qu’elle l’ait quand même pris en tant qu’enfant. Autre providence divine fut qu’il soit amené dans le palais du roi pour y grandir et apprendre ainsi la sagesse égyptienne et devenir par cela un conseiller très recherché faisant partie de la famille royale. Et à cause de cela, D-ieu a fait en sorte qu’il n’oublie pas son peuple et ses racines par le fait qu’il se soit fait appeler Moshé, nom qui rappelle qu’il a été retiré des eaux. Car le nom « Moshé » est l’association de 2 noms : « mo » eau en égyptien et « ché » sortir, sauver en égyptien. Et donc ce nom évoque et en égyptien et en langage sacré, le fait qu’il ait été sauvé des eaux. Et par cela, il a été inscrit au plus profond de son esprit qu’il était un hébreu de même que tous les hébreux savaient qu’il était un des leurs.
Paracha Chémot – Chapitre 2- verset 11
« Et Moshé grandit et sortit vers ses frères«
La Torah raconte la qualité de justice que Moshé avait en lui et comment dès son plus jeune âge, il avait toutes ses bonnes qualités qui le prédestinaient à tous les honneurs qu’il allait recevoir. Car bien qu’il ait grandi dans le palais royal et que le peuple d’Israël à ce moment, était le peuple le plus méprisé et le plus rabaissé, il ne s’est pas détourné des hébreux et est sorti à leur rencontre du fait qu’il était leur frère. A l’inverse de la nature humaine qui fait que plus on devient grand plus on s’éloigne de ses proches les plus pauvres. Et cette qualité est mentionnée par ces mots » et il a vu leurs souffrances ». Et aussi par ces mots » et il a vu un égyptien frappé un hébreu de parmi ses frères ». Car bien qu’il ait grandi parmi les égyptiens et qu’il vivait avec eux, il les considérait comme des étrangers et lorsque l’hébreu a été frappé, il en a ressenti de la souffrance comme un homme qui prend automatiquement partie pour son frère, sa réalité et sa chair. Et sur l’égyptien, il a fait abattre sa colère car au fond de lui, il méprisait ce peuple. Et en voyant un de ses frères important à ses yeux se faire frapper par l’égyptien, il ne put retenir sa colère issue de cette injustice.
Paracha Chémot Malbim – Chapitre 2- verset 12
« Et Moshé a tourné son regard ici et ici et il a vu qu’il n’y avait pas d’homme alors il a frappé l’égyptien et l’a enfoui dans le sable«
Le verset raconte que Moshé a reçu à ce moment « l’esprit saint » pour tuer ce mécréant et sauver une personne de son peuple. Et pour ne pas dire qu’il a agi sans réflexion et sous le coup de la colère, ceci n’étant pas une éloge pour lui, le verset précise qu’il s’est tourné ici et ici, car il a agi en pleine conscience et il savait qu’il se mettait en danger si quelqu’un l’apprenait et alors il frappa l’égyptien pour sauver une personne de son peuple. Nos sages dans le Talmud expliquent qu’en fait l’égyptien était condamné à mort par le fait d’avoir frappé un Israël. Mais le Rambam précise qu’il n’est condamnable que selon les lois du ciel. Et pour cela le Midrash explique qu’à ce moment, Moshé s’est tourné vers le palais de justice qui se trouve dans les cieux et a vu qu’il n’y avait pas d’homme qui puisse le condamner mais qu’il y avait les anges et il a discuté avec eux pour connaître sa sentence. Mais selon une dimension plus profonde ״ il a vu qu’il n’y avait pas d’homme » fait allusion à Moshé lui-même, il s’est vu non pas comme un homme mais comme une entité angélique, alors il a compris sa puissance spirituelle à ce moment et l’a tué par son énergie spirituelle en prononçant le nom divin explicite :
Paracha Chémot – Chapitre 2- verset 13
« Et il est sorti le deuxième jour et voici deux hommes hébreux se disputaient et il a demandé au méchant : pourquoi frappes tu ton ami ? »
Et bien que Moshé ait vu que la souffrance de ses frères l’a amenée à se mettre en danger, il ne s’est pas empêché de sortir le deuxième jour.
« et il a vu deux hommes hébreux se disputer«
Le mot « nétsim » fait référence à une bagarre alors que le mot « riv » fait référence à une dispute verbale.
« il a dit au méchant : pourquoi frappes tu ton ami ? » car deux amis qui se trouvent dans une situation difficile vont s’aimer et s’entraider naturellement et ils n’en arriveront jamais à se disputer. Pour cela, il l’a nommé méchant car il aurait dû faire corps avec son ami au lieu de se disputer. Et par cela, Moshé a compris qu’il avait en lui l’amour de la justice et qu’il était capable de conduire le peuple.
Paracha Chémot Malbim – Chapitre 2- verset 14
« Et le méchant lui a dit : qui t’a placé en tant qu’homme prince et juge sur nous? »
C’est-à-dire que pour se permettre de réprimander et de juger il faut être une de ces trois personnes: soit être un homme, c’est-à-dire être adulte et respecté aux yeux du peuple afin qu’il puisse recevoir tes réprimandes ou bien être un prince nommé pour diriger les gens de force ou être un juge que l’on accepte afin d’être jugé dans notre dispute. Et toi puisque tu n’es ni un homme adulte ni un prince nommé sur nous de force et ni un de nos juges, tu viens te mêler à une dispute qui n’est pas la tienne, » il est évident que ton intention est de me tuer avec préméditation comme tu as tué l’égyptien », et pour cela » et tu as trouvé prétexte pour me tuer « .
״et ainsi la chose a été su«
Car au départ, il pensait que personne ne l’avait vu tuer l’égyptien. Les sages expliquent que le fait que la chose a été su fait plutôt référence à lui-même : car il ne comprenait pas pourquoi son peuple souffrait tant, quelle faute avait-il pu commettre plus grave que celles des autres peuples pour recevoir une telle punition ? C’est-à-dire que Moshé n’avait pas peur de son acte car il avait agi selon la loi pour sauver une personne en danger et il est certain que D-ieu le protégerait de toute conséquence négative due à son acte. Mais du fait qu’il a compris que le peuple a été frappé car il le mérite, conséquence de ses fautes, alors Moshé a commencé à se soucier que peut-être D-ieu ne lui viendrait pas en aide et pour cela il a eu peur.
Paracha Chémot Chapitre 2- verset 15
« Et Parrho a connu la chose et il a voulu tuer Moshé et Moshé s’est enfuie à cause de Parrho et il s’est installé dans le pays de Mydiane et s’est assis sur le puits«
Du fait qu’il n’y a pas écrit » et Parrho a recherché Moshé pour le tuer « mais » et il a voulu tuer Moshé », nos sages ont appris que Moshé avait déjà été capturé et transmis aux mains du bourreau pour être exécuté mais le glaive n’a pas eu de prise sur lui et a pu s’enfuir.
« Et il s’est assis sur le puits«
Même ceci était une conséquence de la providence divine pour lui faire rencontrer sa femme et elle l’a fait en le dirigeant vers le puits comme pour Itshak et Yaacov.
Paracha Chémot Malbim – Chapitre 2- verset 16
« Et le maître de Mydiane avait sept filles et elles sont venues pour faire abreuver le troupeau de leur père«
Les bergers avaient l’habitude de se rassembler pour faire boire tous leurs troupeaux comme les gens de H’aran le faisaient du temps de Yaacov car les eaux avaient une grande valeur et pour cela, les bergers en voulaient aux filles de Mydiane d’avoir puisé de l’eau pour abreuver leur troupeau avant les bergers. Cependant Moshé a vu que le droit était pour elle sur quatre points.
1/ du fait que le troupeau appartenait au maître de Mydiane et que cette condition qu’avaient dictée les bergers n’était pas de rigueur pour lui du fait qu’il était le maître du pays et donc il avait le privilège de se servir en premier.
2/ du fait qu’elles étaient des filles « sept filles » et donc cela n’était pas convenable de s’attarder auprès des hommes attendant leur tour.
3/ du fait qu’elles sont venues les premières « elles sont venues puiser et remplir les abreuvoirs », et donc les eaux étaient à elles.
4/ cette condition de se réunir pour faire abreuver leurs troupeaux ne tenait que pour les bergers qui travaillaient pour des propriétaires mais elles, venaient faire abreuver le troupeau de leur père.
Paracha Chémot – Chapitre 2- verset 17
« Et les bergers sont arrivés et les ont chassées »
Et sûrement que les bergers ont renversé les seaux d’eau qu’elles avaient remplis. Pour cela, » et s’est levé Moshé pour les sauver et a aussi rempli de nouveaux leurs seaux » et il a abreuvé leur troupeau ».
Paracha Chémot Malbim – Chapitre 2 verset 18
« Et elles sont revenues chez leur père et il leur a dit: » pourquoi vous êtes-vous dépêchées aujourd’hui de revenir? »
« Pourquoi vous êtes-vous empressées? Alors que Itshak a dit à Yaacov: pour quelle raison t’es-tu empressé de revenir « . Il y a une différence entre le mot « pourquoi » « Madoua » et « qu’elle est la raison » « ma taam ». « Pourquoi » « Madoua » introduit une recherche de la cause de leur empressement. Et « ma » « quoi » est comme « lama » « pourquoi » qui introduit une question sur le but de son empressement. Itshak n’a pas demandé ce qui a entraîné son retour rapide car il a compris de lui-même qu’il a dû trouver rapidement une bête à chasser. La seule question qu’il avait été pourquoi t’es-tu dépêché de revenir car tout le but de cette mission était pour te fatiguer à acquérir des mérites pour recevoir la bénédiction. C’est-à-dire que tu n’aurais pas dû te dépêcher. Alors que Réouel a demandé sur la raison : pour quelle raison les bergers ne vous ont pas empêchées d’abreuver le troupeau en premier ?
Paracha Chémot – Chapitre 2 verset 19
« Et elles ont dit : un homme égyptien nous a sauvées des mains des bergers et aussi il a puisé pour nous et a abreuvé le troupeau«
elles ont fait les louanges de Moshé en trois points 1/ car il est « homme égyptien », un homme égyptien et donc ne connaît pas ta réputation et par cela son acte était désintéressé.
2/ » il nous a sauvées », cela montre son amour pour la justice.
3/ » et il a puisé de l’eau pour nous », non seulement qu’il aime la justice mais il est aussi un homme bon qui dispense le bien.
Paracha Chémot – Chapitre 2- verset 20
« Et il dit à ses filles et où est-il ? » C’est-à-dire que s’il était venu avec vous j’aurai pensé qu’il a fait tout cela dans l’espoir de recevoir une rétribution ou pour se faire bien voir aux yeux du maître du pays mais puisqu’il n’est pas revenu avec vous, cela est la preuve qu’il n’a agi que par amour de la justice et est un homme de bien et si cela en est ainsi » pourquoi avez-vous laissé partir un tel homme? Ramenez le et qu’il partage notre repas »
Paracha Chémot – Chapitre 2- verset 21
« Et Moshé accepta de rester avec l’homme et il donna sa fille en mariage à Moshé » « vayoel » « et il accepta« : ce mot a pour particularité d’être employé lorsque au départ la personne refuse puis se laisse convaincre. Cela veut donc dire que Moshé ne voulait pas au départ rester à Mydiane et s’il accepta ce n’est pas du fait qu’il était le grand maître de Mydian mais bien parce qu’il était un homme sage et Moshé ne voulait profiter que de sa sagesse car le fait d’être un maître idolâtre allait contre ses principes.
Paracha Chémot – Chapitre 2- verset 22
« Et elle a enfanté un fils et il l’appela Guershom car il dit: » étranger j’ai été dans une terre étrangère «
« étranger j’ai été« : il est connu que bien qu’il se soit installé en mydiane et ai épousé une femme de mydiane et qu’il se soit enfuie d’Égypte à cause de la dénonciation d’un homme d’Israël, il n’a jamais oublié l’amour qu’il portait pour son peuple et ses yeux et son cœur était là-bas à tout instant, espérant le moment propice pour aller les délivrer. Et la terre de mydiane était pour lui une terre étrangère à ses yeux et son installation n’était que précaire.
Paracha Chémot Malbim – Chapitre 2 verset 23
« Et ce fut dans ces nombreux jours et le roi d’Égypte est mort et les enfants d’Israël ont gémit depuis le dur labeur et ils ont crié et est montée leur cri vers D-ieu depuis le dur labeur«
Selon l’avis de nos sages les mots « et le roi d’Egypte est mort » exprime le fait non pas qu’il soit mort mais qu’il devint lépreux. Et du fait que cette période fut pour lui une période de souffrance, ces jours ont été appelés » de nombreux jours ». Et à première vue, j’ai pensé que leur déduction s’est construite sur le principe que dans tous les cas où il est décrit la mort d’un roi il est mentionné son nom sans son attribut royal. « et Shlomo a rejoint ses pères« . Pour cela, ici où il est mentionné « et le roi d’Egypte est mort », nos sages déduisent qu’il est toujours vivant mais qu’il a la lèpre car un lépreux est considéré comme mort. Et c’est ainsi que le Gaon de Vilna explique cet enseignement de nos sages. Seulement j’ai remarqué que cette règle ne s’applique pas forcément dans notre cas car ce principe est dit dans des cas où il est mentionné » il a rejoint ses pères », donc le verset indique qu’il est déjà mort donc dans un état où sa royauté avait déjà disparue par contre dans une situation où il est écrit » et il mourut », nous trouvons deux exemples qui sortent de cette règle: « et il est mort le roi de Amon ». Et aussi » et il a frappé le roi d’Israël et le roi mourut ».
Dans tous les cas où il est écrit « dans ces jours », il est fait référence quelques fois à un événement qui se déroule sur une période comme dans » à cette époque il n’y avait pas de roi en Israël » et quelques fois cela fait référence à un moment précis et ponctuel comme dans » et ce fut dans ces jours et Moshé a grandi et est sorti à la rencontre de ses frères ».
Par contre lorsqu’il est écrit « dans ses nombreux jours » qui indique une action dans le temps, il n’est pas pensable que cela fasse référence à la mort du roi puisque celle-ci est un moment ponctuel qui ne se prolonge pas dans la durée. Donc, il est certain que dans notre verset il est fait référence à la maladie du roi et non à sa mort en réalité car du fait des souffrances qu’il endurait, ces jours étaient ressentis comme s’éternisant. Et dix jours étaient considérés comme nombreux du fait que pendant sa maladie, le roi d’Égypte faisait égorger trois cent enfants d’Israël chaque jour.
Cependant pour les sages qui pensent que le roi est réellement mort ces mots « et ce fut dans ces nombreux jours » font référence non pas à la situation du roi mais à la situation antérieure où la dureté de l’esclavage a commencé et ce depuis la naissance de Myriam.
Puis à partir de la naissance de Moshé, où le décret de jeter tous les bébés dans le Nil avait été aboli, malgré cela, la dureté de l’esclavage était restée de la même intensité de souffrance, et c’est de cette période qu’il est fait mention par les mots « et ce fut dans ces nombreux jours » depuis la naissance de Moshé et jusqu’à la mort du roi, période de 80 ans, aucun changement d’état ni dans le bien ni dans le mal ne s’est produit si ce n’est la mort du roi qui avait placé sur eux les tortionnaires qu’étaient les princes d’impôts afin de les faire souffrir. Et tous ces jours, le peuple espérait que ce roi qui les martyrisait, meurt afin d’alléger leur charge. Et maintenant qu’il était mort et que le peuple restait dans cette même situation catastrophique d’esclavage, ils ont commencé à ressentir que leur situation était sans espoir et se sont tournés vers השם. Il est écrit dans les statuts royaux que chaque roi d’Égypte se faisait construire de nombreux édifices, des mausolées et des pyramides et à leur mort, ces travaux s’interrompaient automatiquement et le nouveau roi se faisait alors bâtir de nouveaux édifices et pyramides en son honneur. Pour cela les hébreux ont ressenti encore plus leur souffrance et se désespéraient à l’idée de construire de nouveaux édifices. Il y avait aussi une coutume qui prônait un deuil national pour tous les gens du pays. Pour cela, ces esclaves qui étaient abandonnés à leur sort ne pouvaient jusqu’à présent exprimer leur douleur car leurs oppresseurs les en empêchaient par la violence mais maintenant qu’ils s’associent avec les égyptiens dans ce deuil national, ils peuvent exprimer leurs douleurs et tourner leurs cris vers D-ieu. Pour cela » et ils gémirent ». Le gémissement est un soupir qui vient des profondeurs du cœur. Et « zahaka » est un cri qui s’élève et qui s’entend. Les Égyptiens pensant qu’ils s’associaient à leurs douleurs. Et par cela, ils se sont éveillés à la délivrance « et leur plainte s’est élevée vers les cieux » bien que la raison de départ était » à cause de la souffrance du dur labeur » car à ce moment, ils n’étaient pas encore dans un total repenti.
Paracha Chémot Malbim – Chapitre 2 verset 24
« Et D-ieu a entendu leurs cris«
« nahak » exprime une douleur sur la mort de proches. Et ainsi, ils criaient de douleur sur le massacre journalier des enfants et de la mort des hébreux par la construction des villes de réserves de Pithom et Ramsès. Alors » et D-ieu s’est souvenu de son alliance ». Car bien qu’il ait décrété sur eux des épreuves et des souffrances mais jamais il n’a décrété l’extermination des hébreux car son alliance s’est tenue pour faire vivre et les faire exister en tant que peuple devant lui.
Paracha Chémot Malbim – Chapitre 2 verset 25
« Et D-ieu a vu les enfants d’Israël et D-ieu a su«
Car du fait qu’il ait entendu leurs cris, il s’est tourné vers eux pour leur prodiguer une providence particulière comme il est dit : « tend ton oreille mon D-ieu et écoute, décile tes yeux et regarde ».
La vue est destinée aux souffrances physiques des hébreux qui sont visibles extérieurement et la connaissance » et D-ieu a su » s’emploie à propos des souffrances morales et psychologiques, qui peuvent être perçues par l’intellect.
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Fin de l’article « Parachat Chémot Le Malbim – 2ème partie » mis en ligne le 11 janvier 2015 et mis à jour le 15 janvier 2020
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