Parashat Béhar – Commandement positif du Omer
Rav Moshé Shapira
Commandement positif du Omer
Cours du Rav Moshé Shapira – Parachat »Béhar »
Traduit et adapté par Rav Michaël Smadja
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Commandement positif du Omer
Le Rambam dans le compte des Mitsvot cite la Mitsva du compte du Omer ainsi: « chacun doit compter sept semaines depuis le jour de l’approche du Omer« . Et encore plus explicite, il écrit dans un autre endroit: « il y a un commandement positif de compter sept semaines pleines depuis le jour de l’approche du Omer comme il est dit: « et vous compterez pour vous depuis le lendemain de Shabbat sept semaines » et il y a aussi le commandement de compter les jours avec les semaines comme il est dit: « et vous compterez cinquante jours »
Nous comprenons du langage du Rambam que le principal de la Mitsva est de compter les semaines. Le compte des jours n’est qu’un complément qui accompagne le compte des semaines comme ce que les Tossaphot font remarquer à propos du mot « avec » comme introduisant une notion principale avec une notion secondaire « et il y a une Mitsva de compter les jours avec les semaines ». Et sur cela le Rambam a rapporté un autre verset: « et vous compterez cinquante jours ». Comme s’il y avait deux comptes différents un plus important que l’autre.
Le Gaon de Vilna dans son explication sur Michlé [les proverbes] dévoile que le compte des sept semaines vient pour extirper l’homme des sept chambres du purgatoire. Celui-ci est compartimenté en sept pièces l’une imbriquée dans l’autre et afin de sortir de ces compartiments il faut compter les sept semaines. Le Maharal de Prague explique que la notion de purgatoire est définie par une sensation d’absence, de non-être, le contraire de la conscience pure, du soi réel. Un homme vivant son existence comme une vie faite de mensonges et d’illusions, lorsqu’il arrive dans le monde de la pure vérité, n’a aucune réalité car son existence est d’un ordre qui ne se trouve pas dans le monde de la vérité. Cet homme n’a pas de réalité mais il existe. C’est cela la sensation du purgatoire: exister tout en ayant la sensation de ne pas être, de ne pas exister. Ce qui ressemble le plus à cette définition serait le feu. Celui-ci consume quelque chose de consistant et le transforme en cendre. La nature de sa constitution est le moyen qui va le faire devenir non-consistant. Lorsque nous prenons un morceau de bois et qu’on le jette au feu, le bois devient lui-même l’élément qui va provoquer sa destruction. Le feu va transformer le bois en néant. De même le feu de nos désirs va transformer notre être en non-être, le soi en non-soi. Et donc s’extirper du purgatoire revient à faire renaître en nous notre soi. Du non-soi revenir au soi. Du non-être devenir être.
Le Créateur du monde a créé celui-ci en sept jours et plus précisément il est écrit: « car six jours Il a fait les cieux et la terre et le septième jour Il a chômé et Il s’est reposé« . Nos sages se demandent: il aurait été plus exact de dire: « car en six jours il a créé les cieux et la terre » et non « car six jours…. »? En fait le verset nous enseigne que les six jours sont en eux-même une création c’est-à-dire la matière imbriquée dans le temps qui devient une conduite, un cheminement vers quelque chose et ce quelque chose c’est le Shabbat. Celui-ci étant la finalité de tous les jours de la création. Tous ces six jours, nous travaillons et nous agissons afin d’arriver, où exactement? Vers quoi courons-nous pour arriver? La finalité de tout ceci, « la finalité du ciel et de la terre » est explicite dans le texte de la prière du Shabbat: « tu as sanctifié le septième jour pour ton nom, finalité de la création des cieux et de la terre« . Le Maître du monde a créé une conduite, un chemin, qui est « la création » « les six jours de la création » et leur finalité qui est le Shabbat. Le Shabbat étant appelé « le délice des jours » car tous les jours désirent arriver au Shabbat comme toute chose qui a le désir d’arriver à sa finalité. C’est à cela que les six jours de la création aspirent, réclament. Le Shabbat est la finalité, le pourquoi le monde a été créé c’est « la convoitise de tous ces jours ». Le créateur a créé sept jours, six jours de fabrication et un jour de finalisation, c’est le plan de la création. C’est ainsi que la création se réalise, se matérialise. Et dans cette construction se trouve aussi son opposé, la non-existence. Une matière sans finalité, les six jours désolidarisés du Shabbat. Tout celui qui déconnecte de lui la finalité de sa venue au monde, ne vit pas la vie réelle dans laquelle il a été programmé et il doit passer par un processus de non-être, une sorte de mélancolie dépressive qui va en fin de compte le faire revenir à la réalité de son être. La personne n’existe que par le but de sa programmation. Mais il est préférable d’atteindre son objectif d’une manière directe. Chaque jour de notre vie, chaque heure chaque minute chaque seconde chaque acte et même chaque respiration doivent être centrés focalisés vers un but, la découverte de notre réalité vraie. En nous est imbriquée cette course vers l’avant vers une quête. Il ne faut surtout pas se tromper dans cette quête. Cette énergie qui nous fait avancer dans la vie qui nous fait nous lever le matin est pour une finalité un but qui est en nous le Shabbat.
Le Gaon de Vilna nous dévoile un grand secret à propos du compte de ces sept semaines: « sept semaines complètes, elles seront »: l’ordre des choses est ainsi: le créateur crée sept jours qui sont liés l’un à l’autre. Chaque jour a en lui une partie de tous les autres jours. Chaque jour dépendant aussi des autres jours et donc chaque jour d’une semaine a en lui les six autres jours donc en réalité les sept jours sont sept fois sept jours et ainsi est la réalité de son existence et donc le but final est d’arriver au »Yovel », au »jubilé » au »cinquantième jour », arriver à ce temps qui englobe tous les temps. « kol » « tout » a la valeur numérique de « cinquante » qui est la finalité de ces sept semaines. Dans ce compte il y a une énergie qui peut expulser l’homme au-delà de son existence superficielle de son ego émotionnel pour le projeter dans son être le plus profond, sa réalité universelle afin de vivre son existence vraie. Celle-ci se réalise dans ces semaines que D-ieu a créées dans un processus qui mène au »jubilé », au »tout », au cinquantième jour.
Il est connu que lorsqu’un homme veut prouver que ce qu’il dit est vrai, il jure. Le serment est une notion qui certifie et qui prouve que la parole est vraie. Lorsqu’un homme exprime une parole qui est difficile à croire, nous ne le croyons que par le fait qu’il va jurer. La »Shévouva », le serment authentifie la parole, la rend réalité. La racine du mot « Shévoua » le »serment » est le chiffre sept, « Shéva » comme nous le voyons à propos de l’histoire entre Avraham et Avimélekh où Avraham a offert à Avimélekh sept « Shéva » brebis afin de lui laisser les puits que ses serviteurs avaient creusés et pour finaliser cette alliance, ils ont fait un serment une »Shévoua ». Pour cela l’endroit de l’alliance a été appelé »Béer Shéva », le »puits du serment » qui fait aussi référence au »puits des sept » (brebis).
Il faut essayer de comprendre: quel mérite a eu le chiffre sept pour être la racine de toute authentification? Même le créateur jure pour authentifier Ses paroles qui sont éloignées de notre compréhension et pour les fixer en nous comme il est dit: « par moi, je jure, parole de D-ieu ». Toute action vraie est obligée d’être liée à une source qui est vraie. D-ieu est appelé « L’ouvrier est vrai car son acte est vrai ».
Le vrai engendre le vrai et ne peux engendrer le faux. Et du mensonge ne peut sortir la vérité. La vérité ne peux être que réelle comme il est dit: « et D-ieu élokim est vrai », c’est-à-dire seul D-ieu est vrai et donc réel. Toute existence qui peut être ou peut ne pas être, ne peut être une existence réelle. Une existence vraie est obligée d’être. Le Talmud explique le mot « émet » »vrai » comme étant l’association de la première lettre « א » de la lettre centrale « מ » et de la dernière lettre « ת » de l’alphabet. Le « אמת » »émet » dans son essence se matérialise depuis sa source jusqu’à sa finalité. Et chaque partie de ce »vrai » est engendrée et est la source d’une autre partie qui est elle aussi »vrai ». Et d’une source qui est la réalité vraie, inéluctablement va découler une finalité vraie. C’est cela le אמת, du א jusqu’au ת en passant par le מ: une projection de sa source passant par des actions afin d’atteindre un but.
Si nous réfléchissions un peu, nous verrions que seules deux choses sont vraies: celui qui crée est vrai » et »son acte est vrai » c’est-à-dire ce que le Créateur a créé, car du commencement à la fin, son acte est vrai. Nous savons que le Shabbat est défini dans ce verset: « la fin de l’acte est en potentiel dans la pensée au départ ». La pensée primordiale a produit une réalité de l’existence qui aspire à atteindre cette finalité (le Shabbat) qui est la cause de toute la création. Ainsi les choses se diffusent depuis la pensée primordiale jusqu’à l’acte qui se concrétise. Une existence qui se matérialise et qui se diffuse inexorablement pour atteindre le but qui est la cause du pourquoi elle s’est matérialisée et ainsi nos sages ont traduit cette réalité de la matière: « le Créateur est vrai car sa création est vraie ». Et par ces deux aspects de la réalité, il nous ai donné la possibilité de jurer.
Le serment peut se définir par le mot « Shévoua » comme ce qui est dit: « par Moi je jure, parole de D-ieu« . Quel est le lien entre le mot « Shévoua » »serment » et le chiffre « Shéva » »sept »? Le chiffre sept est la réalisation du »vrai » dans le verset « car Son acte est vrai« . Ce chiffre sept « Shéva » est cette création que le créateur a créée: six jours et le Shabbat. Sur cette création il est dit: « Son acte est vrai« . Les choses qui se diffusent à partir de la source et qui vont vers une finalité qui est inéluctable, qui sortent du « א » qui vivent dans le « מ » pour arriver à sa finalité jusqu’au « ת ». Si une chose n’est pas reliée à sa source, c’est-à-dire au « א » du « אמת » cela fait « מת » « mort » et s’il y a quelque chose qui n’arrive pas à son but c’est-à-dire le « ת » cela fait « אם » le « si » conditionnel car cette création est toujours en suspens sans réalité propre tant qu’il n’atteint pas le but final. Et une chose qui arrive à sa finalité mais sans être reliée à sa source est une chose qui n’est pas vivante et qui est « מת » (mort) contradiction d’avec la réalité de la création. Le serment étant une conséquence du chiffre sept c’est-à-dire la réalité de son acte vrai. Car ainsi D-ieu a créé son monde, diffusant une énergie créatrice dans la matière afin d’arriver au but final qu’est le »Shabbat ».
Le serment la »Shévoua » peut aussi se matérialiser d’une autre manière: lorsqu’un homme évoque le nom divin comme D-ieu l’exprime dans le verset: « je vis parole de D-ieu » il ne mentionne pas le mot explicite « Shévoua » mais il mentionne le vrai de son existence « h’aï ». Cela s’appelle qu’il fait dépendre le serment dans le vrai de « son acte est vrai ».
Le « shéva » »sept » est l’essence vraie qu’il y a dans la création elle-même. Ce par quoi D-ieu agit dans sa création et la matérialise par cette construction de sept jours.
Le »Or Hah’aïm » dans le passage »vaykhoulou » dévoile une nouveauté extraordinaire: il n’y a de réalité dans la création que six jours et le Shabbat, pas plus. C’est ce que le Créateur a créé et c’est ce qui existe et qui est réel. Rien d’autre n’existe. Simplement, chaque fois qu’arrive Shabbat et que se réveille le but final de la raison pour laquelle le Créateur a créé le monde, se réveille de nouveau la volonté de créer l’univers. Alors le Maître du monde crée de nouveau un cycle de six jours accompagné d’un Shabbat. Il n’y a pas dans la création une existence de plus de six jours et d’un Shabbat. C’est tout le contour de la création dans lequel nous nous déplaçons. Chaque fois que Shabbat disparaît, se dévoile de nouveau la parole « et ce fut le soir et ce fut le matin, jour un‘ ».
Pourquoi célèbre-t-on la sortie du Shabbat par un repas nommé « L’escorte de la reine » (Mélavé Malka) ? Pour l’honneur du Shabbat qui est parti et qui n’existe plus? Le Shabbat n’est plus et nous faisons déjà des travaux, nous sommes déjà dans les jours profanes ! En fait ce repas vient pour célébrer le renouveau de la création qui vient grâce à l’énergie diffuse dans le Shabbat qui se propage sur six nouveaux jours de création qui vont arriver inéluctablement à un nouveau Shabbat. Nous recevons à ce moment de nouveau la parole « et ce fut le soir et ce fut le matin » du premier jour. Il est écrit que nous avons un petit os qui contient en lui toute la constitution chromosomique de tout le corps humain et de cet os se matérialisera la résurrection des morts. Cet os se nourrit uniquement de la nourriture qu’il mange au repas de « l’escorte de la reine » car tout le principe de ce repas est d’engendrer la résurrection des morts. La création étant arrivée au Shabbat, à son but, alors celle-ci se réveille pour se renouveler de nouveau. La »Shavoua » »la semaine » est le contour de toute la création, c’est son œuvre qui est vraie, pour cela la vérité se dévoile par le principe de cette semaine. Pour cela le mot « Shavoua » »semaine » tire son essence du mot « Shéva » »sept ».
Le Talmud raconte que les saducéens (une secte qui ne suivait que la Torah écrite et qui n’acceptaient pas la Torah orale)), étaient tout le temps en guerre avec les Sages. Leur argument principal étant sur l’explication du verset: « au lendemain du Shabbat« . L’approche du Omer se fera à partir du lendemain du Shabbat. Les Saducéen expliquent que « Shabbat » fait référence au Shabbat de la création et donc le »lendemain de Shabbat » fait référence au premier jour de la semaine. Les Sages expliquent que « Shabbat » fait référence au jour même de Pessah, le 15 Nissan (la fête étant appelée également Shabbat). Et donc le Omer sera apporté le lendemain du premier jour de Pessah, le 16 Nissan qui peut tomber n’importe quel jour de la semaine. Quel est le point de divergence dans cette discussion ? Le point de divergence est : où se trouve la vérité ? Nos sages par la peine et le labeur qu’ils ont déployés pour acquérir la Torah, ont transformé celle-ci pour qu’elle devienne une part de leur réalité. Par la Torah orale qu’ils ont dévoilée, ils ont pu atteindre l’essence même de la Torah exactement comme la Torah qui se trouve dans les cieux. Les Saducéens ont combattu cette vérité car ils pensaient que l’essence même de la Torah ne pouvait se trouver que dans les cieux c’est-à-dire qu’elle ne pouvait pas se trouver dans la matière même de ce bas monde. Tout ce qui apparaît dans ce monde à nos yeux ne peut être la réalité des choses. Ce ne sont que des enveloppes superficielles mais jamais l’essence même de la création. Cela ne peut être la vérité. Les Saducéens n’étaient pas prêts à accepter que l’homme pouvait percevoir la vérité par l’esprit sacré, l’intuition, qui soufflait en eux.
Nous fabriquons en nous notre espace-temps, notre Shavoua. Une semaine qui peut commencer un lundi et se terminer un dimanche. La semaine qu’a créée D-ieu est la shavoua vraie et nous ne jurons que par cette réalité. Construire une semaine que nous aurions créée et par laquelle nous pourrions jurer, sur cela les Saducéens se sont levés pour nous combattre car ceci est contre leur réalité même qui est l’antithèse de la Torah orale. Tout ce qui est perçu clairement de la Torah écrite est pour eux vrai. Par contre ce qui est éclairci par une introspection intellectuelle de ceux qui ont reçu la Torah, ce que nous appelons « la vérité de la Torah » pour les Saducéens, n’est pas vrai, ce n’est pas le »émet ». Et donc automatiquement, ils ne peuvent percevoir la vérité par leur étude de la Torah, par leur approche intellectuelle qui fait abstraction de la profondeur des notions que la Torah diffuse. Ils n’ont aucun lien avec le »émet », avec la réalité de la création. Les sages d’Israël lorsqu’ils atteignaient une perception vraie de la Torah, pouvaient à ce moment faire un serment pour donner vie à leurs enseignements. À propos des discussions qu’il y avait entre Rav Kahana et Rav Assi à propos des paroles de Rav, ils étaient prêts à jurer pour affirmer que ce sont les paroles exactes de Rav, comme il est dit: « celui-ci dit: je jure que c’est ainsi qu’a dit Rav et l’autre dit: je jure que c’est ainsi qu’a dit Rav ». Il est obligatoire qu’il y ait un des deux qui a fait un faux serment ! Mais en vérité, dans leur cœur leur enseignement était si clair qu’ils pouvaient en arriver à jurer. Ils étaient arrivés au émet de leur réalité. C’est la »Shavoua », cette construction des six jours et du Shabbat que nous pouvons créer au travers de la Torah et par ce fait jurer dessus car chacun se créé son univers par l’intermédiaire de la Toarh avec sa réalité propre. Nous comptons les jours et nous en faisons une »Shavoua », une semaine et cette »Shavoua » que nous créons est notre réalité à tel point qu’elle nous permet de jurer par elle. Et cela devient « son acte est vrai ». Le créateur a créé six jours et le Shabbat et par la force de la Torah orale, nous avons la force de créer six jour et le Shabbat comme le verset l’exprime: « sept semaines complètes elles seront…..jusqu’au lendemain de la septième semaine« . Comptons six jours afin d’arriver au Shabbat et par cela nous créerons une semaine, une »Shavoua ». Nous pouvons arriver à créer quelque chose par laquelle nous pouvons jurer. Nous créons le »émet » ou plus exactement un »acte vrai ».
Quelle est la signification exacte des mots « h’ag hashavouot » « célébration des semaines » ? Si cela fait référence au seul cinquantième jour du compte, il aurait dû être dénommé « h’ag hayamim », la »célébration des jours » car les semaines ne créent pas le cinquantième jour ! De plus la Torah ne fait aucune allusion au fait que « h’ag hashavouot » est la célébration du don de la Torah ! Tout au plus Il est dénommé « la célébration des prémices ». Et pourtant dans la Téphila, nous mentionnons « ce jour de la célébration des semaines, le temps du don de la Torah » ! En fait le don de la Torah est fait allusion dans le nom même de la fête « h’ag hashavouot ». Le mot « Shavouot » fait référence à la possibilité de créer nous-mêmes une construction hebdomadaire de la création de l’ordre de « son acte est vrai » et donc d’avoir la possibilité de recevoir cette Torah qui nous donne la possibilité de créer à tel point que l’on puisse jurer sur cette création qui est vraie, émet, comme il est dit dans le verset: « le jour des prémices au moment de l’approche de la nouvelle offrande pour D-ieu dans vos semaines« . Ces semaines sont nos propres semaines que nous avons créées par notre travail intérieur dans l’approfondissement de la Torah pour créer en nous une réalité vraie construite de six jours d’action et d’un Shabbat qui est le but de toutes nos actions. C’est ce que le Rambam écrit: « le principal de la Mitsva du compte est le dévoilement des semaines mais néanmoins il faut aussi compter les jours avec les semaines«
Nous observons que l’expression « le compte du Omer » n’est pas étymologiquement exacte car nous ne comptons pas le »Omer » comme nous pourrions compter des objets ! Un des travaux interdits le Shabbat, est le travail qui s’appelle « mé’amer » « mettre en gerbe » c’est-à-dire rassembler des épis, les réunir pour en faire une gerbe complète. Notre compte sert à rassembler les jours de ce compte et à les réunir pour en faire des semaines. C’est ce qui s’appelle « le compte du rassemblement ». Les jours se rassemblant pour devenir des semaines qui amènent au don de la Torah qui sont les semaines elles-mêmes, ces semaines que nous avons créées nous-mêmes. Ces semaines que nous créons est le dévoilement vrai de la Torah dans ce monde.
En fait ces semaines se construisent en nous par l’intermédiaire d’une harmonisation des principes, des Séphirot au nombre de six plus la »malkhout » qui font sept. l’homme qui arrive à harmoniser ces sept principes où pôles d’énergie pourra réveiller en lui son âme correspondant au niveau cinquante et ainsi se diffuser dans le monde des âmes, monde sans fin.