Parachat Béhar – Itsik Elbaz
Leilouy nichmat Méir Barou’h Morde’hai Ben Miryam
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Parachat Béhar – Bé’houkotaï
בהר סיני לאמר (ויקרא כה’,א’)
Au Mont Sinaï, en disant (Lévitique 25 ; 1)
Cette semaine, nous clôturons la lecture du troisième livre de la Torah, et nous lirons le passage relatif à la Chémita (jachère ; repos d’une terre cultivable) que nous impose la Torah, tous les sept ans, sur la Terre d’Israël. A ce sujet, l’on peut apporter plusieurs questions : (1) Pourquoi la Torah précise-t-elle que cette Mitsva spécifique a été donné au Mont Sinaï ? (2) Pourquoi faut-il conserver un intervalle de sept ans à chaque période ? (3) Que doit-on comprendre de cette Mitsva pour le moins singulière ?
Afin d’essayer de comprendre le rapport en la Chémita et le Mont Sinaï, rapportons ce que Rachi explique à ce propos : « Pourtant, toutes les Mitsvot n’ont-elles pas aussi été donné au Sinaï ? Ceci vient t’apprendre qu’à l’instar de la Chémita, dont la Torah nous apporte une abondance de détails quant à son bon accomplissement, toutes les Mitsvot qui nous ont été ordonné au Sinaï recelaient beaucoup de détails eux aussi. »
Le Rav Moché Feinstein rajoute que pour toute Mitsva contenue dans la Torah, il est possible de lui trouver un avantage logique ou moral duquel il en tirera un avantage. Mais la raison réelle du pourquoi de la Mitsva, c’est parce que H.achem l’a ordonné et qu’il est de notre devoir de l’accomplir, et non pas parce qu’on en tire un quelconque profit ou que le commandement en question soit intellectuellement plaisant. Si l’on fait les Mitsvot, c’est pour faire la volonté divine.
Mais s’il existe une Loi qui échappe à la logique et à la plaisance, c’est bien la Chémita : à priori, il n’y a aucun avantage à laisser ses possessions terrestres en friche, et il est encore moins plaisant de voir que l’on ne peut tirer avantage d’un bien nécessaire à notre alimentation et à notre subsistance. Une personne travaille pendant six ans, s’use à semer, labourer, sillonner, irriguer son champ, et au bout de quelques saisons, voit enfin le fruit de son labeur au moment de sa récolte. A peine commence-t-il à voir ceci, qu’on lui demande déjà d’arrêter et de laisser reposer sa terre.
Il en résulte que la personne qui respecte la Chémita n’en tire pas de profit financier et n’y voit pas de logique évidente à ce comportement. Il accomplit cette Mitsva uniquement par amour envers la volonté de H.achem et de Ses Lois, sans aucune intervention de l’intellect humain.
A ce propos, cette Mitsva est la preuve même que la Torah ne nous vient pas des Hommes mais du Divin : En effet, toutes les lois qui se réfèrent à des concepts logiques ou moraux auraient pu être comprises par tout un chacun. Mais aucun être humain n’aurait pu logiquement insérer la loi de Chémita ! Tout de même, supposons qu’il y ait un humain qui l’ait ajouté, car la jachère permet à la terre de reconstituer ses réserves de sels minéraux. Il est impossible d’un point de vue logique de mettre un pays entier en jachère, si ce n’est de le faire successivement, région par région. Aussi, la Torah promet à ceux qui respectent la Chémita, une récolte triplée la sixième année. Quel humain serait assez fou pour garantir ceci aux hommes ? De là, il apparait évident que la Torah est le fruit d’une transmission divine et non pas l’œuvre des Hommes.
Quant à cet intervalle de sept ans, le Hida (Le Rav ‘Haïm Yossef David Azoulay) explique en rapportant le traité Béra’hot (35b) dans lequel Rava explique à ses disciples qu’il est propice pour eux de quitter les bancs de la Yechiva (école talmudique) pour aller travailler et subvenir à leurs besoins en période de Tichri et de Nissan. Si, pour un an, on prend deux mois à chaque fois, donc pour six, l’on en prendra douze ! C’est pour cela que la Chémita se réalise tous les sept ans.
L’on raconte qu’il y a environ cinquante ans de cela, au Yichouv (communauté) du nom de Nir Banim, résidait un habitant qui s’appelait Israël. Cet homme, comme les agriculteurs de son village, ne respectaient pas la loi de Chémita. Un jour, alors qu’il chargeait son camion de fruits issus de la Orla (période des trois premières années durant laquelle il nous est impossible de profiter des fruits d’un arbre), ses brebis moururent dans sa ferme. Lorsque l’évènement se reproduisit, il sut que tout ceci n’était que le fruit de l’intervention divine, et décida de respecter la Chémita. L’été de cette année-là, Israël ne se permit pas d’aller user de fertilisants sur ses pêches, ce qui les laisserait immanquablement petites et non comestibles. Seulement, les pêches se mirent à grossir et devinrent très appétissantes, il vit même sa récolte se multiplier par quatre cette année. Bien entendu, Israël remit son champ entres les mains du Beth Din (autorité rabbinique), qui le bénirent de son initiative et de sa foi sans faille envers H.achem.
מתי להתגרות ברשעים
ברכות דף ז: « ואמר רבי יוחנן משום רבי שמעון בן יוחי מותר להתגרות ברשעים בעולם הזה », ועי’ מסקנת הסוגיא, ובמאירי כתב « תלמיד חכם שבידו למחות ראוי שירגיש וישגיח בעניני העיר, ואם ראה רשע בתקפו שהוא פורץ גדר המצות ופורק עולן מעליו, ראוי לו להתגרות בו, ואל יחוש לנזק או להפסד. ומ »מ כל שהוא מחמת תביעות ודברים שלא מן הדת יתרחק ממנו כמה שיוכל ואל יתגרה בו כלל, שלפעמים הצלחה גוברת ברשעים עד שפרגוד הצדיק ננעל מפניהם »[1].)[1] ובברכות דף טז: מבואר דיש להתפלל גם שרשעים לא יתגרו בנו, « רבי בתר צלותיה אמר הכי, יהי רצון מלפניך ה’ אלהינו ואלהי אבותינו שתצילנו מעזי פנים », וברש »י שם כתב « מעזי פנים: שלא יתגרו בי ».(
Rabbi Yo’hanan déclare au nom de Rabbi Shimon Bar Yo’hai: « il est permis de s’opposer avec force aux impies. Le Meiri explique: en effet, si un Talmid ‘Ha’ham a le pouvoir de s’opposer farouchement et publiquement aux mauvais agissements d’un individu, il faut qu’il le fasse pour le bien de la communauté. S’il constate que la Torah est bafouée, à D.ieu ne plaise, il se doit de réagir sans s’inquiéter des conséquences néfastes qui pourraient en résulter. Cependant, si cet individu ne transgresse pas ouvertement la Torah mais simplement adopte une attitude qui ne correspond pas à celle d’un juif craignant D.ieu, alors il serait préférable de ne pas réagir ou de s’opposer à lui. Effectivement, un impie peut connaitre une grande réussite dans sa vie (professionnelle, personnelle etc…), ce qui lui donnera tant de fierté et de confiance que toute confrontation pourrait le contrarier et il ne serait plus du tout réceptif à l’intervention du Rav. (Par le Rav Yossi Guigui)
- 24 Iyar – L’on n’est pas tenu de juger favorablement une personne qui pêche régulièrement et néglige une Mitsva en particulier. Néanmoins, il est possible que, par ignorance, cette personne faute sans en avoir conscience. En parler à d’autres constituerait du lachone ara. Et il serait mieux qu’on essaye de lui faire prendre conscience de la nature de sa faute.
- 25 Iyar – L’on distingue deux sortes de fauteur conscient, celui qui faute en ayant connaissance de l’interdit, et le transgresse par rébellion envers le Ciel, et celui qui connait la loi, mais la tentation est trop grande pour lui et faute par faiblesse. Il sera tout de même interdit de médire de ce dernier, car il n’est pas un hérétique, mais il sera permis d’exercer une pression afin de l’aider à changer.
- 26 Iyar – Malheureusement, si l’on est à court de solutions, alors le Beth Din (ou la communauté juive) peut s’arroger le droit de publier le fait qu’un individu refuse de se plier aux lois du Beth Din, afin que la pression exercée puisse faire cesser le comportement indésirable de cette personne.
- 27 Iyar – En résumé, il existe trois catégories de juifs non pratiquant : (1) La première, le juif qui n’a reçu aucune éducation religieuse et dont le milieu ne lui a pas permis un développement en ce sens. L’on se doit de lui enseigner avec douceur les préceptes de la Torah et ne pas médire de lui. (2) La personne qui pêche par faiblesse, il est défendu de dire du lachone de lui, mais il sera permis d’exercer une pression pour l’aider à changer. (3) L’hérétique, qui pêche en pleine connaissance de la Mistva, mais dont le seul but est de se rebeller. Si l’on considère qu’il existe de telles personnes de nos jours, il sera permis de médire de lui.
- 28 Iyar –Si l’on sait pertinemment que réprimander une personne ne changera rien à son attitude, il faudra tout de même le faire, pour ne pas paraitre hypocrite lorsque l’on fera du lachone ara constructif.
- 29 Iyar – Aider son prochain à améliorer son mauvais caractère est aussi considéré comme un acte constructif. Cependant, il conviendra de consulter une autorité compétente sur la procédure à adopter, toutefois sans citer de noms.
- 1 Sivane – Il arrive qu’un professeur discute des problèmes de son élève avec ses parents. Etant constructif, il n’y a pas de mal à cela, mais un jugement hâtif de sa part pourrait entrainer chez l’enfant une étiquette péjorative pouvant avoir de graves conséquences quant à son éducation. Il serait préférable que ce professeur ait une discussion avec l’élève pour comprendre les motifs de son comportement avant d’émettre un jugement expéditif.