Les quatre coupes de vin – Michel Baruch
Les quatre coupes de vin
Analyse par Michel Baruch. Tous droits réservés à Michel Baruch (Beth Hamidrach de Sarcelles)
Nos maîtres dans le talmud de Jérusalem enseignent que les quatre coupes instituées le soir du seder sont en rapport avec les quatre verbes qui expriment les étapes de la délivrance d’Egypte.
Dans Chémot (6,6) il est dit: Et Je vous sortirai de l’oppression d’Egypte והוצאתי et Je vous sauverai de leurs servitude והצלתי Je vous délivrerai avec un bras étendu et de grands prodiges וגאלתי. Et Je vous prendrai pour peuple ולקחתי.
Je vous sortirai, c’est l’arrêt du travail obligatoire, à Roch Ha-Chana il cesse. Je vous délivrerai, est la sortie d’Egypte elle-même qui se produit le 15 Nissan. Je vous sauverai, c’est la traversée de la mer le 21 Nissan. Je vous prendrai est le don de la torah à Chavouot.
Nos maitres disent: quatre coupes sont instituées par les sages pour montrer la liberté et chacune d’elles est une Mitsva indépendante. Péssahim 109.
La question se pose, pourquoi avoir écrit quatre verbes il était suffisant d’en inscrire qu’un, de là nous apprenons que chacun d’entre eux est une étape de la libération; la Michna dit dans le traité « E’diyot » chapitre 2 Mishna 10, le jugement des égyptiens à duré 12 mois. Au mois de nissan de l’année précédente a débuté la première plaie celle du sang, il est évident qu’à partir de là les égyptiens n’avaient plus la possibilité d’imposer aux esclaves de travailler étant occuper à leur propre souffrances.
Pourquoi une libération par étapes était-elle nécessaire? Les bèné Israël se considéraient eux même comme des esclaves, ils avaient assimilé le fait qu’il n’y avait pas d’autre état pour eux, pour leurs enfants, et toutes les générations à venir que celui la, l’esclavage !
Les maîtres de l’Egypte avaient transformé la conscience du peuple qui avait accepté cet état de fait, la soumission totale à leurs maitres.
Les Sages ont traduit cela en disant qu’Israël avait atteint le 49 eme degré d’impureté, la libération doit permettre à chacun d’apprendre ou de réapprendre la liberté elle ne peut donc se faire que progressivement, c’est cet apprentissage que viennent souligner les quatre coupes.
Quand le travail cesse officiellement à Roch Ha-Chana ils se considèrent eux même comme des esclaves au « chômage ». Quand ils sortent le 15 nissan ils sont « des esclaves en fuite ». C’est seulement après la traversée de la mer, quand ils reconnaissent chacun son oppresseur mort qu’ils prennent conscience de la liberté acquise. Ils n’ont plus alors de maîtres encore vivant. C’est d’ailleurs la raison de cette « traversée »ils ne font qu’un demi cercle pour revenir sur la même berge. La quatrième étape, le don de la torah, est l’aboutissement de ce processus, sans torah il n’y a pas de réelle liberté, elle ne serait qu’illusion.
Il est rapporté au nom des sages d’Ashkénaze que l’oppression de l’esclavage aurait dut durer 430 ans qui correspondent a 5 fois l’attribut de rigueur א-ל-ה-י-ם dont la valeur numérique est 86. Dans Chemot à la fin du chapitre 2 juste avant qu’Hachem ne se dévoile à Moshé dans la vision du buisson pour lui confier la mission de libérer le peuple, il est dit « en ce temps la le roi d’Egypte est mort les bèné Israël ont criés leurs souffrances, leurs prières sont montées vers D. … D a entendu leurs cris, D s’est souvenu de son alliance…D a vu les bene Israël. D su.
Il est dit dans ce passage 5 fois le nom א-ל-ה-י-ם-, c’est à dire que la sortie de l’esclavage dépend de ce Nom comme on le verra plus tard.
Le peuple est resté en Égypte 210 ans dont 117ans d’esclavage et 86 ans de servitude absolue et totale celle-ci à commencer a la naissance de Myriam la racine du nom est amère « מר » elle a 86 ans a la sortie d’Egypte. Il manque donc au compte 4 fois 86.
Quand Hachem se dévoile à Moché dans la vision du buisson et lui demande d’aller libérer le peuple il refuse.
Moché ne comprend pas la vision du buisson. Cette vision prophétique ne correspond pas aux paroles que Moché entend et qui sont aussi une prophétie.
Il entend que D décrète la fin de l’esclavage et la libération du peuple mais il voit un buisson, qui symbolise le peuple, continuer à brûler sans se consumer, le feu étant la souffrance et l’oppression de l’exil, selon ce qu’il entend le feu devrait s’éteindre.
A cette question D lui répond « Je Suis celui qui Sera » « א-ה-י-ה אשר א-ה-י-ה » Rachi explique Je suis avec eux dans cette souffrance et Je serai avec eux dans celles des autres exils qu’ils devront affronter.
Les autres exils sont les quatre royaumes qui dominent Israël. Le premier est le royaume Babylonien avec à sa tête Nabuchodonosor qui détruit le premier temple.
Le deuxième est l’Empire des Perses, à l’époque de Mardochée. Le troisième est l’empire Grec, la fête de hanoukka commémore sa chute.
Le quatrième est l’empire romain qui détruit le deuxième temple et nous a exilés aux quatre coins de la terre jusqu’à aujourd’hui.
Moshé propose à D, qu’Israël reste en Egypte le temps imparti, alors il n’y aura plus d’autres exils et lui Moshé sera le libérateur final, mais cela n’est pas réalisable car Israël a atteint le 49 eme degré d’impureté.
Ainsi les quatre fois 86 qu’il manque vont être la cause des quatre exils qui vont marquer l’histoire d’Israël et celle du monde.
Il reste à subir « 344 » שמ »ד dont la valeur signifie « extermination » quand les royaumes ont voulu nous faire disparaître physiquement ou en nous assimilant de force ח »ו, c’est pour cette raison que Moshé est choisi la valeur numérique de son nom étant de « 345 » שמה’ elle dépasse la souffrance et donne la force de traverser toutes les épreuves grâce a la force de la torah représentée par Moshé.
De même quand Egypte la délivrance se fait en quatre étapes progressives qui font éclore la liberté de même la délivrance finale lui ressemble, elle est la racine, la source, l’exemple des autres délivrances. Ainsi les quatre verbes de la délivrance sont d’une part la progression de la libération d’Egypte mais aussi la progression vers la rédemption finale.
Quand les sages instaurent les quatre coupes de vin le soir du Séder leur intention est surtout de rapprocher la rédemption, le mot כוס a valeur numérique de 86 le mot יין lui vaut 70 סוד secret, le secret du כוס est de réparer les quatre fois 86 pour amener la Guèoula.
La délivrance du quatrième exil nous permet de sortir des trois précédents.
Les quatre royaumes sont la réparation des quatre fautes capitales, transgressions commises par Adam en , consomment du fruit de l’arbre de la connaissance , Abraham débute la réparation de l’idolâtrie en proclament que Hachem est le Maitre du monde קראו אדון . Itzhak répare le meurtre en étant l’holocauste offert à Hachem.
Yaacov les relations interdites de sa première goutte de semence il donne naissance à Reouven.
Le royaume de Babel est la manifestation de la force négative de l’idolâtrie עבודה זרה, Nabuchodonosor obligera les peuples à se prosterner à son idole.
Les Perses sont la force du « sang versé » שפיכות דמים. Hamann est le premier ministre d’un roi perse.
Les grecs ont développé le culte du corps et de la jouissance physique ils sont la force négative des relations interdites גולוי עריות.
Les trois éléments cités sont réparé le soir du seder par les trois mitsvot que l’on doit mentionner pour être quitte de la mitsva selon raban Gamaliel, « tout celui qui n’a pas dit ces trois choses n’est pas quitte de la mitsva de haggadah : Pessah Matsa et Maror ». פסח (Pessa’h) c’est le sacrifice il est en parallèle avec l’idolâtrie .
מצה (Matsa) symbolise la sexualité non maitrisée גילוי עריות .
le מרור (Maror) a la valeur numérique de מות la mort le glaive de l’ange de la mort laisse un gout amer.
La quatrième chose qu’il nous reste à réparer est le mal causé par la parole לשון הרע (Lachone Hara), fléau du dernier exil nous le réparons en racontant les miracles de la sortie d’Egypte plus on en dit et plus nous serons digne de louanges.
La force de la parole doit être uniquement l’instrument du radoucissement de la rigueur. Dans cet exil, et particulièrement le soir du seder nous réparons les dommages de la parole.
Le verset dit D parla à Moshe et lui dit « Je suis l’Eternel » וידבר א-ל-ה-י-ם- אל משה ויאמר אליו אני י- ה-ו-ה , le mot וידבר signifie parler durement le nom א-ל-ה-י-ם est l’attribut de rigueur, ainsi D s’adresse à Moshé avec dureté puis Il lui dit JE suis י-ה-ו-ה la bonté ,le mot ויאמר veut dire parler avec douceur, on peut expliquer le verset de la sorte l’expression de la rigueur ou de la bonté dépend de la manière de parler si on utilise le terme וידבר alors c’est le דין qui s’appliquera ח »ו mais si on utilise le terme ויאמר alors ce sera la bonté la valeur numérique de אני י-ה-ו-ה-est de 87 alors que celle de א-ל-ה-י-ם est de 86 la bonté prend le dessus de la rigueur par son expression. Ainsi sur chacune des quatre coupes nous disons des louanges et bénédictions קידוש kidouch ; מגיד maguid ; ברכת המזון birkat hamazon, et le hallel והלל.
C’est à cela que doit nous servir notre bouche, c’est le sens du mot סחפ, פ est la bouche et סח signifie parler mais a pour valeur numérique 68 la même que חיים la vie.
באלא »וא
ממני ע »ה תבֹרך’ מפי עליון ס »ט לכה »ית ולת »הק