La Ménorah symbole de la présence Divine. Paracha Tétsavé – Réouven Carceles
Ménorah
Pour la réfoua shéléma de Zhari bat Solange et Ruth bat Sarah
Dans la Paracha de la semaine, Tétsavé, la Torah nous dit : « Et toi, tu ordonneras aux fils d’Israël qu’ils prennent pour toi une huile pure d’olives concassées pour le luminaire, pour faire monter une lumière perpétuelle » (Chemot Ch. 27 v. 20).
Sur place, Rachi nous fait remarquer au nom de la Guemara (Menahot 86 a) : une huile pure sans dépôt, pressée à la main, cela nous enseigne que la première goutte qui sort est la meilleure, et que seule de l’huile d’olive convenait pour la Ménorah. Le Midrach (Yalkout Chimoni), nous rapporte que c’est parce qu’elle était supérieure à toutes les autres (C’est aussi la raison pour laquelle, le Beth Yossef (Ora’h Haim 264) nous dit qu’il vaut mieux allumer les lumières de Shabbat avec de l’huile d’olive).
Simplement, ici, il y a lieu de se demander pourquoi cette section commence par « qu’ils prennent pour toi », c’est étonnant et difficile à comprendre, car l’huile est destinée à la Ménorah, donc une offrande pour le Temple, alors pourquoi est-il écrit « qu’ils prennent pour toi » ? Il devrait être écrit « pour Moi » ! Dans le même ordre d’idée, il est intéressant de souligner ce que rapporte le Avnei Azel, qui nous explique que la Ménorah témoignait particulièrement de la résidence de la présence divine parmi le peuple juif, la lampe centrale brûlait un jour entier alors qu’elle contenait la même quantité d’huile que les autres lampes. Elle est un témoignage pour le monde entier que la présence divine repose dans le peuple juif.
Il est bon de rappeler, comme nous l’avions étudié la semaine dernière, que le peuple a dû faire un don de soi représenté par l’or et l’argent pour construire le sanctuaire, où là-bas il est écrit : « Parle aux Bné Israel qu’ils prennent pour moi une offrande » (chap. 25/2). Il faut comprendre cette différence entre cette offrande pour le sanctuaire où il est écrit « pour Moi » et la deuxième pour la Ménorah où il est écrit « pour toi ».
Il est possible d’expliquer au nom du Zohar, qu’avant de créer le monde Hachem se réjouissait de Sa Sainte Torah et il a créé le monde d’après elle, ainsi qu’il est dit : « j’ai regardé la Torah et créé le monde », les sages disent que pour Lui, il était très difficile de se séparer d’elle et de la donner aux Bné Israel. Au point que le Midrach nous dit que depuis que Hachem nous a donné la Torah, celle-ci ne se trouve que sur terre, et nulle part ailleurs, même dans le Olam Haba (monde futur), elle ne s’y trouve pas. De ce fait, nous avions déjà rapporté dans la Paracha de la semaine dernière (Térouma), au nom du Néfech HaH’aim, que D. demande à chacun de lui construire un sanctuaire dans son cœur pour qu’il y réside, car il ne peut pas se séparer de sa Torah qui est sur terre. A ce titre, l’homme ne peut devenir une résidence de D. que s’il s’imprègne de Torah. Et de même que le Michkan ne peut être construit qu’à deux conditions : avec des dons portés par le cœur et de façon désintéressée. De même, l’homme ne peut se transformer en « beit-hamikdach » où la chékhina réside dans l’intimité de son cœur qu’à la condition que son étude de la Torah soit désintéressée et de tout cœur, d’où le verset : « ils me feront un sanctuaire et je résiderai au milieu d’eux » (Chemot 25/8).
D’après cela, dans notre section, nous pouvons amener un élément de réponse, sur comment s’attacher à Hachem et à sa Torah ? La réponse est : en amenant de l’huile à Moché. Rabbénou Bé’hayé, explique au nom du Zohar, que la fin des quatre exils connus par les enfants d’Israël au cours de l’histoire est chaque fois liée au mérite d’un personnage biblique. Le premier exil a pris fin par le mérite d’Avraham, le deuxième par celui de Yitshak, le troisième par celui de Yaakov et le quatrième dépendra de Moché.
Ce dernier exil est très long parce que Moché refuse d’intervenir en leur faveur tant qu’ils ne s’appliquent pas à l’étude de la Torah. C’est le sens du verset : « Et toi tu ordonneras aux enfants d’Israël qu’ils prennent pour toi… ». C’est-à-dire que dans le futur tu régneras sur eux, mais pour cela, ils doivent te procurer de l’huile, c’est-à-dire, étudier la Torah, comparée à l’huile qui éclaire en permanence. Leur étude doit être « pure« , entièrement désintéressée, en concassant le corps et toutes les forces physiques, de façon à ce qu’il en ressorte le meilleur, c’est pour cela qu’il est écrit que tu « ordonneras« , et « qu’ils prennent pour toi« . Le Or HaHaim, nous explique, que ici, D. dit à Moché : « tu te lieras aux enfants d’Israel« . Pour qu’en chaque juif de chaque génération se trouve une étincelle de Moché, c’est aussi la raison pour laquelle personne ne connait l’endroit de sa sépulture. Le Sfat Emet nous rapporte d’ailleurs que Moché s’est tellement dévoué pour le peuple juif qu’il a mérité que sa force demeure éternellement à l’intérieur du peuple juif, c’est-à-dire dans le cœur de chacun. Comment est-ce possible ? Le mot « chémen » (huile), est formé des mêmes lettres que néchama (âme, sans la dernière lettre), ce qui veut dire qu’en apportant l’huile à Moché, les Bné Israel lui amènent leur propre néchama, comme ils doivent le faire à tous les Tsadikim. Et de ce fait, en reliant leur âme aux Tsadikim, alors ils peuvent apprendre de leurs conduites. Ce qui constitue un livre de moussar vivant, et lorsqu’on observe la façon de vivre du Tsadik, alors on arrive à une réparation et à une amélioration de ses propres actes. On peut ainsi éclairer la Ménorah, qui symbolise la lumière de la Torah, l’esprit divin. Les Bné Israel doivent donc être purs, sans le moindre déchet, à l’instar de l’huile d’olive, de première pression.
C’est la raison pour laquelle, tant que les Israélites faisaient la volonté de D, cette lampe brûlait sans interruption, bien qu’on versa la même quantité d’huile dans cette lampe que dans les six autres. Le Ramban nous dit que c’était le signe que la présence divine résidait parmi les Israélites tant qu’ils étaient vertueux.
Shabbat shalom
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Fin de l’article « La Ménorah symbole de la présence Divine Paracha Tétsavé » mis en ligne le 12 février 2019 et mis jour le 1er mars 2020.
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