La Chékhina réside dans le foyer Juif en paix. Paracha Térouma. Réouven Carceles
Foyer en paix
Dans la Paracha de la semaine, Térouma, la Torah nous dit : « Ils me feront un sanctuaire, je résiderai au milieu d’eux. » (Exode chap25/8)
Le ‘Hafets ‘Haim rapporte au nom du midrach, qu’au moment où le maître du monde, lui donna l’ordre de construire un sanctuaire, Moché demanda tout tremblant : « Comment un homme pourrait-il bâtir une demeure pour Toi, alors qu’il est écrit : « les Cieux et les cieux des cieux ne peuvent te contenir ? »
Nos maîtres expliquent, que la condition première pour que la présence divine réside dans ce monde est que l’homme s’annule totalement devant la volonté de D, ainsi il méritera la révélation divine, Chacun doit annuler entièrement sa volonté devant la sienne, comme il est dit dans Yécha’ya (Isaïe): « le ciel est mon trône et la terre mon marchepied, Quelle est la maison que vous pouvez me construire, le lieu qui me servirait de résidence ? »…En d’autres termes, c’est uniquement grâce à celui qui est plein d’humilité, qui s’annihile devant la parole divine, que l’on peut construire un endroit où la présence divine se manifestera.
Dans le même ordre d’idées, Il y a lieu, d’analyser le verset, et à ce titre, le Alchickh et le Malbim posent la question : N’aurait-il pas fallu écrire « au milieu de lui« , au milieu du sanctuaire, plutôt que : »au milieu d’eux ? » de répondre, Il est écrit : »au milieu d’eux », pour désigner les enfants d’Israël, qui doivent, chacun, faire de leur cœur un lieu de résidence pour la présence divine. Dès lors, « je résiderai au milieu d’eux », dans le cœur de chacun d’eux.
En vérité, il y a de quoi s’étonner, Le choix de ces termes nous enseigne que l’élément essentiel du tabernacle n’était ni ses planches ni ses autres matériaux. La composante essentielle était la pureté de cœur de ceux qui le construisirent, s’ils étaient de bon juifs, craignant D, ils seraient à même de faire résider la présence divine à l’intérieur d’eux. Donc, la question se pose, si la Chékhina ne repose pas juste sur le sanctuaire, mais en chacun des bné Israël, alors pourquoi ont-ils besoin d’un sanctuaire ? Et de plus, on voit que la Torah s’est beaucoup étendue sur les détails et la façon dont le sanctuaire a été fait, et Hachem savait pourtant qu’il allait être détruit ! Alors pourquoi autant de précisions sur la fabrication et sur les ustensiles ?
Il est possible de ramener un élément de réponse, d’après l’explication de nos sages dans la Guémara (Sota 17a) : « quand l’homme et la femme le méritent, la Chekhina repose sur eux« , quand ils le méritent pas : »un feu les dévore« , et même aux époques où il n’y a pas de temple, lorsqu’un homme et une femme le méritent, et que la paix règne en eux, alors le maître du monde vient faire reposer sa Chekhina sur eux. De là nous pouvons comprendre que la Torah s’est tellement étendue sur chaque détail de la construction du sanctuaire pour nous enseigner qu’il y a un sanctuaire et un temple qui ne sont pas détruits et qui existe a jamais, à savoir le foyer de tout homme d’Israël où la Chekhina y demeure quand la paix règne entre l’homme et la femme. Le Rabbi d’Amchinov explique que chaque juif doit s’efforcer de faire de son foyer un sanctuaire en sanctifiant sa vie de famille; plus encore, le Avnei Azel, nous dit que dans la mesure où un juif sanctifie les actes quotidiens qu’il accomplit chez lui et fait résider la présence divine dans sa maison, dans la même mesure s’accroît la sainteté et le repos de la présence divine dans le temple, qui, elle, dépend de la sainteté qui réside dans les maisons juives.
Les sages ont expliqué dans la Guemara (guitine 90a), que le monde ne subsiste que s’il y a la paix entre l’homme et la femme, car quiconque divorce de sa première femme, même l’autel verse sur lui des larmes, ce qui veut dire que la maison de l’homme doit ressembler au sanctuaire, de même qu’on y offrait des sacrifices journaliers, l’homme qui épouse une femme, doit s’élever dans le service d’Hachem, ce qui n’est pas possible quand il n’est pas marié, c’est pour cela que la sages nous disent à un autre endroit (yebamot 62b), que tout homme qui n’a pas d’épouse n’a pas de joie, pas de bénédictions. Il faut comprendre, que lorsqu’un homme divorce de sa femme, c’est comme s’il avait détruit le temple et les sacrifices journaliers que l’on sacrifiait dans Sa maison, puisqu’on arrête de les sacrifier.
Par conséquent, la présence divine est venue demeurer chez les bné Israël, à l’intérieur du foyer de chacun, quand y règne la paix. Rachi commente : « pour vos générations », c’est-à-dire, même à notre époque ou le temple est détruit, la chekhina continue à demeurer dans le sanctuaire des bné Israël, c’est à dire, dans leur maison, c’est pourquoi il est dit : « Ils me feront un sanctuaire et je résiderai au milieu d’eux », c’est à dire, en chacun d’entre eux, ce qui nous enseigne, (midrach rabba 35) que la chekhina, est appelée à reposer sur chacun, quand il y a la paix dans son foyer, de ce fait, lorsque la paix règne, cela veut dire que l’homme ne se sent pas supérieur à la femme, ni la femme à l’homme, alors Hachem peut résider et le monde subsiste, et de ce fait, le tabernacle est alors « une résidence ». Mais quand il n’y a pas la paix entre eux, que l’un s’enorgueillit par rapport à l’autre et qu’ils prennent donc toute la place, alors D retire sa présence de parmi eux. Dans ce cas, le Michkane est semblable à un morceau de bois, il ne reste plus rien à part les disputes.
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Fin de l’article « La Chékhina réside dans le foyer Juif en paix. Paracha Térouma » mis en ligne le 7 février 2019 et mis jour le 24 février 2020.
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