Paracha Michpatim. Notre oreille est comme si elle avait entendu les commandements au mont Sinaï.  Réouven Carceles

Paracha Michpatim

Pour la réfoua chéléma de ma grand-mère Zari bat Solange

Dans la Paracha de la semaine (Paracha Michpatim), la Torah nous dit qu’un serviteur juif doit être libéré par son maître au bout de six ans. S’il refuse d’être affranchi et désire demeurer chez son maître, ce dernier l’amènera au tribunal, le verset nous dit : « Et son maître lui percera l’oreille (droite) avec un poinçon et il le servira pour toujours » (Chemot Ch. 21 v. 6). Dans La Guemara, kidouchin (22b), Rabbi Yohanan Ben Zakai pose la question : Pourquoi est-ce l’oreille qui est percée plutôt que tout autre membre du corps ? C’est parce que D.ieu dit : « cette oreille a entendu au mont Sinaï (vayiqra 22,25) « C’est à moi que les enfants d’Israël appartiennent comme serviteurs« . Or, cet homme a décidé de se donner un autre maître, qu’on lui perce l’oreille !

On déduit de cette affirmation que chaque organe est responsable des transgressions commises par l’homme à travers cet organe. C’est pourquoi ici, l’oreille qui avait entendu l’ordre d’hachem (vayiqra 25,55) au mont Sinaï et qui avait le pouvoir d’empêcher cet homme de devenir le serviteur permanent d’un autre maître que D.ieu, doit être sanctionnée par un percement, à titre de tikoun (réparation) du dommage spirituel causé, car cette oreille a transgressé l’ordre divin.

Il y a lieu ici de se poser la question suivante: ce serviteur juif, dont on a percé l’oreille, n’est qu’un lointain descendant de ceux qui ont entendu réellement l’ordre divin au Mont (Har) Sinaï, ce serviteur n’était pas encore né, son oreille physique n’a donc jamais entendu le message de D.ieu ! Alors, Comment Rabbi Yonhanan Ben Zakaï a-t-il pu dire dans la Guémara, que cette oreille a entendu au Har Sinaï et doit être percée?

Il est possible de répondre ce qui est expliqué dans le livre « sihot moussar« , que le pouvoir d’un organe qui a intégré un message spirituel ne s’arrête pas lorsque l’homme disparaît, car tout ce qui est spirituel (rouhani) n’est pas limité à la vie du corps, mais passe de père en fils a toutes les générations. Ainsi, le message Divin enregistré par les oreilles de la génération du désert a été transmis de père en fils jusqu’à ce serviteur dont l’oreille a conservé son pouvoir influençant. C’est comme si lui-même l’avait entendu de sa propre oreille au Har Sinaï.

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