La vraie confiance en Hachem Paracha Bechalla’h – Réouven Carceles
Confiance en Hachem
Dans la Paracha de la semaine (Béchalla’h), la Torah nous dit (Exode Ch. 14 v. 31) : « Israël vit la grande main que Hachem avait déployée contre l’Égypte, le peuple craignit Hachem, ils crurent en Hachem et en Moché son serviteur« .
On a du mal à comprendre ce que veut nous signifier la Torah en précisant que les Bne Israel ont eu foi en D.ieu et en Moché ? La foi des israélites aurait dû être solidement établie après avoir assisté à tous les miracles en Egypte et dans le désert, cela nous parait plutôt naturel, n’est-ce pas ? De plus, toutes les nations ont entendu parler de l’ouverture de la Mer Rouge et de la guerre contre Amalek, même Yitro, le prêtre de Midian est venu se convertir, donc que veut nous préciser la Torah ici ?
Nous savons que Hachem commence par réaliser des miracles et des prodiges afin de nous éveiller spirituellement, pour nous inciter à croire en Lui et il incombe à chacun d’entre nous de réussir ce test, afin de se dégager de l’écorce du Yetser Hara, et nous libérer. Le Ibn Ezra nous dévoile que, habitués à servir leurs maîtres, les hébreux avaient un caractère soumis. En effet, même après avoir été libérés de l’esclavage, il ne suffisait pas qu’ils sortent de l’exil, mais que l’exil sorte d’eux même. Les Bné Israël, lors de la sortie d’Égypte, étaient comparables à de jeunes enfants, que D.ieu prenait en charge jusqu’à qu’ils Le reconnaissent, mais quand ils ont atteint l’étape de la mer rouge, ils étaient à l’état d’adulte devant croire en Hachem, de manière autonome, et non à cause d’événements extérieurs, car jusqu’à présent ils assistaient à des miracles et apprenaient à ancrer la foi en eux, alors qu’à ce moment-là, ils ont dû affronter les épreuves, sans que la foi soit ébranlée et sans que d’autres prodiges soient nécessaires pour croire en lui.
Il est possible de s’apercevoir qu’aujourd’hui, la situation dans laquelle nous nous trouvons, est un peu la même. En effet, certaines personnes croient en D.ieu tant qu’Il leur procure du bien et lui accordent toute leur confiance, et que les prières sont bénéfiques, mais dès que celles-ci sont refusées, ils retournent leur veste et perdent un peu de foi en Lui.
C’est exactement dans cette situation, que les Bné Israël se trouvaient avant l’ouverture de la mer rouge. Jusqu’à ce moment-là, ils avaient vécu des miracles flagrants, mais maintenant ils étaient dans une impasse, la mer ne voulant pas s’ouvrir. Malgré tout ils ont gardé la foi, ils ont surmonté l’épreuve de confiance en D.ieu, ils ont crié, imploré Hachem sans se plaindre, comme il est écrit (Exode Ch. 14 v. 10) : « ils crièrent vers Hachem« . Le Midrach nous dit que les israélites éprouvaient cette foi avant même que la mer ne se fende. Ils entrèrent dans la mer et poursuivirent leur marche jusqu’à ce que l’eau atteigne leur bouche et leur nez, ceci parce qu’ils étaient certains que l’eau allait se fendre, c’est par le mérite de cette confiance, que la mer a été fendue.
Le Meam Loez nous dit que leur foi, en ce que Moché était le serviteur et le porte-parole de D.ieu était telle, qu’ils avaient atteint le niveau d’Eliphaz qui avait dit à Job : « tu feras un décret, dis-le et il sera accompli en ta faveur » (Job Ch. 22 v. 28), c’est donc à ce moment-là, nous dit Rachi, qu’ils eurent l’inspiration de chanter. Le Chem Michmouel, nous explique que la valeur de chaque Mitsva se mesure à la volonté et à l’enthousiasme qu’éprouve celui qui l’accomplit. Les enfants d’Israël ont chanté par inspiration divine et « la présence divine s’exprimait par leur gorge« , tant ils voulaient remercier D.ieu. Le Rav Yoshiahou Pinto nous révèle, au nom des sages, que Hachem était dans l’expectative du cantique des enfants d’Israël, et que de toutes les créatures qui louent et exaltent Son nom, Hachem était dans l’attente de cet hymne si particulier. Car ce n’était pas seulement une compilation de remerciements, comme toute les autres louanges, mais il s’agit plutôt d’un concentré de émouna (foi) en l’éternel, car dans les paroles de cet hymne, nous dit le Rav, sont enfouis tous les secrets de la croyance en Hachem, et au moment où les enfants d’Israël se tenaient devant la mer, effrayés par leurs ennemis, Il a dévoilé son bras puissant, et à cet instant ils ont chanté un cantique contenant leurs sentiments, leurs éblouissements et leurs émerveillements, qu’ils ont ressenti et vécu durant le dévoilement de la présence divine, et tous leurs sentiments se sont liés et ont été exprimés par la bouche.
Seulement, il y a lieu de comprendre, un grand fondement ici. Le Hafets Haim nous dévoile, que le miracle de la sortie d’Egypte, comme tous les autres accomplis pour le peuple juif, tout au long de l’histoire, n’a été perçu qu’au moment où il devint palpable et visible aux yeux de tous. En vérité, les miracles sont l’aboutissement de toute une série d’événements, qui ne nous apparaissent pas miraculeux, tant que nous ne voyons pas l’ensemble du tableau. Nos yeux et nos oreilles les perçoivent seulement, quand la dernière pièce du puzzle se met en place. De même, personne ne comprit la descente des hébreux en Egypte, les 210 ans d’asservissement et les 10 plaies, jusqu’à ce qu’ils arrivent à la mer, où les servantes eurent une vision prophétique supérieure à celle de Ye’hezkel ben Bouzi. Le Zohar nous rajoute qu’ils ne furent totalement libérés de la domination des Egyptiens que lorsque D.ieu les eût noyés, ce qui les a rendus libre, aussi psychologiquement. Le problème, chez nous, c’est que lorsqu’on nous fait part de miracles, nous restons souvent insensibles, nous ne sommes pas tant émerveillés que ça. Nous ne croyons aux miracles du Créateur que lorsque nous les voyons nous-mêmes. Si nous étions conscients de Sa présence au quotidien, et que rien ne peut se passer ici-bas, sans que cela soit décrété d’en haut, alors, nous pourrions vivre les évènements différemment, et arrêter de croire que la foi provient d’une compréhension intellectuelle. Efforçons-nous de renforcer notre émouna et suivre la véritable voie d’Hachem.
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Fin de l’article « La vraie confiance en Hachem Paracha Bechalla’h »
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