En arriver à l’annulation de soi. Paracha Bechalla’h. Réouven Carceles
Annulation de soi
Dans la guemara sota (37 a), Rabbi Méïr, nous dit que lorsque le peuple d’Israël était devant la mer rouge, poursuivi par les égyptiens, les tribus se disputaient le privilège de traverser la mer en premier malgré le danger, Rabbi Yéhouda s’oppose à Rabbi Méir et affirme le contraire et que seul Nahchon Ben Aminadav de la tribu de Yéhouda s’élança dans la mer le premier. En récompense de son esprit d’abnégation, le Midrach nous dit qu’il fut le premier chef de tribu d’Israël à offrir son sacrifice lors de l’inauguration du Michkan (Temple mobile) dans le désert (Bamidbar Ch. 7 v. 12).
Il y a lieu de s’étonner, comment est-il possible que les tribus d’Israël ne veuillent pas traverser la mer en premier, d’après Rabbi Yéhouda ? Le peuple d’Israël est habitué à l’esprit d’abnégation, nous savons d’ailleurs que cet esprit nous a été transmis comme héritage de la Akeda (ligature) par Abraham et Yts’khak, et cet esprit est imprimé jusqu’à aujourd’hui en chacun de nous. Même un simple juif est prêt au Messirout Nefech, pour Hachem ; tout le monde sait que chacun est prêt à manifester son esprit de sacrifice pour Hachem. Comment se fait-il alors que la génération du désert, de très haut niveau et à qui D lui-même a ordonné d’avancer dans la mer, n’a pas eu la force et le courage, sauf Nahchon?
Il est possible de répondre, que si le peuple d’Israël avait reçu l’ordre Divin de pénétrer dans la mer pour se sacrifier jusqu’à la mort, pour s’y noyer, ils s’y seraient tous élancés immédiatement comme un seul homme, c’est un premier niveau, où l’esprit est conditionné pour ça, Mais comme l’ordre consistait, au contraire, à rentrer dans la mer pour y être sauvé et donc pour survivre, à ce moment-là, nous n’étions pas à ce second niveau de compréhension, et donc pas prêt pour cela. En effet, D.ieu leur demande de pénétrer dans une mer bruyante et houleuse et de s’y sentir comme si elle était asséchée (Chemot Ch. 14 v. 16). Croire que rentrer dans une telle mer, qu’elle allait s’ouvrir et s’assécher, en gardant l’esprit de survie était au-dessus de leur niveau. Autant demander à une personne de sauter dans une fournaise ardente et qu’elle en sortirait indemne, c’est un autre niveau de conditionnement. Cependant, Nahchon ben Aminadav était seul à ne pas ressentir la différence entre la mer agitée et la terre ferme, le Gaon Rabbi Haim Chmoulevitch Zatsal, nous explique, que ce second type d’abnégation, où l’homme, à l’instar de Nahchon, se donne totalement à hachem en faisant abstraction de tout, car il n’existait pour lui que l’ordre de D.ieu et qui il avait une confiance totale, est à un niveau supérieur au premier, car plus difficile à gérer. Nous pensons, en général, que le plus haut niveau d’abnégation ou sacrifice volontaire de soi-même s’obtient lorsqu’on est prêt à donner sa vie, pour défendre ses convictions ou sanctifier le nom de D.ieu (Kidouch Hachem), il existe un autre niveau d’esprit de sacrifice supérieur, c’est l’annulation de soi (messirout nefech).
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Fin de l’article « En arriver à l’annulation de soi »
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