Birkat Ha-gomel pour une promenade en Yacht – Rav DAvid Pitoun
Gomel pour une promenade en Yacht
Lors des Hala’hot consacrées au Birkat Hagomel, nous avons expliqué qu’il y a 4 situations à la suite desquelles, nous avons l’obligation de réciter Birkat Hagomel en présence d’un Minyan (10 hommes).
L’une de ces situations est celle de celui qui a traversé la mer, et est arrivé à bon port.
Nous allons, b’’h aujourd’hui, expliquer cette situation.
Ceux qui « descendent en mer » (termes employés par le verset du Tehilim 107, duquel sont tirés les 4 situations du Birkat Hagomel), c’est-à-dire les personnes qui voyagent en bateau, sont tenus de réciter Birkat Hagomel.
Rabbenou Avraham fils du RaMBaM écrit dans son livre Hamaspik Le’Ovdé Hashem (Hala’hot Bra’hot page 253) :
- « Ceux qui voyagent en bateau, même s’ils n’ont affronté aucun danger durant leur voyage, sont tenus de réciter Birkat Hagomel en arrivant à bon port. »
La période de temps pour laquelle on entreprend ce voyage en bateau ne fait absolument aucune différence sur ce Din.
Même si l’on sort pour une promenade en Yacht pour seulement quelques heures, dés lors que l’on a pénétré la haute mer, nous sommes tenus de réciter Birkat Hagomel au retour (à condition que le voyage ai duré au moins 72 mn).
Ceci concerne aussi bien une promenade en bateau, en mer, qu’une promenade bateau sur un fleuve, dés lors que les eaux sont assez profondes pour risquer de se noyer, on est tenu de réciter Birkat Hagomel, après en être sorti.
Cependant, le Gaon, auteur du Mishna Beroura (le « ‘Hafets ‘Haïm) z.ts.l, dans son Beour Hala’ha (Ora’h ‘Haïm chap.219) fait remarquer que les fleuves de notre époque (il vivait au début du 20ème siècle) ne sont peut être plus autant dangereux qu’avant, et celui qui sort d’un voyage sur un fleuve, n’a peut être pas à réciter Birkat Hagomel.
Mais il conclut ses propos en disant que selon la tradition des Sefaradim – qui récitent Birkat Hagomel même après avoir voyagé d’une ville à l’autre durant 72 mn, conformément à l’opinion de MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h Ora’h ‘Haïm chap.219 parag.7, et cela, quelque soit le moyen de transport, bien que d’une ville à l’autre, la probabilité de danger est moins importante – celui qui sort d’un voyage sur un fleuve, récitera Birkat Hagomel.
Mais selon la tradition Ashkenaz, selon laquelle on ne récite Birkat Hagomel après un voyage que lorsque l’on a voyagé d’un pays à l’autre, celui qui sort d’un voyage sur un fleuve, ne récite pas Birkat Hagomel.
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Zatsal cite ses propos dans son livre.
Le Gaon Rabbi Avraham Its’hak COHEN – KOOK z.ts.l écrit dans son livre Shout Ora’h Mishpat (chap.45), que même de notre époque où nous voyageons à bord de bateaux à moteur, et que la probabilité de danger dans ces conditions là, est diminuée, nous sommes tenus, malgré tout, de réciter Birkat Hagomel au retour du voyage.
En effet, même si en apparence, la raison d’une institution de nos ‘Ha’hamim, disparaît (le niveau de probabilité du danger), l’institution persiste, comme c’est le cas pour toutes les institutions de nos ‘ha’hamim.
C’est le grand principe de BATEL TA’AM, LO BATELA TAKANA.
C’est ainsi que tranche également le Gaon Rabbi Moshé FEINSTEIN z.ts.l, et d’autres …
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Zatsal écrit aussi que même lorsque l’on va seulement nager à la mer, ou bien même dans un fleuve se trouvant à proximité d’un lieu d’habitations (comme le Kineret en Israël), même s’il y a un maître nageur en permanence, malgré cela, on est tenu de réciter Birkat Hagomel au retour, à titre de « Yordé Hayam » (ceux qui descendent en mer).
En effet, de nombreuses noyades (qu’Hashem nous en préserve) se sont produites lors de séances de natation en mer. (Seulement, nous ne pouvons pas faire une extension pour la piscine, car les termes exacts de l’institution de nos ‘Ha’hamim stipulent « la mer », se qui peut inclure le fleuve mais pas la piscine)
Les marins – y compris ceux qui servent dans les forces militaires maritimes – lorsqu’ils sortent en permission, même pour seulement quelques jours, sont tenus de réciter Birkat Hagomel lors qu’ils arrivent chez eux. Ceci, même s’ils désirent aller en mer durant leur période de permission.
De même, les pêcheurs professionnels qui, du fait de leur métier, sont forcés d’aller quotidiennement en haute mer afin de pêcher le poisson, réciteront Birkat Hagomel une fois par semaine (le Shabbat) devant un Minyan.
Dans la prochaine Hala’ha, nous expliquerons b’’h d’autres cas pratiques sur le Din de Birkat Hagomel.
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768 [email protected]
Rabbenou Avraham Ben HaRaMBaM fils de Maïmonide Egypte 12ème siècle
Mishna Beroura Rabbi Israël Meïr HaCohen de Radin, le « ‘Hafets ’Haïm », Russie 20ème siècle, également auteur de ‘HAFETS ‘HAÏM, et de SHMIRAT HALASHON entre autres
Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef KARO, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h
Rabbi Avraham Its’hak COHEN – KOOK Russie – Israël 19ème siècle (disparu en 1934)
Rabbi Moshé FEINSTEIN Russie – (Lituanie) – Etats-Unis 20ème siècle, auteur du Shout Iguerot Moshé, et d’autres ouvrages
Article de l’auteur, Rav David Pitoun, initialement publié sur son blog http://ravdavidpitoun.blogspot.com/
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