Birkat Ha-Gomel après un voyage en bateau – Rav David Pitoun
Gomel après un voyage en bateau
Article de l’auteur, Rav David Pitoun, initialement publié sur son blog http://ravdavidpitoun.blogspot.com/
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QUESTIONS
Doit-on réciter le Birkat Ha-Gomel seulement après un voyage en mer, ou même après un voyage sur un fleuve ?
Doit-on réciter le Birkat Ha-Gomel après une simple promenade en mer ou sur un fleuve ?
Doit-on réciter le Birkat Ha-Gomel lorsqu’on est allé nager à la mer ou dans un fleuve ?
Lorsque le bateau fait une croisière avec des étapes, doit-on réciter le Birkat Ha-Gomel après chaque étape ou seulement lors de l’arrivée à destination finale ?
Comment doivent procéder des marins professionnels, des pêcheurs professionnels ou des soldat de la marine militaire vis-à-vis de Birkat Ha-Gomel ?
DECISIONS DE LA HALA’HA
On doit réciter le Birkat Ha-Gomel aussi bien après un voyage en mer, aussi bien après un voyage sur un fleuve.
On doit réciter le Birkat Ha-Gomel même après une simple promenade en mer ou sur un fleuve.
On doit réciter le Birkat Ha-Gomel lorsqu’on a nagé en mer ou sur un fleuve.
Lorsque le bateau marque des étapes, on ne doit pas réciter le Birkat Ha-Gomel après chaque étape, même si on descend à terre lors de l’étape, on récitera cette bénédiction seulement lors de l’arrivée à destination finale.
Les marins – y compris ceux qui servent dans les forces militaires maritimes – lorsqu’ils sortent en permission, même pour seulement quelques jours, sont tenus de réciter Birkat Ha-Gomel lors qu’ils arrivent chez eux. Ceci, même s’ils désirent aller en mer durant leur période de permission.
De même, les pêcheurs professionnels qui, du fait de leur métier, sont forcés d’aller quotidiennement en haute mer afin de pêcher le poisson, réciteront Birkat Ha-Gomel une fois par semaine (le Shabbat) devant un Minyan.
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Dans la prochaine Hala’ha, nous traiterons – avec l’aide d’Hashem – du voyage en avion
SOURCES ET DEVELOPPEMENT
Dans les précédentes Hala’hot , nous avons expliqué qu’il y a 4 situations à la suite desquelles, nous avons l’obligation de réciter Birkat Ha-Gomel en présence d’un Minyan (10 hommes).
L’une de ces situations est celle de celui qui a traversé la mer et est arrivé à bon port.
Aujourd’hui, nous allons – avec l’aide d’Hashem -, donner la définition de cette situation.
Rabbenou Avraham fils du RAMBAM écrit dans son livre Ha-Maspik Lé-’Ovdé Hashem (Hala’hot Bra’hot page 253) :
- « Ceux qui voyagent en bateau, même s’ils n’ont affronté aucun danger durant leur voyage, sont tenus de réciter Birkat Ha-Gomel en arrivant à bon port. »
Cependant, le Gaon, auteur du Mishna Béroura dans Biour Hala’ha (chap.219) fait remarquer que les fleuves de notre époque (il vivait au début du 20ème siècle) ne sont peut être plus autant dangereux qu’avant, et celui qui sort d’un voyage sur un fleuve, n’a peut être pas à réciter Birkat Ha-Gomel. Par opposition à la mer où il y a des vagues, dans un tel cas on doit réciter le Birkat Ha-Gomel de façon certaine.
Mais il conclut ses propos en disant que selon la tradition des Sefaradim – qui récitent Birkat Ha-Gomel même après avoir voyager d’une ville à l’autre durant 72 mn, conformément à l’opinion de MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 219-7), et cela, quel que soit le moyen de transport, bien que d’une ville à l’autre, la probabilité de danger est moins importante – celui qui sort d’un voyage sur un fleuve, récitera Birkat Ha-Gomel.
Mais selon la tradition Ashkénaze, selon laquelle on ne récite Birkat Ha-Gomel après un voyage que lorsque l’on a voyagé d’un pays à l’autre, celui qui sort d’un voyage sur un fleuve, ne récite pas Birkat Ha-Gomel.
Il semble que la divergence d’usage entre les Séfaradim et les Ashkénazim sur ce point se définit par une présence certaine du danger (distance entre un pays et un autre, vagues de la mer…).
Selon l’usage Ashkénaze, il faut un danger certain, alors que pour l’usage des Séfaradim, même un risque de danger (distance d’une vile à l’autre, risque de noyade dans un fleuve…) suffit pour réciter cette bénédiction.
Selon cela, même si l’on sort pour une promenade en Yacht pour seulement quelques heures, selon l’usage Séfarade, dès lors que l’on a pénétré la haute mer, nous sommes tenus de réciter Birkat Ha-Gomel au retour.
Ceci concerne aussi bien une promenade en mer, qu’une promenade sur un fleuve, dès lors que les eaux sont assez profondes pour risquer de se noyer, on est tenu de réciter Birkat Ha-Gomel, après en être sorti.
Selon cela, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Zatsal écrit – dans son livre ‘Hazon Ovadia – Béra’hot (page 363) – que même lorsque l’on va seulement nager à la mer, ou bien même dans un fleuve se trouvant à proximité d’un lieu d’habitations (comme le Kineret en Israël), même s’il y a un maître nageur en permanence, malgré cela, on est tenu de réciter Birkat Hagomel au retour, à titre de « Yordé Hayam » (ceux qui descendent en mer).
En effet, de nombreuses noyades (qu’Hashem nous en préserve) se sont produites lors de séances de natation en mer.
Par opposition à l’opinion du Gaon Rabbi Shélomo Zalman OYERBACH z.ts.l dans son livre Hali’hot Shélomo (Dvar Hala’ha page 277)
(Nous ne pouvons pas faire une extension pour la piscine, car les termes exacts de l’institution de nos maîtres stipulent « la mer », ce qui peut inclure le fleuve mais pas la piscine)
Le Gaon auteur du Shou’t Kéné Bossem (tome 1 chap.11) tranche qu’un personne qui est allé se baigner en mer et qui a faillit se noyer, doit réciter le Birkat Ha-Gomel même selon l’usage Ashkénaze.
Le Gaon auteur du Kétsot Ha-Shoul’han (Badé Ha-Shoul’han note 7) tranche que lorsqu’on voyage en bateau, on doit réciter le Birkat Ha-Gomel seulement lorsqu’on arrive à destination finale et non lorsque le bateau fait étape à différents endroits.
En effet, même si le bateau fait étape dans un port, qu’il mouille l’ancre et que les marins descendent à terre, malgré tout, si ce port n’est pas la destination finale, on ne doit pas encore réciter le Birkat Ha-Gomel, car on ne récite cette bénédiction que lorsqu’on est sortit définitivement du danger. (Eliyah Rabba sur 219 note 1)
Le Gaon Rabbi Avraham Its’hak COHEN – KOOK z.ts.l écrit dans son livre Shou’t Ora’h Mishpat (chap.45), que même de notre époque où nous voyageons à bord de bateaux à moteur, et que la probabilité de danger dans ces conditions là, est diminuée, nous sommes tenus, malgré tout, de réciter Birkat Ha-Gomel au retour du voyage en mer.
En effet, même si en apparence, la raison d’une institution de nos ‘Ha’hamim, disparaît (le niveau de probabilité du danger), l’institution persiste, comme c’est le cas pour toutes les institutions de nos ‘ha’hamim.
C’est le grand principe de BATEL TA’AM, LO BATELA TAKANA.
C’est ainsi que tranche également le Gaon Rabbi Moshé FEINSTEIN z.ts.l dans son livre Shou’t Iguérot Moshé (sect. O.H tome 2 chap.59) et d’autres …
Les marins – y compris ceux qui servent dans les forces militaires maritimes – lorsqu’ils sortent en permission, même pour seulement quelques jours, sont tenus de réciter Birkat Ha-Gomel lors qu’ils arrivent chez eux. Ceci, même s’ils désirent aller en mer durant leur période de permission.
Telle est la conclusion du Gaon auteur du Shou’t Bé-Tsel Ha-‘Ho’hma (fin du chap.20) et du Gaon Rabbi Shémouel Ha-Lévy WOZNER Zatsal dans son livre Shou’t Shévet Ha-Lévy (tome 9 chap.45).
De même, les pêcheurs professionnels qui, du fait de leur métier, sont forcés d’aller quotidiennement en haute mer afin de pêcher le poisson, réciteront Birkat Ha-Gomel une fois par semaine (le Shabbat) devant un Minyan.
Dans la prochaine Hala’ha, nous traiterons – avec l’aide d’Hashem – du voyage en avion.
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5770 [email protected]
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