Hilkhot Shabbath – Cours N°28 – 15 mars 2015
Rav M. Saksik
Bishoul Cuire – Cours N° 3
Bishoul Cuire (3). Cours enregistré pour le site Jardindelatorah.
Le cours a lieu dans les locaux de l’institution « Od Avinou Hay » que nous remercions.
Cours de 64 minutes environ environ. Le cours a lieu via le système Webex qui assure une meilleure qualité de son.
Pour s’inscrire au cours : Inscriptions
Ce cours est la suite du précédent, et poursuit l’étude de la Mélakha de Bishoul. Second cours sur la Mélakha de Bishoul.
Pour accéder à la série : HILKHOTH SHABBATH
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Résumé du cours – Le cours audio est plus complet que le résumé
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Phrase clé qui concentre tout le principe de « Bishoul Cuire » (définition de la Mélakha): Changer l’état d’un aliment ou d’un objet par l’intermédiaire d’une source de chaleur.
Faire fondre un métal ou une bougie fait changer l’état d’un objet (Mélakha de Bishoul), cuire un aliment sur le feu (va « ramollir » cet aliment) ou enfourner une pâte qui va devenir une « croûte » font changer l’état d’un aliment. Toutes ces actions rentrent dans le cadre de la Mélakha de « Bishoul Cuire ». Même si l’aliment est mangeable cru (une pomme), si on le cuit (on fait une compote) on a transgressé la Mélakha de Bishoul (par la Torah). De même pour un liquide, faire bouillir un liquide entraîne un changement d’état, il y a Bishoul.
Pour qu’il y ait Bishoul Cuire, il faut mettre sur la source de chaleur pendant un certain temps que nous avons vu en détail lors du cours précédent.
Les différentes sources de chaleur.
- Le feu et les dérivés du feu
- Le four, un chauffage sont assimilés à du feu, de ce fait on ne peut pas mettre un manteau mouillé sur le chauffage (on fait cuire l’eau sur toldot HaOur)
- Un appareil électrique …
Le Kéli Rishone
Une marmite avec de l’eau bouillante qui est sur le feu, on l’enlève et on la pose sur le plan de travail, on prend quelque chose de cru et on le met dans la marmite, est-ce un Bishoul ? L’eau bouillie a été chauffée par l’intermédiaire du feu (Toldot HaOur), donc qu’elle est la différence avec le métal ?
C’est un Keli Richone (ustensile premier), l’eau est un dérivé du feu et en mettant un aliment dedans il y aura bishoul si c’est au-dessus de Yad Soledet Bo soit 45°. A partir de Yad Solédet Bo, il y a la capacité de Bishoul Cuire.
Cette eau qui est dans un Kéli Rishone, si je la verse dans un autre ustensile, cet ustensile sera un « Kéli Shéni » (ustensile second). Nous reverrons ces notions dans un prochain cours.
Le chauffage par le soleil.
Hama et toledot ha’Hama (cuisson directement au soleil ou un dérivé du soleil) :
- Cuire au soleil c’est permis, si quelqu’un prend une loupe et met la loupe sur la pomme de terre c’est permis, ou l’eau au soleil jusqu’à ce que ça arrive à 50 ° c’est permis, car le soleil n’est pas du feu (ne ressemble pas du tout au travail dans le Mishkan).
- Par contre les Toledot Ha’hama (dérivé du soleil) ont été interdites par les Hakhamims (plaque chauffée par le soleil sur laquelle on cuit).
A-t-on le droit d’ouvrir un robinet d’eau chaude, pendant Shabbat, à la maison ?
Lorsqu’on ouvre un robinet d’eau chaude, l’eau froide va rentrer automatiquement dans le chauffe-eau, le ballon d’eau chaude est un keli rishon, de ce fait l’eau froide qu’on met à l’intérieur non bouillie va subir un Bishoul. Ce n’est cependant pas vraiment un interdit de la Torah, c’est grama (pas direct) d’après l’avis du Rav Ovadia Yossef Zatsal, mais tout de même interdit.
Si on a ouvert par erreur mais que le chauffe-eau est éteint, si on laisse le robinet ouvert alors toute l’eau chaude va tomber, au bout d’un certain temps l’eau dans le ballon aura une température inférieure à 45°, en dessous de Yad Solédet Bo, et donc il n’y aura plus de problème pour fermer, mais cela dépendra de la quantité d’eau restante dans le ballon. Si on ferme tout de suite l’eau froide va cuire car elle va stagner dans de l’eau bouillante. Si nous laissons le robinet ouvert, il est fort probable que l’eau froide qui va rentrer dans le ballon n’aura pas le temps d’arriver à la température de 45°. En fermant il y aura bishoul certain tandis qu’en laissant ouvert on peut éviter le Bishoul.
Mais si le chauffe-eau est en marche et qu’on a ouvert le robinet, dans tous les cas il y aura Bishoul, la solution est d’appeler un non juif, c’est permis car fermer le robinet est un interdit des Hakhamin car c’est grama, ce n’est pas direct, donc demander à un non juif de faire un interdit des Hakhamim en cas de perte on a le droit.
Le cas du Doud Chemech (bobonnes chauffées par le soleil) : c’est possible d’ouvrir le robinet, car on ne transgresse pas un interdit de la torah, c’est Toledot Ha’hama (dérivé du soleil), interdit des Hakhamins et c’est une action indirecte. L’intention doit être prise en compte aussi, en ouvrant le robinet on n’a pas l’intention de mettre de l’eau froide dans de l’eau chose. Le cumul de ces 3 conditions est appelé Passik Réché Déla Ni’ha Léh, sur 2 interdits d’ordre Rabbinique (la source de soleil qui est le soleil, et c’est indirect) permis par le Rav Ovadia Yossef Zatsal.
Quel est le temps nécessaire au changement d’Etat ?
Les aliments solides
Principe de la Guemara Maakhal ben Déroussay: Aliment qui a déjà (suffisamment) commencé à être transformé bien que non transformé entièrement, marque la transgression du Bishoul. Le temps nécessaire est d’1/3 du temps de la cuisson totale de l’aliment (c’est le temps de Maakhal Ben Déroussay), donc si on enlève l’aliment du feu avant (ce tiers de temps) il n’y aura pas d’interdit de Bishoul.
Toute action faite (accélérer, couvrir, remuer) lorsque l’aliment n’est pas arrivé à la totalité de sa cuisson forme un interdit de Bishoul -> donc si on termine pendant Shabbat la cuisson des 2/3 est un interdit de Bishoul.
Le pain
Le temps : La Michna nous dit qu’il faut que le pain commence à avoir une croûte (correspond au tiers d’une cuisson pour l’aliment solide).
Les liquides
La température de 45° est la température retenue pour qu’il y ait Bishoul (Yad Soledet Bo) [il y a plusieurs avis: soit 45°, soit 65°], et inversement lorsque c’est déjà chaud on ne remettra pas l’objet sur la plaque électrique s’il a atteint une température inférieure à 65°.
On aura pas le droit de prendre du feu une marmite qui est à 50 degrés et de la reposer sur le feu (elle va atteindre 70°) car on n’est pas encore à 65° -> toujours être pointilleux dans un interdit de la Torah. Si on a une marmite d’eau à 90° sur le feu, je ma retire, je peux la reposer si elle a une température supérieure à 65°.
En dessous de 45° pas de « Bishoul Cuire » mais par crainte on ne mettra pas de l’eau directement sur la plaque électrique -> interdit de peur qu’on oublie.
Si on chauffe l’eau dans un Keli posé au-dessus d’une marmite posée sur la plata, c’est permis car cela n’arrivera jamais à 45°.
Pour un aliment solide, si je le cuit au quart pendant Shabbath et je l’ôte du feu, je n’ai pas transgressé la Mélakha de Bishoul (pas arrivé au tiers).
Si j’ai un aliment cuit au tiers avant Shabbath et que je le pose sur la plaque je transgresse malgré tout la Mélakha de Bishoul, tant que l’aliment n’est pas arrivé à la totalité de la cuisson (Kol Tsorko). On a aussi « Méguiss« : un plat non cuit totalement qui est sur la plaque, dont j’ôte le couvercle et que je remue, alors j’accélère la cuisson et alors je transgresse la Mélakha de Bishoul.
Au delà de Kol Tsorko, y a-t-il un interdit ? Nous verrons en détail ce cas au prochain cours. En résumé; pour un solide ce sera permis mais pas pour un liquide.
Pour télécharger le cours : Télécharger “Hilkhot Shabbath - Bishoul (3) - 15 mars 2015 - Rav M. Saksik” 29.HilkhothShabbath-CoursN29-BishoulCuire(4)-RavMSaksik-19avril2015.mp3 – Téléchargé 110 fois – 69,84 Mo
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