Voyager pendant Chabbat à bord d’un train urbain (qui se déplace uniquement à l’intérieur de la ville) Rav David Pitoun
Train urbain pendant Chabbat
Voyager pendant Chabbat à bord d’un train urbain (qui se déplace uniquement à l’intérieur de la ville)
Pour l’élévation de la sainte âme de notre maître, couronne et gloire de notre génération, qui a tant donné pour la diffusion de la Torah dans le monde, qui a œuvré toute sa vie pour que cette Torah ne disparaisse jamais, qui a redoré l’identité du judaïsme Séfarade, notre maître Rabbenou Ovadia YOSSEF z.ts.l, qui nous a quitté dans de rudes souffrances.
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Dans la précédente Halah’a , nous avons expliqué l’interdiction de voyager à bord d’un train inter urbain pendant Chabbat, et nous avons précisé que même si le voyageur monte dans le train avant l’entrée de Chabbat, malgré tout, puisque le train se déplace pendant Chabbat d’une ville à l’autre, cela constitue l’interdiction de Teh’oumin (sortir de la limite de la ville) pendant Chabbat.
Nous avons aussi précisé que tout ceci lorsque le train est conduit par un non-juif et que la majorité des voyageurs sont aussi des non-juifs, car autrement, il y a une transgression de Chabbat du point de vue de l’interdiction d’allumer un feu pendant Chabbat, au même titre que de voyager en voiture pendant Chabbat, qui représente une grave profanation du Chabbat.
A présent, nous devons débattre au sujet d’un train urbain (qui se déplace uniquement à l’intérieur de la ville) conduit par un non-juif, dont la majorité des voyageurs sont des non-juifs et qui ne sort pas de la limite de la ville.
Puisque le trajet de ce train ne se déroule qu’à l’intérieur de la ville, comme on le trouve fréquemment dans la majeure partie des villes d’Europe, y a-t-il un interdit à monter à bord d’un tel train pendant Chabbat ?
Mais en réalité, même de ce point de vue il y aurait apparemment matière à interdire tant que le voyageur transporte sur lui le ticket de transport, ce qui représente la transgression de l’interdit de porter pendant Chabbat.
Mais il reste encore à traiter du cas où le voyageur ne transporte rien sur lui, qu’il a payé le prix du voyage depuis la veille de Chabbat et que le contrôleur ne lui réclame strictement rien, de sorte qu’il peut monter à bord du train sans crainte de transporter quoi que ce soit.
Dans ces conditions, il n’y aurait apparemment pas le moindre interdit pendant Chabbat, car il n’y a ni la transgression de l’interdit de Teh’oumin étant donné que le train ne sort pas de la ville, ni l’interdiction d’allumer un feu étant donné que le train est conduit par un non-juif pour une majorité de non-juifs.
Cependant, le Gaon Rabbi Yehouda ASSAD écrit qu’il faut interdire d’un autre point de vue : même si le déplacement des wagons ne se fait que pour une majorité de non-juifs, malgré tout, le poids du juif assis dans ce train réclame de la puissance supplémentaire au moteur à combustion, et l’interdit d’allumer un feu est donc transgressé pour ce juif.
Mais de nombreux décisionnaires émettent une remarque sur ses propos, car même pour les trains d’antan ou pour les autobus de notre temps, pour lesquels la puissance du moteur dépend du poids des voyageurs, malgré tout, lorsqu’il s’agit de trains qui fonctionnent à l’électricité, qui sont de très grande taille, et où la vitesse est fixe, il n’y a pas à prendre en considération ce paramètre, car l’ajout d’un poids aussi insignifiant ne réclame aucune puissance supplémentaire au train.
Par conséquent, de ce point de vue, il n’y a pas à craindre le moindre interdit.
Mais le Gaon Rabbi Its’hak ABOUL’AFIYA écrit dans son livre Chou’t Péné Its’hak écrit qu’il faut interdire à titre de « Zilouta Dé-Chabbat » (dédaigner l’importance du Chabbat), car le fait de voyager pendant Chabbat à bord d’un tel train représente un geste méprisant vis-à-vis de la sainteté du Chabbat, même si elle ne constitue pas concrètement une interdiction. Il cite une source très appropriée à travers la Guémara Bétsa (25b) où il est enseigné :
- On ne sort pas sur une chaise pendant Chabbat. Rachi explique qu’il s’agit d’une chaise à porteurs (comme il en existe encore dans certains pays, où des hommes portent une sorte de petit wagon sur lequel siègent des gens).
Selon la raison expliquée sur place, une telle chose est perçue comme une activité profane puisque tel est l’usage en semaine, et qu’un tel geste représente un manque de respect envers le Chabbat.
D’autres décisionnaires partagent son avis.
A présent, selon les propos du Péné Itsh’ak selon qui il y a là une réelle interdiction à titre de dédaigner le Chabbat, il semble donc qu’il y a matière à imposer la H’oumra (la rigueur) à ne pas monter à bord d’un train électrique pendant Chabbat.
Telle est l’opinion du Gaon Rabbi Ben Tsion Méïr H’aï ‘OUZIEL qui était Richon Le-Tsion, et selon lui, toute personne qui craint la parole d’Hachem, doit de façon certaine accomplir la Mitsva de ne pas voyager à bord d’un train électrique pendant Chabbat.
Cependant, dans le cas où le voyage est pour les nécessités d’une Mitsva, comme un médecin appelé à se rendre à l’hôpital pour guérir des malades juifs, ou bien un Mohel qui doit sortir de chez lui pou aller accomplir une circoncision ou autre, d’un point de vue Halakhique essentiel, il faut autoriser de monter à bord de ce train pendant Chabbat, à la condition de ne rien transporter, ni argent, ni quoi que ce soit, car en situation de Mitsva, il n’y a pas à craindre une interdiction sur ce point. Tel est l’avis du Gaon Rabbi Ben Tsion Méïr H’aï ‘OUZIEL mentionné plus haut.Cependant, notre maître le Rav Ovadia Yossef z.ts.l écrit qu’il est juste dans la mesure du possible de le faire dans la discrétion afin que cela n’entraîne pas une négligence de l’interdiction de voyager en train pendant Chabbat.
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