La Kavana (pensée spécifique) lors du premier verset du Shema   Israël

Rav David Pitoun

La Kavana (pensée spécifique) lors du 1er verset du Shema’ Israël

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Sources et développement

Nous avons la tradition de poser la main droite sur les yeux lorsque nous disons le 1er verset du Shema’, ceci afin de se concentrer, pour ne pas avoir l’attention attirée vers d’autres éléments qui nous entourent, et qui peuvent perturber notre concentration (et également pour d’autres raisons expliquées par les Kabbalistes).

Dans la précédente Halah’a, nous avons mentionné le fait qu’il faut se concentrer lors du 1er verset du Shema’, afin de comprendre le sens de ce que l’on exprime avec les lèvres.

Nous allons donc rapporter ici l’ordre de la Kavana lors du 1er verset « Shema’ Israël », selon ce qu’a écrit le Gaon Rabbi David Yossef Shalita, et ensuite, nous rapporterons ce qu’il nous semble être l’essentiel du DIN, selon les propos de notre maître le Rav Shalita.

Nous rappelons que même les femmes qui sont exemptes de l’obligation de lire le Shema’ le matin et le soir – comme nous l’avons développé lors d’une précédente Hala’ha – sont quand même concernées par ce 1er verset.

Shema’ Israël A.D.O.N.A.Ï Elohenou A.D.O.N.A.Ï Eh’ad

SHEMA’ Ecoute

Cela signifie Accepte et Comprend. C’est-à-dire, lorsqu’on prononce les mots Shema’ Israël, on doit penser le sens accepte et comprend, Israël. Accepte ces paroles et comprends les. Tu dois les connaître afin d’y croire.
Quelles sont ces paroles ?

• Hashem est notre D. Hashem est unique. C’est-à-dire, Hashem est notre D. et il est aussi unique.

ISRAËL

A-D-O-N-A-Ï

Chaque fois que nous prononçons, le nom d’Hashem (A.D.O.N.A.Ï) dans le Shema’ (comme dans toute Bera’ha), nous devons penser aussi bien la forme prononcée que la forme écrite. Nous devons penser qu’Il est le Maître de tout (forme prononcée), qu’Il a été, qu’Il est, et qu’Il sera (forme écrite). (Car le Nom d’Hashem se prononce par un terme provenant de la racine ADNOUT qui signifie la maîtrise, et il est écrit avec la lettre Yod, la lettre Hé, la lettre Vav, et la lettre Hé, qui représentent le verbe être à la 3ème personne du singulier et conjugué au 3 temps).

ELOHENOU notre Dieu

Le terme de ELO-HA (racine de Elohenou) a un sens de forces. C’est-à-dire, Hashem est actif, détenteur de La Possibilité, et détenteur de toutes les forces dans sa conduite du Monde (c’est la pensée que nous devons avoir à chaque fois que nous prononçons le mot ELOHENOU ou le mot ELOHI-M, tel que tranche MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H chap.5). Le sens du mot ELOHENOU est donc : Notre Dieu, actif, détenteur de La Possibilité, et détenteur de toutes les forces, et qui veille sur nous de façon individuelle.

A-D-O-N-A-Ï (voir plus haut)

E’HAD Il est un

Le mot E’HAD s’écrit avec les lettres ALEF, ‘HET et DALET. Lorsque nous disons la lettre Alef, nous devons penser qu’Hashem est unique (Alef = 1). Lorsque nous disons la lettre ‘Het, nous devons penser qu’Hashem règne dans les 7 cieux, ainsi que sur la terre (‘Het = 8). Lorsque nous disons la lettre Dalet, nous devons penser qu’Hashem règne dans les 4 coins cardinaux (Dalet = 4).

La pensée précise du 1er verset du Shema’ doit être donc ainsi :

• Shema’ Israël = Accepte et comprend Israël
• A-D-O-N-A-Ï ELOHENOU= Hashem est le Maître de tout (sens prononcé), Il a été, Il est, et Il sera (sens écrit). Hashem est notre Dieu, actif, détenteur de La Possibilité, et détenteur de toutes les forces.
• A-D-O-N-A-Ï E’HAD = Hashem est le Maître de tout (sens prononcé), Il a été, Il est, et Il sera (sens écrit). Hashem est unique, Il règne dans les 7 cieux ainsi que sur terre, et Il règne dans les 4 coins cardinaux.

Ces pensées, comme celles de la 1ère Bera’ha de la ‘Amida, peuvent paraître complexes à retenir, mais plus on s’habitue à les avoir, et plus la chose devient facile.
Il est tout à fait possible de les avoir sous les yeux lors de la prière, les premiers temps, afin de s’y habituer.

Cependant, tout ceci, selon les enseignements des Grands Décisionnaires et commentateurs des dernières générations, mais nos maîtres les Sages du Talmud ne nous ont pas expliqué ces versets, et n’ont écrit uniquement que tout homme est tenu de se concentrer dans ces versets, et que s’il ne s’est pas concentré, il n’est pas quitte de son devoir.

Nous pouvons apprendre de là qu’il n’y a pas d’obligation – selon le strict Din – d’avoir les pensées spécifiques que nous avons écrites, et par conséquent, la personne pour qui la chose est difficile, peut se contenter – de façon absolue – d’avoir la pensée la plus simple de ce verset, c’est-à-dire, Ecoute (Peuple d’) Israël. Hashem est notre D. Hashem est unique. Cà lui est suffisant.

Ainsi nous a enseigné notre maître le Rav Zatsal (Rav Ovadia Yossef Zatsal), au sujet de la Kavana que l’on doit avoir lors de la 1ère Berah’a de la ‘Amida. En effet, il n’y a pas d’obligation selon le Din, de penser lors de chaque mention du Nom d’Hashem « Il est le Maître de tout, Il a été, Il est, et Il sera », il est suffisant selon le strict Din de penser qu’il s’agit simplement du Nom d’Hashem, comme les autres qualificatifs attribués à Hashem, ce qui est suffisant selon le Din.

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768 [email protected] (à partir des écrits du Gaon Rabbi Ya’akov SASSON shalita)