Le mois de Nissan et la délivrance. Michel Baruch
Nissan et la délivrance
*
Analyse par Michel Baruch. Tous droits réservés à Michel Baruch (Beth Hamidrach de Sarcelles)
Pour télécharger le fichier correspondant : Télécharger “Nissan - Le mois de la Délivrance” LE-MOIS-DE-LA-DELIVRANCE.pdf – Téléchargé 273 fois – 1,50 Mo
בינו עמי עשו
Le mois de Nissan !
Ce travail est inspiré des enseignements
Du Rav Ha-Ari zl de ceux du ‘Hassid Luzzato zl
Ainsi que des écrits de Rav Itshaq Haver zl.
Michel Baruch.
י »ר שד »ת ילא-ל ש »מ כר »נ
כמי צאיתנו מא »מ ג »ג עולם
דברי תורה לע »נ אמי מורתי הכ »מ רוחמה דזי קולט בת נינט ע »ה
רפואה שלמה לכל חולי עמו ישראל ובכללם
אליס בת סימי יצ »ו
Cette étude est dédiée pour la guérison parfaite des personnes suivantes :
Notre cher ami Binyamin Boutboul une prompte guérison
Haya Mouchka Esther Bat Tsipora יצ »ו
Jocelyne Na’omi bat Yvette Esther יצ »ו
Haïm bar Simi, Mordé’hai bar Iza, Amram bar Yakut Kouta, Moché bar Hava יצ »ו
Binyamin Yaakov ben Zoharit Routh יצ »ו David ben Saada יצ »ו
Tal Zoharit Vivianne bat Na’omi
Gabriel Elihaou bar Pénina, Chimon bar Joséphine,
Yaakov bar Rivka, Yéhochou’a Yossef bar Esther יצ »ו
Yéhochou’a Daniel ben Zharie Colette יצ »ו
LE MOIS DE NISSAN ET LA GUEOULA.
Le calendrier :
הַחֹדֶשׁ הַזֶּה לָכֶם רֹאשׁ חֳדָשִׁים רִאשׁוֹן הוּא לָכֶם לְחָדְשֵׁי הַשָּׁנָה:
Ce mois-ci est pour vous le commencement des mois, il sera pour vous le premier des mois de l’année:
שָׁמוֹר, אֶת חֹדֶשׁ הָאָבִיב וְעָשִׂיתָ פֶּסַח לַָה’ אֱלֹהֶיךָ כִּי בְּחֹדֶשׁ הָאָבִיב הוֹצִיאֲךָ ה’ אֱלֹהֶיךָ מִמִּצְרַיִם לָיְלָה:
Prends garde au mois du printemps, pour célébrer Péssah en l’honneur de l’Éternel, Ton Dieu; car c’est au mois du printemps que l’Éternel, Ton Dieu, t’a fait sortir d’Egypte, la nuit:
Les mois de l’année sont des mois lunaires comme il est dit:זֹאת עֹלַת חֹדֶשׁ בְּחָדְשׁוֹ, לְחָדְשֵׁי הַשָּׁנָה Tel sera l’holocauste périodique des néoménies, pour toutes les néoménies de l’année: Nombres 28,14.
Et il est aussi écrit: Ce mois-ci est pour vous le commencement des mois: החדש הזה לכם ראש חדשים ראשון הוא לכם לחדשי השנה. Ainsi ont dit nos Sages, le Saint Béni Soit-Il montra à Moché dans une vision prophétique la forme de lune et lui dit: comme ceci tu verras et tu sanctifieras. Cependant les années que nous comptons sont des années solaires comme il est dit: Prends garde au mois du printemps. Rambam Kidouch Ha-Hodéch 1,1.
L’orbite de la lune autour de la terre est de 29 jours 12 heures et 44 minutes. Les mois sont alors de 29 ou de 30 jours, on ne peut faire les mois que de jours et non d’heures. Il est dit: Ce n’est pas un jour ni deux que vous en mangerez; ce n’est pas cinq jours, ni dix jours, ni vingt jours, mais un mois de jours (entier). De nos maitres apprennent, compte les jours et sanctifie le mois. Roch Ha-Chana 5a; Rambam Kidouch Ha Hodéch 8,1.
La fête de Péssah doit absolument tomber au printemps il nous faut donc calculer notre calendrier de telle sorte que cette règle soit toujours respectée.
L’année lunaire comporte 354 jours 8 heures et 48 minutes, L’année solaire étant de 365 jours 6 heures, environ tous les trois ans on intercale un mois supplémentaire afin de rectifier ce décalage. (Dans un cycle de 19 ans il y a 7 années embolismiques).
Ce calcul du calendrier est qualifié de «Secret»«סוד העיבור» car il «conjugue deux systèmes en un» comme nous allons le voir. Le terme «‘Ibour» faisant allusion à la femme enceinte מעוברת qui porte en elle un corps étranger qui tout le temps des 9 mois de la gestation ne fait qu’un avec sa mère. עובר ירך אימו . De même ici le mois supplémentaire qui est rajouté à l’année lunaire correspond aux jours du calendrier solaire qui viennent s’y greffer.
La direction naturelle :
La 1ere direction, par laquelle le Seigneur créateur conduit la destinée de Son monde est celle qui apparait dès le début de la création par le Nom de «Elo-him», ce Nom signifie Celui qui détient les pouvoirs. A 32 reprises Il est cité dans le texte de la Torah qui détaille la création de tous les éléments qui composent le monde «physique». La Michna dit: Par 32 voies insondables de la sagesse, Il grava et créa Son monde. Séfer Yétsira 1,1.
Il grava, les 22 lettres, qui contiennent les lumières de la sagesse par lesquelles tous les éléments de la création sont apparus. Chaque lettre correspond à un élément particulier qui lui donne son aspect, sa consistance et ses qualités. Comme il est dit: Par la parole de l’Eternel, les cieux se sont formés, par le souffle de sa bouche, toutes leurs milices. Ps 33,6.
בִּדְבַר ה’ שָׁמַיִם נַעֲשׂוּ וּבְרוּחַ פִּיו כָּל צְבָאָם:
De même que la parole compose les lettres, les syllabes pour en faire des mots, des phrases en leurs donnant un sens, ainsi la conjugaison des «lumières» se fait par la composition de ces mots qui laisse apparaître les lumières sous leurs formes physiques. Les 22 lettres de la Torah ressemblent à une éprouvette dans laquelle le chimiste mélange des atomes de plusieurs gaz pour créer un élément nouveau.
Le royaume céleste est à l’image du royaume des hommes, le roi puissant a à sa disposition des ministres, des préfets, et une multitude de fonctionnaires qui répercutent les volontés du souverain jusque dans les plus petits villages du royaume. Ainsi le Roi Créateur de ce monde gouverne et dirige Son royaume, par l’intermédiaire de ses ministres qui transmettent les ordres aux préfets etc. pour que Sa volonté se réalise. Comme disent nos sages: il n’y a pas sur terre un brin d’herbe qui ne possède un Ange (Mazal) qui lui ordonne de pousser».
Les lois et les règles de la nature sont les exécutants de la volonté du Seigneur, la destinée des individus en dépend, le Nom «Elo-Him» a la valeur numérique de «la nature הטבע».
Tout ce que le Tout Puissant a décrété lors de la création, pour la globalité du monde comme pour la destinée particulière de chacune des créatures est fixé dans les «cieux» et se réalisera comme dit le verset: A jamais, Eternel, Ta parole est immuable dans les cieux.לעולם ה’ דברך נצב בשמים . Ps 119,89.
Cette conduite du monde le perpétue et lui donne la vie afin de le mener vers sa finalité. C’est le sens de l’alliance contractée entre le Seigneur et Noa’h au sortir du déluge (genèse 9,8-17) où le mot alliance est mentionné à 7 reprises, comme pour dire que la création des 7 jours premiers se perpétuera. Le signe de cette alliance étant l’arc en ciel qui possède trois couleurs principales qui sont le blanc le rouge et le bleu qui traduisent les trois leviers de la justice. Le blanc, la bonté, le rouge la rigueur et le bleu l’équilibre, le fléau de la balance. Ainsi toutes les sociétés humaines se gèrent de la sorte pour que la vie commune soit possible. C’est le principe de la conduite de la justice qui a pour symbole la balance; le signe astrologique du mois de Tichré. De sorte que cette alliance confirme la création selon les lois fixées à son début et lui garantit une continuité. C’est le maintien de la Direction Naturelle.
La conduite de ce monde selon les règles naturelles du «Jugement» est liée aux 7 Séfiroths du Corps là où il y a une place l’action des hommes et le libre arbitre. Cependant l’alliance avec Avraham se situe à un autre niveau, elle est liée et dépend des 3 Séfiroths de l’intellect qui sont dans une autre dimension celle de l’éternité. La Torah est les Mitsvot sont alors les «outils» qui nous attachent à cette éternité, il ne peut donc y avoir de salaire des Mitsvot en ce monde.
Les années que nous comptons débutent en Tichré qui est le mois du jugement. Selon Rabbi Eliézer le monde fut créé en ce mois, cependant Selon Rabbi Yéhochou’a le monde est créé en Nissan. Rabénou Tam dans Tossaphot Roch Ha-Chana 27a; accorde les deux avis en ces termes, en Tichré le monde fut conçu en pensée mais sa réalisation se fit en Nissan.
Le verset dit: Voici les origines du ciel et de la terre, lorsqu’ils furent créés; le jour où l’Eternel-D réalisa terre et ciel. Alors que plus haut il est dit: au commencement «Elo-him» créa le ciel et la terre. Ici l’ordre est inversé et le Nom de quatre lettres est associé à cette création. Il est à remarquer que le terme employé est le verbe faire qui souligne l’action, alors que le verbe créer signifie le concept.
L’alliance avec Avraham :
Au chapitre 15 de la Genèse Ha-Chem contracte une alliance avec Avraham, c’est l’alliance des morceaux (ברית בין הבתרים) dans ce passage il est mentionné le mot alliance à 13 reprises. Cette alliance est particulière à Avraham et à sa descendance, le peuple d’Israël. Il lui fait la promesse de donner la terre d’Israël à ses enfants et lui indique qu’ils seront asservis dans une terre étrangère pendant 400 ans.
Les 13 reprises ou le mot alliance est cité font allusion aux 13 attributs de la clémence qui sont liés aux 13 Principes de déduction par lesquels la Torah est commentée. Ces 13 attributs se situent au-dessus des considérations rationnelles et physiques de ce monde, ils agissent en dehors des règles du jugement. La Torah à laquelle ils sont liés est elle-même un concept, une Science divine qui n’a pas de liens réels avec ce monde, elle est le dévoilement de la Volonté Suprême du Créateur, comme disent nos maitres elle a précédé la création et en est l’inspiration. הסתקל באורייתא וברא עלמא
Il est à noter que cet épisode précède celui de «Lékh Lékha» ou Avraham à 75 ans alors que lors de l’alliance il n’a que 70 ans. (Voir Tossaphot Chabbath 10b).
Lors de cet épisode Avraham dit au Seigneur, voici Tu ne m’as pas donné de descendance, Il le fit sortir dehors, et lui dit: regarde donc les cieux et compte les étoiles si tu peux les compter ainsi sera ta descendance! Selon l’enseignement de nos maitres, Il le fit sortir de l’influence des astres, sors de ton horoscope tel que tu l’as vu inscrit dans les astres, à savoir que tu n’auras pas de fils! Avram n’en aura pas mais Avraham aura un fils! Il le souleva au-dessus des étoiles le mot «Habét» exprime l’idée d’un regard jeté du haut vers le bas.
Ce qui signifie qu’Avram était lié aux règles naturelles qui dépendent des 7 Séfiroths du Corps, à présent il en sort pour être relié aux 3 Séfiroths de l’intellect.
Cette alliance qu’Avraham réalisera par la «Brith-Milah» plus tard à l’âge de 99 ans est la Mitsva qui englobe toute la Torah le mot «Bérith» qui la qualifie à pour valeur numérique 612. C’est à partir de là que commence le dévoilement d’une conduite toute particulière de ce monde, et que se dévoile le Nom de quatre lettres qui la traduit.
L’Eternel s’adresse à Avraham en lui disant: ne crains rien Je Suis ton bouclier. Ce qui traduit une surveillance particulière, un intérêt spécifique que le Seigneur porte à cet homme, une Présence de tous les instants qui dirige et conduit la destinée d’Avraham.
Après qu’Avraham est accomplie la Milah il est dit: l’Eternel lui apparut. Ce qui signifie qu’Il lui dévoila alors le Sens profond de Son Nom, qui Est Sa volonté, (שמו = רצון).
C’est alors que les trois anges lui apparurent, ils sont les exécutants de la conduite naturelle du monde, ils s’installèrent sous l’arbre (arbre de vie), et Avraham les servit, et ils mangèrent. Ce qui signifie qu’ils reçurent le flux de vie par Avraham qui après l’alliance s’est élevé au-dessus de la direction naturelle pour l’influencer. Les Anges qui dirigent la destinée de ce monde selon les règles fixées au début de la création reçoivent à présent leurs directives d’Avraham. Ce repas qu’ils font chez Avraham permettra à Moché de recevoir la Torah et de nous la transmettre.
La Conduite miraculeuse de ce monde :
Ces deux conduites par lesquelles le Seigneur dirige Son monde sont déjà mentionnées au début de l’histoire de l’humanité.
Il est dit: l’Eternel-D planta un jardin en l’Eden …Il y plaça l’homme … Il y fit pousser tout arbre agréable à la vue et bon à manger, et l’arbre de vie du jardin, et celui de la connaissance du bien et du mal.
Les multiples sortes d’arbres du «jardin» traduisent la multitude des mondes et des créatures qui les habitent, les deux arbres cités que sont l’arbre de vie et celui de la connaissance sont les deux conduites du monde.
L’arbre de vie est celui du rayonnement de la Gloire totale et parfaite qui illumine l’ensemble de la création dans ces moindres détails. Comme il est dit: Tu les fais tous vivre. De manière constante sans qu’il y ait de prise au mal, la vie au sens réelle est totale et parfaite. Il est un arbre de vie pour tout celui qui s’y accroche, par la Torah et les Mitsvot.
Le deuxième arbre est changeant il passe du bien au mal selon les situations et la position des astres.
Nos maitres disent qu’Adam a étendu son prépuce, c’est-à-dire qu’en fautant il donna à la direction globale du monde un pouvoir qu’elle n’avait pas jusqu’alors. La destinée des hommes est à présent sujette des astres et des règles de la nature.
C’est pour cela que la 1ere lettre de la Torah est un «Béth», la destinée de l’humanité dépend du «bien ou du mal» elle est changeante.
Le «Aléf» apparaitra dans les dix paroles lors du don de la Torah c’est le «Aléf» du dévoilement de «Je Suis» proclamé par le Seigneur quand Il offre Sa Torah aux hommes.
L’Egypte ou le modèle réduit de la Tour de Bavel :
Au départ de la création, le projet d’Ha-Chem, la Torah, concerne l’ensemble de l’humanité, ce n’est qu’à la génération de Pélég, quand Ha-Chem disperse les hommes sur la surface de la terre et que les 70 nations vont voir le jour que ce projet va se recentrer sur Avraham et sa descendance. Voir Dérekh Ha-Chem livre II Ch 4. En effet au début il est dit: Qu’il n’y avait sur terre qu’une seule langue, le «Lachon Ha-Kodéch» et une seule philosophie de vie qui unissait l’ensemble de l’humanité. Puis les hommes ont aspiré à se détacher de cette sainteté ils s’éloignèrent de cette idée première qui a précédé la création. Ils se dirent l’un à l’autre: Allons bâtissons une ville et une tour à son sommet dans les cieux; faisons nous un nom. Cet homme qui le 1er eut cette «l’idée», l’idéologue de cette philosophie de la tour de Bavel est le fils de ‘Ham du nom de Mitsraïm qui en parle à son frère Kouch qui est le fameux Nimrod qui sera le bâtisseur de cette ville.
En quoi consiste ce projet initié par Mitsraïm? Il s’agit de créer une société basée uniquement sur la matérialité, le D créateur doit se suffire de résider dans les cieux pour laisser aux hommes le loisir de gérer ce bas monde. C’est-à-dire que ces hommes choisissent d’être dirigé uniquement par la conduite naturelle celle de la création du monde, celle du Nom «Elo-Him» la nature.
Le seul et unique personnage qui s’oppose à ce projet est Avraham, qui dès lors sera qualifié de Avraham «Ha-‘Ivri». Avraham est tout seul sur d’un «Côté» du monde alors que tous les autres sont unis dans ce projet. Ha-Chem disperse les hommes en peuples et langages, les peuples se forment autour du même langage. Mitsraïm et ses semblables, ceux qui ont la même langue que lui le suivent et s’installent dans un territoire qui portera son nom l’Egypte. Sa philosophie et ses idéaux n’ont pas changés, ne pouvant les réaliser à l’échelle planétaire il se concentre sur sa nation. Son idée est de faire de son pays et de sa civilisation un exemple pour l’humanité, c’est pour cette raison que les rois d’Egypte devaient connaitre toutes les langues afin de convaincre les autres peuples à adopter sa philosophie et son projet.
Avraham et sa descendance ne sont pas choisis par D de manière fortuite mais ils le sont par le choix que fait Avraham de s’opposer à l’ensemble de l’humanité emmenée par Mitsraïm et Nimrod. Le nom de Nimrod signifie celui qui a rassemblé les hommes dans la rébellion et la révolte pour se soustraire à l’autorité du Seigneur Tout Puissant. On comprend à présent le choix de l’Egypte comme lieu de la formation du peuple d’Israël, les miracles et les prodiges de la libération sont le dévoilement de «cette conduite» dont les hommes voulaient se détacher.
L’esclavage ou la gestation, la sortie ou la naissance:
L’exil, l’esclavage et l’oppression d’Égypte ne sont pas une punition pour les propos tenus par Avraham lors de l’alliance. Les enfants ne peuvent payer la faute des pères.
La question que pose Avraham à D: Comment saurai-je qu’ils en hériteront? Signifie comment ma descendance deviendra un peuple, une nation qui héritera de la terre d’Israël à l’image des légions du ciel qui portent le Trône de Gloire. Dans l’harmonie, la solidarité et la concorde parfaite.
Le Rav Ha Ari zl explique que l’exil en Égypte, l’esclavage, l’asservissement total est la gestation de cet embryon qui à sa sortie donnera naissance à la nation d’Israël.
L’embryon pendant les neuf mois de la gestation est considéré comme un membre de la mère, elle le nourrit et lui permet de se développer sans que cela soit apparent. Arrivé à terme l’enfant voit le jour et devient un être à part entière. De même pour Israël tout le temps de l’exil, il n’a pas d’existence propre il n’est que ce corps étranger qui se développe dans la matrice étroite et impure que représente l’Égypte qui est qualifiée de «nudité de la terre». Nos maitres distinguent trois périodes pour la gestation, (Nida) en Égypte il y eut trois périodes, l’exil qui dura 210 ans l’esclavage de 117 ans et l’asservissement total de 86 ans qui correspond à l’âge de Myriam. C’est ce que D avait dit à Avraham, ils seront étrangers, ils seront asservis et oppressés .כי גר יהיה זרעך בארץ לא להם- ועבדום- ועינו אותם–
Plus l’exil se faisait oppressant et plus apparaissait clairement que la destinée de ce peuple était hors normes. Le verset dit: וכאשר יענו אותו כן ירבה וכן יפרוץ et plus ils l’asservissaient et l’oppressaient et plus il se développait.
Les Egyptiens pensaient de manière rationnelle, plus ils agiraient contre Israël et moins il aurait de chance de s’en sortir, c’est exactement le contraire qui se produisit. Plus l’oppression s’accentuait et plus Israël se rapprochait de la délivrance. Ce principe est celui qui a accompagné notre peuple tout le long de cet exil. Il suffit pour s’en rendre compte de lire la longue histoire des massacres subit par notre peuple depuis les croisades jusqu’à la terrible Shoah en passant par l’inquisition et les massacres de 1648-1649.
L’Égypte est un pays qui n’a pas besoin de pluie pour produire ses récoltes, les crues du Nil étant suffisants pour irriguer les champs.
Pharaon est qualifié par nos maitres comme étant de la hauteur d’une coudée à l’opposé de Moché qui est d’une hauteur de 10 coudées. Bien évidement il ne s’agit pas d’une hauteur physique mais cela traduit l’essence même de la personne. Pharaon est haut d’une coudée ce qui le qualifie comme étant attaché à la matérialité son être n’est que matière, il est totalement à l’opposé de la spiritualité. Sa vie n’est que jouissance de ce monde, possession et pouvoir sont ces raisons d’être.
L’Égypte est à l’instar du serpent bannît par D qui n’a pas la nécessité de Lui demander sa subsistance là où il se trouve il la trouve. C’est le sens de la malédiction du serpent, il n’a aucune part dans la spiritualité. Le serpent est le symbole de l’Égypte, de pharaon lui-même.
Ainsi Israël est en gestation dans la matrice «de la matérialité» absolue et totale, celle qui est apparue à la création du monde par le Nom de «Elo-him» la nature ou la matière.
La naissance d’Israël se fait par étapes, le 15 Nissan, c’est le début de l’accouchement, les contractions se font de plus en plus pressantes, l’enfant se fait connaitre.
La traversée de la mer et la disparition des égyptiens est la naissance d’Israël.
Tout cela se fait évidemment par des miracles exceptionnels de plus en plus puissants, ainsi Ha-Chem dévoile en 12 mois que durent les 10 plaies la direction hors norme de ce monde, la conduite spécifique miraculeuse qui maitrise la nature et ses lois pour que le projet de la création du monde se réalise. C’est l’apparition, le dévoilement absolu du Nom de quatre lettres. י-ה-ו-ה- .
Les dix plaies :
Moché et Aharon se présentent devant Pharaon et lui disent: Ainsi parle l’Eternel D d’Israël, laisse partir mon peuple. Pharaon répond: qui Est l’Eternel dont je dois écouter la parole? Je ne connais point l’Eternel!
Nos maitres disent que Pharaon ne connaissait que le Nom de «Elo-Him» mais pas celui de «י-ה-ו-ה-». Les dix plaies par lesquelles Ha-Chem frappe l’Egypte sont le dévoilement de ce Nom que Pharaon ne connait pas (qu’il refuse de connaitre). Elles sont la répétition des dix paroles de la création qui elles ont été prononcées par le Nom «Elo-Him», celui que connait Pharaon.
La naissance d’une nation :
L’accouchement douloureux (pour les Égyptiens) donne naissance non pas à un enfant mais à un être adulte et accomplit. Une nation structurée avec ses institutions et sa hiérarchie. Plus encore chaque individu trouve sa place dans cet organigramme complexe. Chacun comprend son rôle et sa mission. En une nuit Israël est transformé de peuple esclave sans avenir, en une nation organisée. C’est ce que le Rav Ha Ari zl qualifie de «compréhension adulte» מוחין דגדלות Ha-Chem nous gratifie à cet instant d’un flux de sagesse, de connaissance et de compréhension, qui donne à chacun la maitrise globale de la raison d’être de ce monde.
C’est pour cette raison que le 1er jour de la fête de Péssah est qualifié de Chabbath, quand la Torah nous prescrit de faire le compte du Omer elle dit: le lendemain du Chabbath vous compterez 50 jours. A la différence des jours de fêtes pour lesquelles il est dit: Voici les solennités de l’Éternel, convocations saintes, que vous fixerez en leurs temps.אלה מועדי ה’ מקראי קודש אשר תקראו אתם במועדם. C’est le Beth Din des hommes qui fixe les fêtes, comme il est souligné dans la bénédiction: béni Soit Tu Eternel….qui sanctifie Israël et les jours de fêtes. Ha-Chem sanctifie Israël et c’est Israël qui sanctifie les fêtes.
Alors que pour le Chabbath, il est dit que c’est Ha-Chem qui le sanctifie. C’est-à-dire qu’il nous est donné sans que nous puissions agir pour le fixer.
Le 1er jour de Péssah est appelé Chabbath car les flux de la compréhension adulte nous sont gratifiés gracieusement par Ha-Chem, la libération est de Son chef, c’est Lui qui agit de manière surnaturelle pour nous libérer, Il dévoile alors la conduite surnaturelle et spécifique de ce monde.
Le Rav Ha-Ari zl enseigne que les flux de la compréhension adulte émanent du Nomי-ה-ו-ה alors que ceux de la compréhension réduite viennent du Nom «Elo-Him».
Rabbi Itshaq a enseigné: La Tora, [en tant qu’elle constitue essentiellement un code de lois], aurait dû commencer par: «Ce mois-ci est pour vous le commencement des mois» (Chémot, 12,2), puisque c’est par ce verset qu’est édictée la première Mitsva prescrite à Israël. Pourquoi débute-t-elle avec Béréchit? «La puissance de Ses hauts faits, Il l’a révélée à Son peuple, en lui donnant l’héritage des nations» (PS 111,6). Ainsi, si les nations du monde viennent à dire à Israël: «Vous êtes des voleurs, vous avez conquis les terres des sept nations!», on pourra leur répondre: «Toute la terre appartient au Saint béni soit-Il. C’est Lui qui l’a créée et Il l’a donnée à qui bon lui a semblé. C’est par Sa volonté qu’Il les a données à ces peuples, et c’est par Sa volonté qu’Il les leur a reprises et qu’Il nous les a données!»
Cet enseignement de nos maitres que Rachi place en ouverture de son commentaire, au début de la Torah est la traduction de ces deux conduites par lesquelles Ha-Chem dirige Son monde. Ici il est souligné l’opposition entre ces deux directions. La Torah aurait dû commencer par le dévoilement de la conduite surnaturelle de ce monde, que constitue la Mitsva de sanctifier les mois. Pourquoi commence-t-elle par la «direction globale» de ce monde qui ne concerne que les autres nations?
Réponse, cette direction globale, naturelle de ce monde n’existe que pour donner «naissance» à la conduite miraculeuse, hors norme, qui est spécifique à Israël.
Elle constitue une réponse aux nations du monde qui ne «comprennent» pas la spécificité de la destinée du peuple d’Israël. Une autre question se pose ici comment est-il possible que les nations osent interpeller Israël et les qualifier de «voleurs»? L’ensemble de ces nations ont assisté aux miracles de la sortie d’Égypte et à ceux de la traversée de la mer.
Lors du don de la Torah il est dit: Le Seigneur, étant descendu sur le mont Sinaï, sur la cime de cette montagne:ה’ עַל-הַר סִינַי, אֶל-רֹאשׁ הָהָר וַיֵּרֶד : Ha-Chem leurs a ouvert les cieux et ils aperçurent Sa Gloire, le Trône divin est descendu sur eux. C’est le dévoilement total de la conduite miraculeuse par la quelle Ha-Chem dirige Son peuple.
Cependant il est aussi dit: Vous avez bien vu que Je vous ai parlé du ciel. Allusion à l’autre conduite, la direction naturelle, celle par la quelle Ha-Chem se cache à son peuple s’il n’est pas méritant et digne de la 1ere conduite. Ici il est dit vous avez entendu Ma voix, Sans qu’ils puissent voir Sa gloire.
Et de suite il est dit: Ne m’associez aucune divinité; dieux d’argent, dieux d’or, n’en faites point pour votre usage.
La direction miraculeuse doit être méritée par Israël, il doit en être digne et à la hauteur si non c’est la «Face cachée» qui les dirigera. L’exil d’Israël parmi les nations est l’expression de cette conduite, mais pour autant Israël n’est jamais totalement livré à lui-même!
Le mois de Nissan :
Ce mois est aussi appelé le mois du printemps חדש האביב qui est expliqué comme le «Père des 12» c’est de lui que dépendent les 12 signes astrologiques qui gèrent la destinée des peuples. Le Mazalאב י »ב. Cette destinée est figée, elle n’est pas sujette au changement.
Au début du mois la lune apparait juste par un petit croissant qui au fur et à mesure des jours elle se développe pour atteindre la pleine lune le 15 du mois à partir de là elle se réduit pour disparaitre et réapparaitre à nouveau pour le mois à venir. Cette lune est à l’image de la royauté d’Israël, qui atteint son apogée au bout de 15 générations, d’Abraham à Chlomo. Puis viennent les 15 générations de décadence jusqu’à la destruction du temple et la disparition de la souveraineté.
Le mois de Nissan, celui du Miracle, est pour Israël le début de leur salut, c’est-à-dire le mois où apparait la «conduite miraculeuse» qui prend le dessus sur la «conduite naturelle» du monde. C’est le sens du verset: Ce mois est pour vous le 1er des mois.
C’est alors que D ordonne à Israël de prendre un agneau pour le sacrifice de Péssah, comme pour maitriser les forces de la nature au service du miracle. Ce sacrifice vient en réparation de l’idolâtrie qui est au départ le culte des forces de la nature et des astres qui les commandent, ainsi que l’explique Rambam au début des lois concernant l’idolâtrie.
Hamann avait choisi ce jour pour tirer au sort le moment propice à l’extermination d’Israël, car il savait que le sort dépendait de ce mois. Toutefois il ignorait que la torah avait déjà maitrisait le Mazal par le sacrifice de l’agneau Pascal; d’ailleurs il ne trouva pas dans son tirage au sort le jour néfaste pour Israël, il ne choisit que le jour où lui-même était au plus haut.
Nos maitres disent que nos ancêtres avaient atteint le 49 eme degré d’impureté en Égypte et s’ils n’avaient été libérés à ce moment-là, leur libération aurait été impossible après.
Cela signifie que le dévoilement de cette «conduite» miraculeuse qui commence à éclore avec Avraham et se développe par Itshaq et s’amplifie avec Yaakov et ses fils était pratiquement sur le point de s’éteindre totalement. Les enfants d’Israël de par l’exil et l’oppression étaient totalement immergés dans la conduite naturelle, le lien avec le miracle était sur le point de disparaitre.
Le 49 eme degré de Toum’aa :
La Guémara rapporte: (Chabbath 147): Rabbi ‘Halbo dit, le vin de Parogayta (lieu) et les eaux de Diyomesset ont fait perdre au peuple d’Israël 10 tribus.
Rabbi Eléazar Ben ‘Ara’h se rendit dans ces deux villes, il s’attacha à ces plaisirs et en oublia son étude. Quand il s’en retourna, il se leva pour lire la Torah et au lieu de lire «Ce mois sera pour vous le 1er » «il dit leurs cœurs étaient sourds». החדש הזה לכם החרש היה לבם
Ces collègues durent prier pour que son savoir lui soit rendu.
Cette histoire est loin d’être juste une anecdote, elle est comme tous les enseignements de nos maitres, bien plus profonde et contient bien des secrets. Les dix tribus ont été exilées 133 ans avant la destruction du 1er temple c’est-à-dire en 3205, alors que Rabbi Eléazar ben ‘Ara’h est un Tana de la 2eme génération il vit après la destruction du temple en 3828. Il est considéré dans les Maximes comme le plus grand des Sages de son époque (maximes ch 2).
Si l’oubli de son savoir est de son chef que signifie alors cette expression qui soudainement lui vient aux lèvres: leur cœur est sourd»? Quel lien y a-t-il entre les événements que la Guémara nous raconte et la Paracha qu’il doit lire, celle du mois de Nissan?
Les interrogations sur ce passage sont nombreuses, il n’est pas à prendre au sens simple.
Les dix tribus perdues d’Israël sont en fait la majorité du peuple qui se consacre à deux sortes de plaisirs le vin et les eaux, le Maharal dit que ces deux choses englobent tous les attirances et les plaisirs du monde matériel.
L’enseignement essentiel de Rabbi Eléazar était le «Bon cœur», il met donc ses enseignements en pratique, il va essayer de convaincre les juifs perdus dans les plaisirs matériels, ceux qui sont totalement immergés dans la «conduite naturelle» du monde de s’en sortir.
C’est bientôt le mois de Nissan, le jour de la délivrance arrive, abandonnez vos ambitions illusoires de ce monde adoptez, accrochez-vous, à la conduite miraculeuse!!!
Il semble prêcher dans le désert, son discours n’est pas entendu, il est incompris. Quand il s’en retourne il lui est mis dans la bouche la phrase: leurs cœurs étaient sourds, ils sont à ce point immergés dans la matérialité qu’ils n’entendent pas mes paroles. Et au lieu de dire «ce mois est pour vous le 1er» c’est-à-dire celui où se dévoile la conduite miraculeuse celui où la délivrance arrive, il dit je connais à présent la raison de leur entêtement. Ils sont au plus bas degré de l’impureté comme nos pères en Égypte, le salut ne peut venir que du haut. Il abandonne alors l’adage du «bon cœur» et se consacre à autre chose. Ces collègues d’étude prieront pour que son bon cœur lui revienne, et surtout que celui de ses contemporains s’ouvre à l’enseignement du maitre.
Il apparait clairement que cet enseignement de nos maitres est d’une modernité et d’une actualité évidente.
(Il est à noter que les habitudes qui se sont instaurées de transformer les jours de Péssah en période de vacances, ont totalement vidé la fête de son sens et de ses enseignements).
La Matsa et le Haméts :
Le processus «normal» de la fabrication du pain est qu’on laisse gonfler la pâte avant de l’enfourner. La Matsa traduit l’arrêt de cette normalité. Le pain ainsi obtenu est un pain rapide, il exprime la soudaineté de la libération, il est l’empressement de la sortie d’Égypte, de cet accouchement et de la naissance d’Israël.
La Matsa est le symbole de l’oppression en Égypte, le pain de misère qu’ont mangé nos pères et aussi celui de la sortie immédiate, sans prendre «le temps». חפזון
Le pain «pauvre» de par ses composants, uniquement de la farine et de l’eau. Pauvre de par sa forme, le pauvre n’a pas les moyens de préchauffer son four, temps pendant lequel la pâte gonfle. Il l’enfourne dès qu’il charge son charbon dans le four. Le pauvre n’ayant pas suffisamment, la Matsa est brisée. Et enfin pauvre car nous racontons sur ce pain toutes les misères que nous avons endurées en Égypte.
Le pauvre, le malheureux n’a pas d’attache il est à chaque instant prêt à l’apparition de la délivrance. C’est pour cela que ce pain de misère est celui de la liberté. Il est en fait le pain de la simplicité à l’instar des vêtements blancs du Cohen Gadol le jour de Kippour avec lesquels il pénètre dans le saint des saints.
La Matsa symbolise la maitrise totale des influences du corps et de ce qu’il réclame. L’homme libre est celui qui sait donner à son corps uniquement le stricte nécessaire. Il ne lui laisse aucune ouverture.
Il est vrai que le pain ‘Haméts est plus adapté à la nourriture des hommes, il est bien meilleur et plus agréable à consommer. Cela pour les hommes qui sont sous l’emprise de la nature, mais pour ceux qui sont au-dessus de celle-ci il ne convient pas, il n’est pas adapté au temps de la délivrance. La différence entre חמץ מצה est le «Hé» et le «Héth» l’ouverture sur le pied du «Hé» qui s’ouvre. Ces deux lettres sont formées de trois traits, ce sont les trois piliers qui soutiennent la structure du monde. Avraham, le pilier de la Torah, Itshaq celui de la surveillance «Hachga’ha» chaque détail de notre existence est guidé par la Providence. Et enfin celui de la résidence de la Présence dans ce bas monde et le dévoilement de la prophétie.
Ces trois principes étaient enfermés étouffés oppressés en exil et soudain l’ouverture se fait et ils apparaissent de manière extraordinaire. Ils sont notre réalité quotidienne, c’est le «Héth» qui s’ouvre et se transforme en «Hé».
Le Séder ou l’acquisition de la conscience adulte :
Comme nous l’avons déjà souligné la vision étriquée de notre vie et de notre être, de notre destinée ressemble à celle d’un enfant qui ne voit que son profit immédiat. Quand cet enfant grandira et s’il devient «adulte» il saura que l’essentiel n’est pas sa toute petite personne mais l’immense projet de D Tout Puissant.
Les étapes du Séder de Péssah sont en réalités les différentes étapes de la prise de conscience de cet «enfant» qui désir grandir et devenir un adulte accompli.
Chacun, a le devoir ce soir-là de réciter le Hallel en faisant la bénédiction, les hommes le font pendant la prière du soir, Les femmes le feront avant de commencer le Seder.
Chacun se doit de réfléchir et de méditer sur ces rites que les maitres ont institués, qui ne sont pas fortuit, sur les questions que «l’enfant» pose à son père. A chaque étape, à chaque paragraphe nous devons nous interroger, ai-je grandi, suis-je devenu un peu plus adulte, ai-je acquis de la maturité?
L’un des Secrets du Séder est de «Montrer» que Moi-même je suis sorti d’Egypte. C’est-à-dire que la Mitsva de «raconter» les miracles de cette sortie ne doit pas être juste un rappel des évènements historiques. Il ne s’agit pas d’évoquer les faits, mais de raconter le vécu de cette libération. Il faut le faire comme le récit d’un témoignage, qui ne laisse aucun doute à ceux qui écoutent que tous ces évènements sont vrais. Pour cela il convient de les raconter avec émotions comme le fait celui qui a été témoin d’un évènement exceptionnel. La conviction, la certitude qui accompagne le récit le graveront dans le cœur de nos enfants.
Le Kidouch est une prise de conscience globale de la grandeur du projet divin auquel Il m’invite à participer. En le récitant je déclare y adhérer, je suis celui qui le portera et le mènera à se réaliser.
Le 1er verre est celui de la libération de l’empire de Bavel, qui a détruit le temple et nous a exilés sur les rives de l’Euphrate.
Le Karpass suscite la question de l’enfant que nous sommes, sommes-nous vraiment intéressés par ce que nous faisons. Sommes-nous convaincus que chaque détail que nous accomplissons a un sens?
La brisure de la Matsa est la conscience réelle que notre vie de tient qu’à la volonté de notre Seigneur.
Le 2eme verre est celui de l’exil Perse à l’époque où Hamann décréta l’extermination. Avons-nous conscience que nous sommes toujours là aux quatre coins de la terre, rassemblés dans les synagogues autour de la Torah? C’est sur ce verre que nous racontons tous les miracles que Le Tout Puissant a accompli pour nous en exil, celui de l’Égypte mais aussi celui-ci dans lequel nous sommes encore immergé.
La Matsa que nous mangeons est le pain qui nous donne la «Emouna», elle nous guérit de tous les maux.
Le Maror, l’amertume de la vie sans lendemain, sans espoir, l’Égypte est un pays fermé duquel on ne sort pas, cela ressemble à notre exil qui semble interminable.
Le Koré’h est l’espoir que cette amertume s’atténue, l’espérance d’un jour nouveau. En souvenir du sacrifice de Péssah qui était consommé avec la Matsa et le Maror, il adoucit de par la bonté qu’il représente toutes les rigueurs de ce monde.
La table dressée qui remplace l’autel des sacrifices, elle nous donne le moyen d’expier nos fautes, surtout les jours de fêtes.
Le 3eme et le 4eme verre qui sont liés au Birkat ha Mazon et au Hallel, la reconnaissance de ce que nous sommes doit s’élever sincèrement vers Ha-Chem qui nous a choisi pour le servir.
Nous devons inscrire chaque détail du Séder dans la globalité de la compréhension adulte dont nous sommes gratifiés ce soir de Péssah.
Le calendrier :
Rabbi Eliezer dit le monde fut créé en Tichré, Rabbi Yéhochou’a dit en Nissan, nos maitres disent qu’il n’y a pas d’opposition entre ces deux avis, l’un parle de la conception du monde et l’autre de la réalisation.
Nous appliquons la Halacha selon les deux avis, comme dissent Tossaphot: Les années sont comptées à partir de Tichré, alors que les mois le sont à partir de Nissan.
Les années représentent le Système des joursפרצוף הימים, qui sont divisés en années, dizaines d’années en siècles et en millénaires. Chacun correspondant à un niveau spirituel spécifique, les jours qui s’écoulent sont des lumières qui apparaissent qui mènent la création vers sa réparation. L’an 5776 correspond à la «Midah» suivante:
Le 6eme millénaire correspond à la Midah du «Yéssod» le fondement, symbolisée par Yosséf le juste.
Les centaines d’années, 700, correspondent à la 8eme Séfirah, le «Hod» l’humilité, la splendeur, symbolisée par Aharon qui est la bouche de Moché, la Torah orale.
Les dizaines d’années aussi correspondent à cette Midah 70;
Les années 8, correspondent aussi à cette Séfirah du Hod.
5778 une année de délivrance ?
Si nous le voulons !
Ainsi cette année 5778 de la création du monde correspond au Hod du Hod du Hod du Yéssod. Nous remarquons que l’Humilité est à l’honneur cette année il convient alors de travailler cette vertu en particulier, et de lui associer l’étude approfondie de la Torah Orale.
L’essentiel du service divin étant évidemment d’acquérir les qualités humaines Les Midoths cela n’est réalisable que par l’étude approfondie des textes. En effet c’est en se plongeant entièrement dans l’océan du savoir que l’on prend réellement conscience de l’immensité de la Science et de notre toute petite dimension. Le 6 eme millénaire correspond au «Yéssod» comme nous l’avons déjà dit, c’est la qualité du Juste; Yossef qui agit et accomplit les plus grandes choses s’en rien en retirer. Tout ce qu’il fait il le fait pour les autres, dans l’intérêt général, sans autre intention que celle de satisfaire le Seigneur Tout Puissant. En effet cette Séfirah du Yéssod correspond au vendredi, elle canalise les énergies de la semaine pour les déverser vers la 7 eme Séfirah qui est la Royauté le Chabbath. Yosséf est juste le «conduit» par lequel les flux, et les énergies de vie se réalisent, il est celui qui amène la Royauté de David à son épanouissement. Voilà donc deux Midoths que chacun se doit de méditer en cette année 5778, agir pour le bien de tous en s’effaçant totalement. Nos maitres disent que le Machia’h est à la porte de Rome, là où se retrouvent tous les exclus(les lépreux). Etonnant! Pourquoi ne rentre-t-il pas dans la ville? La réponse est évidente, la place est prise, chacun dans «Rome» se préoccupe de lui-même. Les puissants de leurs pouvoirs, les riches de leurs richesses et les modestes de leurs quotidiens, s’il pénètre en ville tout cela changera. Le voulons-nous? Sommes-nous disposés à lui faire la place? C’est la perspective que le mois de Nissan ouvre devant nous, préparons-nous à être délivrer! (Ne pas perdre de vue que les 4/5 du peuple ont refusé de sortir d’Egypte)
Chaque jour est un jour spécifique auquel correspond une «lumière» particulière qui est gracieusement donnée, notre devoir est de les récupérer pour les canaliser vers la volonté du créateur. C’est pour cette raison que tous les jours nous répétons les mêmes actions, les mêmes Téfilot, car chaque jour est différent et particulier. Les jours de Chabbath s’inscrivent dans ce système des jours.
Cependant il y a un autre système en parallèle, celui des Temps פרצוף הזמנים, qui correspond aux fêtes que nous fixons.
Ce système débute au mois de Nissan avec la fête de Péssah, ce système est dépendant du cycle de la lune et de la fixation des mois, qui caractérise le temps, celui que «nous» sanctifions. Le calendrier, en conjuguant les mois lunaires et le compte des années solaires traduit la maitrise du système des jours, celui de la nature, au système des temps celui des fêtes, celui de la conduite surnaturelle. C’est le secret du ‘Ibour.
La Guéoula finale :
En Nissan nos pères furent libérés et en Nissan nous le seront à notre tour.
Nos ancêtres ont réclamés à Ha-Chem cette libération, ils l’ont exigée de D, par leurs prières et leurs cris de désespoir qui s’éleva vers les cieux. Comme dit le verset: Il arriva, dans ce long intervalle, que le roi d’Égypte mourut. Les enfants d’Israël gémirent du sein de l’esclavage et se lamentèrent; leur plainte monta vers Dieu du sein de l’esclavage. Le Seigneur entendit leurs soupirs et il se ressouvint de son alliance avec Abraham, avec Isaac, avec Jacob. Puis, le Seigneur considéra les enfants d’Israël et il avisa: Exode 2,23.
Plus loin, quand Ha-Chem se dévoile à Moché pour lui confier la mission de libérer Israël il est dit: Je suis le D de ton père, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob… » Moïse se couvrit le visage, craignant de regarder le Seigneur. L’Éternel poursuivit: « J’ai vu, J’ai vu l’humiliation de mon peuple qui est en Égypte; J’ai accueilli sa plainte contre ses oppresseurs, car Je connais ses souffrances. Je Suis donc intervenu pour le délivrer: Exode 3,6.
Le désir profond d’Israël d’être libéré, l’ambition sincère de se mettre au service d’Ha-Chem totalement entièrement, doit s’exprimer par une longue demande qui se doit d’être élevée vers les cieux le soir du Séder est le moment le plus propice de l’année pour cela .
Le Séder de Péssah dans chacun de ses détails réveille dans les cieux les éléments de notre délivrance, ils seront d’une puissance telle que les miracles de la sortie d’Égypte seront secondaires.
Alors chers frères ouvrons les réservoirs de bonté des cieux par nos actions exceptionnelles de ce mois, chacune doit traduire cette ambition. Depuis le début du mois nous pouvons réveiller la délivrance et le libérateur de sa torpeur.
Faire de la Guéoula une réalité, une vérité qui jaillira et illuminera notre nouvelle existence, celle tant espérée!
באלא »א
Le tout petit: Michel Baruch. Poussière sur l’immense terre du Seigneur Tout Puissant!
אנא עפרא דמן ארעא ע »ה מישל דוד ברוך ס »ט
תבֺרך מפי עליון
המצפה לישועה י »ר שלא ימושו מפי ומפי כל זרעי וזרע זרעי עד בגצ »בבי.
דברי תורה אלו להצופ »ט בשפע רב למדב »רדק .י »ר שכל ברכות הרב ז »ש יתקיימו בי ובזרעי אמן סלה.
ז »ט בק’ ליחב »א בב » א וליד »בא ז »ט לדיב » חא ויצחק בר רג’לא מערבי בר מרגלית.
ברכה והצלחה בכל מילי לדר »ג’ לכ משפ’ יאב »א וכל אשר לו ימ »בא וכל אשר לו עליה בכל מעלות הת’ יד »בא יפתח ה’ לנו כל השערים להבין להשכיל ללמוד וללמד ולק ‘ יאיר לנו בתה »ק או »א .
עשה עמי אות לטובה !