Parashat Zakhor – Cours du Rishon Letsione Marane Rav Itshak Yossef du 17 février 2018
Parashat Zakhor
Chiour hebdomadaire (10 février 2018) de Maran Harishon Létsion Hagaon Hagadol Rabbénou Itshak Yossef Chlita
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La Parachat Zakhor
Le Sefer Torah, comment vérifier les fautes d’un Sefer Torah ?
Dautres exemples de vérifications, suivre les grands de la Torah, lecture pour les femmes
Parachat Tetsavé
Rédaction du cours réalisée par Rav Yoel Hattab.
Corrections et relectures par Audelia Hattab
Commentaire sur la Méghillat Esther par Rav Yoel Hattab
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Nous allons poursuivre cette semaine avec la Parachat Zakhor dont nous avons déjà parlé. Nous sommes arrivés à la conclusion, la semaine dernière, que, selon la plupart des Richonim, la Parachat Zakhor est une Mitsva de la Torah. Les Tossafot (Berakhot 13a) nous enseignent de par le verset « comme la Parachat Zakhor qui est de la Torah » que le terme « comme » peut nous apprendre qu’il n’y a pas que la Parachat Zakhor qui est de la Torah mais également la Parachat Para. Mais le Gaon miVilna pense qu’il s’agit d’une édition erronée du Tossafot, qu’il s’agit d’une erreur. On retire donc le mot « comme » de ce verset. Ainsi, selon son avis, c’est uniquement la Parachat Zakhor qui est une ordonnance de la Torah. Cependant, plusieurs Richonim comme le Roch et le Tossfot Chantz utilisent le terme « comme » de même que le Beth Yossef dans le Siman 685 et le Siman 146. Ainsi, selon ces opinions, les deux Parachiot Zakhor et Para seront de la Torah.
Un Sefer Torah parfait !
Ainsi donc, la Parachat Zakhor étant une obligation de la Torah, on sortira le Sefer Torah le plus Méhoudar (On ne fera pas attention au donateur, qu’il soit riche ou pas. Le principal est que le Séfer Torah soit le plus Mehoudar, et que la lecture de cette Paracha soit bien accomplie). L’une des choses à laquelle on doit faire attention pour la lecture de cette Paracha, est que le Séfer Torah ait été vérifié non seulement par un Sofer, mais également par un ordinateur (Il existe un logiciel permettant de savoir s’il manque des mots dans un Séfer Torah.), bien que cette vérification ne puisse être fiable entièrement. A ce sujet, il y a plusieurs années de cela, nous avions inauguré dans notre Yéchiva, Hazon Ovadia un Séfer Torah ayant été vérifié également par un ordinateur (à part la vérification du Sofer qui est obligatoire). Plusieurs années plus tard nous avons découvert dans ce même Séfer Torah, qu’il manquait un mot ! le Rav Wozner se montre assez strict à ce sujet et pense que la vérification par un ordinateur est obligatoire.
Le Rav Chterenboukh accentue l’importance d’une telle vérification, au point de trancher que l’on ne peut acquitter personne en lisant dans un Séfer Torah n’ayant pas effectué cette vérification ! La Halakha cependant, n’est pas tranchée de cette manière. Néanmoins, chacun se doit de se montrer plus strict à ce sujet, et donc effectuer cette vérification. Je me souviens, lorsque l’on rapportait un nouveau Séfer Torah dans notre Yéchiva, Maran Harav nous demandait de le faire vérifier par ordinateur. Sa façon de nous le dire, faisait bien comprendre que cela n’était pas obligatoire. Mais pourquoi ne pas le faire, après l’avoir payé 20.000$, on pouvait bien en rajouter 500 pour la vérification ! Cependant, certains exagèrent et pensent que près de 80% des Sifré Torah n’étant pas vérifiés de cette manière ne sont pas aptes à être utilisés pour la lecture.
Vérification des Tsitsit
Prenons un autre exemple. Le Roch (Klal 2) nous rapporte que selon certains, le fait de ne pas vérifier ses fils de Tsitsit peut, par extension mener à l’interdit de porter pendant Chabbat (car ce serait alors porter un habit inutile) ! Mais le Roch pense qu’il s’agit là d’une exagération. Car, d’une manière générale, on s’appuie sur un principe nommé ‘’Hazaka’’ (il s’agit d’une généralité utilisée dans certains cas, se basant sur « la majorité du temps »), que ses fils n’ont pas été coupés. Il s’agit d’une Houmra n’ayant pas de raison d’être. Mais cela est plus complexe. En effet, le Roch lui-même (fin du traité Menahot-lois des Tsitsit) pense, ‘’qu’une personne craignant Hachem, se doit de vérifier ses fils de Tsitsit avant de prononcer la bénédiction dessus, de peur qu’ils n’aient été coupés et que cela n’engendre une bénédiction prononcée en vain’’. A première vue, il s’agit là d’une contradiction de la part du Roch. Mais on répond de la manière suivante : lorsque le Roch (Klal 2) nous enseigne qu’il s’agit « d’une Houmra qui n’a pas lieu d’être », il parle de la Halakha à proprement parler. Mais par la suite (Traité Ménahot), il nous enseigne simplement un comportement qu’il est bien d’adopter, pour une personne craignant Hachem. Cependant, le Gaon miVilna, le Bah, le Hatam Sofer et d’autres encore, pensent que la vérification des fils de Tsitsit est obligatoire avant la Berakha.
En revanche, le Beth Yossef pense qu’il s’agit d’une Houmra. On peut donc se baser sur ce dernier avis, si quelqu’un est en retard à la prière : s’il vérifie, il se retarde encore plus, et risque de rater la Téfila en public. Selon la loi stricte, on ne vérifiera pas : on se tiendra sur la Hazaka, que les fils n’ont pas été coupés.
La vérification des figues et du Etrog
Il en est de même par rapport à la vérification des figues : on se base sur une vérification effectuée avec nos yeux et non pas sur une vérification à l’aide d’un microscope. La Torah, ne nous interdit que les choses visibles à l’œil nu. On agit également de même concernant la vérification des Arbaat Haminim[1] (les 4 espèces de Souccot).
Pour revenir au Séfer Torah
Ainsi, chaque communauté devra faire en sorte de posséder des Sifré Torah aant égalemet fait l’objet d’une vérification informatique. L’argent provenant des Troumot peut être utilisé pour cela. A plus forte raison pour la lecture de la parachat Zakhor, chaque communauté fera attention à cela.
Ecriture du Séfer Torah – la coutume Yéménite
D’anciens Sifré Torah selon la coutume Yéménite sont différents. En effet, leur coutume consiste à ce que chaque personne montant à la Torah, lise son passage. Le fait est, que certains ne connaissaient pas la ponctuation. Ainsi, ils firent des marques de points dans leurs Sifré Torah (à l’aide d’un ustensile en ferraille)[2]. Il y a plus de 200 ans, cela causa une grande agitation parmi les décisionnaires. Un grand Rav du Yémen, nommé Rabbi David Michriki, dans son livre Révid Hazaav (Siman 29)[3] autorisa l’utilisation d’un tel Séfer Torah, tant que ces points ne sont pas marqués à l’encre. En revanche, plusieurs Aharonim tranchent qu’un tel Séfer Torah est Passoul. Tel est l’avis du Maharam Chik (Yoré dé’a 278) qui fut l’éléve du Hatam Sofer. Tel est également l’avis de Rabbi Ovadia Adaya dans son livre Yasskil Avdi (Yoré dé’a 33, Halakha 3), ainsi que l’avis de Rabbi Itshak ben Walid, dans son Chou’t Vayomér itshak. C’est également ainsi que tranche Harav Moche Feinchtein (Vol.6 Yoré dé’a 117). Voici par contre ci-après une preuve qu’un tel Séfer Torah est Passoul (Ribash ): chaque espace entre les lettres peut rendre Pssoul dans le cas où cet espace est marqué, soit à l’encre soit par un ustensile en ferraille. C’est ainsi que tranche également le livre Beth David (il y a de cela 300 ans), et qui rend donc lui aussi Passoul un tel Séfer Torah. Chacun doit préserver ses coutumes. Un Yéménite aura tout à fait le droit de lire dans un tel Séfer Torah. Mais l’habitude des Séfaradim n’est pas d’avoir de tel Sifré Torah en leur possession. Ainsi, dans un cas où nous nous trouvons en présence d’un tel Séfer Torah, on refusera de monter à la Torah (même en semaine) en donnant une raison plausible (par exemple, en expliquant préférer monter le Chabbat, après un voyage la veille, demandant à faire la bénédiction du Gomel). A plus forte raison concernant la Parachat Zakhor. Un séfarade devra écouter la Paracha dans un Séfer Torah différent de celui-ci. Dans tous les cas, on fera attention de ne pas blesser les gens suivant cette coutume. Mis à part cela, le Rambam autorise à réciter la bénédiction sur un Séfer Torah qui est Passoul. Donc, dans tous les cas, les Yéménites ont un avis sur lequel s’appuyer. Nous pouvons retrouver cela dans le Chou’t Yéhavé Da’at (Vol.6 fin du Siman 54). En revanche, comme nous l’avons dit précédemment, les Séfaradim devront lire dans un Séfer Torah différent.
Séfer Torah – Parchemin à la chaux
Certains utilisent de la chaux pour rendre plus facile l’écriture (parce que ça glisse sur le parchemin). Dans le traité Souccah (37a) c’est explicite : tout ce qui vient pour embellir, ne fait pas surface. Ainsi, dans notre cas on pourrait dire que la chaux ne fait pas surface sur le parchemin, car l’écriture est plus jolie. Mais plusieurs Aharonim l’interdisent : le livre Bnei Yona (Siman 271), Chou’t Tchouva méhaava (Siman 390, l’élève du Noda Biyouda), Chou’t lévouché Mordéhai, Chou’t Tora Lichma (Siman 243) du Ben Ich Haï, le livre Késset Hassofer. D’autres en revanche autorisent : le Panim méirot (vol.3 Siman 32) il y a près de 300 ans, le Chou’t Zera Emeth (vol.3 Siman 135) il y a de cela près de 270 ans, le ‘Hida dans son livre Birké Yossef, le Chou’t Givat Pinhass (Siman 56), le Gaon Choél Ouméchiv. En outre, pour ce qui est de la Halakha, avant d’acheter des Tefiline, étant donné qu’il s’agit d’une Mitsva de la Torah, on fera attention à ce qu’il ne s’agisse pas d’un tel parchemin. Pour un Séfer Torah, a priori, on demandera au Sofer de ne pas utiliser un tel parchemin. Mais s’il a déjà été acheté, on se tiendra sur l’avis le plus souple, y associant l’avis du Rambam (signalant que l’on peut réciter la bénédiction sur un Séfer Torah Passoul).
Jeûner le 7 Adar (Ptira de Moché Rabbénou)
La ligne de conduite de Maran Harav suit celle du Beth Yossef, se portant sur l’association de plusieurs Posskim pour enfin trancher la Halakha. D’ailleurs, cette semaine, plusieurs Kollelman sont venus me voir pour me faire savoir qu’ils avaient remarqué une contradiction dans les écrits de Maran Harav. En effet, dans le Hazon Ovadia Pourim (page 35), il écrit que ceux jeûnant le 7 Adar[4], s’il y a dix personnes qui jeûnent, il y a une discussion si on peut sortir le Séfer Torah ainsi que de faire la Birkat Cohanim. En conclusion, il tranche selon le principe de ‘’Chév vé’al Ta’assé Adif’’, ne rien faire est mieux que d’agir de façon inappropriée. Alors que dans ‘Hazon Ovadia (section des 4 jeûnes, page 99), il tranche que s’il y a dix personnes qui jeûnent (non pas lors d’un jeûne public), ils pourront sortir le Séfer Torah, l’officiant dira Anénou et les Cohanim monteront faire Néssiat Kapaim (bénédictions des Cohanim). Pour répondre à cela, nous pouvons remarquer à quel point Maran Harav n’avait pas peur de revenir sur ses décisions[5]. Il rapporte dans le ‘Hazon Ovadia sur les 4 jeûnes, l’avis du Tikoun Issakhar (et d’autres encore) pensant qu’un public aura le droit de sortir le Séfer Torah et de l’utiliser pour la lecture avec Berakha. Il rapporte là-bas que tel est l’avis du Beth Yossef. De plus, s’agissant d’une coutume, la généralité de « Safek berakhot léakél (Saba’l) en cas de doute on ne fera pas de bénédiction » ne s’applique pas. Ainsi, une assemblée de dix personnes qui jeûne aura le droit de sortir un Séfer Torah et de lire avec Berakha. Il en sera de même concernant un Sefer Torah Machoua’h (parchemin peint avec de la chaux), même si certains interdisent, Maran Harav associa d’autres Posskim comme le Rambam pour autoriser la lecture dans un Séfer Torah comme celui-ci. Ainsi, de la même manière que pour les Tefiline, on cherchera une communauté lisant dans un Séfer Torah, qui n’est pas en parchemin Machoua’h pour la Parachat Zakhor.
Séfer Torah Achkénaze/Séfarade
Le Hida (Birkei Yossef, Orah Haim Siman 36, alinéa 2) rapporte au nom du Maharam ben Haviv, qu’un Séfarade ne devra pas monter à la Torah s’il s’agit d’un Séfer Torah Achkénaze. Mais le Chou’t Kol Gadol (Siman 78) explique que certains Sofrim Achkénaze avaient l’habitude de rajouter à la lettre « noune » une virgule, ressemblant ainsi à un « guimel ». Ainsi, étant donné que la forme des lettres est différente et que chaque lettre parait en être une autre, il sera interdit de monter. Cependant, de nos jours, il n’existe pas une telle différence[6]. Ainsi, selon la loi stricte, que ce soit un Achkénaze chez un Séfarade ou le contraire, on aura le droit de monter et faire la berakha pour la lecture du Sefer Torah. Ainsi est-il rapporté dans le livre Sdé Aharetz[7] (Vol.3 Yoré Dé’a Siman 18).
La prononciation
On ne peut pas savoir qui a la prononciation la plus vraie : les Achkénazim, les Séfaradim, les Yéménite, ou les Hassidim. Pour ce qui est de la Parachat Zakhor, il est bien que chacun écoute selon sa coutume et son origine. Il est impossible de savoir qui est la plus juste, jusqu’à ce que le Machia’h vienne et nous le dise. Il est rapporté dans le Chou’t Divrei Yossef (page 166 recto) de Rabbi Yossef Chwartz (il y a de cela 170 ans) qu’étant donné que les Achkénazim ont été exilés dans plusieurs endroits, leur accent parait être le moins probable. Contrairement à la prononciation des Séfaradim, lesquels ne furent pas exilés dans plusieurs endroits depuis la destruction du second Temple. Ainsi donc, on pourrait penser que leur accent soit le plus plausible. Ainsi nous pouvons comprendre cela du Rambam (Moré Névoukhim Chap.62), de Rachi (Berakhot 47a) ainsi que du Yaabetz et tel est l’avis du Rif (Berakhot 15b). Nous pouvons de même déduire cela du cantique de Rabbi Elazar Hakalir (les Tossafot dans le traité Hagiga 13a nous apprennent qu’il s’agirait de Rabbi Elazar le fils de Rabbi Chimon Bar Yohai). Nous pouvons de même remarquer l’exactitude de l’accent Séfarade dans le cantique de « Mi kamokha » que nous lisons à la Parchat Zakhor, grâce aux rimes. Pour ce qui est de la Parachat Zakhor, chacun lira selon son rite et son accent, un Séfarade chez les Sefaradim, et un Achkenaze chez les Achkénazim. Certains ont l’habitude de lire selon plusieurs airs (tunisien, marocain etc.), « heureux soient ceux qui aiment les Mitsvot. » Il faudra faire attention à ce que : celui qui monte pour la Parachat Zakhor fera la berakha de la Torah et l’officiant lira selon l’air le plus courant des fidèles. Ensuite, il fera la bénédiction finale, dira le Kadich et ensuite, ils liront selon l’air désiré sans Berakha. Si les autres lectures sont lues avant la bénédiction finale et le Kaddich, cela sera considéré comme une interruption.
Les femmes
Une femme devra s’efforcer de venir à la synagogue pour écouter la Parachat Zakhor. Les avis divergent : Rabbi Nathan Adler (maître du Hatam Sofer), oblige les femmes à écouter cette Paracha. En effet, il ne s’agit pas d’une Mitsva dépendant du temps, car nos sages ont juste institué à ce que cette lecture soit proche de Pourim (Amane et Amalek). Tel est l’avis du Gaon miKoutna (Chou’t Yechouot Malko Siman 50) et du Gaon miMounkatch. Selon le Séfer Hahinoukh, la femme est dispensée d’écouter cette lecture car elle n’a pas l’habitude de partir en guerre. Lorsque le Machiah viendra, nous saurons exactement qui est Amalek. On les poursuivra, on fera la bénédiction adéquate et accomplirons la Mitsva de tuer Amalek. Cela ne concerne pas la femme. L’homme à l’habitude de conquérir mais pas la femme (traité Yevamot 65b). Il est interdit pour une femme de tenir une arme (ou bien même de conduire un Tank). Cela est permis uniquement lors d’un cas de vie ou de mort (comme dans le Yishouv Safar). Dans ce cas là, elle aura le droit de s’entrainer pour obtenir le port d’arme, mais elle s’entrainera avec une autre femme. Il est rapporté dans la Guemara (Sota 44b), que lorsqu’il y a une Milhéméth Mitsva, c’est une Mitsva que d’aller en guerre (par la demande d’Hachem, ou bien comme la guerre de 6 jours et la guerre de Kippour). On peut ainsi faire sortir le Hatane de sa chambre et la Kala de la Houpa. Cela signifie-t-il que la femme aussi partait en guerre ? Le Radbaz explique que la femme aidait au front, pour tous les besoins alimentaire ou pour de l’entretien. Mais en aucun cas, elle ne prenaient part à la guerre. C’est pour cela que selon le Séfer Hahinoukh, la femme est dispensée de cette lecture. On peut s’appuyer sur cet avis, dans le cas où elle a des enfants en bas âge qui peuvent déranger la lecture.
Lecture spéciale pour les femmes
Le Troumat Hadechen nous enseigne que les femmes ne peuvent pas compléter un Minyane. D’un autre côté, nos Sages instituèrent que cette lecture devra être lue en présence de dix hommes. Mais ils ne déracinèrent pas la Mitsva de base selon la torah : la lecture de cette paracha même seule. C’est pour cela, qu’on aura le droit de sortir un Séfer Torah[8] pour la lecture organisée pour les femmes. Il en est de même concernant une personne malade qui possède un Séfer Torah dans sa maison : il peut lire. S’il est tout de même difficile pour la femme de se déplacer, elle peut s’appuyer sur les avis les plus souples. Certains s’appuient sur la lecture de la Meguila pour se rendre quitte de cette Mitsva, mais les Aharonim contredisent cela, car la lecture de la Méguila n’est pas pour l’accomplissement de la Mitsva d’être Mo’hé éth Zékhér Amalék, mais pour raconter l’histoire de Pourim. C’est pour cela, que l’on ne suit pas cet avis pour accomplir la Mitsva. Une personne n’ayant pas pu accomplir la Mitsva, se rendra quitte durant la lecture de la parachat Ki–Tétsé (il demandera à l’officiant de le rendre quitte et pensera lui-même à s’acquitter)
[1] Je n’ai jamais vu Maran Harav Ovadia Yossef Zatsa’l vérifier à la loupe son Etrog.
[2] Et non-pas avec de l’encre car chaque ajout rend Passoul le Sfer Torah, comme il est rapporté explicitement dans le traité Soffrim (Chap. 3 Halakha 7). Tel est l’avis du Rashba (Tshouvot 238).
[3] C’était le maitre de Rabbi Yéhia Tsala’h, auteur des livre péoulat Tsadik. Il écrit sur son maitre, qu’il était le grand de la génération.
[4] Ceux qui ont pris cette habitude sont pour la plupart, des personnes qui s’occupent des morts (Havra Kadisha) pour se repentir sur le fait que peut-être certaines fois ils n’ont pas donné assez de respect à un défunt. Les Avréhim, ou ceux qui étudient le soir ne devront par prendre sur eux un tel jeûne, car cela peut les empêcher de bien étudier. De plus l ‘étude de la Torah est à un niveau plus élevé que tout. Elle vient effacer les Avérot. Certains Baal Tchouva demandent comment se repentir : par l’étude de Torah. Il n’aura pas besoin de se mortifier par certains procédés (comme dormir sur du fer etc.). Comme il est rapporté dans le traité Menahot sur le verset « Zoth Hatorah laOla laMinha laHatath vélaAcham (noms de sacrifices)» (le mot « la » en Araméen signifie « non ». Donc la signification du verset donnerait : une personne étudiant la Torah n’aura ni besoin du sacrifice Ola, ni du sacrifice de Minha, ni celui de Hatath et ni du sacrifice Acham. Je me souviens d’un homme qui jeûnait tous les lundis et jeudis mais qui avait une forte odeur dans la bouche. Personne ne s’approchait de lui. C’est Hilloul Hachem ! en plus de cela, une telle personne ne peut pas se consacrer totalement à son étude sans avoir bu un thé ou un café et avoir pris son petit-déjeuner. Quand avons-nous vu Maran Harav jeûner, hormis lors des jeûnes obligatoires ? Savoir faire attention au comportement des grands de la génération, s’appelle « Gadol chimoucha milimouda » : les grands de la génération sortaient-ils leur Tsitsit ? mettaient-ils un fils bleu azure à leur Talith ? le Admour miRodjine pense avoir trouver le bleu, mais le Gri’z contredit cet avis. Observons la conduite du Rav Eliachiv, le rav Auerbach, Rabbi Ezra Attia, le Rav Ben Tsion Aba Chaoul, Maran Harav. Aucun d’eux ne portait le fil bleu azur à son Talith ! Laissaient-ils les Peoth derrières les oreilles ? Le Rav Ben Tsion Aba Chaoul avait l’habitude, lorsqu’on lui demandait de couper une mèche de cheveux pour une coupe des cheveux, il coupait à l’endroit ou poussent les Péoth. Si une personne rétorque sous prétexte qu’elle voulait laisser pousser les Péoth de son fils, il répondait : « nous ne sommes ni Ashkénaze, ni Hassid de Gour ». Aujourd’hui, à la différence de son époque, il est bien de laisser les Péoth dérrière les oreilles. En effet, l’enfant devient différent de ceux trainant dans les rues. Dans ma Yéchiva, il y avait un Yéménite qui avait de très belles Péoth. Un jour les élèves sont venus me voir pour me faire savoir que ce même garçon pleurait dans sa chambre : un jeune homme venait de lui arracher l’une d’entres elles ! Je me rendis aussitôt dans sa chambre. Il était recouvert avec sa couverture et ne me laissa pas l’enlever. Je lui dis alors : « combien cela coûte de coller des cheveux », je savais que cela valait à peu près 600 chekel. Je lui donnais de ma poche et l’emmena avec ma voiture à Méa Chearim afin de régler ce problème. Je lui dis alors « en aucun cas tu ne retire la seconde (péah) ». Au jour d’aujourd’hui, il est bien que les enfants laissent leur Péoth. Mais de manière générale, on se référera à la conduite des grands de la génération. De même pour la prière, nous n’avons vu aucun des grands de la génération faire sa Amida durant 20 minutes. Un jour j’ai vu une personne qui restait très longtemps dans sa Amida, jusqu’à ce que je remarque, qu’en arrivant au passage de Elokay nétsor, il lisait tout le livre de Tehilim ! Dommage pour cette perte de temps, au lieu de lire les Tehilim qu’il étudie la Guemara ! Le Tehilim se lit lorsqu’il y a une personne malade, ou bien lorsque sa femme doit accoucher, ou encore pendant les vacances sur les caveaux des Tsadikim. Le Nefech Hahayim (Chaar 4 chap.2) rapporte que l’on ne devra pas lire Tehilim sur le compte de l’étude de Torah. Ceci est considéré comme étant Bitoul Torah. Lorsque ma mère la Rabbanite –que son âme repose en paix-, était malade, nous avons souhaité organiser à la Yechiva des Téfilot sur les caveaux des Tsadikim pour sa guérison. Comme avant chaque entreprise, je demandai à Maran Harav son avis : il m’annonça qu’en aucun cas ils ne devaient quitter leur étude pour cela. Il suffit de dédier son étude pour sa guérison. A la Yéchivat Porat Yossef, ils avaient l’habitude de faire le jeûne de la parole le jour de Tou biChvat et de manger des fruits secs. Ils lisaient aussi plusieurs fois le livre de Tehilim. Certains de cette Yéchiva se sont retrouvés au Kollel chez nous et ont voulu continuer cette habitude. Je demandai à nouveau à Maran Harav qui me dit, qu’en aucun cas ils ne devaient laisser de côté leur étude de Torah pour cela. Ils étudient la moitié journée Beth Yossef et la seconde guemara. Ils ne délaisseront pas cette étude pour la lecture de Tehilim. Ainsi, pour chaque chose, on doit se comporter comme les grands de la génération.
[5] Non pas à chaque fois, mais une fois tous les 1000 Halakhot. Maran Harv a écrit des milliers d’Halakhot !
[6] Même le Hazon Ich est revenu sur ses dires et a accepté que l’écriture de la lettre « Tsadik » avec le « youd » à l’enversavait sur quoi se baser, après lui avoir fait montrer le Hatam Sofer que notre lettre « tsadik » est Cachère.
[7] Il y a de cela près de 300 ans. Maran Harav disait qu’il était Av Beth Din à Jérusalem, même si je n’ai vu aucune source rapportant qu’il occupait ce poste.
[8] Le Natsiv pense qu’il est défendu de sortir un Séfer Torah sans qu’il y en ait une obligation,. Le Ari za’l, ainsi que le Radbaz et le Knesset Hagdola en revanche, autorisent. Ainsi certains ont l’habitude de lire la Parachat Hanéssiim dans le Séfer Torah (à partir de Roch Hodech Adar). Comme il est rapporté dans Hazon Ovadia Pessah (page 4). Le Maguen Avraham pense en ce qui concerne la Parachat « VéAvraham Zakéne » qu’on ne sortira pas de Séfer Torah. Tel est notre coutume : on ne sortira pas de Séfer Torah pour cette Paracha lorsqu’il y a un Hatane. On lira dans un Houmach. Même les Tunisiens devront faire comme ça.
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Meguilat Esther
(Commentée par Rav Yoel Hattab)
Chapitre 1
Dans ce premier chapitre, la Meguila nous apprend qu’Hachem fit en sorte que Mordékhaï et Esther entrent dans le décor : le festin, la débauche lorsque le roi veut montrer aux yeux de tous, son épouse Vachti. Cette dernière refusa car Hachem lui fit « don » d’une particularité repoussante et honteuse (dans le Talmud, certains disent, qu’Hachem lui donna une couleur verdâtre etc.). Son refus engendra sa perte et ainsi s’effectua l’entrée en scène d’Esther.
א וַיְהִי[1] בִּימֵי אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ הוּא אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ הַמֹּלֵךְ מֵהֹדּוּ וְעַד כּוּשׁ שֶׁבַע וְעֶשְׂרִים וּמֵאָה מְדִינָה. ב בַּיָּמִים הָהֵם כְּשֶׁבֶת הַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ עַל כִּסֵּא מַלְכוּתוֹ אֲשֶׁר בְּשׁוּשַׁן הַבִּירָה. ג בִּשְׁנַת שָׁלוֹשׁ לְמָלְכוֹ עָשָׂה מִשְׁתֶּה לְכָל שָׂרָיו וַעֲבָדָיו חֵיל פָּרַס וּמָדַי, הַפַּרְתְּמִים וְשָׂרֵי הַמְּדִינוֹת לְפָנָיו. ד בְּהַרְאֹתוֹ, אֶת עֹשֶׁר כְּבוֹד מַלְכוּתוֹ וְאֶת יְקָר תִּפְאֶרֶת גְּדוּלָּתוֹ יָמִים רַבִּים שְׁמוֹנִים וּמְאַת יוֹם. ה וּבִמְלוֹאת הַיָּמִים הָאֵלֶּה עָשָׂה הַמֶּלֶךְ לְכָל הָעָם הַנִּמְצְאִים בְּשׁוּשַׁן הַבִּירָה לְמִגָּדוֹל וְעַד קָטָן מִשְׁתֶּה שִׁבְעַת יָמִים[2] בַּחֲצַר גִּנַּת בִּיתַן הַמֶּלֶךְ. ו חוּר כַּרְפַּס וּתְכֵלֶת אָחוּז בְּחַבְלֵי בוּץ וְאַרְגָּמָן עַל גְּלִילֵי כֶסֶף וְעַמּוּדֵי שֵׁשׁ מִטּוֹת זָהָב וָכֶסֶף עַל רִצְפַת בַּהַט וָשֵׁשׁ וְדַר וְסֹחָרֶת[3]. ז וְהַשְׁקוֹת בִּכְלֵי זָהָב וְכֵלִים מִכֵּלִים שׁוֹנִים וְיֵין מַלְכוּת רָב כְּיַד הַמֶּלֶךְ. ח וְהַשְּׁתִיָּה כַדָּת אֵין אֹנֵס כִּי כֵן יִסַּד הַמֶּלֶךְ עַל כָּל רַב בֵּיתוֹ לַעֲשׂוֹת כִּרְצוֹן אִישׁ וָאִישׁ. ט גַּם וַשְׁתִּי הַמַּלְכָּה עָשְׂתָה מִשְׁתֵּה נָשִׁים בֵּית הַמַּלְכוּת אֲשֶׁר לַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ. י בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי כְּטוֹב לֵב הַמֶּלֶךְ בַּיָּיִן אָמַר לִמְהוּמָן בִּזְּתָא חַרְבוֹנָא בִּגְתָא וַאֲבַגְתָא זֵתַר וְכַרְכַּס שִׁבְעַת הַסָּרִיסִים הַמְשָׁרְתִים אֶת פְּנֵי הַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ. יא לְהָבִיא אֶת וַשְׁתִּי הַמַּלְכָּה[4] לִפְנֵי הַמֶּלֶךְ בְּכֶתֶר מַלְכוּת לְהַרְאוֹת הָעַמִּים וְהַשָּׂרִים אֶת יָפְיָהּ כִּי טוֹבַת מַרְאֶה הִיא. יב וַתְּמָאֵן הַמַּלְכָּה וַשְׁתִּי לָבוֹא בִּדְבַר הַמֶּלֶךְ אֲשֶׁר בְּיַד הַסָּרִיסִים וַיִּקְצֹף הַמֶּלֶךְ מְאֹד וַחֲמָתוֹ בָּעֲרָה בוֹ. יג וַיֹּאמֶר הַמֶּלֶךְ לַחֲכָמִים יֹדְעֵי הָעִתִּים כִּי כֵן דְּבַר הַמֶּלֶךְ לִפְנֵי כָּל יֹדְעֵי דָּת וָדִין. יד וְהַקָּרֹב אֵלָיו כַּרְשְׁנָא שֵׁתָר אַדְמָתָא תַרְשִׁישׁ מֶרֶס מַרְסְנָא מְמוּכָן שִׁבְעַת שָׂרֵי פָּרַס וּמָדַי רֹאֵי פְּנֵי הַמֶּלֶךְ הַיֹּשְׁבִים רִאשֹׁנָה בַּמַּלְכוּת. טו כְּדָת מַה לַּעֲשׂוֹת בַּמַּלְכָּה וַשְׁתִּי עַל אֲשֶׁר לֹא עָשְׂתָה אֶת מַאֲמַר הַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ בְּיַד הַסָּרִיסִים. טז וַיֹּאמֶר מומכן מְמוּכָן לִפְנֵי הַמֶּלֶךְ וְהַשָּׂרִים לֹא עַל הַמֶּלֶךְ לְבַדּוֹ עָוְתָה וַשְׁתִּי הַמַּלְכָּה[5] כִּי עַל כָּל הַשָּׂרִים וְעַל כָּל הָעַמִּים אֲשֶׁר בְּכָל מְדִינוֹת הַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ. יז כִּי יֵצֵא דְבַר הַמַּלְכָּה עַל כָּל הַנָּשִׁים לְהַבְזוֹת בַּעְלֵיהֶן בְּעֵינֵיהֶן בְּאָמְרָם הַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ אָמַר לְהָבִיא אֶת וַשְׁתִּי הַמַּלְכָּה לְפָנָיו וְלֹא בָאָה. יח וְהַיּוֹם הַזֶּה תֹּאמַרְנָה שָׂרוֹת פָּרַס וּמָדַי אֲשֶׁר שָׁמְעוּ אֶת דְּבַר הַמַּלְכָּה לְכֹל שָׂרֵי הַמֶּלֶךְ וּכְדַי בִּזָּיוֹן וָקָצֶף. יט אִם עַל הַמֶּלֶךְ טוֹב יֵצֵא דְבַר מַלְכוּת מִלְּפָנָיו[6] וְיִכָּתֵב בְּדָתֵי פָרַס וּמָדַי וְלֹא יַעֲבוֹר אֲשֶׁר לֹא תָבוֹא וַשְׁתִּי לִפְנֵי הַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ וּמַלְכוּתָהּ יִתֵּן הַמֶּלֶךְ לִרְעוּתָהּ הַטּוֹבָה מִמֶּנָּה. כ וְנִשְׁמַע פִּתְגָם הַמֶּלֶךְ אֲשֶׁר יַעֲשֶׂה בְּכָל מַלְכוּתוֹ כִּי רַבָּה הִיא וְכָל הַנָּשִׁים יִתְּנוּ יְקָר לְבַעְלֵיהֶן לְמִגָּדוֹל וְעַד קָטָן. כא וַיִּיטַב הַדָּבָר בְּעֵינֵי הַמֶּלֶךְ וְהַשָּׂרִים וַיַּעַשׂ הַמֶּלֶךְ כִּדְבַר מְמוּכָן. כב וַיִּשְׁלַח סְפָרִים אֶל כָּל מְדִינוֹת הַמֶּלֶךְ אֶל מְדִינָה וּמְדִינָה כִּכְתָבָהּ וְאֶל עַם וָעָם כִּלְשׁוֹנוֹ לִהְיוֹת כָּל אִישׁ שֹׂרֵר בְּבֵיתוֹ וּמְדַבֵּר כִּלְשׁוֹן עַמּוֹ.
פרק ב Chapitre 2 –
Dans ce Chapitre Assuérus se réveille après avoir cuvé son vin de la veille et apprend ce qu’il a fait à sa femme. Peiné, il demande à se marier avec une autre femme. C’est à ce moment là que Mordekhai et Esther entrent dans l’histoire.
א אַחַר הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה כְּשֹׁךְ חֲמַת הַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ זָכַר אֶת וַשְׁתִּי וְאֵת אֲשֶׁר עָשָׂתָה וְאֵת אֲשֶׁר נִגְזַר עָלֶיהָ.[7] ב וַיֹּאמְרוּ נַעֲרֵי הַמֶּלֶךְ מְשָׁרְתָיו יְבַקְשׁוּ לַמֶּלֶךְ נְעָרוֹת בְּתוּלוֹת טוֹבוֹת מַרְאֶה. ג וְיַפְקֵד הַמֶּלֶךְ פְּקִידִים בְּכָל מְדִינוֹת מַלְכוּתוֹ וְיִקְבְּצוּ אֶת כָּל נַעֲרָה בְתוּלָה טוֹבַת מַרְאֶה אֶל שׁוּשַׁן הַבִּירָה אֶל בֵּית הַנָּשִׁים אֶל יַד הֵגֶא סְרִיס הַמֶּלֶךְ שֹׁמֵר הַנָּשִׁים וְנָתוֹן תַּמְרֻקֵיהֶן. ד וְהַנַּעֲרָה אֲשֶׁר תִּיטַב בְּעֵינֵי הַמֶּלֶךְ תִּמְלֹךְ תַּחַת וַשְׁתִּי וַיִּיטַב הַדָּבָר בְּעֵינֵי הַמֶּלֶךְ וַיַּעַשׂ כֵּן. ה אִישׁ יְהוּדִי[8] הָיָה בְּשׁוּשַׁן הַבִּירָה וּשְׁמוֹ מָרְדֳּכַי בֶּן יָאִיר בֶּן שִׁמְעִי בֶּן קִישׁ אִישׁ יְמִינִי. ואֲשֶׁר הָגְלָה מִירוּשָׁלַיִם עִם הַגּלָֹה אֲשֶׁר הָגְלְתָה עִם יְכָנְיָה מֶלֶךְ יְהוּדָה אֲשֶׁר הֶגְלָה נְבוּכַדְנֶצַּר מֶלֶךְ בָּבֶל. ז וַיְהִי אמֵֹן אֶת הֲדַסָּה הִיא אֶסְתֵּר בַּת דּדֹוֹ כִּי אֵין לָהּ אָב וָאֵם וְהַנַּעֲרָה יְפַת תּאַֹר וְטוֹבַת מַרְאֶה וּבְמוֹת אָבִיהָ וְאִמָּהּ לְקָחָהּ מָרְדֳּכַי לוֹ לְבַת. ח וַיְהִי בְּהִשָּׁמַע דְּבַר הַמֶּלֶךְ וְדָתוֹ וּבְהִקָּבֵץ נְעָרוֹת רַבּוֹת אֶל שׁוּשַׁן הַבִּירָה אֶל יַד הֵגָי וַתִּלָּקַח אֶסְתֵּר אֶל בֵּית הַמֶּלֶךְ אֶל יַד הֵגַי שׁמֵֹר הַנָּשִׁים. ט וַתִּיטַב הַנַּעֲרָה בְעֵינָיו וַתִּשָּׂא חֶסֶד לְפָנָיו וַיְבַהֵל אֶת תַּמְרוּקֶיהָ וְאֶת מָנוֹתֶהָ לָתֵת לָהּ וְאֵת שֶׁבַע הַנְּעָרוֹת הָרְאֻיוֹת לָתֶת לָהּ מִבֵּית הַמֶּלֶךְ וַיְשַׁנֶּהָ וְאֶת נַעֲרוֹתֶיהָ לְטוֹב בֵּית הַנָּשִׁים. י לֹא הִגִּידָה אֶסְתֵּר אֶת עַמָּהּ וְאֶת מוֹלַדְתָּהּ כִּי מָרְדֳּכַי צִוָּה עָלֶיהָ אֲשֶׁר לֹא תַגִּיד. יא וּבְכָל יוֹם וָיוֹם מָרְדֳּכַי מִתְהַלֵּךְ לִפְנֵי חֲצַר בֵּית הַנָּשִׁים: לָדַעַת אֶת שְׁלוֹם אֶסְתֵּר וּמַה יֵּעָשֶׂה בָּהּ. יב וּבְהַגִּיעַ תּרֹ נַעֲרָה וְנַעֲרָה לָבוֹא אֶל הַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ מִקֵּץ הֱיוֹת לָהּ כְּדָת הַנָּשִׁים שְׁנֵים עָשָׂר חדֶֹשׁ כִּי כֵּן יִמְלְאוּ יְמֵי מְרוּקֵיהֶן: שִׁשָּׁה חֳדָשִׁים בְּשֶׁמֶן הַמּרֹ וְשִׁשָּׁה חֳדָשִׁים בַּבְּשָׂמִים וּבְתַמְרוּקֵי הַנָּשִׁים. יג וּבָזֶה הַנַּעֲרָה בָּאָה אֶל הַמֶּלֶךְ אֵת כָּל אֲשֶׁר תּאֹמַר יִנָּתֵן לָהּ לָבוֹא עִמָּהּ מִבֵּית הַנָּשִׁים עַד בֵּית הַמֶּלֶךְ. יד בָּעֶרֶב הִיא בָאָה וּבַבּקֶֹר הִיא שָׁבָה אֶל בֵּית הַנָּשִׁים שֵׁנִי אֶל יַד שַׁעַשְׁגַז סְרִיס הַמֶּלֶךְ שׁמֵֹר הַפִּילַגְשִׁים: לֹא תָבוֹא עוֹד אֶל הַמֶּלֶךְ כִּי אִם חָפֵץ בָּהּ הַמֶּלֶךְ וְנִקְרְאָה בְשֵׁם. טו וּבְהַגִּיעַ תּרֹ אֶסְתֵּר בַּת אֲבִיחַיִל דּדֹ מָרְדֳּכַי אֲשֶׁר לָקַח לוֹ לְבַת לָבוֹא אֶל הַמֶּלֶךְ לֹא בִקְשָׁה דָּבָר כִּי אִם אֶת אֲשֶׁר יאֹמַר הֵגַי סְרִיס הַמֶּלֶךְ שׁמֵֹר הַנָּשִׁים וַתְּהִי אֶסְתֵּר נשֵֹׂאת חֵן בְּעֵינֵי כָּל ראֶֹיהָ[9]. טז וַתִּלָּקַח אֶסְתֵּר אֶל הַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ אֶל בֵּית מַלְכוּתוֹ בַּחדֶֹשׁ הָעֲשִׂירִי הוּא חדֶֹשׁ טֵבֵת בִּשְׁנַת שֶׁבַע לְמַלְכוּתוֹ. יז וַיֶּאֱהַב הַמֶּלֶךְ אֶת אֶסְתֵּר מִכָּל הַנָּשִׁים וַתִּשָּׂא חֵן וָחֶסֶד לְפָנָיו מִכָּל הַבְּתוּלוֹת וַיָּשֶׂם כֶּתֶר מַלְכוּת בְּראֹשָׁהּ וַיַּמְלִיכֶהָ תַּחַת וַשְׁתִּי. יח וַיַּעַשׂ הַמֶּלֶךְ מִשְׁתֶּה גָדוֹל לְכָל שָׂרָיו וַעֲבָדָיו אֵת מִשְׁתֵּה אֶסְתֵּר וַהֲנָחָה לַמְּדִינוֹת עָשָׂה וַיִּתֵּן מַשְׂאֵת כְּיַד הַמֶּלֶךְ. יט וּבְהִקָּבֵץ בְּתוּלוֹת שֵׁנִית וּמָרְדֳּכַי ישֵֹׁב בְּשַׁעַר הַמֶּלֶךְ. כ אֵין אֶסְתֵּר מַגֶּדֶת מוֹלַדְתָּהּ וְאֶת עַמָּהּ כַּאֲשֶׁר צִוָּה עָלֶיהָ מָרְדֳּכָי וְאֶת מַאֲמַר מָרְדֳּכַי אֶסְתֵּר עשָֹׂה כַּאֲשֶׁר הָיְתָה בְאָמְנָה אִתּוֹ. כא בַּיָּמִים הָהֵם וּמָרְדֳּכַי יוֹשֵׁב בְּשַׁעַר הַמֶּלֶךְ קָצַף בִּגְתָן וָתֶרֶשׁ שְׁנֵי סָרִיסֵי הַמֶּלֶךְ מִשּׁמְֹרֵי הַסַּף וַיְבַקְשׁוּ לִשְׁלֹחַ יָד בַּמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרשֹׁ. כב וַיִּוָּדַע הַדָּבָר לְמָרְדֳּכַי וַיַּגֵּד לְאֶסְתֵּר הַמַּלְכָּה וַתּאֹמֶר אֶסְתֵּר לַמֶּלֶךְ בְּשֵׁם מָרְדֳּכָי. כג וַיְבֻקַּשׁ הַדָּבָר וַיִּמָּצֵא וַיִּתָּלוּ שְׁנֵיהֶם עַל עֵץ וַיִּכָּתֵב בְּסֵפֶר דִּבְרֵי הַיָּמִים לִפְנֵי הַמֶּלֶךְ.
פרק ג Chapitre 3 –
Dans ce Chapitre Aman revient dans l’histoire en nous apprenant que le roi va le faire monter de grade en le faisant siéger plus haut que les autres ministres. C’est ainsi que chacun se verra se prosterner devant lui sauf le grand de la génération Mordehaï. Alors voyant cela Aman n’acceptera pas cet affront et demandera alors l’extermination du peuple Juif.
א אַחַר הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה גִּדַּל הַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ אֶת הָמָן[10] בֶּן הַמְּדָתָא הָאֲגָגִי וַיְנַשְּׂאֵהוּ וַיָּשֶׂם אֶת כִּסְאוֹ מֵעַל כָּל הַשָּׂרִים אֲשֶׁר אִתּוֹ. ב וְכָל עַבְדֵי הַמֶּלֶךְ אֲשֶׁר בְּשַׁעַר הַמֶּלֶךְ כֹּרְעִים וּמִשְׁתַּחֲוִים לְהָמָן כִּי כֵן צִוָּה לוֹ הַמֶּלֶךְ וּמָרְדֳּכַי לֹא יִכְרַע וְלֹא יִשְׁתַּחֲוֶה. ג וַיֹּאמְרוּ עַבְדֵי הַמֶּלֶךְ אֲשֶׁר בְּשַׁעַר הַמֶּלֶךְ לְמָרְדֳּכָי מַדּוּעַ אַתָּה עוֹבֵר אֵת מִצְוַת הַמֶּלֶךְ. ד וַיְהִי באמרם כְּאָמְרָם[11] אֵלָיו יוֹם וָיוֹם וְלֹא שָׁמַע אֲלֵיהֶם וַיַּגִּידוּ לְהָמָן לִרְאוֹת הֲיַעַמְדוּ דִּבְרֵי מָרְדֳּכַי כִּי הִגִּיד לָהֶם אֲשֶׁר הוּא יְהוּדִי. ה וַיַּרְא הָמָן כִּי אֵין מָרְדֳּכַי כֹּרֵעַ וּמִשְׁתַּחֲוֶה לוֹ וַיִּמָּלֵא הָמָן חֵמָה. ו וַיִּבֶז בְּעֵינָיו לִשְׁלֹחַ יָד בְּמָרְדֳּכַי לְבַדּוֹ כִּי הִגִּידוּ לוֹ אֶת עַם מָרְדֳּכָי וַיְבַקֵּשׁ הָמָן לְהַשְׁמִיד אֶת כָּל הַיְּהוּדִים אֲשֶׁר בְּכָל מַלְכוּת אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ עַם מָרְדֳּכָי. ז בַּחֹדֶשׁ הָרִאשׁוֹן הוּא חֹדֶשׁ נִיסָן בִּשְׁנַת שְׁתֵּים עֶשְׂרֵה לַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ הִפִּיל פּוּר הוּא הַגּוֹרָל לִפְנֵי הָמָן מִיּוֹם לְיוֹם וּמֵחֹדֶשׁ לְחֹדֶשׁ שְׁנֵים עָשָׂר הוּא חֹדֶשׁ אֲדָר. ח וַיֹּאמֶר הָמָן לַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ יֶשְׁנוֹ עַם אֶחָד מְפֻזָּר וּמְפֹרָד בֵּין הָעַמִּים בְּכֹל מְדִינוֹת מַלְכוּתֶךָ וְדָתֵיהֶם שֹׁנוֹת מִכָּל עָם וְאֶת דָּתֵי הַמֶּלֶךְ אֵינָם עֹשִׂים וְלַמֶּלֶךְ אֵין שֹׁוֶה לְהַנִּיחָם. ט אִם עַל הַמֶּלֶךְ טוֹב יִכָּתֵב לְאַבְּדָם וַעֲשֶׂרֶת אֲלָפִים כִּכַּר כֶּסֶף[12] אֶשְׁקוֹל עַל יְדֵי עֹשֵׂי הַמְּלָאכָה לְהָבִיא אֶל גִּנְזֵי הַמֶּלֶךְ. י וַיָּסַר הַמֶּלֶךְ אֶת טַבַּעְתּוֹ מֵעַל יָדוֹ וַיִּתְּנָהּ לְהָמָן בֶּן הַמְּדָתָא הָאֲגָגִי צֹרֵר הַיְּהוּדִים. יא וַיֹּאמֶר הַמֶּלֶךְ לְהָמָן הַכֶּסֶף נָתוּן לָךְ וְהָעָם לַעֲשׂוֹת בּוֹ כַּטּוֹב בְּעֵינֶיךָ. יב וַיִּקָּרְאוּ סֹפְרֵי הַמֶּלֶךְ בַּחֹדֶשׁ הָרִאשׁוֹן בִּשְׁלוֹשָׁה עָשָׂר יוֹם בּוֹ וַיִּכָּתֵב כְּכָל אֲשֶׁר צִוָּה הָמָן אֶל אֲחַשְׁדַּרְפְּנֵי הַמֶּלֶךְ וְאֶל הַפַּחוֹת אֲשֶׁר עַל מְדִינָה וּמְדִינָה וְאֶל שָׂרֵי עַם וָעָם מְדִינָה וּמְדִינָה כִּכְתָבָהּ וְעַם וָעָם כִּלְשׁוֹנוֹ בְּשֵׁם הַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרֹשׁ נִכְתָּב וְנֶחְתָּם בְּטַבַּעַת הַמֶּלֶךְ. יג וְנִשְׁלוֹחַ סְפָרִים בְּיַד הָרָצִים אֶל כָּל מְדִינוֹת הַמֶּלֶךְ לְהַשְׁמִיד לַהֲרֹג וּלְאַבֵּד אֶת כָּל הַיְּהוּדִים מִנַּעַר וְעַד זָקֵן טַף וְנָשִׁים בְּיוֹם אֶחָד בִּשְׁלוֹשָׁה עָשָׂר לְחֹדֶשׁ שְׁנֵים עָשָׂר הוּא חֹדֶשׁ אֲדָר וּשְׁלָלָם לָבוֹז. יד פַּתְשֶׁגֶן הַכְּתָב לְהִנָּתֵן דָּת בְּכָל מְדִינָה וּמְדִינָה גָּלוּי לְכָל הָעַמִּים לִהְיוֹת עֲתִדִים לַיּוֹם הַזֶּה. טו הָרָצִים יָצְאוּ דְחוּפִים בִּדְבַר הַמֶּלֶךְ וְהַדָּת נִתְּנָה בְּשׁוּשַׁן הַבִּירָה וְהַמֶּלֶךְ וְהָמָן יָשְׁבוּ לִשְׁתּוֹת וְהָעִיר שׁוּשָׁן נָבוֹכָה.
פרק ד Chapitre 4 –
Ayant un haut rang Aman se permit d’amadouer le roi afin qu’il lui donne le feu vert pour exterminer le peuple juif. Lorsque Mordehaï sut cela il déchira ses vêtements et dit à Esther de faire quelque chose pour sauver le peuple Juifs. Elle demanda alors à Mordehaï de rassembler tous les Juif de Suse pour un jeûne général de trois jours pour qu’Hachem la fasse réussir dans ce qu’elle entreprendrait contre Aman et pour la survie du peuple Juif.
א וּמָרְדֳּכַי יָדַע אֶת כָּל אֲשֶׁר נַעֲשָׂה וַיִּקְרַע מָרְדֳּכַי אֶת בְּגָדָיו וַיִּלְבַּשׁ שַׂק וָאֵפֶר וַיֵּצֵא בְּתוֹךְ הָעִיר וַיִּזְעַק זְעָקָה גְדוֹלָה וּמָרָה. ב וַיָּבוֹא עַד לִפְנֵי שַׁעַר הַמֶּלֶךְ כִּי אֵין לָבוֹא אֶל שַׁעַר הַמֶּלֶךְ בִּלְבוּשׁ שָׂק. ג וּבְכָל מְדִינָה וּמְדִינָה מְקוֹם אֲשֶׁר דְּבַר הַמֶּלֶךְ וְדָתוֹ מַגִּיעַ אֵבֶל גָּדוֹל לַיְּהוּדִים וְצוֹם וּבְכִי וּמִסְפֵּד שַׂק וָאֵפֶר יֻצַּע לָרַבִּים. ד ותבואינה וַתָּבוֹאנָה נַעֲרוֹת אֶסְתֵּר וְסָרִיסֶיהָ וַיַּגִּידוּ לָהּ וַתִּתְחַלְחַל הַמַּלְכָּה מְאֹד וַתִּשְׁלַח בְּגָדִים לְהַלְבִּישׁ אֶת מָרְדֳּכַי וּלְהָסִיר שַׂקּוֹ מֵעָלָיו וְלֹא קִבֵּל. ה וַתִּקְרָא אֶסְתֵּר לַהֲתָךְ מִסָּרִיסֵי הַמֶּלֶךְ אֲשֶׁר הֶעֱמִיד לְפָנֶיהָ וַתְּצַוֵּהוּ עַל מָרְדֳּכָי לָדַעַת מַה זֶּה וְעַל מַה זֶּה. ו וַיֵּצֵא הֲתָךְ אֶל מָרְדֳּכָי אֶל רְחוֹב הָעִיר אֲשֶׁר לִפְנֵי שַׁעַר הַמֶּלֶךְ. ז וַיַּגֶּד לוֹ מָרְדֳּכַי אֵת כָּל אֲשֶׁר קָרָהוּ וְאֵת פָּרָשַׁת הַכֶּסֶף אֲשֶׁר אָמַר הָמָן לִשְׁקוֹל עַל גִּנְזֵי הַמֶּלֶךְ ביהודיים בַּיְּהוּדִים לְאַבְּדָם. ח וְאֶת פַּתְשֶׁגֶן כְּתָב הַדָּת אֲשֶׁר נִתַּן בְּשׁוּשָׁן לְהַשְׁמִידָם נָתַן לוֹ לְהַרְאוֹת אֶת אֶסְתֵּר וּלְהַגִּיד לָהּ וּלְצַוּוֹת עָלֶיהָ לָבוֹא אֶל הַמֶּלֶךְ לְהִתְחַנֶּן לוֹ וּלְבַקֵּשׁ מִלְּפָנָיו עַל עַמָּהּ. ט וַיָּבוֹא הֲתָךְ וַיַּגֵּד לְאֶסְתֵּר אֵת דִּבְרֵי מָרְדֳּכָי. י וַתֹּאמֶר אֶסְתֵּר לַהֲתָךְ וַתְּצַוֵּהוּ אֶל מָרְדֳּכָי. יא כָּל עַבְדֵי הַמֶּלֶךְ וְעַם מְדִינוֹת הַמֶּלֶךְ יֹדְעִים אֲשֶׁר כָּל אִישׁ וְאִשָּׁה אֲשֶׁר יָבוֹא אֶל הַמֶּלֶךְ אֶל הֶחָצֵר הַפְּנִימִית אֲשֶׁר לֹא יִקָּרֵא אַחַת דָּתוֹ לְהָמִית לְבַד מֵאֲשֶׁר יוֹשִׁיט לוֹ הַמֶּלֶךְ אֶת שַׁרְבִיט הַזָּהָב וְחָיָה וַאֲנִי לֹא נִקְרֵאתִי לָבוֹא אֶל הַמֶּלֶךְ זֶה שְׁלוֹשִׁים יוֹם. יב וַיַּגִּידוּ לְמָרְדֳּכָי אֵת דִּבְרֵי אֶסְתֵּר. יג וַיֹּאמֶר מָרְדֳּכַי לְהָשִׁיב אֶל אֶסְתֵּר אַל תְּדַמִּי בְנַפְשֵׁךְ לְהִמָּלֵט בֵּית הַמֶּלֶךְ מִכָּל הַיְּהוּדִים. יד כִּי אִם הַחֲרֵשׁ תַּחֲרִישִׁי בָּעֵת הַזֹּאת רֶוַח וְהַצָּלָה יַעֲמוֹד לַיְּהוּדִים מִמָּקוֹם אַחֵר וְאַתְּ וּבֵית אָבִיךְ תֹּאבֵדוּ וּמִי יוֹדֵעַ אִם לְעֵת כָּזֹאת הִגַּעַתְּ לַמַּלְכוּת[13]. טו וַתֹּאמֶר אֶסְתֵּר לְהָשִׁיב אֶל מָרְדֳּכָי. טז לֵךְ כְּנוֹס אֶת כָּל הַיְּהוּדִים הַנִּמְצְאִים בְּשׁוּשָׁן וְצוּמוּ עָלַי וְאַל תֹּאכְלוּ וְאַל תִּשְׁתּוּ שְׁלֹשֶׁת יָמִים לַיְלָה וָיוֹם גַּם אֲנִי וְנַעֲרֹתַי אָצוּם כֵּן וּבְכֵן אָבוֹא אֶל הַמֶּלֶךְ אֲשֶׁר לֹא כַדָּת וְכַאֲשֶׁר אָבַדְתִּי אָבָדְתִּי. יז וַיַּעֲבֹר מָרְדֳּכָי וַיַּעַשׂ כְּכֹל אֲשֶׁר צִוְּתָה עָלָיו אֶסְתֵּר.
פרק ה Chapitre 5 –
Après trois jours de jeûne Esther va se présenter au roi et celui ci va lui tendre son sceptre. Esther va alors demander au roi et à Aman d’être présents pour les deux festins qu’elle fera en leurs honneurs. Après le premier festin Aman tout réjouit de l’honneur que la reine lui avait fait et sachant qu’il était aussi convié au deuxième festin il rentra chez lui. Sur le chemin il partit voir Mordehai. Mais celui ci ne se levant pas devant lui une haine le rongea et tout l’honneur qu’on lui avait fait juste avant n’était rien à ses yeux devant l’acte irrespectueux de Mordehai. Sa femme lui proposa alors de construire une poutre de 50 Ama de haut pour le pendre.
א וַיְהִי בַּיּוֹם הַשְּׁלִישִׁי וַתִּלְבַּשׁ אֶסְתֵּר מַלְכוּת וַתַּעֲמֹד בַּחֲצַר בֵּית הַמֶּלֶךְ הַפְּנִימִית נֹכַח בֵּית הַמֶּלֶךְ וְהַמֶּלֶךְ יוֹשֵׁב עַל כִּסֵּא מַלְכוּתוֹ בְּבֵית הַמַּלְכוּת נֹכַח פֶּתַח הַבָּיִת. ב וַיְהִי כִרְאוֹת הַמֶּלֶךְ אֶת אֶסְתֵּר הַמַּלְכָּה עֹמֶדֶת בֶּחָצֵר נָשְׂאָה חֵן בְּעֵינָיו וַיּוֹשֶׁט הַמֶּלֶךְ לְאֶסְתֵּר אֶת שַׁרְבִיט הַזָּהָב אֲשֶׁר בְּיָדוֹ וַתִּקְרַב אֶסְתֵּר וַתִּגַּע בְּרֹאשׁ הַשַּׁרְבִיט. ג וַיֹּאמֶר לָהּ הַמֶּלֶךְ מַה לָּךְ אֶסְתֵּר הַמַּלְכָּה וּמַה בַּקָּשָׁתֵךְ עַד חֲצִי הַמַּלְכוּת וְיִנָּתֵן לָךְ.[14] ד וַתֹּאמֶר אֶסְתֵּר אִם עַל הַמֶּלֶךְ טוֹב יָבוֹא הַמֶּלֶךְ וְהָמָן הַיּוֹם אֶל הַמִּשְׁתֶּה אֲשֶׁר עָשִׂיתִי לוֹ. ה וַיֹּאמֶר הַמֶּלֶךְ מַהֲרוּ אֶת הָמָן לַעֲשׂוֹת אֶת דְּבַר אֶסְתֵּר וַיָּבֹא הַמֶּלֶךְ וְהָמָן אֶל הַמִּשְׁתֶּה אֲשֶׁר עָשְׂתָה אֶסְתֵּר. ו וַיֹּאמֶר הַמֶּלֶךְ לְאֶסְתֵּר בְּמִשְׁתֵּה הַיַּיִן מַה שְּׁאֵלָתֵךְ וְיִנָּתֵן לָךְ וּמַה בַּקָּשָׁתֵךְ עַד חֲצִי הַמַּלְכוּת וְתֵעָשׂ. ז וַתַּעַן אֶסְתֵּר וַתֹּאמַר שְׁאֵלָתִי וּבַקָּשָׁתִי. ח אִם מָצָאתִי חֵן בְּעֵינֵי הַמֶּלֶךְ וְאִם עַל הַמֶּלֶךְ טוֹב לָתֵת אֶת שְׁאֵלָתִי וְלַעֲשׂוֹת אֶת בַּקָּשָׁתִי יָבוֹא הַמֶּלֶךְ וְהָמָן אֶל הַמִּשְׁתֶּה אֲשֶׁר אֶעֱשֶׂה לָהֶם וּמָחָר אֶעֱשֶׂה כִּדְבַר הַמֶּלֶךְ[15]. ט וַיֵּצֵא הָמָן בַּיּוֹם הַהוּא שָׂמֵחַ וְטוֹב לֵב וְכִרְאוֹת הָמָן אֶת מָרְדֳּכַי בְּשַׁעַר הַמֶּלֶךְ וְלֹא קָם וְלֹא זָע מִמֶּנּוּ וַיִּמָּלֵא הָמָן עַל מָרְדֳּכַי חֵמָה. י וַיִּתְאַפַּק הָמָן וַיָּבוֹא אֶל בֵּיתוֹ וַיִּשְׁלַח וַיָּבֵא אֶת אֹהֲבָיו וְאֶת זֶרֶשׁ אִשְׁתּוֹ. יא וַיְסַפֵּר לָהֶם הָמָן אֶת כְּבוֹד עָשְׁרוֹ וְרֹב בָּנָיו וְאֵת כָּל אֲשֶׁר גִּדְּלוֹ הַמֶּלֶךְ וְאֵת אֲשֶׁר נִשְּׂאוֹ עַל הַשָּׂרִים וְעַבְדֵי הַמֶּלֶךְ. יב וַיֹּאמֶר הָמָן אַף לֹא הֵבִיאָה אֶסְתֵּר הַמַּלְכָּה עִם הַמֶּלֶךְ אֶל הַמִּשְׁתֶּה אֲשֶׁר עָשָׂתָה כִּי אִם אוֹתִי וְגַם לְמָחָר אֲנִי קָרוּא לָהּ עִם הַמֶּלֶךְ. יג וְכָל זֶה אֵינֶנּוּ שֹׁוֶה לִי בְּכָל עֵת אֲשֶׁר אֲנִי רֹאֶה אֶת מָרְדֳּכַי הַיְּהוּדִי יוֹשֵׁב בְּשַׁעַר הַמֶּלֶךְ. יד וַתֹּאמֶר לוֹ זֶרֶשׁ אִשְׁתּוֹ וְכָל אֹהֲבָיו יַעֲשׂוּ עֵץ גָּבֹהַּ חֲמִשִּׁים אַמָּה וּבַבֹּקֶר אֱמֹר לַמֶּלֶךְ וְיִתְלוּ אֶת מָרְדֳּכַי עָלָיו וּבֹא עִם הַמֶּלֶךְ אֶל הַמִּשְׁתֶּה שָׂמֵחַ וַיִּיטַב הַדָּבָר לִפְנֵי הָמָן וַיַּעַשׂ הָעֵץ.
פרק ו Chapitre 6 –
Après le festin d’Esther, le roi Assuérus était perturbé dans son sommeil. Il demanda à ce qu’on lui lise le livre des souvenirs et s’aperçut que c’est Mordehaï qui le sauva des mains de Bigtan et Téresh, les deux eunuques du roi qui avaient fomenté un complot pour assassiner le roi. A ce même moment, on fit savoir au roi qu’Aman était dans le palais. En effet, ce dernier voulait présenter au roi sa requête et son désir de pendre Mordehaï. Ainsi, le roi demanda à Aman son avis sur le « sort » réservé à une personne chère aux yeux du roi. S’imaginant que le roi ne pouvait parler que de lui, Aman lui proposa de revêtir cet homme d’habits royaux, de lui faire monter le cheval royal mais aussi de publier et d’annoncer dans les rues de la ville: ‘’Ainsi le roi ait envers celui qui lui est cher’’. Sans le savoir, Aman donna de l’honneur à son pire ennemi : Mordehaï.
א בַּלַּיְלָה הַהוּא נָדְדָה שְׁנַת הַמֶּלֶךְ וַיֹּאמֶר לְהָבִיא אֶת סֵפֶר הַזִּכְרֹנוֹת דִּבְרֵי הַיָּמִים וַיִּהְיוּ נִקְרָאִים לִפְנֵי הַמֶּלֶךְ. ב וַיִּמָּצֵא כָתוּב אֲשֶׁר הִגִּיד מָרְדֳּכַי עַל בִּגְתָנָא וָתֶרֶשׁ[16] שְׁנֵי סָרִיסֵי הַמֶּלֶךְ מִשֹּׁמְרֵי הַסַּף אֲשֶׁר בִּקְשׁוּ לִשְׁלֹחַ יָד בַּמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ. ג וַיֹּאמֶר הַמֶּלֶךְ מַה נַּעֲשָׂה יְקָר וּגְדוּלָּה לְמָרְדֳּכַי עַל זֶה וַיֹּאמְרוּ נַעֲרֵי הַמֶּלֶךְ מְשָׁרְתָיו לֹא נַעֲשָׂה עִמּוֹ דָּבָר. ד וַיֹּאמֶר הַמֶּלֶךְ מִי בֶחָצֵר וְהָמָן בָּא לַחֲצַר בֵּית הַמֶּלֶךְ הַחִיצוֹנָה לֵאמֹר לַמֶּלֶךְ לִתְלוֹת אֶת מָרְדֳּכַי עַל הָעֵץ אֲשֶׁר הֵכִין לוֹ. ה וַיֹּאמְרוּ נַעֲרֵי הַמֶּלֶךְ אֵלָיו הִנֵּה הָמָן עֹמֵד בֶּחָצֵר וַיֹּאמֶר הַמֶּלֶךְ יָבוֹא. ו וַיָּבוֹא הָמָן וַיֹּאמֶר לוֹ הַמֶּלֶךְ מַה לַּעֲשׂוֹת בָּאִישׁ אֲשֶׁר הַמֶּלֶךְ חָפֵץ בִּיקָרוֹ וַיֹּאמֶר הָמָן בְּלִבּוֹ לְמִי יַחְפֹּץ הַמֶּלֶךְ לַעֲשׂוֹת יְקָר יוֹתֵר מִמֶּנִּי. ז וַיֹּאמֶר הָמָן אֶל הַמֶּלֶךְ אִישׁ אֲשֶׁר הַמֶּלֶךְ חָפֵץ בִּיקָרוֹ. ח יָבִיאוּ לְבוּשׁ מַלְכוּת אֲשֶׁר לָבַשׁ בּוֹ הַמֶּלֶךְ וְסוּס אֲשֶׁר רָכַב עָלָיו הַמֶּלֶךְ וַאֲשֶׁר נִתַּן כֶּתֶר מַלְכוּת בְּרֹאשׁוֹ. ט וְנָתוֹן הַלְּבוּשׁ וְהַסּוּס עַל יַד אִישׁ מִשָּׂרֵי הַמֶּלֶךְ הַפַּרְתְּמִים וְהִלְבִּישׁוּ אֶת הָאִישׁ אֲשֶׁר הַמֶּלֶךְ חָפֵץ בִּיקָרוֹ וְהִרְכִּיבֻהוּ עַל הַסּוּס בִּרְחוֹב הָעִיר וְקָרְאוּ לְפָנָיו כָּכָה יֵעָשֶׂה לָאִישׁ אֲשֶׁר הַמֶּלֶךְ חָפֵץ בִּיקָרוֹ. י וַיֹּאמֶר הַמֶּלֶךְ לְהָמָן מַהֵר קַח אֶת הַלְּבוּשׁ וְאֶת הַסּוּס כַּאֲשֶׁר דִּבַּרְתָּ וַעֲשֵׂה כֵן לְמָרְדֳּכַי הַיְּהוּדִי הַיּוֹשֵׁב בְּשַׁעַר הַמֶּלֶךְ אַל תַּפֵּל דָּבָר מִכֹּל אֲשֶׁר דִּבַּרְתָּ[17].
יא וַיִּקַּח הָמָן אֶת הַלְּבוּשׁ וְאֶת הַסּוּס וַיַּלְבֵּשׁ אֶת מָרְדֳּכָי וַיַּרְכִּיבֵהוּ בִּרְחוֹב הָעִיר וַיִּקְרָא לְפָנָיו כָּכָה יֵעָשֶׂה לָאִישׁ אֲשֶׁר הַמֶּלֶךְ חָפֵץ בִּיקָרוֹ. יב וַיָּשָׁב מָרְדֳּכַי אֶל שַׁעַר הַמֶּלֶךְ וְהָמָן נִדְחַף אֶל בֵּיתוֹ אָבֵל וַחֲפוּי רֹאשׁ. יג וַיְסַפֵּר הָמָן לְזֶרֶשׁ אִשְׁתּוֹ וּלְכָל אֹהֲבָיו אֵת כָּל אֲשֶׁר קָרָהוּ וַיֹּאמְרוּ לוֹ חֲכָמָיו וְזֶרֶשׁ אִשְׁתּוֹ אִם מִזֶּרַע הַיְּהוּדִים מָרְדֳּכַי אֲשֶׁר הַחִלּוֹתָ לִנְפֹּל לְפָנָיו לֹא תוּכַל לוֹ כִּי נָפוֹל תִּפּוֹל לְפָנָיו. יד עוֹדָם מְדַבְּרִים עִמּוֹ וְסָרִיסֵי הַמֶּלֶךְ הִגִּיעוּ וַיַּבְהִלוּ לְהָבִיא אֶת הָמָן אֶל הַמִּשְׁתֶּה אֲשֶׁר עָשְׂתָה אֶסְתֵּר.
פרק ז Chapitre 7 –
La fin d’Aman est enfin arrivée. A son deuxième festin Esther va dévoiler au roi ce qu’elle a sur le cœur. Dévoilant enfin sa religion elle va dire au roi que le royaume avait la volonté d’exterminer son peuple le peuple Juif. La colère que va avoir le roi par ses paroles va mettre fin à la vie d’Aman.
א וַיָּבֹא הַמֶּלֶךְ וְהָמָן לִשְׁתּוֹת עִם אֶסְתֵּר הַמַּלְכָּה. ב וַיֹּאמֶר הַמֶּלֶךְ לְאֶסְתֵּר גַּם בַּיּוֹם הַשֵּׁנִי בְּמִשְׁתֵּה הַיַּיִן מַה שְּׁאֵלָתֵךְ אֶסְתֵּר הַמַּלְכָּה וְתִנָּתֵן לָךְ וּמַה בַּקָּשָׁתֵךְ עַד חֲצִי הַמַּלְכוּת וְתֵעָשׂ. ג וַתַּעַן אֶסְתֵּר הַמַּלְכָּה וַתֹּאמַר אִם מָצָאתִי חֵן בְּעֵינֶיךָ הַמֶּלֶךְ וְאִם עַל הַמֶּלֶךְ טוֹב תִּנָּתֶן לִי נַפְשִׁי בִּשְׁאֵלָתִי וְעַמִּי בְּבַקָּשָׁתִי. ד כִּי נִמְכַּרְנוּ אֲנִי וְעַמִּי לְהַשְׁמִיד לַהֲרוֹג וּלְאַבֵּד וְאִלּוּ לַעֲבָדִים וְלִשְׁפָחוֹת נִמְכַּרְנוּ הֶחֱרַשְׁתִּי כִּי אֵין הַצָּר שֹׁוֶה בְּנֵזֶק הַמֶּלֶךְ. ה וַיֹּאמֶר הַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ וַיֹּאמֶר לְאֶסְתֵּר הַמַּלְכָּה[18] מִי הוּא זֶה וְאֵי זֶה הוּא אֲשֶׁר מְלָאוֹ לִבּוֹ לַעֲשׂוֹת כֵּן. ו וַתֹּאמֶר אֶסְתֵּר אִישׁ צַר וְאוֹיֵב הָמָן הָרָע הַזֶּה וְהָמָן נִבְעַת מִלִּפְנֵי הַמֶּלֶךְ וְהַמַּלְכָּה. ז וְהַמֶּלֶךְ קָם בַּחֲמָתוֹ מִמִּשְׁתֵּה הַיַּיִן אֶל גִּנַּת הַבִּיתָן[19] וְהָמָן עָמַד לְבַקֵּשׁ עַל נַפְשׁוֹ מֵאֶסְתֵּר הַמַּלְכָּה כִּי רָאָה כִּי כָלְתָה אֵלָיו הָרָעָה מֵאֵת הַמֶּלֶךְ. ח וְהַמֶּלֶךְ שָׁב מִגִּנַּת הַבִּיתָן אֶל בֵּית מִשְׁתֵּה הַיַּיִן וְהָמָן נֹפֵל עַל הַמִּטָּה אֲשֶׁר אֶסְתֵּר עָלֶיהָ וַיֹּאמֶר הַמֶּלֶךְ הֲגַם לִכְבּוֹשׁ אֶת הַמַּלְכָּה עִמִּי בַּבָּיִת הַדָּבָר יָצָא מִפִּי הַמֶּלֶךְ וּפְנֵי הָמָן חָפוּ. ט וַיֹּאמֶר חַרְבוֹנָה אֶחָד מִן הַסָּרִיסִים לִפְנֵי הַמֶּלֶךְ גַּם הִנֵּה הָעֵץ אֲשֶׁר עָשָׂה הָמָן לְמָרְדֳּכַי אֲשֶׁר דִּבֶּר טוֹב עַל הַמֶּלֶךְ עֹמֵד בְּבֵית הָמָן גָּבֹהַּ חֲמִשִּׁים אַמָּה וַיֹּאמֶר הַמֶּלֶךְ תְּלֻהוּ עָלָיו. י וַיִּתְלוּ אֶת הָמָן עַל הָעֵץ אֲשֶׁר הֵכִין לְמָרְדֳּכָי וַחֲמַת הַמֶּלֶךְ שָׁכָכָה.
פרק חChapitre 8 –
Après la pendaison d’Aman le roi va répartir les biens d’Aman en trois : une partie pour Mordehaï et Esther pour les étudiants en Torah et pour la construction du second Temple. Esther va faire une autre requête au roi lui demandant d’annuler le décret qui pèse sur le peuple Juif.
א בַּיּוֹם הַהוּא נָתַן הַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ לְאֶסְתֵּר הַמַּלְכָּה אֶת בֵּית הָמָן צֹרֵר היהודיים הַיְּהוּדִים וּמָרְדֳּכַי בָּא לִפְנֵי הַמֶּלֶךְ כִּי הִגִּידָה אֶסְתֵּר מַה הוּא לָהּ. ב וַיָּסַר הַמֶּלֶךְ אֶת טַבַּעְתּוֹ אֲשֶׁר הֶעֱבִיר מֵהָמָן וַיִּתְּנָהּ לְמָרְדֳּכָי וַתָּשֶׂם אֶסְתֵּר אֶת מָרְדֳּכַי עַל בֵּית הָמָן. ג וַתּוֹסֶף אֶסְתֵּר וַתְּדַבֵּר לִפְנֵי הַמֶּלֶךְ וַתִּפֹּל לִפְנֵי רַגְלָיו וַתֵּבְךְּ וַתִּתְחַנֶּן לוֹ לְהַעֲבִיר אֶת רָעַת הָמָן הָאֲגָגִי וְאֵת מַחֲשַׁבְתּוֹ אֲשֶׁר חָשַׁב עַל הַיְּהוּדִים. ד וַיּוֹשֶׁט הַמֶּלֶךְ לְאֶסְתֵּר אֵת שַׁרְבִט הַזָּהָב וַתָּקָם אֶסְתֵּר וַתַּעֲמֹד לִפְנֵי הַמֶּלֶךְ. ה וַתֹּאמֶר אִם עַל הַמֶּלֶךְ טוֹב וְאִם מָצָאתִי חֵן לְפָנָיו וְכָשֵׁר הַדָּבָר לִפְנֵי הַמֶּלֶךְ וְטוֹבָה אֲנִי בְּעֵינָיו יִכָּתֵב לְהָשִׁיב אֶת הַסְּפָרִים מַחֲשֶׁבֶת הָמָן בֶּן הַמְּדָתָא הָאֲגָגִי אֲשֶׁר כָּתַב לְאַבֵּד אֶת הַיְּהוּדִים אֲשֶׁר בְּכָל מְדִינוֹת הַמֶּלֶךְ. ו כִּי אֵיכָכָה אוּכַל וְרָאִיתִי בָּרָעָה אֲשֶׁר יִמְצָא אֶת עַמִּי וְאֵיכָכָה אוּכַל וְרָאִיתִי בְּאָבְדַן מוֹלַדְתִּי. ז וַיֹּאמֶר הַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרֹשׁ לְאֶסְתֵּר הַמַּלְכָּה וּלְמָרְדֳּכַי הַיְּהוּדִי הִנֵּה בֵית הָמָן נָתַתִּי לְאֶסְתֵּר וְאֹתוֹ תָּלוּ עַל הָעֵץ עַל אֲשֶׁר שָׁלַח יָדוֹ ביהודיים בַּיְּהוּדִים. ח וְאַתֶּם כִּתְבוּ עַל הַיְּהוּדִים כַּטּוֹב בְּעֵינֵיכֶם בְּשֵׁם הַמֶּלֶךְ וְחִתְמוּ בְּטַבַּעַת הַמֶּלֶךְ כִּי כְתָב אֲשֶׁר נִכְתָּב בְּשֵׁם הַמֶּלֶךְ וְנַחְתּוֹם בְּטַבַּעַת הַמֶּלֶךְ אֵין לְהָשִׁיב. ט וַיִּקָּרְאוּ סֹפְרֵי הַמֶּלֶךְ בָּעֵת הַהִיא בַּחֹדֶשׁ הַשְּׁלִישִׁי הוּא חֹדֶשׁ סִיוָן בִּשְׁלוֹשָׁה וְעֶשְׂרִים בּוֹ וַיִּכָּתֵב כְּכָל אֲשֶׁר צִוָּה מָרְדֳּכַי אֶל הַיְּהוּדִים וְאֶל הָאֲחַשְׁדַּרְפְּנִים וְהַפַּחוֹת וְשָׂרֵי הַמְּדִינוֹת אֲשֶׁר מֵהֹדּוּ וְעַד כּוּשׁ שֶׁבַע וְעֶשְׂרִים וּמֵאָה מְדִינָה מְדִינָה וּמְדִינָה כִּכְתָבָהּ וְעַם וָעָם כִּלְשֹׁנוֹ וְאֶל הַיְּהוּדִים כִּכְתָבָם וְכִלְשׁוֹנָם. י וַיִּכְתֹּב בְּשֵׁם הַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרֹשׁ וַיַּחְתֹּם בְּטַבַּעַת הַמֶּלֶךְ וַיִּשְׁלַח סְפָרִים בְּיַד הָרָצִים בַּסּוּסִים רֹכְבֵי הָרֶכֶשׁ הָאֲחַשְׁתְּרָנִים בְּנֵי הָרַמָּכִים. יא אֲשֶׁר נָתַן הַמֶּלֶךְ לַיְּהוּדִים אֲשֶׁר בְּכָל עִיר וָעִיר לְהִקָּהֵל וְלַעֲמֹד עַל נַפְשָׁם לְהַשְׁמִיד וְלַהֲרֹג וּלְאַבֵּד אֶת כָּל חֵיל עַם וּמְדִינָה הַצָּרִים אֹתָם טַף וְנָשִׁים וּשְׁלָלָם לָבוֹז. יב בְּיוֹם אֶחָד בְּכָל מְדִינוֹת הַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ בִּשְׁלוֹשָׁה עָשָׂר לְחֹדֶשׁ שְׁנֵים עָשָׂר הוּא חֹדֶשׁ אֲדָר. יג פַּתְשֶׁגֶן הַכְּתָב לְהִנָּתֵן דָּת בְּכָל מְדִינָה וּמְדִינָה גָּלוּי לְכָל הָעַמִּים וְלִהְיוֹת היהודיים הַיְּהוּדִים עתודים עֲתִידִים לַיּוֹם הַזֶּה לְהִנָּקֵם מֵאֹיְבֵיהֶם. יד הָרָצִים רֹכְבֵי הָרֶכֶשׁ הָאֲחַשְׁתְּרָנִים יָצְאוּ מְבֹהָלִים וּדְחוּפִים בִּדְבַר הַמֶּלֶךְ וְהַדָּת נִתְּנָה בְּשׁוּשַׁן הַבִּירָה. טו וּמָרְדֳּכַי יָצָא מִלִּפְנֵי הַמֶּלֶךְ בִּלְבוּשׁ מַלְכוּת תְּכֵלֶת וָחוּר וַעֲטֶרֶת זָהָב גְּדוֹלָה וְתַכְרִיךְ בּוּץ וְאַרְגָּמָן וְהָעִיר שׁוּשָׁן צָהֲלָה וְשָׂמֵחָה. טז לַיְּהוּדִים הָיְתָה אוֹרָה וְשִׂמְחָה וְשָׂשֹׂן וִיקָר. יז וּבְכָל מְדִינָה וּמְדִינָה וּבְכָל עִיר וָעִיר מְקוֹם אֲשֶׁר דְּבַר הַמֶּלֶךְ וְדָתוֹ מַגִּיעַ שִׂמְחָה וְשָׂשׂוֹן לַיְּהוּדִים מִשְׁתֶּה וְיוֹם טוֹב וְרַבִּים מֵעַמֵּי הָאָרֶץ מִתְיַהֲדִים כִּי נָפַל פַּחַד הַיְּהוּדִים עֲלֵיהֶם.
פרק ט Chapitre 9 –
Pour ce qui est de la fin de l’histoire le peuple Juif va pendre les dix fils d’Aman afin d’effacer le souvenir d’Amalek. Il va tuer aussi un grand nombre de gens lesquels étaient prêt à en faire de même.
א וּבִשְׁנֵים עָשָׂר חֹדֶשׁ הוּא חֹדֶשׁ אֲדָר בִּשְׁלוֹשָׁה עָשָׂר יוֹם בּוֹ אֲשֶׁר הִגִּיעַ דְּבַר הַמֶּלֶךְ וְדָתוֹ לְהֵעָשׂוֹת בַּיּוֹם אֲשֶׁר שִׂבְּרוּ אֹיְבֵי הַיְּהוּדִים לִשְׁלוֹט בָּהֶם וְנַהֲפוֹךְ הוּא אֲשֶׁר יִשְׁלְטוּ הַיְּהוּדִים הֵמָּה בְּשֹׂנְאֵיהֶם. ב נִקְהֲלוּ הַיְּהוּדִים בְּעָרֵיהֶם בְּכָל מְדִינוֹת הַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ לִשְׁלֹחַ יָד בִּמְבַקְשֵׁי רָעָתָם וְאִישׁ לֹא עָמַד לִפְנֵיהֶם כִּי נָפַל פַּחְדָּם עַל כָּל הָעַמִּים. ג וְכָל שָׂרֵי הַמְּדִינוֹת וְהָאֲחַשְׁדַּרְפְּנִים וְהַפַּחוֹת וְעֹשֵׂי הַמְּלָאכָה אֲשֶׁר לַמֶּלֶךְ מְנַשְּׂאִים אֶת הַיְּהוּדִים כִּי נָפַל פַּחַד מָרְדֳּכַי עֲלֵיהֶם. ד כִּי גָדוֹל מָרְדֳּכַי בְּבֵית הַמֶּלֶךְ וְשָׁמְעוֹ הוֹלֵךְ בְּכָל הַמְּדִינוֹת כִּי הָאִישׁ מָרְדֳּכַי הוֹלֵךְ וְגָדוֹל. ה וַיַּכּוּ הַיְּהוּדִים בְּכָל אֹיְבֵיהֶם מַכַּת חֶרֶב וְהֶרֶג וְאַבְדָן וַיַּעֲשׂוּ בְשֹׂנְאֵיהֶם כִּרְצוֹנָם[20]. ו וּבְשׁוּשַׁן הַבִּירָה הָרְגוּ הַיְּהוּדִים וְאַבֵּד חֲמֵשׁ מֵאוֹת
אִישׁ. וְאֵת פַּרְשַׁנְדָּתָא וְאֵת דַּלְפוֹן וְאֵת אַסְפָּתָא. וְאֵת
פּוֹרָתָא וְאֵת
אֲדַלְיָא וְאֵת
אֲרִידָתָא. וְאֵת
פַּרְמַשְׁתָּא וְאֵת
אֲרִיסַי וְאֵת
אֲרִידַי וְאֵת וַיְזָתָא. עֲשֶׂרֶת בְּנֵי הָמָן בֶּן הַמְּדָתָא צֹרֵר הַיְּהוּדִים הָרָגוּ וּבַבִּזָּה לֹא שָׁלְחוּ אֶת יָדָם. יא בַּיּוֹם הַהוּא בָּא מִסְפַּר הַהֲרוּגִים בְּשׁוּשַׁן הַבִּירָה לִפְנֵי הַמֶּלֶךְ. יב וַיֹּאמֶר הַמֶּלֶךְ לְאֶסְתֵּר הַמַּלְכָּה בְּשׁוּשַׁן הַבִּירָה הָרְגוּ הַיְּהוּדִים וְאַבֵּד חֲמֵשׁ מֵאוֹת אִישׁ וְאֵת עֲשֶׂרֶת בְּנֵי הָמָן בִּשְׁאָר מְדִינוֹת הַמֶּלֶךְ מֶה עָשׂוּ וּמַה שְּׁאֵלָתֵךְ וְיִנָּתֵן לָךְ וּמַה בַּקָּשָׁתֵךְ עוֹד וְתֵעָשׂ. יג וַתֹּאמֶר אֶסְתֵּר אִם עַל הַמֶּלֶךְ טוֹב יִנָּתֵן גַּם מָחָר לַיְּהוּדִים אֲשֶׁר בְּשׁוּשָׁן לַעֲשׂוֹת כְּדָת הַיּוֹם וְאֵת עֲשֶׂרֶת בְּנֵי הָמָן יִתְלוּ עַל הָעֵץ. יד וַיֹּאמֶר הַמֶּלֶךְ לְהֵעָשׂוֹת כֵּן וַתִּנָּתֵן דָּת בְּשׁוּשָׁן וְאֵת עֲשֶׂרֶת בְּנֵי הָמָן תָּלוּ. טו וַיִּקָּהֲלוּ היהודיים הַיְּהוּדִים אֲשֶׁר בְּשׁוּשָׁן גַּם בְּיוֹם אַרְבָּעָה עָשָׂר לְחֹדֶשׁ אֲדָר וַיַּהַרְגוּ בְשׁוּשָׁן שְׁלֹשׁ מֵאוֹת אִישׁ וּבַבִּזָּה לֹא שָׁלְחוּ אֶת יָדָם. טז וּשְׁאָר הַיְּהוּדִים אֲשֶׁר בִּמְדִינוֹת הַמֶּלֶךְ נִקְהֲלוּ וְעָמֹד עַל נַפְשָׁם וְנוֹחַ מֵאֹיְבֵיהֶם וְהָרוֹג בְּשֹׂנְאֵיהֶם חֲמִשָּׁה וְשִׁבְעִים אָלֶף וּבַבִּזָּה לֹא שָׁלְחוּ אֶת יָדָם. יז בְּיוֹם שְׁלוֹשָׁה עָשָׂר לְחֹדֶשׁ אֲדָר וְנוֹחַ בְּאַרְבָּעָה עָשָׂר בּוֹ וְעָשֹׂה אֹתוֹ יוֹם מִשְׁתֶּה וְשִׂמְחָה. יח והיהודיים וְהַיְּהוּדִים אֲשֶׁר בְּשׁוּשָׁן נִקְהֲלוּ בִּשְׁלוֹשָׁה עָשָׂר בּוֹ וּבְאַרְבָּעָה עָשָׂר בּוֹ וְנוֹחַ בַּחֲמִשָּׁה עָשָׂר בּוֹ וְעָשֹׂה אֹתוֹ יוֹם מִשְׁתֶּה וְשִׂמְחָה. יט עַל כֵּן הַיְּהוּדִים הפרוזים הַפְּרָזִים הַיֹּשְׁבִים בְּעָרֵי הַפְּרָזוֹת עֹשִׂים אֵת יוֹם אַרְבָּעָה עָשָׂר לְחֹדֶשׁ אֲדָר שִׂמְחָה וּמִשְׁתֶּה וְיוֹם טוֹב וּמִשְׁלֹחַ מָנוֹת אִישׁ לְרֵעֵהוּ. כ וַיִּכְתֹּב מָרְדֳּכַי אֶת הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה וַיִּשְׁלַח סְפָרִים אֶל כָּל הַיְּהוּדִים אֲשֶׁר בְּכָל מְדִינוֹת הַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ הַקְּרוֹבִים וְהָרְחוֹקִים. כא לְקַיֵּם עֲלֵיהֶם לִהְיוֹת עֹשִׂים אֵת יוֹם אַרְבָּעָה עָשָׂר לְחֹדֶשׁ אֲדָר וְאֵת יוֹם חֲמִשָּׁה עָשָׂר בּוֹ בְּכָל שָׁנָה וְשָׁנָה. כב כַּיָּמִים אֲשֶׁר נָחוּ בָהֶם הַיְּהוּדִים מֵאֹיְבֵיהֶם וְהַחֹדֶשׁ אֲשֶׁר נֶהְפַּךְ לָהֶם מִיָּגוֹן לְשִׂמְחָה וּמֵאֵבֶל לְיוֹם טוֹב לַעֲשׂוֹת אוֹתָם יְמֵי מִשְׁתֶּה וְשִׂמְחָה וּמִשְׁלֹחַ מָנוֹת אִישׁ לְרֵעֵהוּ וּמַתָּנוֹת לָאֶבְיֹנִים. כג וְקִבֵּל הַיְּהוּדִים אֵת אֲשֶׁר הֵחֵלּוּ לַעֲשׂוֹת וְאֵת אֲשֶׁר כָּתַב מָרְדֳּכַי אֲלֵיהֶם. כד כִּי הָמָן בֶּן הַמְּדָתָא הָאֲגָגִי צֹרֵר כָּל הַיְּהוּדִים חָשַׁב עַל הַיְּהוּדִים לְאַבְּדָם וְהִפִּל פּוּר הוּא הַגּוֹרָל לְהֻמָּם וּלְאַבְּדָם. כה וּבְבֹאָהּ לִפְנֵי הַמֶּלֶךְ אָמַר עִם הַסֵּפֶר יָשׁוּב מַחֲשַׁבְתּוֹ הָרָעָה אֲשֶׁר חָשַׁב עַל הַיְּהוּדִים עַל רֹאשׁוֹ וְתָלוּ אֹתוֹ וְאֶת בָּנָיו עַל הָעֵץ. כו עַל כֵּן קָרְאוּ לַיָּמִים הָאֵלֶּה פוּרִים עַל שֵׁם הַפּוּר עַל כֵּן עַל כָּל דִּבְרֵי הָאִגֶּרֶת הַזֹּאת וּמָה רָאוּ עַל כָּכָה וּמָה הִגִּיעַ אֲלֵיהֶם. כז קִיְּמוּ וקבל וְקִבְּלוּ הַיְּהוּדִים עֲלֵיהֶם וְעַל זַרְעָם וְעַל כָּל הַנִּלְוִים עֲלֵיהֶם וְלֹא יַעֲבוֹר לִהְיוֹת עֹשִׂים אֵת שְׁנֵי הַיָּמִים הָאֵלֶּה כִּכְתָבָם וְכִזְמַנָּם בְּכָל שָׁנָה וְשָׁנָה. כח וְהַיָּמִים הָאֵלֶּה נִזְכָּרִים וְנַעֲשִׂים בְּכָל דּוֹר וָדוֹר מִשְׁפָּחָה וּמִשְׁפָּחָה מְדִינָה וּמְדִינָה וְעִיר וָעִיר[21] וִימֵי הַפּוּרִים הָאֵלֶּה לֹא יַעַבְרוּ מִתּוֹךְ הַיְּהוּדִים וְזִכְרָם לֹא יָסוּף מִזַּרְעָם. כט וַתִּכְתֹּב אֶסְתֵּר הַמַּלְכָּה בַת אֲבִיחַיִל וּמָרְדֳּכַי הַיְּהוּדִי אֶת כָּל תֹּקֶף לְקַיֵּם אֵת אִגֶּרֶת הַפֻּרִים הַזֹּאת הַשֵּׁנִית. ל וַיִּשְׁלַח סְפָרִים אֶל כָּל הַיְּהוּדִים אֶל שֶׁבַע וְעֶשְׂרִים וּמֵאָה מְדִינָה מַלְכוּת אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ דִּבְרֵי שָׁלוֹם וֶאֱמֶת. לא לְקַיֵּם אֶת יְמֵי הַפֻּרִים הָאֵלֶּה בִּזְמַנֵּיהֶם כַּאֲשֶׁר קִיַּם עֲלֵיהֶם מָרְדֳּכַי הַיְּהוּדִי וְאֶסְתֵּר הַמַּלְכָּה וְכַאֲשֶׁר קִיְּמוּ עַל נַפְשָׁם וְעַל זַרְעָם דִּבְרֵי הַצּוֹמוֹת וְזַעֲקָתָם. לב וּמַאֲמַר אֶסְתֵּר קִיַּם דִּבְרֵי הַפֻּרִים הָאֵלֶּה וְנִכְתָּב בַּסֵּפֶר.
פרק י Chapitre 10 –
א וַיָּשֶׂם הַמֶּלֶךְ אחשרש אֲחַשְׁוֵרֹשׁ מַס עַל הָאָרֶץ וְאִיֵּי הַיָּם. ב וְכָל מַעֲשֵׂה תָקְפּוֹ וּגְבוּרָתוֹ וּפָרָשַׁת גְּדֻלַּת מָרְדֳּכַי אֲשֶׁר גִּדְּלוֹ הַמֶּלֶךְ הֲלוֹא הֵם כְּתוּבִים עַל סֵפֶר דִּבְרֵי הַיָּמִים לְמַלְכֵי מָדַי וּפָרָס. ג כִּי מָרְדֳּכַי הַיְּהוּדִי מִשְׁנֶה לַמֶּלֶךְ אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ וְגָדוֹל לַיְּהוּדִים וְרָצוּי לְרֹב אֶחָיו דֹּרֵשׁ טוֹב לְעַמּוֹ וְדֹבֵר שָׁלוֹם לְכָל זַרְעוֹ.
בָּרוּךְ אַתָּה יְ הוָֹה אֱ לֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם. הָרָב אֶת רִיבֵנוּ. וְהַדָּן אֶת דִּינֵנוּ. וְהַנּוֹקֵם אֶת נִקְמָתֵנוּ וְהַמְשַׁלֵּם גְּמוּל לְכָל אוֹיְבֵי נַפְשֵׁנוּ . וְהַנִּפְרָע לָנוּ מִצָּרֵינוּ.בָּרוּךְ אַתָּה יְ הוָֹה. הַנִּפְרָע לְעַמּוֹ יִשְׂרָאֵל מִכָּל צָרֵיהֶם. הָאֵל הַמּוֹשִׁיעַ.
אָרוּר הָמָן בָּרוּךְ מָרְדְכַי. אֲרוּרָה זֶרֶשׁ בְּרוּכָה אֶסְתֵּר אֲרוּרִים כָּל הָרְשָׁעִים בְּרוּכִים כָּל ישראל וְגַם חַרְבוֹנָה זָכוּר לַטוֹב.
[1] Il est enseigné dans le traité Méguila (10b) selon Rav Achi qu’ à chaque fois qu’il est employé le mot Vayhi (et voici), l’épisode qui suivra rapportera une période de souffrance. Cependant, dans le traité Pessa’him (87b) Rabbi Ocha’ya nous apprend qu’Hachem nous fit une bonté de nous avoir éparpillés dans le monde entier, car même s’il y a un gouvernement qui décrète l’extermination des Juifs, il sera dans l’impossibilité de tous les éliminer vu qu’il n’est pas « roi » des autres pays. De plus, les autres nations nommeront un tel pays comme étant meurtrier. Mais cela ne peut s’appliquer dans l’épisode de Pourim car Assuérus régnait dans le monde entier. C’est pour cela que la Méguila commence par ce mot, à cause du décret d’extermination de tout le peuple juif dans son ensemble, sans exception.
[2] Après avoir invité les pays et villes lointaines, le roi Assuérus invita sa ville, Suse, pour ce dernier festin de sept jours. Lorsque Morde’hai entendit l’invitation, il rassembla tous les Juifs, et les mit en garde de ne pas y participer. Cependant, ce soir là du 4 Tichri, 18500 Juifs se présentèrent aux portes du palais afin d’y participer. C’est à partir de ce moment là, qu’Hachem décréta l’extermination du peuple Juif. Mais une chose fit défaut à l’ange accusateur. Le septième jour, aucun Juif ne se rendit au palais, car il s’agissait du jour de Kippour. Grâce à cela, le décret Divin ne put être scellé (Bayome Hachevi’i, a pour valeur numérique Véhou Haya Yom Hakipourim)
[3] Le Gaon de Vilna explique la raison pour laquelle la Méguila nous détaille chaque richesse du roi, en commençant par annoncer que le festin dura sept jours, et en nous décrivant ensuite la qualité de son mobilier (lit en or et argent…). Assuérus entreprit cette invitation comme le Yetser Har’a à l’encontre de l’homme. Le mauvais penchant n’entraine jamais l’homme à la faute directement en disant à l’homme « ne fais pas chabbat » par exemple ; non, le mauvais penchant commence par lui dire des choses qui ne sont pas forcément interdites pour ainsi en venir plus simplement à la faute. Ainsi, Assuérus entraina le peuple juif à ce festin en leur promettant que la nourriture aura la meilleure des Cacherout et ensuite, il les entraina à la faute.
[4] Rabbi Avaou enseigne qu’il y a une différence ici. Lorsque le festin commença et que la boisson coula à flot, Assuérus, saoul voulu montrer aux yeux de tous, la beauté de sa femme. Contrairement à notre peuple. Nos Sages nous demandent à plusieurs reprises de boire du vin, comme lors du Chabbat ou Yom Tov, mais ce qui ressort de cette consommation d’alcool n’est autre que des chants, des psaumes et des louanges à Hachem.
[5]Pas seulement au roi, Vachti fit honte… Comme nous le dirons dans la note prochaine, Memoukhane qui était en réalité Aman, proposa son verdict le premier. Le Midrach (Esther 1, 6) nous apprend au nom de Rabbi Yo’hanan que trois Amoraïm donnèrent la raison pour laquelle Aman proposa en premier son verdict. L’un dit que Vachti avait frappé Aman avec sa sandale. La preuve de cet Amora est dans ce verset « Pas seulement au roi, Vashti fit honte… »
[6] L’un des ministres présent était Mémoukhane, qui était en réalité Aman. Lorsque Vashti refusa de se présenter, le roi rassembla ses ministres pour décréter sa peine. Aman fit remarquer que le fait que sa femme ne soit pas venue pouvait alors engendrer une honte aux yeux des autres rois. Comme nous verrons, Vashti va être mise à mort. Ici, Aman va créé une nouvelle loi qui dit que tous les décrets reposent sur l’avis du roi, c’est-à-dire qu’il pourra décréter ce qu’il veut sans passer par un comité. Aman à donc pensé grâce à cela dissuader le roi pour décréter l’extermination du peuple juif. Cependant, en faisant cela, Hachem pensa à tout autre chose. A cause de cette loi, Assuérus à la fin va décréter la pendaison d’Aman et ses fils sans passer par le comité.
[7] Le roi Assuérus après avoir cuvé son vin a demandé à voir Vachti, mais ses serviteurs lui rappelèrent que la veille il avait ordonné la mise à mort de sa femme, avec l’accord des sept ministres. Lorsqu’il entendit cela il se leva et les tua tous sauf Aman. Il est rapporté dans le Pitshéguan Haktav que la Méguila utilisa le terme Nigzar, ce qu’il lui était décrété (à Vachti) pour nous dire que le roi n’était aucunement responsable de sa mort, mais Le seul et L’unique responsable était Hachem.
[8] Nos Sages nous apprennent qu’à l’époque du Roi David, un homme de la tribu de Binyamin nommé Chim’i ben Guéra, maudit David de cinq malédictions. La Torah nous dit qu’un homme maudissant un roi d’Israël est passible de mort. Mais le Roi David dit la chose suivante: « Hayom lo yamout Ich mi-Israel », « aujourd’hui ne mourra pas un homme d’Israël ». Le Roi David à ce moment là, avait vu par prophétie Mordéhaï Hayéhoudi serait l’un des descendants de Chim’i ben Guéra. Lorsque la Méguila nous apprend qu’il y avait « un juif », il s’agit du même homme auquel fait référence le roi David : Mordehaï. Le commentaire ‘Atereth Zaav de Maran Harav Ovadia Yossef zetsouka’l nous apprend que Chim’i eut un fils d’une telle grandeur grâce au mérite de son épouse. Lorsque Tsadok et Eviatar fuirent Avchalom, ils aperçurent la porte de la maison de Chim’i entrouverte. Ils entrèrent, et la femme de Chim’i les cacha dans le puits. Elle boucha l’ouverture du puits et ôta le foulard qui cachait ses cheveux. Lorsqu’Avchalom entra dans la maison et vit cette femme, cheveux découverts, il se dit qu’il était improbable de les trouver ici. Ainsi, Tsadok et Eviatar furent sauvés. Hachem décréta alors que par le mérite de cette femme ayant sauvé deux Tsadikim, sa descendance comptera deux Tsadikim qui sauveront le peuple juif : Mordehaï et Esther.
[9] Il est enseigné dans le traité Méguila (13a) qu’Esther était belle aux yeux de tous. En effet Hachem accomplit un miracle et la fit ressembler aux femmes de tous les peuples. Le Bén Yéhoyad’a s’interroge sur la raison de ce miracle. Le gaon Biniane Ariel répond de la manière suivante : comme nous l’avons dit plus haut, lors du festin qu’organisa Ahachvéroch, après s’être saoulés, les convives débattirent avec le roi au sujet des femmes les plus belles. Certains annoncèrent que les femmes perses étaient les plus belles etc. Jusqu’au point où le roi voulut prouver que son épouse dépassait de loin toutes les autres femmes en demandant à cette dernière de se présenter aux yeux de tous. Concernant Esther, Hachem accomplit le miracle qu’elle plaise aux yeux de tous afin de ne pas en arriver à ce que le roi lui demande de s’exhiber à la cour.
[10] Le Roi va ériger Aman plus haut que tous les autres ministres et à partir de ce moment là, le décret d’Aman va être très proche. Le Rav Ovadia Yossef zatsouka’l rapporte la parabole suivante dans son commentaire sur la Méguila : un homme possédait un âne, une jument et une truie. Cet homme donnait une part de nourriture bien plus importante à sa truie qu’à son âne et à sa jument. La jument dit alors un jour à l’âne : nous qui travaillons toute la journée, notre maitre nous donne une part de nourriture limitée, alors que la truie qui ne travaille pas, reçoit une part bien plus importante ! L’âne dit alors à la jument : sois patiente et tu vas voir ce qui va arriver à la truie. Après quelques jours, le maître vint avec un boucher, lequel tua la truie et en donna un bon prix. Il en est de même avec Aman. Les autres ministres étaient des hommes siégeant au royaume grâce à leurs familles respectables, alors qu’Aman était, avant ces évènements, un simple coiffeur. Les commentateurs nous disent que lorsqu’il est écrit « Hamélékh » dans la Méguila, il est question d’Hachem Lui-même. Et bien, Aujourd’hui, Hachem (Le Roi) lui donne une place bien plus importante que les autres ministres afin que sa chute soit vertigineuse.
[11] Les serviteurs du roi questionnèrent Mordehaï sur la raison pour laquelle il ne se prosternait jamais devant Aman. Et ainsi, chaque jour ils lui demandèrent (באמרם כְּאָמְרָם) et cela, sans qu’il n’en vienne un seul jour à se prosterner. Il est rapporté dans le Midrach que les serviteurs lui demandèrent : pourquoi ne te prosterne-tu pas, n’est ce pas ainsi que ton ancêtre Ya’akov, ainsi que ses enfants et ses deux servantes agirent devant Essav ? Et Mordehaï de leur répondre qu’à cette même époque, Benyamin (donc lui-même, puisque Mordéhaï est issu de cette tribu), n’était pas encore né. Le nombre de fois où la famille se prosterna face à Essav s’évalue à 1 fois multipliée par 11 (enfants) + 7 (nombre de fois que se prosterna Yaakov) + 2 (les servantes) = 20. C’est ainsi pour faire référence à cela que nous devons lire le mot באמרם en כְּאָמְרָם, avec la lettre Kaf (égale à 20).
[12] Après avoir appris à Assuérus qu’un peuple séparé et dispersé désobéissait aux ordres du roi, Aman lui demande la somme de 10000 Kikar d’argent afin de payer les soldats qui tueront chaque homme du peuple Juif. Les Tossafoth dans le traité Méguila (16a) expliquent qu’il s’agit en réalité de la somme exacte du demi-chekel que chaque homme juif devait donner à partir de l’âge de 20 ans. Si on fait le calcul, le nombre de Bné Israël sortant d’Egypte était de 600 000 hommes âgès de 20 ans et plus. Le Ba’h explique alors que la vie d’un homme est en moyenne de 70 ans, et en soustrayant 20 ans, pendant lesquels on ne devait pas donner le demi-chekel cela donne un total de 50 ans. Selon ce compte, le peuple d’Israël, après être sorti d’Egypte, donna 1/2 shekel multiplié par 50 = 25 chekel multiplié par 600 000 = 15 millions chekel. Un Kikar d’argent valant 1500 chekel, la somme de 10000 Kikar d’argent correspond bien à la somme de 15 millions Le traité Méguila (13b), nous enseigne qu’Hachem fit en sorte que ce demi-chekel soit donné par le peuple Juif avant le décret d’Aman afin de donner du mérite au peuple. Comme il est dit, ‘’le 1er Adar on faisait entendre dans les rues la Mitsva de donner le demi-chekel, afin de ne pas oublier. Et comme nous le savons, le décret fut promulgué le 14 Adar.
[13] Hachem demanda au roi Chaoul d’effacer complètement le souvenir d’Amalek de la terre. Cependant, Chaoul garda un homme du nom de Aguagui, duquel descendit Aman. Le Maharcha nous apprend alors, que si Chaoul avait entièrement accompli ce que lui avait demandé Hachem, Aman n’aurait pas existé. Esther est issue de la tribu de Chaoul. Mordehaï lui dit alors, qu’elle était venue au monde pour réparer ce qu’avait fait son aieul, Chaoul, et ainsi détruire les restes d’Amalek. Si elle n’agissait pas maintenant, en mettant Aman hors d’état de nuire et parvenir ainsi à sauver le peuple Juif, il n’y aurait pas d’autres occasions. Ainsi est-il commenté dans le Atereth Zaav au nom du ‘Hayé ‘Olam.
[14] Il est rapporté dans le Midrach que lorsque le roi vit Esther il s’énerva, car elle était entrée sans permission. Dans le traité Méguila il est dit qu’à ce moment-même, trois anges se présentèrent car lorsqu’elle vit la colère du roi, une crainte l’étreignit et sans l’aide des anges, elle serait morte de peur. Chacun des anges présents avait un but : un lui permit de surmonter sa peur et l’aida à relever son cou. L’autre la rendit encore plus belle que ce qu’elle était déjà. Et le dernier rallongea le sceptre du roi jusqu’à elle. Esther pria Hachem qu’Il lui accorde la réussite dans son entreprise et lorsque le roi lui demanda ce qu’elle voulait, elle lui répondit : יָבוֹא הַמֶּלֶךְ וְהָמָן הַיּוֹם, que le roi et Aman viennent aujourd’hui au festin, les premières lettres de ces quatre mots forment le nom d’Hachem.
[15] Alors qu’Esther offre ce festin afin de demander au roi d’annuler les décrets, elle demande à ce que le roi revienne le lendemain avec Aman pour un autre festin. La raison à cela est rapportée par Rabbénou Avraham ben Ezra : Esther entendit un signe du ciel, qu’un miracle se produirait, sans cela, elle ne formulerait pas sa demande. Comme nous le verrons par la suite, la veille du second festin une série d’épisodes miraculeux va donner la force à Esther d’accomplir son destin.
[16]Le Midrach Talpioth se demande pour quelle raison il est écrit בִּגְתָנָא וָתֶרֶשׁ Bigtana véTirech (et Tiréch) alors que leurs véritables noms étaient בִּגְתָן וָתֶרֶשׁ Bigtan et Téréch. Il répond en disant que les scribes qui rédigèrent ce qu’avait fait Mordehaï pour le roi n’étaient autre que les fils d’Aman. Ces derniers, ne souahaitant pas que Mordehaï ait du mérite aux yeux du roi écrivirent בִּגְתָן או תֶרֶשׁ, Bigtan ou Tirech, c’est-à-dire que dans le doute de savoir lequel des deux voulait réellement tuer le roi, il les tua tous deux. Il ne s’agissait donc pas d’un mérite complet car un doute subsistait.
[17] Après avoir entendu à la lecture du livre des souvenirs qu’il avait une dette envers Mordehaï, le roi le fit vêtir par Aman même d’habits royaux et le fit monter sur le cheval royal aux yeux de tous, tiré par Aman. Comme nous le savons, le roi aussi haïssait le peuple Juif. Quelle mouche l’a donc alors piqué d’accorder un tel honneur à Mordehaï ? Le Me’am Lo’ez répond en disant que la haine du roi était le fruit d’une connaissance astrologique, annonçant que, plus tard un juif prendrait sa place. Ce qu’il ne savait pas, c’est que ce Juif n’était ni plus ni moins que son fils Dariavech, enfanté par Esther. En agissant ainsi à l’égard de Mordehaï, le roi pensait accomplir cette prophétie vue dans les astres en faisant en sorte que Mordehai prenne soit disant la place du roi en revêtant ses habits et en chevauchant son cheval.
[18] La raison pour laquelle la Méguila rajoute le terme Hamalka, la reine, alors que plusieurs fois elle ne le mentionne pas est qu’après avoir fait savoir sa requête, le roi sut alors qu’elle faisait partie du peuple Juif, plus précisément de la descendance du roi Chaoul. Esther aurait du sang royal qui coule dans ses veines. C’est pour cela qu’il ne l’appela à ce moment là, pas seulement par son prénom mais aussi par le définitif de reine.
[19] Esther va enfin formuler sa requête au roi : « Aman veut tuer mon peuple, le peuple Juif ». Dans sa colère, le roi va sortir prendre l’air dans son jardin. Le traité Méguila (16a) nous enseigne qu’Hachem envoya dans le jardin des anges sous l’apparence des fils d’Aman. Ceux-ci déracinaient les arbres et lorsqu’il les vit, il demanda qui leur avait demandé de faire une telle chose. Ils répondirent qu’il s’agissait de leur père. Il entra alors à nouveau dans son palais en furie et vit Aman sur le lit d’Esther. A ce même moment, l’un des eunuques, nommé ‘Harbona entra et dit au roi : Aman a construit une potence afin d’y pendre Mordehaï, celui qui a fait du bien au roi. Sa colère l’emporta et tout ce qu’il vit et entendit ces dernières minutes explosa en lui. Il déclara alors : « Pendez Aman dessus ! »
[20]Il est rapporté dans le Midrach Chemouel que le roi ne donna pas l’autorisation au peuple Juif de tuer qui bon lui semble mais seulement pour se défendre. Cependant, ce qu’il se passa était tout à fait imprévu : le peuple Juif prit une position d’offensive. C’est alors que le roi dit à Esther : וַיֹּאמֶר הַמֶּלֶךְ לְאֶסְתֵּר הַמַּלְכָּה, בְּשׁוּשַׁן הַבִּירָה הָרְגוּ הַיְּהוּדִים וְאַבֵּד חֲמֵשׁ מֵאוֹת אִישׁ וְאֵת עֲשֶׂרֶת בְּנֵי-הָמָן–בִּשְׁאָר מְדִינוֹת הַמֶּלֶךְ, « A Suse les Juifs tuèrent 500 hommes ainsi que les 10 fils d’Aman. » C’est la raison pour laquelle il écrit וְנַהֲפוֹךְ הוּא, אֲשֶׁר יִשְׁלְטוּ הַיְּהוּדִים הֵמָּהבְּשֹׂנְאֵיהֶם, « Et tout se retourna, les Juifs contrôlèrent leurs ennemis, » c’est-à-dire qu’ils ne respectèrent pas ce que leur avait dit le roi. Le livre Véhigadta explique en disant que le peuple Juif compris alors qu’Hachem attend de son peuple une confiance totale. C’est à ce moment là que le peuple reçut la Torah pour la seconde fois, avec volonté et amour. Il suivit alors scrupuleusement la demande initiale d’Hachem à savoir, détruire tout souvenir d’Amalek, même si cela irait à l’encontre des paroles du roi.
[21]La fête de Pourim a été reçue par tout le peuple Juif, fêtant cet évènement à chaque génération, chaque famille, chaque pays et chaque ville. De manière générale, lorsque l’on définit un groupe de personnes pour en arriver à une plus grande généralité, on va du plus petit au plus grand, comme nous pouvons le remarquer en ce concernant le Cohen Gadol le jour de Kippour : (afin de se faire pardonner) pour lui, pour sa famille et pour tout le peuple. Mais ici, c’est différent. En effet, la Méguila nous apprend que Pourim sera fêté dans toutes les générations, dans chaque famille, dans chaque pays et dans chaque ville. Suivant l’ordre logique, elle aurait dû dire, « chaque famille, chaque ville et chaque pays ». Cependant, nos Sages on voulu nous apprendre qu’en cette période, il faut oublier cette loi. Chacun est uni, il n’y a pas de différence, en famille c’est aussi ensemble, chacun de nous. La période de Pourim nous apprend que sans union on ne peut subsister, ni moi, ni mon ami, mais tout le peuple, sans exception. Chacun était concerné par le décret du roi, lui-même régnant sur le monde entier. Ce qui nous a sauvé c’est l’union.
Je remercie le Kollel Chira létsion dans lequel j’étudie tout au long de ma journée, ainsi que mon Roch Kollel. Qu’Hachem leur apporte de la Berakha dans tout ce qu’ils entreprennent. (pour faire un don au kollel, vous pouvez contacter le :
0547293201 ou bien : 0586080988
Je remercie mon Rav, Hagon Harav Auchri Azoulai pour son aide précieuse face au Grand Rabbin d’Israel et la réalisation de se merveilleux projet.
Elé ya’amdou al Haberakha
A mon cher ami Harav Pinhas Dray, qu’Hachem lui donne la force de continuer son magnifique travail de diffusion de Torah, par ses Chiourim.
A mon ami Daniel Bellilty pour son aide précieuse à la diffusion de ce Chiour sur son site internet www.jardindelatorah.org
Ce feuillet est dédié :
Pour le Zivoug Hagoun de : Tamar Ilana bat Touva
Pour l’élévation de l’âme de : Ilana bat Zahari
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Yoel Hattab, auteur des livres arôme agréable
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