Pourquoi la Torah s’étend elle tant sur le récit d’Eliezer – Réouven Carcéles

Pourquoi la Torah s’étend elle tant sur le récit d’Eliezer – Réouven Carcéles

la Torah s’étend sur le récit d’Eliezer

Rav dessler ramène, (mikhtav me-eliyahou tome 5 p132), rachi (berechit raba 60,11), sur le récit d’Eli’ezer qui s’allonge dans la Thora, alors que souvent des règles d’une importance capitale sont déduites d’une seule lettre !

Il est évident, que le récit d’Eli’ezer, doit nous apprendre plusieurs leçons, et notamment, ses comportements et ses conversations en tant que serviteur d’Abraham !

Rachi explique (chap 24,39), qu’Eli’ezer avait une fille et il cherchait à ce qu’Abraham s’adresse à lui pour demander sa fille en mariage pour Yts’hak, ce à quoi Abraham répondit : « mon fils est béni, et toi tu es maudit, or quelqu’un de béni ne peut pas s’attacher a quelqu’un de maudit ». Pourtant, nous pouvons essayer de comprendre que ce désir de se lier à Abraham n’était pas tellement surréaliste que cela. En effet, il faut savoir, qu’Eli’ezer n’était pas un serviteur ordinaire, et j’ai vu une explication du rav pinto, qui ramène les sages dans yoma 28b, ou ils expliquent qu’Eliezer transmettait la Tora de son maître aux autres, et Abraham lui même l’avait choisit, et voyait en lui quelqu’un de doué et qui convenait, que ce soit pour ses connaissances et sa compréhension, ou pour son caractère et son comportement, à faire partie de ceux qui transmettent la tradition pour répandre la Torah de son maître. Donc Eliezer connaissait sa place et savait où il se situait, et c’est pourquoi il a eu l’audace de proposer sa fille, mais Abraham a refusé !

Il est rapporté dans le mayana chel Torah, qu’il était stupéfiait, car il croyait que les membres de la famille d’Abraham étaient des gens dignes et de valeurs, et en voyant qu’ils étaient méchants et idolâtre, Eliezer ne comprenait pas comment avec tout ce qui se disait de lui, cela était compatible avec la notion de maudit ?

Nous apprenons ici un grand Moussar, car malgré tout, Eli’ezer s’est incliné devant Abraham son maître. Il est parti accomplir fidèlement sa mission et est arrivé à destination. Il se tint auprès du puits et épanche ses supplications devant Hachem pour que celui-ci manifeste Sa bonté envers son maître et qu’il trouve une femme de hessed pour yts’hak. Il s’est élevé au dessus de ses intérêts personnels au point d’être capable de prier de tout son cœur pour le bien de son maître, même si cela allait contre son propre bien. De plus quand il a été exaucé, il ne s’en est pas attristé en voyant qu’il n’avait plus aucun espoir pour sa fille. Au contraire, il s’est prosterné pour remercier Hachem, et ça, c’est la plus grande preuve de joie véritable envers le bien et la réussite de son maître. Cest un exemple édifiant de l’élévation au dessus des intérêts personnels et de l’annulation de ses volontés.

C’est en tout cas ce que la Torah nous enseigne ici, cette capacité de s’effacer complètement, et on comprend maintenant, pourquoi Lavan et Betuel ont été d’accord pour envoyer Rivka, car cette sincérité qu’avait Eli’ezer, est gravée en son cœur, a démonté, que tout ceci en réalité venait d’Hachem, et que la volonté de D était la même que celle d’Abraham, car il a réussit à extirper de son cœur tout soupçon quant au fait qu’il avait eu des projets différents, et effectivement, les paroles d’Eli’ezer qui étaient sorties d’un cœur sincère, sont rentrées directement dans le cœur de Lavan et Bétuel, d’où leur accord pour envoyer Rivka!

C’est un des messages de cette Paracha, arriver à cette liberté éternelle, la soumission et l’effacement de soi face à son maître et à plus forte raison, à la volonté du créateur, arriver à faire les choses avec le cœur, juste en pensant à son prochain, et s’oublier un instant, le temps de penser au bonheur de l’autre, c’est avec comme cela qu’on peut toucher le cœur des autres, et c’est ce qui l’a fait passer de béni, au lieu de maudit!

Reuven

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