79.Hilkhoth Shabbath – Cours N79
Maké Bépatich – Frapper avec un marteau – Premier cours
26 Mars 2017 – Rav Mordekhay Saksik
Maké Bépatich (1). Cours enregistré pour le site Jardindelatorah.
Le cours a lieu dans les locaux de l’institution « Od Avinou Hay » que nous remercions.
Cours d’une heure et cinq minutes environ. Le cours est assuré via le système Webex qui permet une meilleure qualité de son.
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Cours dédié à la Réfoua Shéléma de Aharon Aléxandre Ben Routh
Résumé du cours. Le cours audio est bien plus complet. Le résumé écrit est destiné aux révisions
INTRODUCTION : La mélakha de Maké Bépatich ressemble beaucoup à la melakha de Boné. Boné, Soter et Maké be-patich sont d’ailleurs 3 melakhot qui vont ensemble mais Maké be-patiche est une mélakha distincte qui est dans la liste des 39 mélakhot (Travaux interdits pendant Shabbath).
TRADUCTION de Maké Bépatich : Frapper avec un marteau.
DÉFINITION de la Melakha de Maké Bépatich : Pour fabriquer un kéli (ustensile) on distingue deux étapes : construire (boné) et arranger (Maké be-patich).
Lorsque j’ai construit un objet, il est utilisable mais n’ais pas pas encore totalement finalisé. Maké Bépatich c’est faire une action après la fabrication de mon kéli qui consiste à le finaliser : le redresser, l’arranger, le renforcer etc. Afin qu’il soit tout à fait bien et totalement terminé.
Losrq’un objet se détériore après utilisation et que je le « répare », ça s’appelle « Métakène Mana« , arranger un ustensile.
EXEMPLES (interdits déoraïta – de la Torah) :
– Lorsqu’on fabrique un kéli bien qu’on puisse d’ores et déjà l’utiliser il n’est pas forcément tout à fait net, pas encore vraiment terminé. Donc on donne quelques petits coups avec un marteau par exemple, pour le consolider, le redresser etc. Tant que je suis dans la phase de fabrication de mon kéli je suis dans Boné (construire) mais à partir du moment où l’action de construire est terminée, j’ai terminé la melakha de Boné. Et s’il faut consolider mon ustensile je rentre dans une deuxième action qui est celle d’arranger. Je rentre alors dans la melakha de Maké Bépatich. Donc il y a deux phases (2 melakhot) : construire (boné) puis arranger (Maké Bépatich ).
– Quand on achète un costume tout neuf il y a encore des fils de couture qui ferment la poche de la veste par exemple. Mais l’habit lui a été totalement bien cousu par le couturier. Mais si je veux utiliser pleinement ma veste il faut que je retire ces fils pour que mon habit soit complètement terminé. Or ce faisant j’arrange mon habit : ce qui est interdit du fait de Maké be-patich.
– Pour fabriquer un pot : je forme un kéli avec de l’argile que je mets à cuire dans un four. Je fais donc la mélakha de bichoul (durcir quelque chose de mou). Après l’avoir sorti une première fois du four il a durci mais je décide de l’y remettre pour qu’il durcisse encore plus, pour le renforcer, parce que plus je le cuis plus il devient dur. Du fait qu’en le retirant la première fois du four mon pot était déjà fabriqué puisqu’il était dur ça signifie que j’ai terminé la melakha de bichoul. Donc quand je le remets à cuire une deuxième fois pour le consolider alors là, je l’arrange. Si ça n’avait été qu’un seul acte du début à la fin ça n’aurait été que la melakha de bichoul, mais sortir le pot et le ré-enfourner pour le durcir encore plus, pour le finaliser : c’est cela Maké be-patich.
Faire la melakha de Maké be-patich c’est donc toujours en deuxième action après une melakha que j’ai terminée :
– ou pour arranger / réparer
– ou pour finaliser / achever
Un autre point qui ressemble mais ne rentre pas dans la melakha de Maké be-patich c’est arranger quelque chose qui est extérieur au kéli.
Par exemple j’ai un verre avec du vin interdit (Yayin Néssekh); le fait de rincer ce verre rentre-t-il dans le cadre de Maké Bépatich ?
Autre exemple, ai-je le droit d’aiguiser un couteau pendant Shabbath ou Yom Tov ? Si j’aiguise la lame d’un couteau ça rentre dans la melakha de Maké be-patich parce qu’en l’aiguisant je vais modifier la lame et il va mieux couper. Donc j’ai amélioré dans le couteau lui-même puisqu’il était déjà fabriqué avant. Interdit par la Torah du fait de Mak »-Bépatish.
Mais si la lame de mon couteau est vraiment très sale et qu’à cause de ces saletés je ne parviens pas à couper, que je le nettoie pour enlever les saletés alors je ne modifie rien dans l’objet lui-même, dans son corps, je débarrasse simplement la surface de la lame des saletés qui sont collées dessus. Et si de ce fait mon couteau coupe mieux je n’ai pour autant pas modifié le corps du couteau lui-même et cela n’est donc pas Maké be-patich.
Si j’ai un habit que j’utilise depuis plusieurs années, si des saletés sont rentrées dans les poches de mon habit et que je suis obligé de les enlever pour pouvoir y mettre les mains alors c’est permis, c’est comme le cas du couteau sale. C’est-à-dire que du moment que mon habit a déjà été complètement fini, cousu et tous fils de fin de couture retirés, il est donc entièrement terminé. Donc s’il lui arrive un problème extérieur après qu’il ait été complètement terminé, même si ce problème rend mon habit inutilisable et que j’enlève les saletés, malgré tout ce n’est pas Maké be-patich parce que les saletés qui viennent après ne font pas parties de l’habit lui-même.
La règle de Maké be-patich intervient dès que j’améliore la chose dans la chose elle-même, dans le corps de l’objet lui-même.
– En reprenant l’exemple du costume tout neuf qui a encore les poches cousues, il n’est pas tout à fait terminé et je n’ai pas le droit d’enlever ces fils. Par contre s’il est complètement terminé, que ces fils ont été retirés mais que d’autres choses rentrent, m’empêchant de mettre les mains dans les poches alors là c’est permis de retirer ces choses puisque je ne termine pas mon habit ici, je le débarrasse juste de choses qui sont extérieures à lui.
– L’étiquette d’un habit : il n’y a aucun problème à retirer l’étiquette d’un habit neuf puisque celle-ci ne fait pas partie intégrante de l’habit. Ce n’est pas Maké be-patich, l’étiquette ne termine pas l’habit lui-même et je n’ai pas amélioré l’habit non plus en la retirant. J’ai juste enlevé quelque chose d’extérieur qui dérangeait mais qui n’est pas dans le gouf (corps) de l’habit lui-même. (on peut déchirer, il n’y a pas « Koréa’ car on n’a pas l’intention de coudre derrière, et en déchirant l’étiquette on n’a rien détérioré. On arrange et comme il n’y a ni Boné ni Maké Bépatich c’est permis).
TOLDA (dérivé) de Maké be-patich :
Réparer / arranger un ustensile qui était entièrement terminé mais qui s’est détérioré rentre dans la melakha de Maké Bépatich. Ce n’est pas Boné parce qu’il est déjà construit (je ne le reconstruis pas) mais je le répare parce qu‘il s’est détérioré. Le fait que mon objet était bien, qu’il était terminé mais qu’il s’est détérioré et que je veuille maintenant l’arranger nous amène à une tolda (travail dérivé) de Maké Béatich.
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EXEMPLES :
– j’ai une fourchette tordue : qu’elle soit encore utilisable ou plus du tout, si je la redresse alors je l’ai arrangée. Et ça c’est Maké Bépatich, tout comme redresser des lunettes etc. Si elle n’est plus utilisable du tout, en la redressant, je transgresse Maké BéPatich de la Torah. Si elle est encore utilisable et que je la redresse, alors je transgresse Maké BéPatich par ordre rabbinique.
– Idem si je mets de l’huile dans les gonds d’une porte qui grince, je l’améliore puisque je rajoute de l’huile dans le corps même de la chose, ça va pénétrer et par là je l‘arrange, je l’améliore ce qui est asour michoum Maké be-patich (interdit du fait de la mélakha Maké Bépatich). Ce n’est pas Boné car on ne rajoute pas quelque chose, on améliore. [27]
– Une montre à remontoir : si je la remonte alors qu’elle est en train de fonctionner je ne fais que prolonger son état de marche donc il n’y a eu ni détérioration ni arrangement, ce n’est donc pas Maké be-patich, et c’est permis. Mais si elle s’éteinte complètement et que je la remonte pour relancer sa marche de fonctionnement alors là c’est assour [interdit] de Maké Bépatish.
– Les jouets des enfants tels que les voitures ou les canards (à ressort) qui se remontent, c’est moutar [permis] pendant Shabbath. Puisqu’il n’y a pas eu de détérioration à l’origine de l’arrêt du jouet, le fait de le relancer n’est donc pas l’avoir arrangé. Les enfants peuvent donc jouer avec ce genre de jouets pendant Shabbat.
Pour que ce soit Maké Bépatish il faut donc qu’il y ait un problème et un arrangement.
D’autres exemples
– Faire un trou (dans une cage, une boite etc.) : le Rambam indique due dans ce cas on est Hayav (coupable) du fait de Maké Bépatish. Pour être ‘hayav de Maké Bépatish il faut que ce soit un trou qui soit fait pour entrer et sortir. Par exemple quand on fait un trou dans une cage de poulailler (pour aérer par exemple) cela permet de faire sortir l’air mauvais (d’aérer) et de faire entrer de la lumière : c’est Maké bépatich. J’ai amélioré le corps de la cage. À noter que si la cage est reliée au sol c’est Boné et si la cage n’est pas reliée au sol c’est Maké Bépatish. [40]
– Enfin faire un trou dans une ceinture : c’est Maké Bépatish puisque je vais pouvoir faire entrer et sortir l’aiguille de la boucle par ce trou.
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Interdits des ‘Hakhamim (interdits autour de l’interdit de Maké Bépatish :
– On n’a pas le droit pendant chabbat de jouer d’un instrument de musique (qui est d’ailleurs mouktsé) de peur qu’on en vienne à l’arranger. En changeant une corde de guitare qui se casse par exemple. C’est interdit du fait de Maké Bépatich par ordre rabbinique.
– De la même façon c’est assour [interdit] de faire du vélo de crainte que je le répare. Si la chaîne de mon vélo déraillait par exemple je pourrais être amené à la remettre en place.
L’interdit de jouer d’un instrument de musique, va plus loin,
- je n’ai pas le droit d’émettre des sons comme faire un rythme sur une table ou bien de taper des mains (qui est plus strict pour les Séfaradim que pour les Ashkénazim). De même on n’a pas le droit de danser pendant Chabbath. Tous ces interdits existent, par ordre Rabbinique, car les Hakhamim ont craint qu’on en vienne à jouer un instrument de musique. Faire un bruit différemment de la semaine c’est permis, par exemple taper alternativement des mains, une fois sur le dos et une fois sur la paume.
- par contre chanter, siffler sont permis.
- émettre des sons mais sans l’intention de faire de la musique est permis, par exemple taper à la porte ou utiliser les clochettes de la porte. De même pour les Rimonim du Séfer Torah. Dans ce dernier cas il y a de plus l’honneur de la Torah; par exemple pour Sim’hat Torah qui serait pendant Chabbat, il est permis de danser en l’honneur de la Torah.
Nager pendant Shabbath
- Il est interdit de nager, à la mer, pendant Shabbath de peur qu’on en vienne à fabriquer un petit « radeau » (un petit flotteur) [ce qui rentre dans l’interdit de Maké Bépatich]. Pour une piscine, s’il y a un rebord (la surface de l’eau est sous le rebord) c’est permis de nager pendant Shabbath (par exemple dans une grande baignoire). Si l’eau arrive à raz bord et déborde, c’est interdit. Cependant il faut faire attention à Sé’hita (essorer).
- Nager signifie lever les deux pieds du sol (si je marche dans dans un fleuve, c’est permis).
Durée du cours : 64 minutes environ
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