Halakha Quotidienne – Pourim et 4 Parachiot (8)
Ces Halakhot sont pour un Zivoug Yaffé de Léa bat Dina Routh
8) Torath Hamoâdim du Rav David Yossef (Chapitre 3)
Lois du jeûne d’Esther
Nous vous proposons quelques extrqites du livre Torat Hamoadim à ce propos.
Pour accéder au chapitre dans son intégralité : Chapitre III
[1] C’est un Minhagh (une Habitude d’ordre Halakhique/juridique) de jeûner le 13 Adar car à l’époque de Mordékhay et Esther les juifs se sont rassemblés le 13 Adar pour défendre leur vie du fait de leurs ennemis et ceux qui les haïssaient ; ils eurent besoin de la miséricorde Divine afin de l’emporter sur leurs ennemis. Il se sont mis à prier et à faire des supplications et ils jeûnèrent ce jour là (de la même manière qu’a agi Moshé Rabbénou lorsqu’ils combattirent Amaleq, il fut en jeûne et en prières ce jour là comme on le voit dans la mékhilta à la fin de la Parasha Béshala’h).
Hashem a entendu la prière des enfants d’Israël et a accepté leur Téshouva (repentance) et leur jeûne et le jour même où les ennemis des juifs avaient espéré prendre le dessus sur eux ce fut le contraire qui eut lieu, les juifs allant, eux, prendre le dessus sur ceux qui les haïssaient. Ils tuèrent soixante-quinze mille de ceux qui les haïssaient, sans compter ceux qui avaient été tués parmi ceux qui les haïssaient et qui étaient à Suse (Shoushane) la capitale, et parmi les juifs il n’en manquait pas un seul. C’est pour cela que nous avons l’habitude, dans toutes les communautés juives, de jeûner ce jour là chaque année. Ce jeûne s’appelle « jeûne d’Esther ».
Certains disent que la raison de cette habitude de jeûner est afin de se souvenir du jeûne qu’avait décrété Esther pendant le mois de Nissan, mais que les sages n’ont pas voulu instituer un jeûne en Nissan puisqu’on ne jeûne pas en Nissan (comme on le voit dans la Massekheth Soférim Ch. 17 t Ch. 21 et dans le Tour Shoul’han Aroukh Ch. 429) ; en conséquence ils ont institué le jeûne au mis de Adar qui est celui avant Pourim.
Certains disent que le jeûne d’Esther est une obligation instituée par les prophètes (divré Kabbala) comme il est dit dans la Méghilla de Esther (Ch. 9 v 31)
וְכַאֲשֶׁר קִיְּמוּ עַל-נַפְשָׁם, וְעַל-זַרְעָם: דִּבְרֵי הַצּוֹמוֹת, וְזַעֲקָתָם.
les avaient acceptés pour leur compte et pour le compte de leurs descendants, en ce qui concerne les jeûnes et les supplications y afférentes.
Cependant, en ce qui concerne la Halakha nous tenons comme ceux qui considèrent que le jeûne d’Esther n’est pas une obligation des prophètes (qui est une obligation forte) mais est un Minhagh du peuple juif (obligatoire mais moins fort).
[2] [2-ב-ב] Les femmes enceintes et les femmes qui allaitent sont dispensées du jeûne d’Esther et même si elles souhaitent s’imposer le jeûne il faut les en empêcher.
Dans ce contexte, on appelle « femme enceinte » toute femme dont la grossesse est connue c’est à dire après trois mois à partir de la conception. Si cette femme souffre de faiblesses ou de vomissements elle est dispensée de jeûner même si les trois mois ne sont pas révolus, et même si 40 jours depuis la conception ne sont pas encore passés, elle peuvent jeûner à plus forte raisson si 40 jours sont passés depuis la conception.
Dans ce contexte, on appelle « femme qui allaite » toute femme dans les 24 mois à partir de l’accouchement même si elle n’allaite plus. De même une femme qui a eu une fausse-couche et qui est faible à cause de cette fausse couche, est dispensée de ces jeûnes pendant 24 mois à partir de la fausse couche.
[3] Les enfants sont dispensés de jeûner pendant le jeûne d’Esther. Et même un jeûne de quelques heures n’est pas nécessaire. Même s’ils sont arrivés en âge d’éducation (7 ou 8 ans), tant qu’ils n’ont pas atteint l’âge des Miçwoth (c’est à dire 13 ans révolus pour un garçon et 12 ans révolus pour une fille) ils sont dispensés du jeûne.
Même si ces enfants désirent s’astreindre à jeûner il faut les en empêcher.
[4] Une personne malade, mais qui ne court aucun danger, est dispensée de jeûner lors du jeûne d’Esther. Même un malade qui a guéri et se sent encore faible pourra boire et manger.
Une personne âgée qui est faible et souffre du jeûne, bien qu’elle « se renforce » et se déplace comme quelqu’un en bonne santé est dispensée de jeûner pendant le jeûne d’Esther. Il leur est interdit d’être plus exigeant vis à vis de lui même et de jeûner. Même quelqu’un qui souffre des yeux est dispensé de jeûner.
Par contre, les personnes en bonne santé ne doivent pas se séparer de la communauté et doivent jeûner. Même quelqu’un qui rentre d’un long voyage et pour lequel il est difficile de jeûner devra se forcer à jeûner.
[5] Toute personne qui mange pendant le jeûne alors qu’elle en a le droit, comme une femme enceinte ou qui allaite ou un malade, ou tout cas similaire, n’a pas besoin de compenser son jeûne par la suite ; par contre celui qui ne jeûne pas parce qu’il a mal au yeux ou un cas similaire, lorsqu’il guérira devra compenser le jeûne. Si quelqu’un a mangé par ordre médical n’a pas besoin de compenser son jeûne lorsqu’il guérira.
[6] Un couple de jeunes mariés, dans la première semaine qui suit le mariage, est dispensé de jeûner pour le jeûne d’Esther car c’est un jour de fête pour eux.
De même lors d’une circoncision les « trois maîtres de l’alliance d’Abraham » que sont le père, le Sandaq (celui qui tient le bébé lors de la circoncision) et le Mohel (celui qui procède à la circoncision – en français [Littré] Circonciseur) sont dispenser de jeûner si la circoncision tombe pendant le jeûne d’Esther ; ils mangeront après la circoncision. Ils n’ont pas le droit d’être plus rigoureux et de jeûner car c’est pour eux un jour de fête.
[7] Les autres lois des jeûnes, et qui est tenu de jeûner et qui en est dispensé, sont dans le livre « Torath Hamoâdim – Lois des quatre jeûnes aux chapitres 1 et 2, il s’agit des quatre jeûnes, et il en est de même pour le jeûne d’Esther (sauf ce qui a été vu plus haut et qui est plus souple).
La traduction des quatre premiers chapitres de ce livre est à l’adresse : LIVRE JEUNES
[8] Pendant le jeûne d’Esther on dit On dit עננו Ânénou [Répond nous] dans la Âmidah (prière debout à voix basse) et on sort la Torah dans laquelle on lit le passage Way’hal Moshé. S’il n’y a pas à la synagogue six personnes qui jeûnent pendant le jeûne d’Esther, on ne sort pas le Séfer Torah pour y lire le passage Way’hal Moshé. L’officiant ne dira pas « Anénou » dans une bénédiction à part entière mais dira « Ânénou » dans la bénédiction קולנו שמע et conclura cette bénédiction par תפלה שומע comme le fait un particulier.