Halakha Quotidienne – Pourim et 4 Parashiyoth (6)
Ces Halakhot sont pour un Zivoug Yaffé de Léa bat Dina Routh
6) Shiouré Harashal Tome 1, Parashat MishpaTim (page 272)
Lois des quatre parashiyoth
Pour accomplir la Mitsva du « Zekher léma’hatsit Hashékel »
Un Séfarade élève dans une Yéshiva Ashkénaze, dans laquelle la lecture est faite avec la prononciation Ashkénaze, devra être pointilleux et écouter les lectures de la Parashat Zakhor et de la Parasha Para avec la prononciation Séfarade [et réciproquement]. Bien que pour toutes les lectures de l’année on est quitte de notre obligation en écoutant une lecture avec la prononciation Ashkénaze, malgré tout pour les lectures de la Parasha de Zakhor et de Para qui sont de la Torah, il faut être pointilleux et chacun doit écouter une lecture faite avec la prononciation de ses pères.
De plus, notre prononciation [Séfarade] est meilleure et la bonne [note du traducteur : dans une certaine mesure] et même parmi les Grands Posquim Ashkénazes nous trouvons des Rabbanim qui ont encensé par prononciation Séfarade [note du traducteur : sans s’opposer à ce qui vient d’être dit, je considère à titre personnel que la prononciation Yéménite possède de nombreuses qualités, en particulier une certaine région où le Qamats n’est prononcé ni A ni O mais un intermédiaire ; j’essaie personnellement de prononcer le Qamats de cette manière].
Rabbi Yaakov David [Président du tribunal Rabbinique de Salotsq, rédacteur d’un commentaire sur le Talmoud Jérusalmite, et des Responsa Beth Ridvaz (Ridvaz étant l’acrostiche de Rabbi Yaakov David Ben Zéev), il vécut à Safed à la fin de ses jours et s’y lia d’amitié avec Rabbi Yaakov Yédid qui était président du tribunal Rabbinique de Jérusalem.
On demanda à Rabbi Yaakov David quelle était son opinion à propos de la prononciation, quelle prononciation était la plus valable. Rabbi Yaakov David répondit que la prononciation Séfarade était la « bonne » car vous autres, Séfarades, n’avez pas quitté la Terre Sainte, et même ceux qui l’ont quittée ne s’en sont pas trop éloigné, mais ont demeuré en Iraq ou en Syrie. Par contre nous autres (Ashkénazim) avons été exilés parmi les nations lointaines, et notre langue (la manière de prononcer) s’est détériorée. En conséquence la prononciation Séfarade est la bonne (Beth Ridvaz chapitre 27).
Rabbi Nathan Adler (qui était le Rav du Hatam Sofer et vivait à Francfort en Allemagne) l’a précédé. Il a invité Rabbi Haym Modaî, qui vivait en Turquie, et l’a rémunéré afin de lui enseigner la prononciation Séfarade. Rabbi Haym lui a enseigné pendant trois années entières jusqu’à ce que Rabbi Nathan Adler soit familier avec la prononciation Séfarade. Ce dernier était officiant dans sa synagogue et ne donnait pas l’autorisation à quiconque d’autre d’être officiant.
Si lui (Rabbi Nathan Adler) a compris l’importance de prononcer et de prier avec la prononciation Séfarade, nous devons nous même apprendre de son comportement [le Rav Ovadia s’élève contre cette tendance de certains Séfaradim de singer les Ashkénazim que ce soit dans la prononciation ou dans les Halakhotes ou dans le comportement au quotidien, il n’a jamais demandé à un Ashkénaze de se comporter comme un Séfarade, il est au contraire connu pour répondre à chacun selon son origine, tout en demandant aux Séfaradim de suivre exclusivement Maran l’auteur du Shoulhan Aroukh qui est « le maître de la terre d’Israël »].
De même il faut connaître l’importance de prononcer les lettres selon la Halakha, de prononcer comme il faut le âyn ע et le ‘Het ח, et ne pas prononcer un Aleph א en lieu et place d’un Âyn ע ou bien un khaf כ à la place d’un ‘Het ח,et de même pour les autres lettres. Il faut conseiller à ceux qui ne font pas attention (en faisant un jeu de mot avec un chant de Rabbi Shélomo Ibn Gabirol, qui se lamente sur la destruction du Temple de Jérusalem, ce Piyout est également dans le Moussaf de Yom Kippour dans le rite Séfarade)
ובכן היה לאין מחמד כל עין
Et ainsi a été réduit à néant le délice de tout œil
[il y a là un jeu de mot entre עין la lettre et עין qui veut dire œil, et entre אין et עין qui si on ne sait pas prononcer le עין se prononcent de la même manière]
et celui qui ne comprend pas leurs usages et leur prononciation ne peut pas du tout comprendre leur langue [la langue Hébreu, puisqu’une telle phrase ne veut strictement rien dire si on ne sait pas prononcer le עין et qu’on le prononce de la même manière qu’un א – Aleph].
En conséquence puisque nous avons l’obligation de poursuivre les usages de nos pères, comme il est écrit (Proverbes Ch. 1 v 8) :
וְאַל-תִּטֹּשׁ, תּוֹרַת אִמֶּךָ.
ne délaisse pas la Torah de ta mère;
Il nous faut donc écouter la lecture de la Parasha de Zakhor dans un endroit où on prononce comme la prononciation Séfarade [pour les Séfaradim].
On retrouve la même notion dans le livre « Divré Yéhossef » (de Rabbi Yossef Schwartz) qui démontre qu’en réalité les Rishonim (Rabbins médiévaux) et des anciens avaient l’habitude de prononcer les lettres et les voyelles comme les Séfaradim.
Certains font un compromis et prononcent le nom de D.ieu comme les Ashkénazim, ils commettent une erreur ! Il faut impérativement que les Séfaradim poursuivent comme l’habitude de leurs ancêtres et ne changent rien à la prononciation précise qui est la nôtre et de la modifier pour une autre prononciation et il ne faut pas changer le Qamats [A] du nom de D.ieu pour un ‘Olam [O] car un ‘Holam est un ‘Holam [et un Qamats est un Qamats].
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Cependant, il est évident que les Ashkénazim doivent continuer comme leur habitude ; tous ce dont nous avons parlé (dit le Rav Ovadia) est de nos personnes qui sont des communautés Séfarades, pour qu’ils ne quittent pas leurs bonnes habitudes et les changent pour prendre les Minhaguim d’autres communautés.
Bien qu’un des Rabbanim de Béné Béraq ait rendu public que les Séfaradim doivent changer et prononcer le nom de D.ieu avec un O, malgré tout les Séfaradim Grands de la Génération précédente ont tous prononcé le nom de D.ieu comme nous le faisons et il est évident qu’eux mêmes l’ont entendu de leurs pères de génération en génération et il ne faut rien changer !!
Le Rif a demander de prendre garde (dans la lecture du Shéma’) à ne pas lire vite וחרה אף ה’, « La colère de L’Eternel s’allumerait contre vous » car les voyelles se ressemblent (וחרה se termine avec un Qamats et אף est un Pata’h) afin de ne pas entendre וחרף (Hashem méprise). Si la prononciation du Qamats était un O alors pourquoi marquer une interruption entre ces deux mots ? (il n’y a aucune possibilité de se tromper lorsqu’on entend la phrase). On est obligé de dire que ces deux voyelles sont d’une prononciation proche (le Qamats et le Pata’h). On voit de même du Piyout (poème liturgique) de Rabbi Eliezer Haggadol et du Ibn Gabirol, et d’autres Grands en Torah (des temps très anciens). A ce propos on dit que celui qui change sort un mauvais renom aux Rishonimes [aux anciens, et dans ce cas aux Rabbins Médiévaux]
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Cependant, tout ce qui a été dit plus haut, n’est vrai que pour la prononciation, cependant il n’y a aucune raison d’être pointilleux dans le choix d’un Séfer Torah et [un Séfarade] on peut lire dans un Séfer Torah écrit avec les formes des lettres comme les Ashkénazim, car avec un tel Séfer Torah on s’acquitte de son obligation [et réciproquement pour les Ashkénazim]. C’est ce qu’a écrit notre Maître le ‘Hida on nom du Ari Zal que chaque manière d’écrire, qu’elle soit Ashkénaze ou Séfarade a une place (une importance) dans le ciel et est valable. Cet avis est également celui du livre « Sadé Haarets » et du Noda’ Bihouda [voir Yabia Omer T6 Ch. 11 § 6].