87. Hilkhoth Shabbath – Cours N87 Hotsaa Transporter Chabbath d’un domaine à un autre (3) 25 Juin 2017 – Rav Mordekhay Saksik
Transporter Chabbath d’un domaine à un autre. Cours dédié Léilouy Nishmat Tsipora Lévana Bat Myriam
Cours enregistré pour le site Jardindelatorah.
Le cours a lieu dans les locaux de l’institution « Od Avinou Hay » que nous remercions.
Cours d’une durée de cinquante cinq minutes environ. Le cours est assuré via le système Webex qui permet une meilleure qualité de son.
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MELAKHA de Hotsaa
TRADUCTION : Transporter d’un domaine à un autre
Nous poursuivons les cours sur la Mélakha de Hotsaa – Transporter Chabbath. Nous avons lors des cours précédents défini les quatre domaines selon la Halakha. Pourquoi définir des domaines ? car selon la Torah il est interdit de transporter d’un domaine public (Réchout Harabim) à un domaine privé (Réchout Haya’hid) ou inversement d’un domaine privé à un domaine public. Il est également interdit de transporter plus de 4 amot dans le domaine privé.
Nous avons également vu un autre domaine le Karmélit c’est à dire un domaine qui n’est ni un domaine privé ni un domaine privé. Les ‘Hakhamim ont interdit de transporter d’un Karmélit à un domaine public (ou réciproquement) et également ont interdit de transporter d’un Karmélit à un domaine privé (ou réciproquement) car le Karmélit ressemble à la fois au Réchout Harabim et au Réchout Haya’hid. Dans le Karmélit lui même les Hakhamim ont interdit de déplacer sur 4 Amot.
Nous avons vu également le Makom Patour, c’est un endroit situé dans le Réchout Harabim. Rappelons qu’un endroit situé dans le Réchout Harabim et qui dispose de 4 cloisons (Mé’hitsot), les Méhitsot ont au moins 80 centimètres de haut, et qui fait au moins 4 téfa’him (32 centimètres) de large et 4 Téfa’him de long est un Réchout Haya’hid. Un Réchout Harabim n’aura pas de Méhitsot, est découvert, large d’au moins 16 Amot et dans lequel passent (c’est une condition discutée dans les Poskim) au moins 600.000 personnes par jour. Un poteau dans le Réchout Harabit ne remplit pas les conditions du Réchout Haya’hid et est donc un Makom Patour. Il fait moins que 4Téfahim sur 4 téfahim, ce n’est pas un Réchout Haya’hid, ni Réchout Harabim ni un Karmélit. C’est un Makom Patour.
En résumé donnons les définitions de chacun des quatre domaines
Définitions
On distingue 4 domaines dans la halakha :
- Domaine public / rechout harabim:
- Définition : c’est un endroit où il n’y a pas de mehistot, c’est donc un endroit ouvert et découvert, large de 16 amot (7,68 m) dans lequel (c’est une discussion entre Poskim) 600 000 personnes circulent.
- Conséquences : on ne peut transporter un objet d’un rechout harabim vers un domaine privé et inversement, ni transporter un objet dans le domaine public sur une distance de plus de 4 amot.
- Domaine privé / rechout hayahid:
- Définition : c’est un endroit qui comporte 4 murs/mehitsot qui mesurent au minimum 80 cm de haut et une surface de 4 Téfa’him sur 4 Téfa’him, c’est-à-dire au moins 32 cm sur 32 cm.
- Conséquences: on ne peut pas transporter d’objet vers le domaine public.
- Le karmelit :
- Définition: il s’agit d’un domaine de 4/4 qui se situe entre le domaine privé et le domaine public. S’il manque des conditions pour qu’il corresponde au rechout harabim, mais que le domaine y ressemble, alors ça sera un karmelit. C’est un rechout harabim derabanan.
- Conséquences: on ne peut pas transporter un objet vers un autre domaine, qu’il soit public ou privé. Dans le karmelit lui-même on ne peut transporter un objet sur plus de 4 amot de distance.
- Makom Ptor:
- Définition: ce n’est aucun des 3 autres domaines. C’est un endroit patour. C’est un domaine qui ne répond pas au 4/4, qui fait minimum 24 cm de haut et moins de 32x32cm de superficie, par exemple un poteau.
- Conséquences: en théorie on a le droit de soulever un objet dans le rechout harabim et de le déposer dans un makom ptor. Grâce au makom ptor on pourra transférer un objet depuis un rechout harabim.
- Exemple : si on a un poteau dans un rechout harabim qui fait moins de 4/4, qui mesure 24 cm ou plus, et qui est large de moins de 32×32 cm ce n’est ni public, ni privé, ni karmelit, c’est donc un makom ptor.
En général dans une ville on rencontre en cas pratiques : des immeubles, ou des propriétés privées ou bien la rue, qui sont soit un Réchout Haya’hid soit un Réchout Harabim. Donc je n’ai pas le droit de transporter d’un immeuble vers la rue ou réciproquement. Pour qu’il y ait une interdiction de la Torah il faut qu’il y ait à la fois ‘Akira (soulever) dans un Réchout et Ana’ha (déposer) dans l’autre Réchout; si je suis dans le Réchout Harabim, il faut que j’ai fait ‘Akira dans le début des 4 Amot et Ana’ha à la fin des 4 Amot.
Si on est dans la rue, si c’est une rue qui fait moins de 7,68 mètres de largeur c’est un Karmélit; si elle fait plus de 7,68 m de large (découverte) et ce n’est pas une impasse (une impasse est un Réchout Haya’hid de la Torah mais est un Karmélit par ordre Rabbinique) c’est un Réchout Harabim. Mais selon le Rama (Rabbi Moché Isserles Rav des Achkénazim) il faut également qu’il y ait 600.000 personnes qui passent dans cette rue en une journée pour que ce soit un Réchout Harabim. Pour les Séfaradim c’est une grande discussion mais il y a de nombreux avis qui considèrent cette dernière condition comme nécessaire; une rue est alors (sauf exception comme éventuellement les champs Elysées) un Karmélit. En pratique, que la rue soit un Réchout Harabim ou un Karmélit ça ne change rien je n’ai pas le droit de transporter de la rue vers un immeuble ou inversement.
Dans la rue, on peut trouver un Réchout Haya’hid. En effet, un endroit qui a des cloisons de 80 centimètres de haut, et de 4 Amot sur 4 Amot, c’est un Réchout Haya’hid. Même s’il n’y a pas des Méhitsot on considère comme s’il y avait des Méhitsot. En conséquence on ne peut pas soulever (Akira) et poser (Ana’ha) sur un gros rocher (qui a les conditions données précédemment) car c’est un Réchout Haya’hid.On trouve également de nombreux cas de Makom Patour comme des poteaux (haut de plus de 24 centimètres et de largeur inférieure à 32 centimètres sur 32 centimètres, c’est un Makom Patour). Ce makom Patour a une utilité, en effet si quelqu’un a oublié quelque chose dans sa poche (comme un mouchoir), il doit continuer à marcher même si c’est interdit de transporter sur plus de 4 Amot dans la rue; mais comme il n’avait pas la volonté de prendre l’objet (Akira) [il n’avait pas conscience d’avoir cet objet dans sa poche]. On va chercher un Malom Patour et de poser ce mouchoir sur ce Makom Patour. Mais si je me suis arrêté c’est un problème car en repartant j’ai fait Akira (j’ai « soulevé » l’objet) dans le Réchout Harabim et je vais marcher plus de 4 Amot (ce qui est considéré comme Ana’ha, poser) en sachant que j’ai quelque chose dans ma poche.
On rappelle la définition d’un Makom Patour: un endroit dans la rue qui fait plus de 24 centimètres de hauteur et a une superficie de moins de 32 centimètres sur 32 centimètres. Le poteau est l’exemple typique du Makom Patour.
Considérons maintenant un immeuble. Peut-on déplacer un objet de la cage d’escalier à un appartement qui dans un même immeuble, ou inversement ?
- Les domaines dans un immeuble :
- La cage d’escalier: c’est un rechout hayahid – il y a 4 murs, les dimensions sont supérieures à 32cmx32 cm.
- L’appartement: c’est un rechout hayahid
- Peut-on transporter d’un rechout hayahid à autre un rechout hayahid commun à plusieurs habitants ?
- Chlomo Hamelekh a institué 2 grandes halakhot: netilat yadaïm [ablution des mains] et ‘irouvei hatsérot. A son époque, les villes étaient organisées comme suit : il existait une grande rue principale qui comprenait plusieurs impasses, dans chacune d’elles se trouvait des cours [‘hateser en hébreu] dans lesquelles étaient construites les maisons. La cour était Rechout haya’hid, et donc il n’y aurait pas de problème de transporter de la maison à la cour, mais les hakhamim ont établi qu’un domaine commun à plusieurs familles ressemble à un Rechout harabim, ils ont donc interdit de déplacer un objet de la cour à la maison ou inversement. Dans la cour on peut déplacer car c’est un Réchout Haya’hid. Chlomo Hamelekh a institué le ‘erouv (ce qui signifie un mélange, on va considérer les habitants comme une seule famille) pour faire en sorte que ces cours n’appartiennent qu’à une seule famille. Afin de mettre en place le ‘erouv, il faut prendre un plat (qui aura été acquis par tous les habitants de la cour) qui va unir toutes les personnes de la cour et faire une berakha. Ce ‘erouv permet ainsi de contourner le issour des ‘Hakhamim. Il en est de même pour la cage d’escaliers.
- Sans Erouv on ne peut pas déplacer de la maison à l’extérieur à une partie commune ou inversement.
- Cette procédure du ‘erouv est valable uniquement si tous les habitants de l’immeuble sont juifs et pratiquants. S’il y a un non-juif ou un juif non pratiquant on ne peut pas faire le Erouv. Il existe tout de même des solutions. La première solution pour mettre en place le ‘erouv est de louer au goy et/ou au juif non pratiquant une partie de sa maison, afin que le Erouv soit aussi valable pour cette partie de l’immeuble. La seconde solution est de louer le droit de rentrer dans les appartements aux responsables d’immeubles, ou à toute personne qui a le droit d’entrer dans les appartements en cas d’urgence (un gardien ou un syndic selon les cas) sans avoir besoin de demander la permission aux habitants.
Comment peut on transformer tout un quartier (avec plusieurs immeubles et rues) en rechout hayahid ? Existe-t-il un moyen de transformer ce réchout harabim en réchout hayahid ?
- Pour les ashkenazim: (et également pour de très nombreux Séfaradim) Le erouv consistera à faire passer un fil par plusieurs poteaux qui entourent le quartier. Pour avoir un rechout hayahid, il faut 4 murs. Seulement ici, puisque ce n’est pas un vrai Réchout Harabim (600 000 personnes ne circulent pas à l’intérieur), on se retrouve avec un réchout harabim derabanan. Alors, on peut faire des mehitsot tsourat hapetah [en forme de porte, c’est à dire deux poteaux verticaux et un poteau horizontal), c’est-à-dire sous forme d’une porte. Soit deux poteaux verticaux et un poteau horizontal, cela équivaut à la forme de porte afin que cela fasse penser à un mur. Pour un rechout harabim derabanan, cela suffit de l’entourer de tsourat hapetah. Il faudra donc entourer le quartier de poteaux et de fils, ce qui transformera les rues en rechout hayahid.
- En faisant ce Erouv est-il permis alors de déplacer un objet de ma maison à la rue ?
- Ça ressemble à la parie commune d’un immeuble.
- Irouvei hatserot: une cour entourée de 4 murs est un vrai rechout hayahid, tout comme une maison, seulement la cour appartient à plusieurs personnes et cela ressemble à un rechout harabim. Donc on a besoin de faire un erouv pour déplacer un objet [par ordre Rabbinique].
- Si on a transformé un quartier en rechout hayahid à l’aide du erouv, ça s’appelle chitoufei mevoot [association des rues], car il y a moins de 600.000 personnes qui y passent.
- chitoufei mevoot: On associe toutes les rues ensembles avec un erouv, et ce sera comme s’il y avait une seule famille. Une fois que tout le quartier est entouré du erouv, c’est-à-dire qu’il mettra d’abord tous les poteaux autour du quartier avec les fils, le rav de la ville fera un second erouv qui associera tous les immeubles. Pour cela il demandera à quelqu’un d’acquérir un paquet de matsot pour tous les gens du quartier et il gardera le paquet chez lui (c’est le Erouv).
- En faisant ce Erouv est-il permis alors de déplacer un objet de ma maison à la rue ?
Lorsque ce erouv de quartier sera fait par le rav, sera-t-il nécessaire que chacun fasse un erouv pour transporter dans son immeuble pour les cages d’escaliers ?
Il n’y en a aura plus besoin. Toutes les maisons seront déjà associées entre elles, a fortiori les maisons d’un même immeuble.
Enfin, le rav devra faire attention à ce que tous les habitants du quartier soient juifs et pratiquants. Dès qu’il y a un habitant non juif dans le quartier (ou un juif non pratiquant) il faudra : soit aller chez les non-juifs et/ou les personnes non pratiquantes et leur louer une partie de chez elles ; soit, allez chez le responsable du quartier (le ministère de la défense ou la police) et lui louer la permission de rentrer chez tout le monde afin d’avoir un pied dans tous les domaines du quartier. Grâce à ce Erouv on permet à tout le quartier de porter dehors.
- Pour les sefaradim c’est bien d’être ma’hmir de ne pas porter. Effectivement certains rabbanim pensent que la rue est un vrai rechout harabim et les poteaux ne serviront donc à rien.
- Est-il possible en France de faire un erouv ?
- Théoriquement oui, mais cela est très difficile à mettre en place. Par exemple, à Paris, il est difficile de mettre des poteaux avec des fils tout autour des arrondissements, par ailleurs il faudra aussi faire la démarche auprès de la préfecture de police pour négocier la possibilité de rentrer dans chaque maison. Même si un seul arrondissement possédait un Erouv, cela pourrait porter à confusion avec les autres arrondissements.
- Le cas de Strasbourg :
- Le Rav Horowitz de Strasbourg a expliqué le Erouv de la ville dans son livre. Techniquement la ville étant entourée de fleuves et de ponts, elle possède donc naturellement des mehitsot (les fleuves, la mer sont considérés comme des mehitsot, même s’il n’y a pas de murs), il s’agit d’un vrai rechout hayahid; ce ne sont pas des poteaux et des fils. Il ne reste donc qu’à faire le Erouv (en allant voir les autorités).
Durée du cours : 55 minutes environ
Pour télécharger le cours : Télécharger “Hilkhot Shabbath - Otsaa (3) - 25 juin 2017 - Rav M. Saksik” 87.HilkhothShabbath-CoursN87-Otsaa-3-25juin2017-RavMordekhaySaksik.mp3 – Téléchargé 189 fois – 9,30 Mo
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