63. Hilkhoth Shabbath – Cours N63
Méma’hek-Lisser et Messartèt-Tirer des traits
11 Septembre 2016 – Rav Mordekhay Saksik
Cours enregistré pour le site Jardindelatorah.
Le cours a lieu dans les locaux de l’institution « Od Avinou Hay » que nous remercions.
Cours d’une heure environ. Le cours est assuré via le système Webex qui permet une meilleure qualité de son.
Ce cours est dédié à l’élévation de l’âme, Léilouy Nishmat, Mordékhay ben Sarah (Albin)
Résumé du cours :
Dans ce cours, nous poursuivons l’étude des mélakhot du 3ème groupe, c’est à dire celles liées aux peaux.
Nous avons précédemment étudié les lois relatives aux mélakhot du 3ème groupe: tsada ( capturer/chasser),cho’hèt ( égorger), mafchit (dépecer) méa’bed (tanner=travailler la peau) . Il nous reste donc trois mélakhot à étudier : Méma’hek (rendre la peau lisse), Messartèt (tracer des traits sur la peau = faire un pré-découpage) et mé’hatèkh (découper).
Nous abordons ce cours avec l’explication de la mélakha de méma’hek, qui signifie par définition: rendre lisse et nette la surface d’un élément par l’utilisation de moyens tel que frotter, poncer ou gratter, soit à l’ aide d’ un instrument , soit à la main.
Une fois la peau travaillée, il reste des aspérités, des poils, il faut alors bien frotter la peau afin qu elle devienne nette et utilisable. Nous avions déjà étudié une mélakha semblable à celle de Méma’hek, la mélakha de Gozèz ( tondre). Il est rappelé dans ce cours qu’ arracher des poils d’ un manteau en fourrure est un interdit de la Torah, car les poils étant attachés à la peau, en les arrachant, je les enlève en quelque sorte de leur source de vie.
Au Michkan, pour pouvoir teindre et colorer la peau, il fallait d’ abord la poncer, la frotter, la rendre lisse et nette.
Par exemple, poncer une table neuve avec du papier de verre pour la rendre plus lisse rentre dans le cadre de la mélakha de méma’hek, et est un interdit de la Torah .
Nous étudions quelques cas pratiques classique, pour lesquels nous rencontrons cette Mélakha de Méma’hek, comme par exemple :
1. Étaler du cirage à chaussures provenant d ‘un pot d’une boite à cirage [cirage solide] (interdit par la Torah). Etaler, rentre dans le cadre de Méma’hek (car je lisse bien).
2. Nous prenons également l’ exemple d’ un rouge à lèvres, dont l aspect se transforme lorsqu’il est étalé. Par l’action d’ étaler, la substance dure à la base devient lisse. La couche est affinée et son aspect change. La couche étalée sur les lèvres est bien plus lisse que lorsqu’elle dans le tube, ça rentre dans le cadre de Méma’hek. Il est rappelé que mettre du rouge à lèvres pendant chabbat est un interdit des Hakhamim, rentrant dans le cadre de la mélakha de tsove’a (teindre ).
Il est à noter que lorsque je cire des chaussures, je fais deux interdits de la Torah Méma’hek (étaler le cirage) et Tsové’a (colorer les chaussures).
Dans le cours, d’autres cas de figure rentrant dans le cadre de la mélakha de méma’hek sont étudiés de manière détaillée tel que:
- Travailler de la pâte à modeler est interdit Shabbath par la Torah, car l’aspect initial de la pâte à modeler en pot est dur, en bloc, et la pâte devient lisse en appuyant dessus, en la modelant. Il est rappelé qu’il est interdit de laisser les enfants jouer avec de la pâte à modeler, ou faire d’autres actions interdites pendant le Chabbat.
- Boucher un trou d’un tonneau à l’aide de cire dure est interdit par les Hakhamim de peur que le trou ne soit pas complètement bouché et qu’on soit amené à appuyer sur la cire (pour rendre étanche), car en appuyant la cire sera étalée et cela est interdit par la Torah.
- Faire fondre le bas d’une bougie un jour de fête (afin de bien faire tenir la bougie), car ainsi je fais bien étaler la cire amollie de la bougie.
- Aiguiser des couteaux pendant Chabbat (interdit par la Torah, car en aiguisant on rend plus fine la lame du couteau)
- Enlever des saletés sous ses chaussures à l’aide d’ un couteau (interdit par la Torah), car non seulement la saleté va partir mais la surface de la chaussure va se modifier, s’égaliser, se lisser.
- Utiliser une boule de fer pour faire la vaisselle pendant chabbat, car souvent des particules de fer se séparent de la casserole et on a plus lissé le métal (interdit par la Torah, Mélakha de Méma’hek) (Il faut utiliser des éponges spéciales pour chabbat)
Nous étudierons dans un prochain cours d’autres cas de figure rentrant dans le cadre de la mélakha de méma’hek concernant les pommades comme le dentifrice, les crèmes, les savons. Nous verrons comment il est possible de les utiliser.
Il est expliqué ensuite dans le cours que les aliments ne sont pas concernés par la mélakha de méma’hek. Par exemple, il est permis d’écraser une pomme de terre cuite pendant chabbat pour en faire une purée car le fait de l’écraser n’est pas une étape qui la rend plus apte à son utilisation étant donné qu’ elle est déjà mangeable, il n’y a pas eu de changement d’état; alors que dans une peau j’ai une nouvelle étape qui permettra ensuite son utilisation. Certains sont plus stricts, mais la Halakha est que c’est permis. Par contre étaler du beurre ou de la confiture est totalement permis et personne ne demande à être plus strict.
Nous verrons ultérieurement tout ce qui est lié aux pommades (dentifrice par exemple).
Nous étudions ensuite la mélakha de Messartèt (faire un trait).
Rappelons la définition de Messartèt : Tirer des lignes sur une peau (ou toute autre matière) afin de pouvoir y écrire ou la découper selon les mesures exactes.
Par exemple dans le Mishkan il y avait des poteaux pour pouvoir se rappeler comment monter le mishkan (on =écrivait une lettre de reconnaissance) c’est écrire qui est interdit de la Torah. Pour aider à écrire il faut des traits (Méssartèt) c’est interdit de la Torah
Nous étudions quelques cas pratiques comme par exemple : quelqu’un lit un feuillet pendant chabbat. Il plie à l’endroit qui l’intéresse avec l’intention de le découper après chabbat pour le garder. C’est un interdit de la Torah rentrant dans le cadre de la mélakha de messartèt car en le pliant (dans le but de le découper ensuite), il laisse une marque de trait, et il a l’intention de découper ensuite sur ce trait. Par contre, il est permis de corner une page de livre par laquelle on est intéressé, car le but n’ est pas de découper ensuite à cet endroit mais la corne est utilisée comme repère.
Il est donc interdit de faire un trait ou un tracé avec un intérêt précis. Par contre, s’il n y a pas de but, d’étape supplémentaire, ce sera permis (par exemple plier une feuille en quatre pour la ranger avec aucune intention de découper selon le trait).
Concernant les aliments, il est permis également par exemple, de pré-découper une peau d’orange afin de faciliter son épluchage, car il n y a pas d’étape supplémentaire, le but étant seulement de manger. Autre exemple concernant un aliment, il est également permis de faire par exemple 30 traits sur un gâteau pour partager en 30 parts égales, le but étant de manger ensuite. La Mélakha de Méssratet ne s’applique pas aux aliments.
Nous commençons ensuite l’étude de la dernière mélakha du troisième groupe des mélakhot: mé’hatèkh (découper) que nous étudierons la semaine prochaine.
Au michkan, il fallait découper précisément les peaux selon les mesures.
La définition de mé’hatèkh : couper un objet selon une mesure précise, dans un but précis.
Nous étudierons lors du prochain cours la différence entre mé’hatèkh, qoré’a et tofer et étudierons d’autres cas pratiques rentrant dans le cadre de la mélakha de méma’hek.
Nous terminons avec un exemple pour comprendre les nuances entre les Mélakhot : arracher la plume d’un poulet, c’est Gozez (tontre); pour utiliser cette plume on ponce le bout de la plume c’est Méma’hek. Ensuite on taille la plume pour avoir une taille précise c’est Mé’hatekh.
Durée du cours : 60 minutes environ
Pour télécharger le cours : Télécharger “Hilkhot Shabbath - Mémahek - Messartet - 11 septembre 2016” 63.HilkhothShabbath-CoursN63-Memahek-Messartet-11Septembre2016-RavMordekhaySaksik.mp3 – Téléchargé 117 fois – 48,52 Mo
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