62. Hilkhoth Shabbath – Cours N62
Méabed – Tanner (2)
4 septembre 2016
Rav Mordekhay Saksik
Cours enregistré pour le site Jardindelatorah.
Le cours a lieu dans les locaux de l’institution « Od Avinou Hay » que nous remercions.
Cours d’une heure environ. Le cours est assuré via le système Webex qui permet une meilleure qualité de son.
Ce cours est dédié à l’élévation de l’âme, Léilouy Nishmat, Mordékhay ben Sarah (Albin)
Résumé du cours :
Dans ce cours, nous continuons l’étude de la melakha de mé’abed (tanner) qui fait partie d’une des étapes du troisième groupe des mélakhot.
Rappelons la définition de la mélakha de mé’abed (tanner) [la racine de Méabed est la même que Avoda = Travail, il s’agit donc de travailler la peau]: travailler la peau, rendre apte la peau quel qu’en soit le moyen pour une quelconque utilisation. Par exemple faire des habits, des lanières, un parchemin. Transformer en cuir la peau naturelle des animaux sous l’action chimique de différents produits (par exemple : le sel, l’huile). Toute action visant à rendre apte la peau entre dans le cadre de la mélakha de mé’abed.
Dans le mishkan, on travaillait la peau pour en faire des tentures.
La mélakha de mé’abed désigne par extension toute action visant à rendre une matière brute plus apte à sa conservation ou à son utilisation. Une peau à l’état naturel a besoin d’être travaillée si on veut la ramollir ou la durcir. Ceci est le Av mélakha, une tolda (travail dérivait) est par exemple de marcher sur une peau pour la travailler mais sans utiliser de produit (une tolda est interdite par la Torah au même titre que la Av Mélakha).
Nous reprenons un cas pratique étudié lors du cours précédent : j’ai de nouvelles chaussures en cuir mais elles me serrent, je tords la chaussure et la plie dans tous les sens pour la détendre un peu. Ceci est un interdit de la torah rentrant dans le cadre de la mélakha de mé’abed, car la peau est neuve et que j’ai l’intention de changer son état.
Nous étudions dans ce cours d’autres cas de figure tels que :
1. Mettre de l’huile dans ses chaussures en cuir neuves pour les ramollir (interdit)
2. Faire briller de vieilles chaussures en cuir pendant chabbat (interdit, mais pas dans le cadre de Méabed mais ressemble à colorer)
3. Marcher avec des nouvelles chaussures en cuir trop serrées dans le but de les détendre (interdit)
Nous avons revu quelques cas de Passik Réshé et rappelé que Passik Réshé n’ est interdit que si la chose est visible comme par exemple : travailler la peau des chaussures en cuir en marchant n’est pas visible, ce n’est donc pas interdit même si l’action de travailler est certaine à 100% (s’il n’y a pas d’intention).
Le cours insiste sur le fait que toute action faite sur la peau pouvant transformer son état, afin de la ramollir ou de la durcir, est un interdit de la Torah rentrant dans le cadre de la mélakha de mé’abed.
Nous apprenons ensuite que certains aliments sont concernés par la mélakha de mé’abed comme par exemple le radis, ou le navet : si je les sale, le sel va travailler les aliments et ils deviendront une variante de par leur transformation par le sel.
Nous étudions ensuite quelques cas de figure comme par exemple :
- Je mets un navet dans un bocal et j’y ajoute du sel, cela va faire travailler le sel sur le navet. C’est un interdit des Hakhamim, parce que cette action ressemble à celle de travailler la peau, mé’abed.
- Je mets un oignon en contact avec du sel, il y aura action sur la peau, et l’ oignon deviendra une variante. Ceci est un interdit des Hakhamim.
Ces derniers interdits sont d’ordre Rabbinique (des Hakhamim).
Nous apprenons de la guémara qu’on peut tremper l’aliment dans le sel, mais qu’on ne peut pas le saler. Rachi explique que : lorsqu’on a permis de tremper l’ aliment dans le sel, il s’agit d’ un à un , morceau par morceau. Par contre il est interdit de saler plusieurs morceaux ensemble. Nous comprenons donc que lorsque nous avons à faire à un légume pouvant être transformé par le sel, nous avons le droit de le tremper dans le sel, un par un, et le manger tout de suite car mon action est clairement celle de manger. Si j étale du sel sur plusieurs morceaux, même si je veux les manger tout de suite, cela est interdit, car l’action d éparpiller du sel sur plusieurs morceaux est la même action (de la même nature) que de fabriquer des variantes.
Il est interdit de fabriquer des variantes pendant chabbat (par ordre Rabbinique).
Il faut savoir quels sont les aliments transformés par le sel et rentrant dans l’interdit de fabriquer des variantes. Il est expliqué dans le cours que l’œuf dur, la viande et les aliments cuits sont exclus de l’interdiction car le sel ne transforme pas ces aliments. Par contre quelques aliments comme les navets, la laitue, la salade verte, les oignons, le chou, le radis sont des aliments que le sel ou le vinaigre transforme.
Ensuite, on étudie dans le détail quelques cas pratiques:
1. Saler une salade de tomates (permis) ou de concombres (permis) ;
2. Saler une salade de tomates, de concombres avec de la laitue et des oignons (interdit); mais il est permis de mettre du sel et rajouter de l’huile juste après ce qui stoppe l’effet du sel;
3. Ajouter du sucre sur des fruits (des fraises par exemple) est permis (car il n’a pas du tout le même effet que le sel);
4. Ajouter du vin dans un fond de vinaigre
5. Remettre un aliment qui n’est pas fini dans un bocal de variantes préparé avant chabbat
Nous apprenons dans les Rishonim que les Hakhamim ont interdit de fabriquer des variantes pendant chabbat est que cette action ressemble à une des deux mélakhot, selon les opinions:
1. Travailler la peau (méa’bed)
2. Cuire ( bichoul)
Il est expliqué ensuite qu’il est permis de préparer un assaisonnement pendant chabbat à condition que la quantité préparée ne soit pas supérieure à ce dont j’ai besoin pour une seouda (un repas). Il ne faut pas le mélange soit trop fort c’est à dire qu’il y ait plus que 2/3 de sel (ce qui n’est pas un assaisonnement).
Le cours se termine en résumant la melakha de méa’bed :
- Travailler la peau. Nous sommes amenés a « travailler la peau » lorsqu’on a des chaussures neuves, il est donc interdit de : mettre du produit tel que le sel ou l huile, de marcher avec l’intention de les travailler.
- Fabriquer des variantes; Il est interdit de saler des aliments que le sel transforme. On a le droit de tremper un aliment morceau par morceau dans le sel et le manger tout de suite. Pour pouvoir assaisonner une salade comprenant ces aliments pendant chabbat, il faut ajouter de l huile tout de suite après avoir mis le sel, ou mettre l huile avant le sel, car l huile interrompt le travail du sel sur l’aliment. Par l’ajout d huile, je « casse » la macération permettant de fabriquer des variantes.