51. Hilkhoth Shabbath – Cours N51
Tofer – Coudre (2)
6 mars 2016
Rav Mordekhay Saksik
Cours enregistré pour le site Jardindelatorah.
Le cours a lieu dans les locaux de l’institution « Od Avinou Hay » que nous remercions.
Cours d’une heure environ. Le cours est assuré via le système Webex qui permet une meilleure qualité de son.
Contenu du cours :
Nous abordons la deuxième partie du cours sur le thème de deux mélakhot inverses l’une de l’autre qui sont Tofer (coudre) et Qoréya‘ (déchirer).
Rappelons la définition de tofer : deux éléments souples réunis par l’intermédiaire d’un troisième élément dans le but d’en faire une seule entité (hibour). La melakha de tofer insiste sur les faits que :
- Les deux éléments doivent être souples car dans le cas contraire (s’ils sont durs), on entrera dans une autre catégorie de melakha qui est boné (construire).
- S’il n’y a pas de troisième élément qui permet de réunir deux choses, on ne peut pas parler de melakha de tofer.
Par exemple : je prends des autocollants et je les colle dans un album (pas dans l’intention de les coller et ensuite de les décoller). La colle étant le troisième élément qui permet de les assembler, il y a bien une melakha de tofer. Nous avons vu précédemment quelques exemples intéressants concernant la melakha de tofer (agrafer deux feuilles avec une agrafe, etc.) et ce qui n’entre pas dans la melakha de tofer (par exemple, du scratch qui ne fait pas entrer en jeu un troisième élément, capuche, fermeture éclair, boutons ou il n’y a pas d’idée de hibour).
Nous allons passer à présent à la melakha de Qoréya‘ dont la traduction littérale est déchirer.
Définition de la melakha de Qoréya‘ : l’acte qu’on est entrain de faire doit être destructif (détérioration) mais derrière cela, il y a un but constructif (amélioration).
Quelques cas de figure :
- un couturier qui déchire pour recoudre derrière. C’est un interdit de la Torah de Quoréya’.
- une personne qui est très énervée le jour de Chabbat (notons qu’il est mauvais de s’énerver car cela équivaut à allumer un feu d’après le Zohar, ce qui est interdit le jour du chabbat) et qui déchire un habit pour se calmer. Il est vrai qu’en déchirant, il accomplit un acte destructif mais il y a un autre but derrière cela, celui de calmer ses nerfs. Le Rambam dit qu’il y a un interdit de la Torah. Il y a bien melakha de Qoréya‘ dans ces deux cas.
Cas dans lesquels la melakha de Qoréya‘ n’entre pas en jeu : les aliments (gaufrette, glace) que je veux manger pendant chabbat et dont l’emballage est fait pour être déchiré alors que le fait de déchirer est un interdit des ‘Hakhamim.
Enfin, notons que la mélakha de Qoréya‘ est une melakha intéressante car elle va empiéter sur d’autres melakhot. Pourquoi ? Si dès le début l’acte est constructif, alors on entre dans une autre melakha. Citons quelques exemples :
- je déchire pour fabriquer : je prends des ciseaux et je fabrique une nappe bien droit. D’emblée, l’idée est de construire.
- j’utilise du papier toilette pré-découpé. Idem, il n’y a pas eu à la base d’idée de destruction. On ne pourra pas utiliser un rouleau de papier toilette pendant Chabbat. Dans le cas où quelqu’un est coincé et qu’il n’y a pas de papiers séparés, il lui sera permis de déchirer le papier de toilette du rouleau avec le coude, c’est-à-dire, pas d’une manière normale parce qu’il s’agit de son kavod, de son honneur (permission des ‘Hakhamim).
Durée du cours : 55 minutes environ
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