Hilkhot Shabbath – Cours N°27 – 8 mars 2015
Rav M. Saksik
Bishoul Cuire – Cours N° 2
Bishoul Cuire (2). Cours enregistré pour le site Jardindelatorah.
Le cours a lieu dans les locaux de l’institution « Od Avinou Hay » que nous remercions.
Cours d’une heure environ. Une première partie a été enregistrée en direct et la seconde est le complément suite à une interruption de service.
Pour s’inscrire au cours : Inscriptions
Ce cours est la suite du précédent, et poursuit l’étude de la Mélakha de Bishoul. Second cours sur la Mélakha de Bishoul.
Pour accéder à la série : HILKHOTH SHABBATH
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Résumé du cours – Le cours audio est plus complet que le résumé
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Définition de la Melakha de Bishoul Cuire : durcir une substance mole ou ramollir un élément dur par l’intermédiaire du feu. Mélakha complexe mais essentielle du shabbat, nous sommes confronté régulièrement à cette Mélakha.
Source : vient du Michkan où on faisait des couleurs avec des graines dans une marmite sur le feu.
Action : prendre quelque chose qui est dans un certain état et de transformer cet état. Transformation d’une chose par l’intermédiaire du feu = Bishoul
Plusieurs signification au terme cuire, la transformation change en fonction des aliments mais dans tous les cas la transformation permet de manger et donc de cuire cette chose-là. Par exemple enfourner du pain nous durcissons), une pomme de terre sur le feu ramollit (donc ramollir ou durcir par l’intermédiare du feu afin de permettre la consommation; de même pour un métal).
Deux choses pour développer cette notion :
- définir quel temps il faut pour qu’il y ait transgression (pas immédiatement);
- la question de la source de chaleur.
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I – Le temps qu’il faut pour qu’il y ait Melakha
L’action de Melakha Bichoul va commencer au moment où l’on pose l’aliment sur la flamme, mais la Melakha n’est pas encore terminée. La flamme est indépendante de la Melakha de Bichoul (Bichoul ≠ Mav’ir (allumer)).
Dès que l’aliment est posé sur la flamme l’action de la Melakha n’est pas immédiate, la Melakha n’est pas directe mais l’action est directe, ça ne rentre pas dans l’action de Grama (causer, action indirecte, la Torah n’interdit pas de faire un acte de Grama, ça ne rentre pas dans les Melakhots de Shabbat). Comme cuire prend toujours du temps, même si je ne suis pas encore arrivé au stade de Bishoul, j’ai tout de même fait une action directe et non indirecte.
Exemple : mettre une marmite crue 5 minutes avant Shabbat, théoriquement il n’y a pas de problème en rapport avec la Melakha de Bichoul (on se réfère au moment où nous avons mis sur le feu).
Cuire un aliment
Combien de temps faut-il pour transgresser l’action de la Melakha de Bichoul ?
Principe de la Guemara Maakhal ben Deroussay: (Ben Déroussay est un brigand qui n’avait pas le temps de cuire complètement) Aliment qui a déjà commencé à être transformé mais n’est pas transformé entièrement, marque la transgression du Bichoul, c’est à dire qu’il faut que l’aliment soit cuit au moins comme « Maakhal Ben Déroussay » pour être interdit.
Si pour un aliment il faut un temps X de cuisson, la moitié du temps correspond au Maakhal Ben Derousay selon certains, le tiers du temps selon d’autres (il convient de prendre l’avis le plus strict lorsqu’il y a un doute sur un interdit de la Torah) -> Donc si on pose un aliment cru sur le feu, s’il s’est écoulé un temps égal au tiers du temps nécessaire à la cuisson de cet aliment alors il y a transgression de la Melakha de Bichoul, avant il n’y a pas de transgression. L’acte de la Mélakha de Bishoul est de poser sur le feu, mais la transgression n’existe que lorsque le tiers du temps s’est écoulé.
Cas de la fin de cuisson pendant shabbat (un aliment a été cuit à la moitié de sa cuisson avant Shabbath et je le pose sur le feu pendant Shabbath pour terminer la cuisson): tant que cet aliment n’est pas arrivé à kol Tsorko (cuit à point) il y a un problème de Bichoul Cuire lorsque je le pose sur le feu. Toute action destinée à entraîner la cuisson rentre dans la Mélakha de Bichoul, tel que remuer, couvrir, découvrir, tant que l’aliment n’est pas arrivé à « Kol Tsorko ».
En résumé :
- Toute cuisson de cru à un tiers ne rentrera pas dans le cadre de Bishoul
- De un tiers juqu’à Kol Tsorko rentre dans le cadre de Bishoul
Pour le cas d’un aliment mangeable cru : il rentre dans la Melakha de « Bichoul Cuire », du fait du changement de l’état pour le cas des aliments qui peuvent se manger cru ou cuit (par exemple faire une compote) et c’est interdit par la Torah. Mais si c’est quelque chose d’anormal de le manger cuit, on ne rentre pas dans la Melakha de Bichoul, cela sera un interdit des Hakhamims.
Cuire du pain (Lehem)
A l’inverse ici on durcit quelque chose de mou mais le principe reste le même, approcher la chose crue de la source de chaleur.
Le temps : La Michna nous dit qu’il faut que le pain commence à avoir une croûte (correspond au tiers d’une cuisson pour l’aliment). Allumer le feu, c’est la Mélakha de Mav’ir. La Mélakha de « Bishoul Cuire » débute lorsque j’enfourne le pain, mais la transgression n’arrive que lorsque la croûte se forme.
La guémara pose la question suivante : si quelqu’un a collé de la pâte sur les parois du four, et il n’y a pas encore de croûte; s’il utilise la pelle il transgresse un interdit des Hakhamim. S’il laisse sa pâte dans le four elle va devenir « croûte » et il transgresse un interdit de la Torah. Que faire ? La guémara conclue que j’ai le droit de transgresser un interdit des Hakhamim pour ne pas en arriver à transgresser un interdit de la Torah. Si un tiers a collé de la pâte, ai-je le droit d’enlever cette pâte avant qu’elle de devienne « croûte » ? La guémara répond que je n’ai pas le droit de transgresser (un interdit des Hakhamim) afin que mon prochain ait du mérite (ne transgresse pas un interdit de la Torah). Enlever une marmite du four est permis.
Les liquides
L’eau ou un liquide : plus complexe, mais dans la Guemara il est clair que quelqu’un qui fait bouillir de l’eau le jour du Shabbat transgresse l’interdit de « Bichoul Cuire », en effet il y a une différence entre l’eau bouillie et non bouillie (transformation, même si on n’a pas ramolli un aliment ou durci un aliment).
Le temps : dans ce cas il n’y a ni tiers ni moitié. Plusieurs façon d’évaluer le temps (pour transgresser), la Guemara nous dit « Yad Soledet bo » (< la main ne supporte pas à l’intérieur) à ce moment-là, si la main ne supporte pas il y a transgression de l’interdit de Bichoul (entre 60°-65° – difficile à évaluer, va dépendre de chaque personne). La Guemara donne une seconde image pour définir cette température, en la mesurant sur le fait que la chaleur brûle le ventre d’un nourrisson (image théorique bien entendu). Selon le Ben Ich Hai, étant donné la difficulté d’évaluation de la chaleur avec ces exemples, il retient le fait que si la température empêche de manger ou de boire normalement alors c’est « Yad Soledet Bo » (45°).
On va prendre l’avis le plus strict, mais cela dépendra du cas La température de 45° est la température retenue pour qu’il y ait Bichoul si l’on souhaite chauffer. Inversement lorsque c’est déjà chaud on ne remettra pas l’objet s’il a atteint une température inférieure à 65° -> Toujours se conformer à l’avis le plus strict pour un interdit de la Torah.
Bichoul a’har Bichoul : Cuisson après cuisson. Il y a une grande différence entre liquides et solides. Pour les Séfaradim, réchauffer un liquide qui a déjà cuit, on transgresse la Mélakha de Bishoul, ce qui n’est pas le cas pour un solide.Pour un mélange on considère chaque nature à part (le liquide: transgression, les pommes de terre : pas de transgression). On peut avoir un cas inverse (cours audio).
II – La source de chaleur
Quelle source de chaleur donne l’interdit de Bishoul ? Ce n’est pas seulement du feu dont il s’agit pour avoir « Bishoul Cuire », c’est aussi par exemple l’eau bouillante, l’électricité : Our = le feu et Toledot HaOur (dérivés du feu). Par exemple une plaque bouillante vide (chauffée au feu) si je casse un œuf sur la plaque, il va cuire non pas sur le feu directement mais via un « dérivé du feu ». Pour la Mélakha de Bishoul il n’y a aucune différence entre cuire directement avec du feu ou un dérivé du feu, on aura un interdit de la Torah. De même pour tout ce qui est électrique qui est considéré comme « Toledot Haour », cuir à une telle source de chaleur entraîne la transgression de la Mélakha de Bishoul.
La cuisson au soleil est permise car cela n’a rien à voir avec la Melakha du « Bichoul Cuire » qui tire sa source du Michkan (où on utilisait une source de chaleur comme le feu et pas du tout au soleil). Par exemple faire chauffer une bouteille d’eau au soleil directement. Par contre si je crée du feu avec une loupe, je n’ai pas le droit de cuire à la chaleur de cette flamme. Les Hakhamims ont cependant interdit les dérivés du soleil, du fait de la ressemblance, afin de ne pas se tromper avec les dérivés du feu. Par exemple une plaque est bouillante, je n’ai pas le droit de cuire sur cette plaque.
Pour télécharger le cours : Télécharger “Hilkhot Shabbath – N°27 - Bishoul Cuire – Cours N° 2” 27.HilkhothShabbathCoursN27-BishoulCuire(2)-RavMSaksik-8mars2015.mp3 – Téléchargé 119 fois – 93,46 Mo
Pour écouter directement le cours sur le site :
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